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EAN : 9782809711417
192 pages
Editions Picquier (07/01/2016)
3.43/5   48 notes
Résumé :
Nosaka aime bien faire la sieste, l'été, en dégustant quelques prunes confites à l'alcool avec son chat Charly. Il faut dire que son pavillon à Tôkyô en est plein, de chats, l'un blotti sur son dernier manuscrit, l'autre toisant de haut la chienne husky, et dans le jardin se rassemblent les oiseaux, par centaines parfois, ainsi que d'énormes crapauds. Et l'humain écrivain observe d'un regard aigu tous ces êtres familiers, commente, se confie, philosophe, car sa fréq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Nosaka aime les chats. Comme moi aussi, je n'ai pu résister à la tentation d'acquérir ce livre. de surcroît, j'avais aimé le magnifique Tombeau des lucioles de l'auteur. Magnifique mais terriblement bouleversant (je ne m'en suis toujours pas remise d'ailleurs). J'étais donc heureuse de le découvrir ici dans un registre plus léger.

Je crois que ce livre autobiographique plaira probablement surtout aux amateurs de chats - qu'on nomme ailurophile, ai-je appris ici . Nosaka Akiyuki narre à travers de courts chapitres la coexistence harmonieuse - plus ou moins - entre sa femme, lui et leurs deux filles avec six chats et une chienne husky. Dans une maison traditionnelle japonaise aux délicates cloisons de papier, ça déménage pas mal.
Nosaka, ayant alors dépassé la soixantaine, passe beaucoup de temps à observer ses animaux, à analyser leurs miaulements, leurs préférences alimentaires, leurs comportements, ... Ces observations lui fournissent matière à réflexions sur les rapports animaliers mais également sur les humains. Ses congénères bipèdes ne ressortent pas forcément grandis ni embellis de ces méditations. On sent Nosaka Akiyuki plus en paix en compagnie féline et canine. Voire avec d'autres espèces... jusqu'au cafard qui n'est pas sans lui faire éprouver une certaine compassion.

Nosaka se livre notamment à de nombreuses réflexions à propos de la mort. La façon qu'ont les animaux de chercher à s'isoler pour mourir lui apparait pleine de dignité. Et préférable à ces yeux à l'acharnement thérapeutique qui s'instaure (le livre est paru au Japon en 1998).

Les anecdotes ont parfois tendance à être répétées d'un chapitre à l'autre. Mais la lecture de cet ouvrage m'a procuré un grand plaisir, occasion de sourire et d'évoquer mes propres souvenirs avec mon chat. Un petit livre sans grande prétention littéraire sans doute mais qui fait beaucoup de bien. Avis aux amateurs
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Tel un éléphant qui aurait une frousse bleue des souris, nos phobies sont d'étranges phénomènes qui ont le pouvoir de nous terrasser. On connaît les plus courantes comme l'agoraphobie ou la claustrophobie, elles vont jusqu'à ruiner la vie des personnes qui en sont atteintes. D'autres passent inaperçues jusqu'à ce qu'elles surgissent sans crier gare. Prenez, par exemple, cette personne que j'ai connue il y a fort longtemps et qui était atteinte d'ailurophobie. Il suffisait qu'elle tombe nez à nez avec l'image d'un chat pour qu'elle se mette dans un état dépassant l'entendement. Je pensais, naïvement, au début, qu'elle en rajoutait des tonnes. Que tout n'était qu'exagération pour se rendre intéressante jusqu'à ce que je comprenne qu'il s'agissait d'une réelle phobie. Elle ne pouvait pas encadrer le moindre félin. Elle, si calme dans n'importe quelle autre situation, pouvait littéralement faire une crise si elle avait le malheur de se retrouver en face d'un chat. La boule de poils avait beau se tenir à distance, rien ne pouvait la raisonner.

À contrario, l'auteur japonais Nosaka Akiyuki est l'exact opposé de cette personne. Il a d'ailleurs relaté des tranches de vie qu'il partageait avec ses matous dans un petit livre sobrement intitulé : Nosaka aime les chats.

L'écrivain japonais était habitué à vivre avec ses amis à moustaches et il faut dire qu'ils n'étaient pas deux ou trois mais plutôt six, au bas mot ! Cette compagnie occupait le quotidien de Akiyuki et, sans en avoir l'air, savait se rendre indispensable par le simple fait d'exister. Ce livre relate des épisodes de vie où se mêlent l'anodin et l'indispensable. Bien plus que des animaux de compagnie, les chats de l'auteur lui offraient des leçons de vie simples et diablement efficaces :

« Lorsqu'on a des animaux près de soi, la mort devient un événement naturel, il n'est pas besoin d'être un grand sage pour comprendre qu'il ne s'agit que de retourner d'où l'on vient. Pour peu que, durant la prime enfance, on ait vu vivre puis mourir un animal aimé, le terrain est déjà cultivé en nous pour envisager la mort en face […]

Dès qu'elles se sentent mal, les bêtes – mais je ne connais que les chiens, les chats, les petits ducs et les poissons – recherchent un coin où se dérober aux regards et attendent là, immobiles, sans manger. Quand la fin se présente, elles trépassent d'une manière aussi paisible que si elles s'endormaient. Notre colley Dada, un beau jour, à l'âge de quatorze ans, est tombé dans un état de somnolence, puis après un fort grondement, ses pattes se sont agitées deux ou trois fois, avec violence, on l'aurait cru filant à travers le désert, et il a rendu son dernier souffle. »

Même si ce livre évoque sa relation avec les chats, Nosaka Akiyuki laisse transparaître, de temps à autre, quelques événements qui ont jalonné la vie de l'auteur. Sans doute le plus structurant aura été le bombardement de la ville Kobé pendant la deuxième guerre mondiale. Il n'était alors qu'un enfant et s'en sortira, orphelin mais accompagné de sa jeune soeur. de son histoire il en tirera une nouvelle autobiographique qui deviendra un best seller, à savoir La tombe des lucioles.

Enfin, il est évident que Nosaka aime les chats s'adresse en particulier à ceux qui se passionnent pour nos amis les félins (et il faut croire qu'il y en a beaucoup au vu du nombre de vidéos de chats présentent sur Internet) mais peut-être pourra-t-il aussi séduire ceux qui veulent en savoir plus sur l'univers d'Akiyuki.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Ce livre regroupe une quarantaine de chroniques, probablement publiées à l'origine dans un journal, décrivant les relations domestiques quotidiennes entre l'auteur, son chien et ses chats. 

Chats de race et de hasard se partagent en seigneurs la maison japonaise trahitionelle de Nosaka alors qu'il aborde une vieillesse heureuse. On y découvre à la fois la passion de Nosaka pour ses animaux préférés, la vie quotidienne en banlieue de Tokyo et une certaine vision de la vie dans l'archipel.

L'auteur raconte avec une certaine verve ses aventures félines au fil des saisons et des époques, ressuscitant parfois les lointains souvenirs de l'époque de la seconde guerre mondiale, de l'après-guerre ou ceux, très proches, du grand tremblement de terre de Kobe qui datait de moins de trois ans à l'époque (1998) où Nosaka écrivait ses chroniques.

C'est l'occasion de découvrir comment sont traités communément les chats au Japon : si la stérilisation des mâles semble peu répandue (avec pour corollaire le « marquage » systématique et odorant de l'intérieur de la maison de l'auteur), il semble tout naturel de baigner régulièrement les chats, et l'utilisation de produits antiparasitaires n'effleure pas un instant Nosaka et sa famille, où se pratique régilièrement l'épuçage manuel des félins de la maison.

On lit aussi en filigrane dans ces chroniques félines les lignes de fracture de la société japonaise : la hantise des tremblement de Terre qui amèneront à refaire la maison de l'auteur, qui y perdra ses tuiles ; les difficultés vécues par les survivants de catastrophes naturelles ou humaines ; le départ des enfants de la maison familiale ; le sentiment de l'impermanence de toute vie sur une terre propice aux typhons et aux séismes, mais aussi liée aux pérégrinations risquées des matous « entiers » dans l'environnement urbain, dont l'archétype est « Charly », véritable héros de ces chroniques, dont nous suivrons l'ascension au sein de la maisonnée.

Nosaka avait presque 70 ans lorsqu'il a écrit ses chroniques. Comme elles n'étaient pas destinées de prime abord à se voir réunies en un recueil, on y retrouve de fréquentes redites, certaines pouvant paraitre parfois redondantes ; et il subsiste quelques incohérences (Nosaka se félicitant de n'avoir jamais connu une piqûre d'Insecte pour, quelques chroniques plus loin, se plaindre d'âtre assaillit par les puces…). On y trouve également un autoportrait peu flatteur de l'auteur du « tombeau des lucioles », ce dernier se décrivant volontiers comme sale, alcoolique et parfois querelleur.

Les dessins de la couverture de l'édition Picquier poche sont de l'auteur, il en parle d'ailleurs dans le recueil. La traduction a été assurée par Jacques Lalloz, qui a parfaitement su retranscrire le ton amusé de Nosaka. Toutefois, la brièveté de ces chroniques (une quarantaine) et leur redondance enlèvent du rythme et de l'intérêt à l'ouvrage, et je me suis surpris à me demander si ce livre aurait été édité s'il avait été écrit par un auteur n'ayant pas déjà amplement fait ses preuves. Je n'en suis pas certain, et même le grand ailurophile que je suis en vient à se demander si la présence de chats dans un roman ou sur une couverture ne sert pas trop souvent d'alibi ou de publicité flatteuse pour des livres aux qualités littéraires disons extrêmement variables… Si les chroniques de Nosaka nous font passer d'agréables moments, on y cherchera en vain une qualité littéraire approchant celle des autres écrivains classiques japonais, ou même celle des oeuvres les plus célèbres de l'auteur.

Au final, une lecture agréable, donc, mais dont même un amoureux des chats pouvait légitimement espérer mieux.
Lien : https://litteraturedusoleill..
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J'ai une passion très prononcée pour les chats (qui ne détrônent cependant pas les koalas) et chaque fois qu'un roman semble leur être dédiée, je suis attirée par sa lecture. Mon cher et tendre a déniché ce livre pour moi à la bibliothèque et son parcours s'est révélé plutôt agréable en ce mois de juillet.

Présenté sous forme de chapitres ou plutôt chroniques au fil des saisons, Nosaka nous parle de lui, de ses souvenirs, notamment ceux de la guerre (il est l'auteur du bouleversant Tombeau des lucioles) ou du tremblement de terre de Kôbe et peint un portrait pénétrant, précis et souvent facétieux de ses 5 chats qui ont chacun leur caractère, leurs préférences et qui forment des sous-clans à l'instar des humains. Chats himalayens assez snobs, parfois séniles, chat à moitié sauvage qui cherche constamment la bagarre, chat errant qui prend ses quartiers chez un commerçant... On se prend au jeu de la découverte de ce monde félin où Zizi. le husky n'est pas en reste. Ses évocations, les pensées que les félins lui inspirent nous emmènent dans un cheminement où l'auteur se met parfois à nu et se présente sans fausse pudeur, évoquant son alcoolisme, son manque d'hygiène, sa vision de la médecine entre autres.

Si le parcours de ce roman est plutôt rapide et appréciable, il y a néanmoins certains aspects qui m'ont moins plu : les remarques parfois légèrement sexistes de l'auteur, des longueurs par moments. Sans que cela n'entache le plaisir que constitue ce court livre et dans lequel tous les amoureux et familiers de chats reconnaîtront leurs matous à un passage ou un autre.

Je retiens de ce roman la sensibilité et l'altruisme de l'auteur envers les animaux. La balade qu'il nous fait entreprendre au travers de ses souvenirs et réflexions déploie un paysage mental riche et parfois grave, qui ne tombe cependant jamais dans le pathos. La sérénité de ses animaux vient ramener en lui une certaine joie, un recul salutaire sur la vie et l'on se prend même à sourire à plusieurs reprises quand on voit l'influence que ses compagnons peuvent avoir sur lui à bien des égards.

Lecture agréable et rapide sous forme de chroniques qui constituent autant de portraits du quotidien de l'auteur et de sa maisonnée, Nosaka aime les chats offre avec une plume malicieuse et sensible une plongée dans l'univers félin depuis le regard d'un homme qui protège autant qu'il apprend aux côtés de ses nobles compagnons.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-MO
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Pour les amoureux des chats, un livre composé de textes consacrés à l'observation de ces petits félins de compagnie et à l'amour que Nosaka et sa famille leur porte ! D'après lui, on a beaucoup à apprendre d'eux : "Pour quelle raison l'homme est-il le seul à rouler des mécaniques en se prétendant roi de la Création ?" (p 33)
L'auteur a été frappé par l'attitude des chats quand ils sentent venir la fin : ils s'isolent, ne mangent plus et quittent la vie plutôt tranquillement. "A en juger par la manière dont les animaux meurent, j'ai le sentiment que la différence entre les hommes et les bêtes réside dans leur relation à la mort plutôt que dans le fait que les premiers disposent de la parole et des outils, et s'entretuent de façon absurde." (p 40)
L'auteur de "La tombe des lucioles" nous parle avec humour de ses cinq himalayens (persans "colourpoint") et de son tigré roux, Charly, un sacré lascar qui aime les prunes à l'alcool, miaule pour saluer son maître le matin, ne mange que ce que les humains laissent dans leurs assiettes et prétend partager leur bain !
Plus sérieusement, l'auteur constate que, après la fin de la seconde guerre mondiale les japonais ont recommencé à adopter chiens et chats alors que longtemps après le tremblement de terre de Kobé, les gens n'ont pas repris de compagnons à quatre pattes ; pour lui, le séisme a été encore plus traumatisant que la guerre. La peur des tremblements de terre est très présente ; Nosaka raconte les bêtises faites par les chats ou la chienne huski (prénommée Zizi en l'honneur de Zizi Jeanmaire) alors qu'il fait refaire sa maison selon des normes parasismiques. On sent un traumatisme important dans la vie de l'auteur.
Beaucoup d'observations attentives des comportements des chats et du chien de la maison ; mais lui, Nosaka, qu'en retire-t-il ? "C'est moi qui me dévoue à sens unique, et si je veux bien admettre que ce soit dans l'ordre des choses, je m'estime aussi en droit de les voir esquisser un geste qui m'apporterait quelque consolation, eh bien, je t'en fiche !" (p 214)

Textes très bien écrits, de façon fine et soignée, et c'est souvent très drôle, bien qu'il y ait, en fond, une certaine tristesse.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La demeure des chats

Jusque voici quarante ans, l'énergie de l'archipel était supportée souterrainement par son industrie houillère et sa main-d'oeuvre de gueules noires fut logée dans des corons appelés " tanjû" à partir du milieu des années 1930: maisons basses en bois, " 2 pièces- cuisine" dirait-on aujourd'hui. Un habitat qui laissait pour le moins à désirer, au sein duquel j'ai eu brièvement l'occasion de travailler, tandis que le charbon entamait son déclin (...)
J'ignore ce qu'il en était durant la période de pleine prospérité, mais ce qui me frappa le plus dans ces logis aux murs effondrés et aux nattes éventrées, ce fut leur population de chiens et de chats,ainsi que les étagères à bonsaïs. Quand j'aurais dit que c'étaient là les seules distractions du lieu, j'aurai tout dit, quoi qu'il en soit, j'avais l'impression que chiens et chats étaient l'objet de soins de toute la communauté, les chats tout spécialement (...)

( p.14/ Picquier, 2016)
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A en juger par la manière dont nos animaux meurent, j'ai le sentiment que la différence entre les hommes et les bêtes réside dans leur relation à la mort plutôt que dans le fait que les premiers disposent de la parole et des outils, et s'entretuent de façon absurde.
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Comment se fait-il que des gens qui élèvent un ou des animaux chez eux (...) ne cessent de se quereller comme on le voit si souvent? Entre nations, on parle de guerre, entre confessions, tribus, cultures, c'est la jalousie, c'est l'envie, c'est la rancoeur, et moi qui contemple mes chats plongés dans le sommeil autour du brasero, j'ai conscience d'être un peu primitif, car même si c'est moi qui assure leur bien-être, j'avoue qu'ils me font envie.
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Un ballon de rugby à demi dégonflé me fait un oreiller idéal pour ma sieste. Si je commets l'étourderie de le laisser ensuite sur place, je le retrouve immanquablement compissé. Depuis cinq ou six ans, j'ai cessé de perdre mes cheveux en haut du crâne, peut-être, me dis-je, que ce qu'il dépose dans le creux de ce ballon-urinoir possède des vertus anticalvitie. Si tel est le cas, voilà qui serait tout bénéfice.
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Les animaux, dit-on, sentent venir la fin avec sérénité, ils se dissimulent pour mourir en sorte de ne pas laisser leur cadavre à la vue de tous.
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