Attentat

"Attentat" est un roman très décalé (comme à son habitude) d'Amélie Nothomb. Il s'agit avant tout d'un attentat... à la laideur . Celle d'Epiphane, le mal nommé, qui n'est ni lumineux, ni illustre, sinon par sa difformité.
S'imposer dans un monde où la laideur se doit de rester muette et cachée, voilà son défi. Et son faire valoir (pardon pour l'ironie) se trouve être ... une beauté parfaite, divine, prénommée Ethel, prénom peu coté, semble-t-il, pour une telle créature.
La gageure pour Epiphane est d'exister sans renoncer à son entité de Quasimodo, surtout après sa rencontre avec cette Ethel-Esméralda qui ne semble rien voir de la laideur de son nouvel ami.
Je vous laisse découvrir la suite de ce remake de "La belle et la bête", façon Amélie Nothomb.
Et je suis toujours, après de précédentes lectures, admirative de cet humour décalé, parfois très noir, de l'auteur, que j'imagine côtoyer, entre autres, un certain Rabelais. Ceci est mon hommage à Amélie Nothomb, avec qui j'ai passé de si bons moments de lecture hilarante.

Non, cette fois-ci Amélie Nothomb n'a pas réussi à me plaire.
Cela m'arrive rarement, mais j'ai même abandonné ce roman avant la fin, tant je me suis ennuyée en le lisant. Impossible pour moi de m'intéresser à ces personnages décidément trop spéciaux et aux noms rocambolesques. J'ai l'impression qu'avec ce roman, Nothomb a voulu trop en faire. Et je me dis qu'en matière de littérature, la simplicité a - souvent - du bon...

Cela faisait un petit bout de temps que je n'étais pas rentré de nouveau dans l'univers de Nothomb. J'ai lu les premiers puis après... C'est la porte du livre audio qui m'a fait pénétrer par la fenêtre littéraire. La lecture est cocasse et donne un ton léger au propos. Les impressions sont mitigées. Ce qui est certain, ce sont deux choses. Je comprends que je n'accroche pas tant que cela à son oeuvre et à la fois, Amélie Nothomb est une grande professionnelle de l'écriture. Avec un sujet aussi clivant que la laideur, obtenir un résultat somme toute très lisse, comment est-ce possible ? Cela me sidère. Je ne sais pas comment on fait cela, mais elle le fait. Attention, elle rentre vraiment dans le sujet, c'est grossier parfois, violent, outrancier mais le tout avec une sorte de vernis convenu. Bref, cela suscite autant du négatif que du positif chez moi. le titre induit une attente qu'on ne retrouve pas. Ça ne gâche pas le plaisir vu que la fin on se doute bien de son contenu. C'est très dialogué, presque théâtral. Certaines scènes sont vraiment bienvenues. La chambre d'hôtel sibérienne ou le scandale le soir d'une première cinématographique. le roman critique (égratigne ?) la convenance et le snobisme artistique tout en l'utilisant. C'est malin, retors bien mené. Je relirais du Nothomb pour voir jusqu'où elle va. Pas ma tasse de thé, mais franchement, respect.

J'ai achevé Critique de la raison pure. Un bon bouquin, je te le recommande.

C'est un des romans de Nothomb que j'ai bien apprécié.
C'est évidement (encore) l'histoire d'un être d'une laideur monstrueuse, Épiphane. Sa laideur l'a empêché toute sa vie d'avoir des relations normales avec les autres puisqu'il est extrêmement repoussant. Malheureusement pour lui, il est amoureux d'une superbe actrice (la plus belle femme du monde). Naîtra entre eux une amitié et une complicité profondes et des discussions philosophiques sur la beauté et la laideur.
C'est bien écrit, les dialogues sont en eux-mêmes une intrigue qui emporte le lecteur dans une lecture rapide jusqu'au dénouement, les propos sont intéressants.

Après avoir relu Les Combustibles, j'ai eu envie de relire Attentat qui est le tout premier livre d'Amélie Nothomb que j'ai découvert il y a une douzaine d'années. Ce bouquin m'avait fait beaucoup d'effet et je m'étais mise en tête de lire le reste de son oeuvre.

Cette relecture n'a pas été aussi enchanteresse que je l'espérais. C'est certes bien écrit mais le texte manque de profondeur. Cette version de la Bête et la Belle aurait pu être plus corrosive.

Amélie Nothomb le dit elle-même, cette histoire est tarte et cliché : un laideron tombe amoureux d'une beauté. Ce postulat est volontairement banal, le problème c'est que le reste de l'histoire l'est tout autant.
C'est lisse, un peu niais et ça pue la misanthropie. Les êtres que décrit l'auteur sont tous répugnants, personne ne semble trouver grâce à ses yeux. À la longue, j'ai trouvé ça pénible.

Je me suis pas mal ennuyée sauf dans les cinq dernières pages où il se passe enfin quelque chose.

Un petit questionnement superficiel (mais on connaît l'auteure...) sur le beau, le laid, la gloire, la renommée, les paillettes. Elle n'a pas dû trop chercher pour trouver de l'inspiration, côté star-system, elle était déjà bien fournie.

Cela reste délicatement consensuel. Politiquement correct. Sans vagues, sans aspérités. Comme souvent, on enfonce les portes ouvertes, non sans avoir toqué au préalable et annoncé sa venue plusieurs fois. Quelques aphorismes dont l'auteure a le secret font parfois saillie. Rien de mémorable. Si ce n'est le prénom du personnage principal. Mais cela ne fait pas un roman.

Vous avez deux heures de train en vue...? Ce livre est fait pour vous. Et vous n'aurez aucun regret à le tendre à un voyageur que vous croiserez une fois arrivé à destination.

Comme chaque mois, je continue de découvrir les différentes oeuvres de la célèbre écrivaine belge : Amélie Nothomb.
Cette fois, j'ai choisi de lire son roman attentat qui parle d'un thème éternel : la beauté.
Imaginez que Quasimodo ici rebaptisé Epiphane Otos va devenir ambassadeur de la monstruosité et va même être jury dans un concours de beauté. Il va connaître un amour impossible, celui de la belle comédienne Ethel qui est émue devant la laideur incroyable d'Epiphane.
L'autrice nous offre une sorte de conte à la fois cruel et drôle pour nous parler de la complexité des codes régissant la beauté et la laideur dans nos sociétés. Une superbe histoire à lire sans plus tarder.

Encore un roman dévoré en quelques heures. Merci Amélie !

Quand l'amour mène à l'irréparable...
C'est avec philosophie que l'auteure nous offre sa réflexion sur la beauté, la normalité.
Les écrits sont toujours magnifiques mais la réalité est toute autre. L'hypocrisie et la fausseté des gens sont réalité dans une société où le diktat de la beauté impose de grands sacrifices pour rentrer dans les clous.

Mais qu'en est-il lorsque l'on est moche ?

(pour connaître la réponse, il faut lire ce livre)

N°851 – Janvier 2015

ATTENTAT - Amélie Nothomb – Albin Michel (1997)

L'auteur met en scène deux personnages que tout oppose. D'une part Épiphane Otos, un jeune homme de 29 ans qui n'a jamais connu l'amour, d'une laideur repoussante mais riche de sensibilité et Ethel, une jeune comédienne d'une fascinante beauté. Bien entendu Épiphane lui voue un amour sans borne. C'est sa chance que cet incroyable hasard mette sur sa route une telle femme qui, contre toute attente sans doute, ne le repousse pas. Grâce à elle il transforme ce défaut définitif en qualité, risque ce que sans elle il n'aurait jamais oser et devient top-modèle. Bien entendu Épiphane garde secrète cette attirance pour sa bien-aimée, la transformant en amitié, en complicité et même en une sorte de fraternité avec elle. Malgré cela, Ethel s 'amourache d'un peintre connu, accréditant peut-être l'idée que la laideur est quand même un frein et la normalité un aimant.

C'est l'occasion pour Amélie Nothomb, non seulement de faire référence à de nombreux ouvrages culturels et notamment, on s'en serait un peu douté, à propos d'Épiphane, à Quasimodo(puis à Cyrano de Bergerac) et à Esmaralda à propos d'Ethel, mais aussi de disserter sur la norme. Qu'est ce que la beauté, comment varient ses critères dans le temps, quel rôle joue-t-elle dans la société, comment le regard des autres influe-t-il sur notre comportement, a-t-on le droit de se moquer de la laideur au seul motif qu'elle ne correspond pas aux critères sociaux ? Peux-t-on, dans une société qui se dit évoluée, repousser de la collectivité ceux qu'on juge laids, les cantonner dans une sorte de microcosme où l'amour leur serait interdit ? C'est aussi une occasion donnée au lecteur de se remettre en cause sur la perception du monde qui nous entoure et notamment sur l'art. Ces questions font débat et il n'est pas inutile de les remettre à l'ordre du jour.

C'est le cinquième roman d'Amélie Nothomb. Comme d'habitude, je l'ai trouvé agréablement écrit et donc facile à lire. C'est émouvant cette relation platonique et cette amitié entre un homme et une femme qui ne se transforme pas en passade ou en liaison amoureuse. Je note que malgré tout Ethel, malgré sa complicité et son amitié pour Épiphane, ne répond pas à son amour. Lui, rendu timide, craintif à cause de cette laideur, garde secret cette attirance et la regarde partir, seulement capable de la lui avouer à distance et par fax. L'amour, nous le savons est une chose fragile et le faire rimer avec toujours est un leurre. Je lis les romans d'Amélie Nothomb avec une certaine circonspection, je les trouve inégaux et si je fréquente son univers créatif c'est davantage parce qu'elle est un auteur à succès que dois avoir lu pour en parler que par réel plaisir. Pourtant, ce livre pris au hasard sur les rayonnages d'une bibliothèque m'a parlé sans doute plus que les autres. Je me trompe peut-être mais le personnage d'Épiphane a retenu mon attention non seulement parce qu'il idéalise Ethel mais aussi parce qu'il en a peur au point de la laisser partir avec un autre et de choisir une solution définitive. Sa notoriété passera comme passent toutes les choses humaines mais sa laideur elle restera toute sa vie et il la portera comme une croix. A cause d'elle il regardera passer des femmes belles et désirables mais aucune ne lui fera l'aumône d'un regard et il en souffrira. Il est pourtant, comme la plupart des hommes, attiré et même fasciné par la beauté des femmes mais il y aura toujours cette disgrâce qui l'empêchera de parvenir à ses fins. Il aura ainsi toute sa vie la certitude de n'exister pour personne et n'aura que la force de confier cela au papier, c'est à dire en vain, faute de pouvoir le faire de vive voix. de toute manière il restera sur un échec à l'image de l'épilogue de ce roman.