Emile Hazel, ancien professeur de philologie classique, choisit de s'établir avec sa femme Juliette dans une maison de rêve, isolée dans une clairière. Ils forment un couple joyeux et fusionnel.
Tout s'annonce bien.
C'est sans compter sur le voisinage de Palamède Bernardin, un médecin très étrange qui vient s'installer chaque jour dans leur maison de quatre à six heures de l'après-midi.
Le livre commence par un paragraphe qui signale qu'on ne se connaît pas soi-même et se termine par la même constatation. On se croirait dans le questionnement proposé par Socrate.
L'auteure nous offre une oeuvre magistrale, très riche philosophiquement avec, en toile de fond, les discours de Cicéron : "les catilinaires" qui aboutissent à la mort de Catilina.
C'est très habilement mené et pas ennuyeux du tout avec, oserais-je le dire de l'humour noir.
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J'ai beaucoup aimé ce petit roman que j'ai trouvé absolument savoureux.
Les comportements sont bien réels, cette difficulté à s'opposer à un comportement qui nous dérange existe bel et bien. Ma mère faisait partie de ces personnes douces, raffinées et bien élevées, pour qui les conventions sont importantes (trop) et dont les voisins abusent. Toute sa famille était comme ça et je pense que c'est toute une génération de Français qui a été élevée comme ça et qui commence à avoir l'âge de ce couple. C'est ce côté réaliste qui m'a permis d'être fascinée par l'histoire.
C'est très bien écrit, aussi. le suspense est permanent et c'est très drôle, si on aime l'humour grinçant. A recommander aux jeunes qui ne veulent pas lire de livres trop longs : ça peut leur donner le goût de lire, en plus de leur apprendre un vocabulaire très riche et des conjugaisons du style soutenu.
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Un couple vient s'installer à la campagne au moment de la retraite. Emile et Juliette sont complices depuis l'enfance, très proches et n'ont besoin de personne autour d'eux. La Maison qu'ils ont trouvée répond totalement à leur besoin de solitude. Ils ont pourtant un voisin, Palamède Bernardin, qui ne vient pas seulement se présenter, mais revient chaque jour à la même heure, s'installe, réclame son café et n'ouvre pas la bouche, ne répond que par "oui" ou "non". Juliette souhaiterait le mettre dehors mais Emile n'ose pas. Il s'est toujours montré poli avec tous, et continue avec ce personnage on ne peut plus rustre. Il tente plusieurs approches et finit par monologuer, sur des sujets réthoriques qui lui tiennent à coeur. Sa femme en rit, lui ne dort plus. Ils insistent tous deux pour rencontrer Mme Bernardin. Celle-ci ne semble connaître qu'un mot : "soupe". Elle ne pense qu'à manger et son poids le démontre. Mr Bernardin n'ose la montrer en public. Il la séquestre. Emile voit en lui un monstre (à la fois de par sa corpulence et son caractère) mais se transforme lui-même petit à petit en monstre. On se pose des questions quant au couple. On est tenu en haleine. Vont-ils réussir à éloigner cet emmerdeur qui n'aime rien, est aussi vide qu'il est gros. Et comment aider cette pauvre Mme Bernardin, qui elle, au moins, apprécie manger ? Une histoire originale et pesante. Admirablement écrite.
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