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EAN : 9782842056469
96 pages
Fayard (06/03/2002)
4.43/5   22 notes
Résumé :
Auteur dans la mouvance de son siècle, l'écrivain allemand Novalis (1772-1801) a usé du rêve et du merveilleux pour nous faire toucher un dessein universel dont il a préfiguré les images en médiateur inspiré. Et sa foi transcendait tout, comme si Moïse et David réunis célébraient l'harmonie d'une Création affranchie de l'éphémère, rachetée de la mort. Le poème de jeunesse, les « Hymnes à la Nuit » (Klagen eines Jünglings) est l'un des seuls textes que Novalis ait vé... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Autrefois, parmi les races diverses qui peuplent au loin le monde, un destin de fer étendait sa souveraine puissance. Des liens étroits et grossiers enchaînaient leur ame, et la terre était la patrie et le séjour de leurs dieux ; sur les montagnes de l’Orient et dans le sein de la mer, habitait le soleil, lumière vivante et répandant partout la chaleur. Un vieux géant portait le monde, et les premiers enfans de la terre reposaient sous les montagnes, avec leur rage impuissante contre les nouveaux dieux et contre les hommes ; les profondeurs de la mer renfermaient une déesse, et dans les grottes de cristal, un peuple joyeux passait une vie de voluptés. Les fleuves, les arbres, les fleurs, les animaux, avaient la faculté de sentir. Le vin était meilleur, versé par les mains de la jeunesse, un dieu était dans la grappe, une déesse dans les gerbes, et la plus belle habitante de l’Olympe avait dans ses attributions les doux frémissemens de l’amour. Sans cesse la fête des enfans du ciel et des habitans de la terre venait animer la vie, comme un beau printemps, et toutes les races humaines adoraient la flamme, comme la première chose du monde, quand tout à coup, au milieu des tables joyeuses que l’on a dressées, apparaît une image horrible, qui remplit tous les cœurs d’effroi ; les dieux même, en cette circonstance, ne peuvent rien trouver qui soulage leur poitrine haletante. Un mystère profond entoure l’apparition de cette image, qui ne se laisse fléchir, ni par les dons qu’on lui offre, ni par les prières : c’est la mort qui vient interrompre, par des cris d’angoisse et des larmes, le festin voluptueux auquel elle se présente.

Maintenant à tout jamais séparé de ce qui enivrait son cœur, éloigné de ceux qui l’aiment et qui soupirent vainement après lui, l’homme, dont la mort a fait sa proie, n’a pour partage qu’un rêve fastidieux, un cercle étroit lui est assigné, et toutes les jouissances s’évanouissent, et font place à la douleur. Cependant, avec leur esprit hardi et leur amour de la sensualité, les hommes veulent se rendre plus douces les larmes cruelles. La fin de la vie est représentée comme un enfant qui éteint son flambeau et se repose ; la fin de la vie doit ressembler au son de la harpe, et le souvenir se perd dans le fleuve des ombres. Mais la nuit éternelle reste toujours une énigme inexplicable : c’est le signe imposant d’une puissance éloignée.
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Un jour je répandais des larmes amères ; la douleur avait dissipé mon espérance, et j’étais seul auprès de ce tombeau sombre qui cache tout ce qui faisait la force de ma vie ; seul, comme personne ne pouvait l’être, sans appui et n’ayant plus qu’une pensée de malheur ; j’appelais du secours sans pouvoir aller ni en avant, ni en arrière, et je m’attachais avec ardeur à cet être que j’avais vu mourir. Alors des lointains bleuâtres, des lieux témoins de mon ancienne félicité, un doux rayon vint à poindre ; la pompe terrestre s’enfuit, et avec elle ma tristesse ; je m’élançai dans un monde nouveau, immense, tu descendis sur moi, inspiration de la nuit, sommeil du ciel ; la contrée s’éleva peu à peu, et sur la contrée planait mon esprit dégagé de ses liens. Le tombeau près duquel j’étais assis, m’apparut comme un nuage, et à travers ce nuage j’aperçus les traits rayonnants de ma bien-aimée. L’éternité reposait dans ses yeux, je pris ses mains, et mes larmes coulèrent en abondance. Les siècles s’en allèrent au loin comme un orage, tandis que, suspendu à son cou, je versais des pleurs délicieux. Ce fut là mon premier rêve, et depuis j’ai senti dans mon cœur une foi constante et inaltérable au ciel de nuit, et à ma bien-aimée, qui en est la lumière.
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Quel mortel, quel être doué de la faculté de sentir, ne préfère pas au jour fatigant la douce lumière de la nuit avec ses couleurs, ses rayons, ses vagues flottantes qui se répandent partout.

Welcher Lebendige, Sinnbegabte, liebt nicht vor allen Wundererscheinungen des verbreiteten Raums um ihn das allerfreuliche Licht – mit seinen Farben, seinen Strahlen und Wogen; seiner milden Allgegenwart, als weckender Tag.
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