Grosse très grosse déception pour cette
Dernière soirée entre filles de Catherine O'Connell.
Pourtant, le résumé était on ne peut plus alléchant. Jugez plutôt.
"Maggie va bientôt épouser l'homme de sa vie. Mais avant le grand jour, elle rêve d'une dernière folle soirée avec ses meilleures amies. Un enterrement de vie de jeune fille qu'aucune d'elle ne pourra oublier.
Lorsque, le lendemain matin, on retrouve dans un parc le corps sans vie d'Angie, l'une des amies de Maggie, c'est un cauchemar qui commence. D'autant que les souvenirs de cette soirée très arrosée sont flous...
Surveillées par la police, jusqu'où Maggie et ses amies iront-elles pour garder leurs secrets ?
Jusqu'à protéger un assassin ?"
Des amies, une soirée, un meurtre et des secrets. Cela fait envie, n'est-ce pas ?
Mesdames et Messieurs, voici ce que l'on appelle de la publicité mensongère.
Commençons par les amies.
Nous avons d'abord, Maggie, l'héroïne de la fête. Une relation conflictuelle avec sa mère - je ne rentre pas dans les détails mais croyez-moi, une mère comme cela, je n'en voudrais pas, même si l'on me payait - un boulot chronophage mais un avenir radieux devant elle grâce à son fiancé Flynn, canon et riche.
Ensuite, nous avons Kelly. L'ancienne fêtarde de service qui a dû tester toutes les drogues ou presque durant sa jeunesse et qui vivote désormais très difficilement dans un petit appartement avec son petit chat. Elle aussi a des relations conflictuelles avec sa famille et plus précisément avec son père et sa belle-mère.
Passons à Suzanne, la self made woman qui a tout perdu du jour au lendemain mais qui a su se reconstruire à la force de son intelligence. Belle, accomplie, elle semble avoir tout pour être heureuse. Non, je plaisante. Son amant est un homme marié ultra possessif envers elle et elle a perdu son frère dans un accident quelques années plus tôt.
Carol Anne vit la vie dont tout le monde rêve. Un mari adorable. Des enfants adorables. Une superbe maison. Vous le sentez venir, le petit cheveu sur la soupe ?
Il y a aussi Natasha, la snob dont on se demande ce qu'elle fait ici. Je pense qu'elle aussi se demande ce qu'elle fait là vu le peu de temps que l'auteur lui consacre. Celle-là, vous pouvez l'oublier, elle ne sert strictement à rien dans l'intrigue.
Et enfin Angela. La pièce rapportée/victime de meurtre. Je pourrais aussi sortir les violons pour elle mais là, clairement, j'ai la flemme.
Il y a une très grosse inégalité de traitement vis-à-vis des personnages. L'histoire est présentée du point de vue d'une seule personne, Maggie, qui va devoir non seulement raconter sa propre histoire mais aussi celle d'Angela et de son meurtre, en utilisant le point de vue de ses amies et donc en mélangeant fiction et faits avérés. Je ne sais pas si je suis assez claire.
Je n'ai pas compris l'intérêt de cette forme de narration, bien trop prise de tête à mon goût mais ce n'est que mon humble avis.
Toujours est-il que certains personnages sont mis en avant - Suzanne, Kelly et Maggie - au détriment des autres - Natasha,
Carol Anne et surtout Angela, un comble puisqu'en tant que victime, elle devrait avoir une place de choix dans l'histoire.
Les secrets, maintenant... Je m'attendais à un feu d'artifice. J'ai eu le droit à un pétard mouillé.
Je pourrais résumé le roman en une phrase : "Tout ça pour ça". Lesdits secrets sont d'une banalité à faire pleurer tout amateur de thriller psychologique.
Et surtout, ils n'ont aucun rapport avec le schmilblik... enfin, le meurtre.
Le seul point positif que j'y ai trouvé se trouve au niveau du portrait fait de ces femmes, avec leurs défauts, leurs fêlures et leur volonté de maintenir le bateau de leur vie à flots quand il est clairement en train de couler.
Honnêtement, j'aurais plus apprécié ce roman s'il avait été présenté comme un drame psychologique au lieu d'un thriller ou même d'un roman policier.
Parce que l'enquête en elle-même mérite un zéro pointé.
La résolution du meurtre mérite un zéro pointé.
Le mobile du meurtre mérite un zéro pointé.