L'éducation pourra bien donner de fausses idées sur l'état heureux ou malheureux, comme cela n'est que trop ordinaire, mais ni éducation, ni faux raisonnement, etc. ne feront changer le vice en vertu et la vertu en vice.
Ainsi, que telle action ait été regardée autrefois comme bonne ou mauvaise, que telle ou telle action soit dite à présent bonne ou mauvaise par sa nature, c'est-à-dire à mesure qu'elle contribuera au bonheur ou malheur, soit du genre humain, soit du particulier, etc. Ainsi, les actions sont bonnes ou mauvaises, selon qu'elles tendent à la félicité ou à l'infélicité.
Car c'est elle, c'est cette forte analogie qui force tous les savants et les vrais juges d'avouer que ces êtres fiers et vains, plus distingués par leur orgueil que par le nom d'hommes, quelque envie qu'ils aient de s'élever, ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes.
Se défier des connaissances qu'on peut puiser dans les Corps animés, c'est regarder la Nature et la Révélation, comme deux contraires qui se détruisent; et par conséquent, c'est oser soutenir cette absurdité: que Dieu se contredit dans ses divers ouvrages, et nous trompe.