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EAN : 9782404080130
256 pages
Gallmeister (02/11/2023)
3.72/5   188 notes
Résumé :
Depuis quatorze ans dans l’armée, où il est devenu enquêteur, Mick Hardin revient dans ses collines natales du Kentucky pour constater que son mariage est brisé. Sous le choc, il s’enferme dans la cabane de son grand-père avec une solide provision de bourbon. Mais sa sœur Linda, première femme shérif du comté et pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, vient solliciter son aide sur une affaire : le cadavre d’une jeune veuve vient d’être retrouvé dans les boi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Une femme a été assassinée. Mick Hardin, enquêteur militaire au sein de la CID ( Criminal Investigation Command ), de retour au pays, donne un coup de main officieux à sa soeur shérif prise dans le goulot d'étranglement du sexisme, du manque de moyen et de la pression exercée par le FBI. le point de départ est classique, l'intrigue policière bien menée mais est en elle-même assez légère pour accrocher totalement.

Très rapidement, on sent bien que l'enquête n'est qu'un prétexte pour Chris Offutt à sonder les ténèbres de la terre et de la famille, comme toujours dans son Kentucky natal, rural, dont il connait le paysage de fond en comble, des traditions aux paysages en passant par la faune, la flore et enfin les hommes. Il en capture brillamment les nuances avec un sens du lieu qui respire la sincérité.

Mick se retrouve entrainé dans un réseau d'interactions tissées autour de la femme assassinée dont la mort expose les loyautés et les rivalités d'une communauté rurale profondément enracinée et farouchement privée. C'est le guide parfait tellement il maitrise l'esprit clanique et le laconisme des locaux, il sait gagner leur confiance, ce qui lui permettra de résoudre l'affaire en décelant les serments de sang et les vengeances familiales. Cette authenticité transpire dans chaque page et apporte beaucoup, avec toujours la nature appalachienne comme contrepoint superbe aux tragédies aigues qui s'y déroulent et à la laideur des hommes remplis de préjugés mesquins et de certitudes immuables.

Même si je m'attendais à plus de puissance ( comme celle ressenti lors de la lecture des Nuits appalaches) , je suivrai avec grand plaisir la suite de la trilogie policière initiée avec Les Gens des collines. J'ai aimé son humour pince sans-rire à la Fargo dans le Kentucky, la tendresse bourrue douce-amère qui s'en dégage et l'empathie de l'auteur pour ses personnages. Celui de Mick est très attachant, en quête de réconciliation avec lui-même, oscillant entre stress post-traumatique d'un vétéran de l'Irak ou de l'Afghanistan, gueule de bois et désenchantement intime.
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Il faudrait peut-être n'avoir pas lu Nuits Appalaches pour apprécier ces gens des collines. En effet, dans le livre précité, Chris Offutt parvenait à réaliser une étude sociologique de populations similaires en l'intégrant dans une oeuvre exaltante où les sentiments étaient exprimés avec bien plus de puissance, avec des personnages phares.

Les Gens des Collines est un titre approprié à ce roman dans lequel Chris parle finalement essentiellement de ces "gens", y glissant une intrigue policière sans intérêt.

Il reste des dialogues savoureux dans l'élaboration desquels le talent de Chris Offut revêt toute sa dimension, des dialogues où les silences pèsent aussi lourd que les paroles et l'auteur sait parfaitement gérer les deux avec efficacité.

Néanmoins, l'ennui m'a vite gagné en lisant les nombreuses répétitions, les atermoiements des protagonistes, ceci en l'absence quasi totale de la nature sauvage .

Alors, trois étoiles pour les dialogues et pour un auteur qui a déjà largement fait ses preuves, qui a écrit beaucoup mieux et qui écrira certainement encore du très bon.
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Quelle joie de me glisser dans un nouveau Gallmeister : Dès les premiers mots, j'ai adoré l'ambiance et les personnages, aussi rugueux et attachants que la nature locale. Nous sommes dans les collines du Kentucky, où tout le monde connaît l'arbre généalogique de tout le monde depuis la nuit des temps, et où avoir un lien de parenté signifie rendre des comptes : Si tu touches à quelqu'un de la famille, faut t'attendre à de sévères représailles. Alors quand une femme « que tout le monde aimait » est retrouvée morte au petit matin, ce que craint le plus la toute nouvelle shérif n'est pas le blanc-bec du FBI qu'on lui a collé dans les bottes sans raison apparente, mais bien un règlement de compte entre les gens des collines, si elle n'arrête pas assez vite le meurtrier.


Et comme elle vient d'être nommée à ce poste, auquel en tant que femme elle n'est pas encore vraiment respectée, elle demande l'aide de son frère Mick. Enquêteur pour l'armée, il est rôdé aux recherches de meurtriers. Et puis ça le sortira de la cabane de leur papow décédé, où il se noie dans l'alcool depuis qu'il est rentré d'urgence de mission pour être auprès de sa femme… Mais alors au fait, pourquoi n'est-il pas auprès d'elle ?


C'est avec une grande aisance que Chris Offutt nous fait pénétrer les lieux et les mentalités du coin. Pour notre plus grand plaisir, l'enquête se mêle à la vie privée des personnages et principalement celle de Mick. J'ai adoré apprendre ses techniques d'interrogatoire, le voir avancer dans l'enquête, et surtout l'entendre parler avec sa soeur ou avec les habitants taiseux, dont il sait comme personne délier les langues et anticiper les blocages. J'ai souvent souri aux dialogues et aux situations (mention spéciale à la morsure de mule^^). La vie de couple de Mick vient habilement nous distraire de l'enquête quand il le faut, et nous donne une vision plus globale du personnage et de sa vie. le roman est court mais l'ambiance est bien plantée. C'est pourquoi, même si l'histoire en elle-même ne présente rien d'extraordinairement novateur, ni d'extrêmement marquant sur le long terme, j'ai passé un très bon moment avec ces personnages sur l'instant. Lecture de détente parfaite : ni trop profonde qui demanderait trop d'attention, ni trop légère qui n'apporterait rien. Un juste milieu qui permet de se changer les idées en habitant plaisamment notre imaginaire.
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« Les gens des collines » est le nouveau roman de Chris Offut, auteur notamment des très beaux romans appalachiens « Nuits Appalaches » et « Le bon frère », adoubé par ses illustres aînés, aujourd'hui disparus, Jim Harrison, James Salter et Larry Brown.

Le héros de ce nouvel opus, Mick Hardin, revient en permission dans ses collines natales du Kentucky, sur le flanc Est des Appalaches, et y constate la fin de son mariage. le choc est rude pour cet enquêteur chevronné de l'armée américaine, qui a passé de longues années sur les fronts irakiens, afghans et syriens. Sa soeur Linda, récemment nommée shérif du comté, va interrompre l'interminable cuite au bourbon que Mick semble avoir décidé de s'infliger.

Le cadavre d'une veuve quadragénaire vient d'être découvert dans les bois, et Linda craint que les gens des collines ne décident de rendre la justice par eux-mêmes. Un édile local, magnat du charbon, a en outre commencé à exercer une pression insidieuse sur l'enquête qu'elle mène en compagnie d'un adjoint brut de décoffrage. Les talents d'enquêteur et l'expérience de l'enfant prodigue pourraient lui permettre de découvrir la vérité et d'éviter un terrible déferlement de violence sur les collines.

Mick va accepter d'aider sa soeur, et mener sa propre enquête informelle, tout en tentant de reprendre contact avec son épouse. Il va pour cela dépasser le temps imparti de sa permission et cesser de répondre à ses supérieurs qui tentent en vain de le contacter. Même si l'enfant du pays en a vu d'autres, il va devoir faire face à une faune locale aussi peu amène que taiseuse, tout en affrontant les déboires liés à la fin de son mariage.

« Les gens des collines » est un roman noir, à la structure narrative classique, dont le héros tenace et désenchanté rappelle ses illustres prédécesseurs, Philip Marlow et Lew Archer, les enquêteurs fétiches respectifs de Raymond Chandler et John Ross MacDonald. La forme de compassion dont Mick Hardin fait preuve à l'égard des gens des collines évoque le regard lucide mais jamais indifférent que porte Lew Archer sur la faune de la Cité des Anges des années cinquante.

Toute l'originalité du roman tient évidemment à son environnement appalachien, cher à David Joy, à la beauté sauvage d'une nature encore préservée, à ces gens de peu qui n'ouvrent jamais leur porte sans avoir sorti leur fusil, et semblent tout droit sortis du dix-neuvième siècle. le cadre à la fois enchanteur et désespérant de l'intrigue, permet à son auteur de créer une ambiance atemporelle, dans une bourgade qui ressemble à une immense famille dysfonctionnelle de cousins éloignés, qui se connaissent depuis des décennies, pour le meilleur et pour le pire.

« - Partout ailleurs, les gens vivent un peu plus longtemps chaque année. Nous, nos vies raccourcissent. Ça arrive nulle part ailleurs dans le pays. Il y a vingt ans de ça, l'espérance de vie était plus élevée ici.
- Les collines nous tuent à petit feu. »

Les gens des collines sont au fond le véritable sujet du roman, des gens qui parlent peu mais jamais pour ne rien dire, qui n'obéissent qu'à leur propre code, et ont un rapport à la violence que nous avons depuis longtemps oublié. En situant son roman dans sa région natale, Chris Offut nous offre tout à la fois un voyage dans l'Est des Appalaches et un voyage dans le temps, et nous transporte dans une époque que l'on pensait révolue, l'époque de ces hommes durs à la tâche, qui ont construit un monde qui continue sa route sans eux.
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« Il se demanda où il était chez lui désormais, ce que signifiait être chez soi ».

Issu d'une vieille famille de Morehead, ville de 7 500 habitants dans les collines du Kentucky, Mick Hardin s'en est éloigné au fil de ses engagements extérieurs en Irak ou en Afghanistan, avant de devenir enquêteur militaire basé en Allemagne.

Comme il le fait régulièrement, il revient au pays retrouver sa femme qui a choisi d'y rester et est sur le point d'accoucher. Mais craignant et retardant le moment des retrouvailles, c'est d'abord sur sa soeur Linda qu'il tombe : Shérif du comté, elle a sur les bras le cadavre d'une femme retrouvé dans les collines et compte bien sur les talents d'enquêteur de son frère pour y voir plus clair.

Loin du thriller pageturner que pourraient laisser entrevoir les lignes qui précèdent, Les Gens des collines de Chris Offutt – traduit par Anatole Pons-Reumaux – est davantage une nouvelle exploration par le chantre du Kentucky de cet État si singulier à qui il a dédié son oeuvre.

À son tour et après tant d'autres, Offutt - via Mick Hardin - s'interroge sur ce qu'est l'attachement à une terre, sur ces partir-revenir qui semblent si neutres d'un point de vue temporel mais qui créent inconsciemment de la distance. Et sur ces terres du Kentucky où le rapport au temps n'est pas le même qu'ailleurs.

Un microcosme où lorsque l'on se croise, « on ne se demande pas son nom mais “ T'es de quelle famille ? “ ». Un coin où « les collines nous tuent à petit feu », car « partout ailleurs, les gens vivent un peu plus longtemps chaque année. Nous, nos vies raccourcissent. Ça arrive nulle part ailleurs dans le pays ».

Si ce 5e livre d'Offutt traduit en français m'a parfois semblé un peu plus confus que les précédents, paraissant se chercher entre son intrigue criminelle, les problèmes de couple de Mick, sa gamberge personnelle et l'approche sociologique de ces populations des collines un brin désespérées, j'y ai cependant largement trouvé mon compte.

Car Offutt possède ce don rare d'une écriture empathique dont les mots sont autant de cris d'amour pour ceux à qui il les adresse : un État et des collines où la nature explose de beauté et où l'on sait encore prendre le temps d'attendre un an avant de récolter le ginseng à sa juste maturation ; un homme perdu qui se cherche ; une femme prête à se repentir mais pas à n'importe quel prix ; une soeur qui se bat dans un pays pas fait pour elle…

Alors adeptes de la première heure ou découvreur d'Offutt, précipitez-vous. C'est garanti 100% authentique !
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critiques presse (2)
Telerama
18 décembre 2023
Son roman est vraiment une fiction policière, avec meurtre, flic et enquête.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
19 août 2022
Alors sous la plume de Chris Offutt, nouvelle étoile sur le drapeau du polar américain, l'enquête de cet adjoint officieux dans les collines tueuses – premier volume d'une trilogie – devient une remarquable déambulation dans une ruralité brute.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Tous les enfants apprenaient les mots "Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés", un message fort généreux qui ne prévoyait pas de calendrier spécifique. Dans les collines il était plus pratique de pardonner les offenseurs après les avoir tués.
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Elle riait toujours pareil, un éclat soudain. Ça la déridait, mais après elle se durcissait d'autant plus, comme si la vulnérabilité avait un coût inscrit sur une feuille de comptage invisible.
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- Partout ailleurs, les gens vivent un peu plus longtemps chaque année. Nous, nos vies raccourcissent. Ça arrive nulle part ailleurs dans le pays. Il y a vingt ans de ça, l’espérance de vie était plus élevée ici.
- Les collines nous tuent à petit feu.
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Tous les griefs de Peggy sur la vie à Morehead étaient les mêmes raisons pour lesquelles Linda aimait cette ville. Le sentiment réconfortant de voir les mêmes gens, parfois trois fois en une seule journée dans différents magasins. Il y avait un protocole pour ces rencontres. La première fois, on posait des questions sur la famille. La deuxième, on souriait et on plaisantait sur le fait d’avoir le même emploi du temps. La troisième fois on souriait et on faisait un signe de main. Cela créait une intimité rassurante. Une des raisons pour lesquelles elle avait rejoint les forces de l’ordre était de maintenir l’ordre pour tout le monde, un ordre dont Peggy ne voulait plus.
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A l'armée j'ai accès à tout un tas d'infos. Un jour j'ai regardé notre arbre généalogique. Un singe m'a chié sur la gueule.
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Videos de Chris Offutt (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chris Offutt
À l'occasion du Quai du Polar 2019, rencontre avec Chris Offutt autour de son ouvrage "Nuits appalaches" aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2303417/chris-offutt-nuits-appalaches
Propos traduits de l'anglais par Fleur Aldebert
Notes de Musique : Bibliothèque Audio Youtube
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