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3,47

sur 195 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'éprouve toujours une certaine appréhension quand j'ouvre le roman d'un auteur que j'adore. D'une part, il y a une impatience, une excitation même, à retrouver un univers, des personnages, une plume, un(e) ami(e). Et d'autre part, il y a ce risque – minime mais réel - que la mayonnaise ne prenne pas, que la magie n'opère pas … Mais bon quand on aime il faut partir. Ah non, pardon rien à voir. Quand on aime il faut se lancer. Alors un deux trois, on y va …

L'univers d'Ogawa, oui, je l'ai bien retrouvé. Avec ses termes de prédilection: l'identité, la mémoire, le (presque) silence, la musique (peut-on vraiment parler de musique quand du vieil harmonium ne s'échappent plus que des souffles), les bricolages en papier, les histoires inventées par les personnages, l'absence d'un être cher, la réclusion loin (peut-être devrais-je écrire à l'abri, quoique …) de la société.

Des personnages fragiles, délicats et si légers qu'ils en deviennent évanescents. Et cette atmosphère étrange qui se propage peu à peu et teinte les situations de merveilleux, presque de féerie. Oui c'est bien tout l'univers de mon amie Yoko.

Par contre la plume d'Ogawa, je ne l'ai pas retrouvée du tout … le texte est très explicatif, trop pour moi, et très descriptif. Les phrases sont lourdes et explicites. Je n'avais jamais remarqué cette lourdeur auparavant. J'ai même été vérifiée si les autres livres étaient traduits par la même personne. Ben oui. Maintenant difficile de savoir où le bât blesse : dans la traduction ou dans le texte original.

Néanmoins on referme le livre avec quelques questions tout de même : pourquoi le nom du héros change-t-il d'Ambre, à l'enfance, à Monsieur Amber, à l'âge adulte ? Pourquoi ne pas l'avoir appelé « Monsieur Ambre » tout simplement ? Question de traduction ? Ou volonté de l'auteure ?

Et la mère, ce personnage étrange, cette grande absente qui pourtant occupe tout le roman, en transparence. N'est-elle pas dérangée psychologiquement ? Sous son apparence lisse ne se cache-t-il pas un monstre ? N'a-t-elle pas tué la benjamine ? La mère qui s'en va travailler avec une pioche sur le dos, en cas de mauvaise rencontre. La mère qui a tué un chien à coups de pieds dans les flancs pour avoir léché sa fille benjamine. La mère qui emmène ses enfants dans un endroit retiré comme si elle fuyait la police - ou sa mauvaise conscience - et les tient éloignés de tout contact avec le monde extérieur.

La mère qui interdit aux enfants de parler fort ou émettre des bruits intempestifs, au point que les enfants auront les cordes vocales atrophiées et deviendront incapables d'émettre un rire … La mère qui ordonne aux enfants d'oublier leur prénom d'origine, de ne plus l'utiliser. Quoi de plus terrible de demander à quelqu'un d'abandonner son prénom, c'est-à-dire une part de son histoire et une partie essentielle de son identité ?
Et derrière cette fausse apparence de douceur, d'enfance feutrée se dessine peu à peu, insidieusement, un tableau glaçant.

Ces questionnements en filigrane sont, je l'avoue, certainement des bouts de bois auxquels je m'accroche, car je vois là-bas au loin s'éloigner mon amour pour Ogawa. Amour que je voudrais poursuivre, le temps d'un roman ou deux encore, en souvenir du bon vieux temps. Mais voilà l'histoire s'achève possiblement ici.

Et je reste avec Ambre qui jette des gratterons par-dessus la muraille, avec l'espoir qu'ils s'envolent loin, loin, loin de la maison, de la forêt, qu'ils aillent jusqu'au bout du monde pour commencer une nouvelle vie ….
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Tous les romans de Yôko Ogawa sont bizarres. Et la plupart sont très beaux quoique souvent inconfortables et cruels. L'on sait bien depuis Baudelaire que le beau et le bizarre peuvent avoir partie liée. Instantanés d'Ambre est terriblement étrange mais si cette fois la magie n'était pas au rendez-vous ? Là, la subjectivité est encore plus de mise que d'habitude en fonction de l'humeur personnelle du lecteur, de son état physique voire même de la météo. Ce roman est un drôle de conte qui pousse le bouchon à l'extrême. Fable sur la solidarité dans une fratrie d'enfants confinée, retenue à l'écart du monde par une mère dont on devine un état mental névrosé. Si l'on n'entre pas d'emblée dans l'imaginaire du roman, on trouvera le temps très long et languissant et l'on ne sera que peu sensible à la prose pourtant toujours aussi poétique et contemplative de Yôko Ogawa. On voit bien les thématiques développées par l'auteur, l'on sent cette ambigüité de l'amour filial et la dureté ainsi que les mensonges du monde des adultes. Mais rien à faire, la féerie sera pour une autre fois. Un rendez-vous manqué qui n'empêchera pas de repartir en excursion littéraire avec la romancière dès sa prochaine publication.


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Pour autant fan de Yoko Ogawa, j'ai bien souffert et prendre sur moi pour finir le livre. Très très loin de ce qu'elle a l'habitude d'écrire et qui me plait ( écriture simple, histoires courtes et nouvelles), ce livre est long et l'histoire peu intéressante ( à mon goût)....Pour en rire, je l'ai acheté 2 fois à un mois d'intervalles sans m'en apercevoir.... tellement j'avais envie de lire son dernier livre....comme vous pouvez vous en douter, je ne vais pas le lire 2 fois...
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J'ai lu plusieurs romans d'Ogawa. Elle a un style bien à elle. Ses romans parlent de départs, de manques... Il y a toujours une ambiance bien particulière.

Instantanés d'ambre ne fait pas exception à la règle.

3 enfants coupés du monde par leur mère après la mort de la benjamine. Elle les enferme dans une maison où ils n'ont d'autres contacts que leur mère, un ane un chat et un colporteur. Ils doivent abandonner leur nom et deviennent Opale, Ambre et Agate.

Ces enfants vont rester plusieurs années ainsi.

Ils vont développer des jeux, des hobbits propres à chacun. Chacun developpera une forme de folie. En parallèle une femme nous parle de cette histoire car elle en maison de retraite avec l'une de ces trois personnes.

Les descriptions.du huis clos et de l'univers des enfants sont vraiment bien écrites. Par contre le personnage de la mère et de la vieille dame donnent envie d'en savoir plus.

Instantanés d'ambre vient du fait que Ambre dessine sur les marges des encyclopédies de son père sa petite sœur décédée et qu'en bougeant les pages, cette petite sœur prend vie.

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Déception! J'ai fini ce livre parce que j'aime le style de Yôko Ogawa, mais je me suis sentie oppressée tout le long de la lecture. Une atmosphère délétère, mal saine, au temps par le comportement de la mère, l'arrivée d'un étranger dans ce monde clos, l'acceptation des enfants même devenus adolescents......Bref au vu des autres critiques je suis peut-être passé à côté de cette histoire, j'en ressors mal à l'aise.
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Yôko Ogawa maîtrise l'art de construire un univers infernal et original, à partir de faits pouvant être tout à fait réels. Une petite fille meurt brutalement, la mère décide de vivre avec ses trois aînés dans une grande maison un peu abandonnée, entourée d'un parc, avec fontaine et cours d'eau, le tout entouré d'un haut mur de briques. L'endroit appartient au père des enfants.
Seule la mère sort de l'enceinte – protectrice?- pour aller travailler. Dès le premier soir, elle impose à ses enfants de se trouver un nouveau nom désigné au hasard, dans une encyclopédie. Elle leur fabrique des accessoires à porter tous les jours : des ailes pour le dos de la plus grande, une crinière et une petite queue ronde pour les garçons. Elle leur demande de parler très doucement.
Passé la surprise – tout est surprise – il est clair que la folie de la mère est avérée, les enfants n'en ont pas conscience ou ils ne le montrent pas, ils n'ont pas d'autres repères. Ils ne réclament rien, ils ont peur. Ils appliquent toutes les règles imposées, surtout cette interdiction de sortir de la propriété, ils ont peur. Ils doivent se conformer au rythme décidé, comme chanter tous les soirs, ils ont peur.
Les enfants grandissent dans cet univers étroit, mais sans limites pour leur imagination, refuge de liberté. le père n'apparaît jamais.
Des alternances avec d'autres moments et d'autres personnages apportent un peu de respiration et d'espoir à cette ambiance confinée. Puis tout se mélange, l'imaginaire et le réel, comme une sorte de délire intérieur.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Il s agit de ma première lecture de cette autrice japonaise.Yoko OGAWA. En quête de connaissances sur ce pays et sa culture, j ai donc choisi cette autrice et ce livre un peu au hasard. Autant le dire tout de suite je ne suis pas parvenue à entrer dans l'univers si particulier que nous propose Yoko OGAWA. 3 enfants sont gardés enfermés par leur mère pendant plusieurs années . Durant tout ce temps et après le décès de leur plus jeune soeur, ils vont progressivement se construire leur monde imaginaire ,alimentés par la douce folie de leur mère qui les affublent notamment d'ailes ou de crinière en tissu. le livre est certes très poétique, doux mais avouons le egalement assez ennuyeux. Les pages s' égrennent aussi lentement que la vie de ses enfants dont le moindre événement anodin, un chaton qui passe, un caillou trouvé ,prend une importance démesurée dans leur vie faite
d 'isolement. On est toutefois touché par l' affection indéfectible et la loyauté des enfants à l' égard de leur mère quand même maltraitante et leur souci de ne ni la décevoir ni de l' inquiéter. Mais n' est ce pas le propre des enfants?.
Je reste donc assez perplexe à l' issue de cette lecture certes particulière et sûrement révélatrice de certains aspects de la littérature japonaise mais quand même un peu trop planante à mon goût.
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Même si l'histoire est belle, triste même, j'ai dû m'accrocher pour le terminer. Je l'ai trouvé long et ennuyant.
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livre poëtique et pourtant d'un ennui fou.
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