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3,44

sur 78 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sofi OKSANEN. le parc à chiens.

Ce roman se déroule sur une petite trentaine d'années, des années 1990 aux années 2016. Nous évoluons entre Helsinki, la Russie et ses ex-républiques satellites en particulier en Ukraine et dans le Donbass. Des frissons passent dans le dos à l'évocation de ces dernières régions : les villes citées nous interpellent. Il y a encore la guerre entre la Russie, l'Ukraine…. Sofi OKSANEN est spécialiste des romans évoquant les liens qui unissent, séparent ces divers états. Ce roman est paru en 2019. L'autrice a des dons de voyance. Elle écrit : Une marionnette de Moscou, un véritable salopard ! (page 108). Devinez qui est cité sous ces termes. Une raison pour la déporter dans un goulag ou la faire disparaître de façon très discrète !

En 2016, Olenka est assise sur un banc, dans un jardin public, un parc à chiens. Elle observe un couple et ses deux enfants jouant avec leur schnauzer. le petit garçon a bien le nez de son père, mais sa peau diaphane est celle de la narratrice Olenka. Comment est-ce possible, ils ne se connaissent pas ! Elle fui. Elle se cache, se terre. Elle a dirigé une société commercialisant des ovocytes et recrutant des mères porteuses pour des couples en mal d'enfants. Une autre jeune femme la rejoint et prend place à ses côtés. Bien que des années se soient écoulées, elle reconnaît son amie, sa protégé Daria. Ces deux jeunes femmes sont natives de la même région minière. Leurs pères étaient déjà amis. Ils sont morts tragiquement. Que s'est-il donc passé ? Comment une amitié longue de dizaines d'années a-t-elle pu fondre comme neige au soleil. La misère les a uni, la richesse, la jalousie, la corruption les ont séparé.

La convoitise, le blanchiment d'argent, les vengeances, les plans diaboliques, altèrent ce récit glaçant. Les débuts de nos jeunes femmes , dans le mannequinat, les grisent. C'est une période où tout leur réussit. L'argent coule à flots, les voyages, les robes de grands couturiers, les bijoux constituent leur quotidien. Chaque médaille a son revers et la concurrence est là… Peu importe de sacrifier sa santé, le paraître est signe de richesse. Il faut aller de l'avant à tout prix. La beauté, est un univers impitoyable. Tous les bas coups sont permis…. jusqu'à une certaine limite. Il ne faut pas franchir la frontière sous peine de poursuites. Et lorsque vous êtes rattrapés par votre passé, il est difficile d'effacer vos traces. L'ennemi vous chasse sans trêve. J'aime beaucoup cette autrice qui nous présente, dans chaque roman, un page peu glorieuse de la Russie. J'ai été bouleversée par l'histoire de ces deux femmes et de leurs familles.Bonne lecture. ( 06/10/2022)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Par l'auteure des inoubliables Purge et Les Vaches de Staline, un roman qui propose, une nouvelle fois, une formidable plongée en profondeur dans les zones les plus troubles et déshéritées de l'ex-Union Soviétique, comme un thriller dont l'inspiration rappellerait les meilleures histoires de John le Carré ou de Don Winslow !
Un jour de 2016, dans un parc d'Helsinki, où les gens viennent promener leurs chiens, Olenka, assise sur un banc, observe une petite famille, quand brusquement une femme s'assied, sans demander autorisation, à l'autre bout du banc. Immédiatement, elle reconnait l'intruse, et comprend qu'elle est brusquement rattrapée par son passé, un cauchemar qu'elle a fui, en changeant d'identité dans son exode d'Ukraine en Finlande. Avec le retour de Daria dans sa vie, elle sait qu'elle ne peut plus échapper à une poursuite infernale dont le terme ne peut être que mortel pour elle… Cette première scène entraîne d'emblée le lecteur dans un récit plein d'angoisse, une tension que Sofi Oksanen réussit à maintenir tout au long du livre. le roman est construit comme un puzzle, alternant les temps et les lieux, l'Helsinki de 2016, l'Ukraine des années 2000, l'Estonie de l'enfance. le point de vue est constamment celui d'Olenka, reconstituant en jonglant entre présent et mémoire, son destin personnel, d'une forme d'apogée sociale à la déchéance et à la détresse qui sont désormais les siennes. Sans cesse, elle s'adresse à un « tu » mystérieux, un compagnon devenu potentiel ennemi, qu'elle craint puissamment après l'avoir follement aimé, et dont l'identité, très lentement dévoilée, gardera une part d'énigme pratiquement jusqu'à la fin du livre.
Au-delà du roman noir, l'intrigue acquiert une forte dimension politique, en évoquant le commerce des corps féminins, de ces femmes d'Europe de l'Est que l'on exploite comme donneuses d'ovocytes ou mères porteuses, victimes d'une industrie lucrative, qui s'accompagne de multiples trafics, avec leur lot de corruption et de vengeances. Mais l'aspect le plus intéressant du texte, là où l'art de Sofi Oksanen nous touche le plus profondément, c'est l'impressionnante fresque qu'il propose des territoires perdus de l'ex-Empire Soviétique, de la région de Snijné en Ukraine, où la narratrice aura vécu son adolescence, ravagée par la pollution et la pauvreté, de ce coin d'enfer du Donetsk meurtri par l'activité des mafias et la guerre qui oppose aujourd'hui les nationalistes ukrainiens aux séparatistes soutenus par la Russie. Ah, la foutue poisse des slaves, la mélancolie des marges orientales de l'Europe… Quand un roman d'atmosphère vous distille ces venins avec une telle puissance, pourquoi bouder votre plaisir ?
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Se tirer une balle dans le pied... C'est un peu l'impression qui m'a gagné à propos de l'auteure, une fois parvenu quasi à la fin de l'ouvrage. Tout était trop parfait : l'écriture, l'intrigue, la construction étonnante, les histoires qui s'enchevêtrent, les personnages, l'atmosphère. Bref, un vrai plaisir de lecture avant d'assister effaré se faire hara-kiri avec cette fin bâclée. A l'impossible, nul n'est tenu, mais c'est fort dommage, car cette critique de l'exploitation des mères porteuses, des donneuses d'ovocytes entremêlés avec la première guerre d'Ukraine, la mafia locale est édifiante. Meilleur que Purge ? En tout cas, aussi fort, car elle fait entendre à nouveau sa voix vraiment différente et fort intéressante.
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Deux jeunes femmes Olenka et Daria se retrouvent en Finlande dans un parc à chiens où jouent régulièrement un petit garçon et sa soeur. Mais un lourd passé lie les deux protagonistes d'origine Ukrainienne.
Après Purge et les vaches de Staline, je retrouve cette autrice Sofi Oksanen avec un réel plaisir, d'ailleurs je crois que ce livre est celui que je préfère.
Comme dans les deux autres ouvrages on y retrouve le sort fait aux femmes des pays de l'ex bloc de l'est, ici la nécessité de louer son corps afin d'être mère porteuse ou ses ovocytes pour éviter la pauvreté. Après une carrière de modeste mannequin en France, Olenka est devenue une femme d'affaire dans un monde interlope qui continu à la poursuivre malgré son exil en Finlande.
On y révèle toutes sortes de trafics, de règlement de comptes où ce sont toujours les mêmes qui gagnent à la fin et ce ne sont pas toujours les meilleurs. Mais Olenka fera tout pour survivre et sortir de sa condition initiale et familiale.
Mais qui est ce mystérieux amant qui est aussi le père de son enfant mort, est-il un allié ?
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L'Ukraine vu par une autrice Finlandaise.
Splendeur et décadence d'une jeune femme issue de l'est du pays qui réussit à Kiev en vendant les ovocytes de ses jeunes congénères, très prisés des Américains et des oligarques Ukrainiens pour leurs GPA. Critique féministe de la condition faite aux femmes de ce pays.
Passionnant et terrible
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