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sur 3336 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je m'apprête à écrire un avis de lecture sur "Rosa Candida" de l'islandaise Audur Ava Olafsdottir. Pour cela, je m'assois à mon bureau, je fais un peu de place pour pouvoir ouvrir mon ordinateur. Papa dirait que le bureau est très mal rangé ; Maman n'aurait sûrement fait aucune remarque à ce sujet. Je pose mon portable sur le bureau et je l'allume. Pendant le démarrage, mon regard se porte vers la fenêtre. Dehors, il fait gris, cependant on perçoit un peu de soleil derrière un gros nuage, pareil à un énorme mouton mérinos. Voilà, l'écran s'allume, l'anti-virus me supplie comme chaque jour de télécharger sa mise à jour ; comme chaque jour, je clique sur non. Je me connecte à internet et j'attends que Babelio s'affiche. En attendant, je reporte mon regard vers dehors. A travers la vitre - qu'il faudrait que je nettoie - je n'aperçois plus le gros mouton mérinos ; à la place, il y a un timide rayon de soleil. Papa dirait qu'il va pleuvoir ce soir ; Maman n'aurait sans doute rien dit mais aurait sûrement souri. Je reviens à mes moutons et je clique sur le bouton qui permet d'ajouter une critique. Comme à chaque fois que je veux écrire une critique, je pense à tous les nouveaux usagers du site qui peuvent se tromper et cliquer sur le bouton pour ajouter une citation. Je ne vois pas bien mon écran à cause du soleil qui puise des forces dans la douceur du printemps. Alors, je change de position, je recule ma chaise pour limiter les reflets sur l'écran. Papa dirait qu'il vaut mieux tirer le rideau ; Maman aurait sans doute tiré le rideau. Je pose mes mains sur le clavier, prête à saisir mon avis. Ce faisant, je m'aperçois que mes mains sont très sèches et je me fais la réflexion que l'hiver n'a pourtant pas été bien rude cette année. Peut-être que la peau qui s'assèche est un signe visible et incontestable de vieillissement ? Pourtant je n'ai pas encore trente-cinq ans. Etrange, vraiment, j'y penserai plus tard. Le chat bondit soudain sur mes genoux. Il a de grands yeux verts et il se frotte contre mon ventre. Je le chasse après lui avoir caressé le crâne une seconde. J'essaie de me concentrer sur la critique à rédiger mais cette histoire de mains sèches me perturbe, je ne parviens pas à me concentrer. Je me lève et quitte le bureau. Je marche jusqu'à la salle de bains, empruntant le grand escalier. J'entends le chat grimper derrière moi. J'ai dans l'idée de me passer de la crème hydratante sur les mains, peut-être que j'en mettrai aussi un peu sur les poignets. Papa dirait que ça ne sert à rien, mieux vaut utiliser de l'huile végétale ; Maman aurait fait remarquer que le tube de crème est ouvert depuis trop longtemps, que peut-être la crème n'est plus si efficace. Dans la salle de bains, il y a une très faible lumière, le soleil a dû à nouveau se cacher derrière un nuage. Je me demande quelle forme il a, celui-là. Je fouille dans les placards, à la recherche de la crème pour les mains. Je mets plusieurs minutes à la trouver. le chat me regarde depuis le pas de la porte. Je remets la main sur le coupe-ongles que je croyais perdu depuis des lustres. Maman aurait eu raison, le tube de crème semble vraiment vieux ; Papa dirait que c'est parce que jusqu'à présent on utilisait plutôt de l'huile végétale, bien plus efficace. J'emporte quand même le tube jusqu'au bureau. Je me rassois devant mon ordinateur, qui s'est mis en veille. Il faut que je m'y mette, à écrire cette critique, sinon le soleil sera couché avant que je me souvienne du sujet du livre. Vu le nombre d'avis déjà déposés, je ne pense pas que ma contribution révolutionnera la blogosphère mais bon, ça me permettra toujours de garder un souvenir de ma lecture. Papa dirait que c'est important de se souvenir ; Maman aurait dit que les souvenirs ne servent qu'à rassurer l'avenir.

Eh, vous êtes toujours là ? Vous ne vous êtes pas écroulés, endormis, devant votre ordi ? Non ? Bon, alors voilà, si vous avez survécu à la lecture de cette critique, vous survivrez à la lecture de ce roman.

Un rythme que je qualifierais de lent ; une narration qui m'est souvent apparue comme une énumération de lieux communs (cf. les citations extraites) et de détails superflus mais qui, dans l'ensemble, réussit la prouesse de rester assez agréable à lire ; un ton doux comme du coton ou le précieux duvet des eiders islandais, mélodique comme une berceuse susurrée ou le vent balayant un champ de lave ; un chemin initiatique vers la paternité (et l'apprentissage culinaire) trop lisse pour être vraiment palpitant ; des personnages terriblement nordiques, c'est-à-dire calmes, fair-play, solitaires, introvertis, limite associables, pas très attachants ; une atmosphère étrange qui entraîne le lecteur dans des lieux quasi mystiques, pas tout à fait réels mais pas tout à fait fictifs non plus. Au final, un roman assez inclassable qui a pour lui de ne ressembler à aucun autre mais qui, à mes yeux, souffre d'être trop intimiste sans pour autant distiller de vraie poésie. Pourtant, on y parle de l'Islande, de fleurs, de sentiments, d'une maman, d'un bébé, de rencontres… mais non, pas de véritable alchimie en ce qui me concerne.

Sinon, pour savoir de quoi parle ce roman, vous pouvez vous référer aux 279 autres critiques publiées, sans doute bien plus instructives.


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Arnljotur est le héros du livre d'A.A.O. (trop long à écrire, tant pis pour le classement graphomane). Ce grand échalas de vingt deux ans prend la direction d'un petit village pour redonner vie à une roseraie, laissée à l'abandon dans un monastère. Il y rencontre le père Thomas, féru de cinéma, qui devient son confident. Car dans le cerveau de notre petit Lobby, surnom donné par son octogénaire de père, sa bouillonne sec : Vie, mort, sexe, choix professionnels, privés, spirituels, sens à donner à sa vie. Autant de questions que le candide jeune homme se pose alors que débarque dans sa vie Anna aventure d'un soir et mère de leur petite fille Flora Sol.
Audur Ava Olafsdottir (pas si long à écrire finalement) nous raconte une histoire toute simple, avec délicatesse et pudeur d'un jeune contraint de prendre ses responsabilités. C'est joliment écrit, même si parfois les scènes entre Arnljotur et sa fille m'ont paru bien naïves, pour ne par dire plus !
Mais au final, cette « bulle » de douceur réussit à nous émouvoir. Les scènes avec le père Thomas et Anna sont à mon sens les plus réussis. Pas le chef d'oeuvre annoncé donc mais un moment d'apesanteur qui fait du bien, dans un monde ou l'éloge de la lenteur est vu comme un défaut.
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Voilà un roman anti-déprime, léger, lumineux, enchanté, comme les premières journées du printemps.
Le personnage principal, jeune homme de 23 ans traverse ce livre avec candeur, ouvert à la vie, il se laisse totalement pénétrer par les circonstances hasardeuses… jusqu'à devenir père presque malgré lui. Les situations sont loquaces, chargées de tendresse et de bienveillance.
Une promenade dans le jardin des Roses où l'amour et la vie éclosent avec délice et tout en lenteur.

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Rosa Candida porte bien son titre. Si telle est le nom de la rose que Arnjoltur veut aller soigner dans le monastère d'un pays perdu, il est lui ce Candide des temps modernes qui, en allant sauver un jardin, veut surtout découvrir sa propre évidence.


Quand il quitte sa maison, son père et son jeune frère autiste, Arnjoltur n'a aucune idée de ce qu'est le monde. Il se résume à son Islande natale, à la serre où il a mis enceinte Anna, par le hasard d'une nuit entre les Rosa Candida, ces roses à huit pétales dont il emportera des plants dans son périple.
Quel périple ! Arnjoltur a l'ignorance et l'ingénuité de sa jeunesse. Son voyage est une succession de découvertes, de petits bonheurs et de gros malheurs. Mais rien ne saurait dévier sa route, car il y a ce jardin au bout de la quête. Dans ce monastère, un moine cinéphile et un peu adepte du petit verre d'alcool lui donnera à voir un peu plus loin que le bout de son nez. Et puis, débarque Anna et leur petite-fille, Flora Sol, et sa vie de célibataire sera chamboulée...

Rosa Candida est un livre touchant, comme on en lit peu. Même si elle n'est pas trépidante, cette jolie histoire que nous offre Audur Ava Ólafsdóttir est presque un conte initiatique qui oscille entre gravité et légèreté, joie et tristesse. Et où elle dépeint avec finesse et humour un personnage principal insolite dont la naïveté et la candeur le rendent profondément attachant. Un beau roman, qui fait du bien.
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Arnljótur a perdu sa mère dans un accident de voiture ; il a un frère jumeau autiste, et son père, octogénaire se retrouve désemparé et tente de réapprendre à vivre. Il a eu une relation d'une nuit avec Anna et décide d'aller voir ailleurs si la terre est plus verte.

A peine a-t-il traversé la frontière, qu'une appendicite nécessite une intervention. Mais il est bien décidé à continuer sa route, car il veut remettre en état une roseraie abandonnée dans un monastère. Il est parti d'ailleurs en emportant des boutures de sa rose à huit pétales, la Rosa Candida.

Ce roman est mignon tout plein, nous propose une réflexion sur la vie, sur la paternité car il s'occupe de sa petite fille pendant qu'Anna sa compagne travaille sur son mémoire ; il apprend à faire la cuisine, à s'occuper d'elle aussi bien qu'il s'occupe des rosiers.

C'est aussi une réflexion sur le couple, comment le cimenter, surtout quand on hérite d'un bébé après une relation d'une nuit parmi les roses, toujours.

Il s'occupe de la roseraie, à la manière d'une longue méditation, comme s'il composait un mandala.

L'histoire est sympathique, mais mon dieu que c'est lent, parfois même soporifique… J'ai ressenti la même chose en lisant « L'embellie », j'avais parlé à l'époque d'un éloge de la lenteur…

Audur Ava Olafsdottir a des idées intéressantes, souvent des voyages plus ou moins initiatiques mais le rythme de son écriture n'arrive pas vraiment à me convaincre.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Dès les premières pages, je me suis demandé où voulait en venir l'auteure. En fait, nulle part ! Ce qui importe ici n'est pas le lieu mais les personnes, les rencontres, les vies.
Ce roman, ou ce conte initiatique, est tout à fait charmant, léger, poétique. C'est une bulle de douceur qui se lit facilement et, je le crains, s'oublie de même. Mais qu'importe, ces quelques heures de lecture nous convient à un moment de paix très loin des vicissitudes du monde.

C'est l'histoire d'un jeune homme de vingt-deux ans à la recherche de lui-même. Jardinier de son état, il quitte son pays, sa famille pour travailler et remettre en état une roseraie dans un monastère perdu. Ses pensées vagabondent sans cesse : la vie, la mort, le sexe mais surtout son rôle de père. Une petite fille lui est presque tombée du ciel, après une aventure très courte avec Anna, la maman. Il ne refuse pas ses responsabilités, au contraire, mais comment faire face ?

Prendre la vie comme elle vient avec simplicité et bonheur, être attentif aux autres et à la nature seraient peut-être le chemin à suivre par Auður Ava Ólafsdóttir pour accéder à la sérénité...
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L'histoire débute en Islande.
Lobbi est un jeune homme de 22 ans qui vit avec son père.
Sa mère est décédée dans un accident de la route et il en est très affecté.
Il a un frère jumeau Josef qui a un retard de développement.
Une nuit, par hasard, il couche avec une fille, Anna et 9 mois plus tard, une petite fille vient au monde. Elle répond au joli prénom de Flora Sol. Il est loin de s'en désintéresser, on verra plus tard à quel point il s'engage.
Sa mère, prénommée Anna elle aussi, cultivait des roses dont une variété à huit pétales, sans épines.
C'est muni de boutures de cette fleur qu'il quitte l'Islande, après avoir fait ses adieux, pour rejoindre un monastère avec une roseraie qu'il est chargé de remettre en état.
C'est le deuxième livre d'Audur Ava Olafsdottir que je lis.
Je préférais "Le rouge vif de la rhubarbe" car j'y ai mieux ressenti la vie, l'ambiance, la lumière ou l'obscurité islandaises.
Celui-ci est très spécial aussi : le héros est d'une gentillesse extrême. de son point de vue, tout le monde est aimable avec lui.
Les scènes les plus crues comme un accident de la route ou le jeune homme qui vomit partout avant d'être opéré de l'appendicite ont l'air de se passer comme sur un petit nuage cotonneux.
Etrange ambiance presque magique comme la description du petit village où il arrive en fin de parcours, perdu, au bout du monde et pourtant tout ce dont on a besoin s'y trouve.
Attention, amateur d'actions sensationnelles, s'abstenir.
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"La beauté est dans l'âme de celui qui regarde."

Un livre tout doux, tout rose.
J'ai bien aimé le regard de ce jeune homme sur sa vie, sa passion pour les fleurs -qui le guide vers le plus beau jardin de roses au monde-, ses rapports avec son père, son frère jumeau et la manière dont il progresse dans son travail de deuil (sa mère morte brutalement alors qu'il était encore enfant). Mais surtout, j'ai adoré sa découverte de la paternité. Fruit d'une relation d'une demi-nuit, cette petite Flora Sol, belle comme une rose à huit pétales, va l'amener à se poser de nouvelles questions. Alors qu'elle lui était étrangère et dans son vocabulaire cela transparaissait -"l'incarnation de ma négligence en matière de contraception me regardait en face"- elle devient sa fille, sa petite. Et la mère dans tout ça ? On ne sait pas grand chose de ses pensées à elle. Lui en revanche en parle de plus en plus et questionne beaucoup autour de lui car il "trouve la vie affective des femmes très complexe et leurs réactions souvent imprévisibles."
Est-ce que ça finit bien ? Je laisse à l'auteur le soin de vous dire...

"Au matin, il y avait deux anges imprimés dans la neige, réunis par les mains, comme un bout de guirlande en papier découpé. Si maman avait été encore en vie, elle m'aurait regardé par-dessus la table du petit déjeuner comme si elle détenait un savoir mystérieux."
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Rosa Candida est un joli roman, mas on peine à saisir où l'auteur veut vraiment en venir. En arrivant à la dernière page je me suis demandé "Et alors, c'est tout ? On abandonne Arnljótur là ?". Autant certaines péripéties dans la première partie du roman m'ont paru superflues, autant j'aurais voulu que l'histoire dure encore un peu...

J'ai bien aimé le style du roman et la façon on suit les pensées du personnage principal, Arnljótur, un garçon touchant et peu maître de son destin, qui semble encore plus jeune qu'il ne l'est. J'ai aussi beaucoup aimé l'histoire d'amour toute en pudeur et en retenue qui ne se termine pas aussi bien que je l'aurais souhaité.

Par contre j'ai été gênée dans ma lecture par l'absence de marqueurs spatio-temporels : j'ai trouvé difficile (et frustrant) de ne pas pouvoir situer la période et les pays où se passe l'histoire (en dehors des prénoms, les indices sont rares et manquent de précision même si on se doute que l'Islande est le point de départ). On voit bien qu'Audur Ava Ólafsdóttir nous garde volontairement dans le flou, mais quand même...

Enfin voilà, certains aspects m'ont plu, d'autres beaucoup moins, et du coup je ne saurais dire sans nuance si j'ai aimé ou pas Rosa Candida.
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Je viens de refermer la dernière page de Rosa Candida, et je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas.

Je reconnais que le roman est très bien écrit, et je comprends l'engouement des lecteurs et des prix littéraires car ce petit livre est plein de pudeur et de poésie.

Les personnages sont attachants, et j'ai été surprise par ce jeune héros, tantôt naïf a cause de sa jeunesse et parfois tellement réfléchie, se posant tant de question sur la vie ou la mort.

J'ai par contre été assez dérouté car si j'ai bien été attentive lors de ma lecture, je n'ai relevé aucun indice de lieu ni de temps. C'est pas bien important me direz-vous puisqu'ici ce qui est intéressant c'est le cheminement du jeune homme, ses réflexions, et de le voir grandir au fil des pages. Mais pour ma part j'aime pouvoir me situer, pouvoir imaginer un décor, une époque et cela m'a vraiment manqué.

En tout cas il s'agit là d'un roman quelque peu inclassable, parfois on y verra un roman initiatique, parfois un road-trip mais l'auteur maitrise parfaitement son récit.
J'aurai aimé un peu plus d'action où peut-être un rythme un peu plus soutenu car ici le rythme est assez lent.
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