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EAN : 9782368450338
164 pages
IS Edition (13/07/2013)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Nicolas n'est pas un enfant comme les autres et pour cause, il est handicapé depuis sa naissance. Contraint de circuler en fauteuil roulant, isolé sentimentalement et amicalement, il supporte difficilement d'être différent des autres enfants qui ne le ménagent pas. Une différence aggravée par l'absence de son père, qui n'a souhaité ni le reconnaître ni l'assumer. Sa vie va pourtant basculer le jour où il fait la connaissance de Charlotte, une étudiante qui souhaite ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
D‘abord, je voulais remercier l‘équipe de Vendredi Lecture qui m‘a permis de recevoir ce livre dans le cadre du partage de ma lecture du vendredi…
« Ça roule », c'est l'histoire d'un jeune ado prénommé Nicolas, né prématuré et poly-handicapé. Une fois le contexte posé, on suit alors une partie de sa scolarité et de sa vie quotidienne au travers de quatre « témoignages » : le sien, mais aussi celui de sa maman, de Charlotte, son auxiliaire de vie scolaire, et de M. Dubois, son professeur de CM2. Avec un peu d'humour et de dérision, et sans jamais tomber dans le larmoyant, ce récit fait référence à tous les obstacles et difficultés qui peuvent se mettre sur la route d'un adolescent en situation de handicap, et notamment au niveau de l'accessibilité, mais aussi de l'enseignement qui n'est pas nécessairement adapté (enseignants pas toujours formés pour prendre en charge un élève handicapé parmi une trentaine d'autres) aux élèves « différents ». L'intégration, oui, mais à quel prix ?
C'est à ce niveau que j'ai trouvé ce roman intéressant, car l'écriture de l'auteur ne m'a pas particulièrement séduite… Mais c'est vrai que l'évocation de toutes ces difficultés au quotidien fait un peu office d'électrochoc. On n'y pense pas forcément, mais le quotidien d'une personne en situation de handicap est un véritable parcours du combattant du lever au coucher :
« Sept heures du matin, je suis réveillé depuis déjà deux heures ! J'ai faim mais je ne peux pas lever un pied, pas même le gauche, pour aller prendre mon petit-déjeuner. A quand un fauteuil Transformers, gentil robot qui m'apporterait mes tartines au lit ? J'ai envie d'aller aux toilettes mais impossible de m'y rendre seul. Devrais-je porter des couches ? J'ai trop chaud mais la force de mes bras ne suffit pas pour pousser la couverture. J'aimerais jouer, écrire, dessiner, pianoter sur l'ordinateur ou regarder la télévision, mais je suis condamné à attendre. J'attends le moment où je pourrai agiter la clochette qui réveillera maman, lui rappeler combien j'ai besoin d'elle ». La dépendance et les souffrances inhérentes y sont très bien décrites, et c'est certainement ce qui fait la force de ce livre.
Au final, « Ça roule » m'a bien plu, mais il ne s'agit pas d'un coup de coeur. C'est une lecture agréable, dont la fin m'a pourtant semblé un peu bâclée. Mais au-delà de ce point, s'il y avait un élément positif à en retenir, je dirais que le but est atteint : le lecteur ne peut rester insensible à la situation des personnes handicapées telle qu'elle est décrite dans l'ouvrage. Et au final, c'était peut-être l'objectif principal de l'auteur qui, nous dit-on, s'est largement inspiré de son expérience d'un an en tant qu'auxiliaire de vie scolaire auprès de jeunes personnes handicapées pour écrire ce roman…
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Voilà un roman qui m'a fait de l'oeil dès que j'ai vu sa couverture. Travaillant dans le domaine du handicap, j'ai immédiatement été intriguée par son thème et j'ai voulu plonger dans ce récit afin de découvrir ce que l'auteur nous proposait là-dessus. Grand bien m'en a pris, car ce roman est juste, fort, touchant, déroutant et brosse un beau panel de ce qu'est le handicap et de ce qu'il implique au quotidien et surtout en milieu scolaire.

Chaque pays a sa façon de procéder au niveau de la scolarisation des enfants handicapés. Certains prônent l'intégration à outrance avec plus ou moins de moyens à disposition pour vraiment tenir compte de leur différence et les aider au mieux, d'autres se rabattent très rapidement sur les institutions spécialisées. Mais dans tous les cas, le handicap reste toujours là et sa prise en compte par les autres reste toujours la même quoi que l'on fasse...

L'auteur nous présente une histoire bouleversante et pourtant tellement courante. Celle de Nicolas, 10 ans, dont nous suivons le quotidien entre joies, déboires, quolibets, moqueries et parfois complète indifférence. Un quotidien qu'il essaie d'égayer au mieux pour faire sa place au milieu de personnes qui ne comprennent pas (ou ne veulent pas comprendre) sa différence, jusqu'au jour où il va croiser la route d'une auxiliaire de vie, Charlotte, prête à se mobiliser pour lui. Nicolas m'a beaucoup touchée car il exprime cette souffrance et ces difficultés qui n'existeraient pas si les gens étaient mieux informés ou du moins s'ils prenaient le temps de juste apprendre à connaître les personnes avec handicap et ce que cela implique pour eux.

Il est tellement facile de juger, d'ignorer, de mettre de côté et d'oublier que derrière cette différence il y a un être humain comme nous. Finalement, ne sommes-nous pas tous des handicapés d'une certaine façon? En tous les cas, l'auteur nous brosse le portrait de personnes qui pourraient être n'importe qui d'entre nous, nous présentant leurs pensées, leurs motivations, leur vision du monde, sans jugement, nous laissant maître de notre propre réflexion et de ce que ces faits réalistes évoquent en nous.

Et c'est là la grande force de ce petit roman: sans jugement il nous pousse vers une envie de changement, une envie d'aider encore plus, une envie de faire quelque chose pour que le quotidien des personnes comme Nicolas soit amélioré et qu'elles soient soutenues comme elles le méritent aux différentes étapes de leur vie.

En bref, difficile d'amener une conclusion à un tel roman car il y aurait tellement à dire... Simplement lisez-le, imprégnez-vous de ses mots et j'espère que grâce à lui, si vous croisez un jour la route d'un Nicolas, vous saurez être sa Charlotte même pour une petite minute, car une simple minute peut être l'aube d'un grand changement.
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Le handicap est un sujet peu abordé dans la littérature. Lorsque c'est le cas, on se retrouve plus souvent face à des textes mettant en scène la résilience. On présente très peu le handicap comme une fatalité et d'une certaine manière tant mieux, car un être différent ne tolère que très peu qu'on le réduise à son "anormalité". Oui le mot est dur, dégueulasse même ; mais en lisant cette nouvelle dans laquelle l'auteur souhaite pourtant mettre le doigt sur les difficultés auxquelles sont confrontées ces personnes dites "différentes", pour mieux appréhender la complexité du traitement du handicap en France, moi j'y ai vu plus d'éléments propres à stigmatiser.

Pour bien faire comprendre le quotidien d'un handicapé, l'auteur croise les points de vue de quatre personnages : Nicolas, un enfant en fauteuil roulant, sa mère, son auxiliaire de vie et son professeur.
Je m'attarderai plus longuement sur le personnage de Nicolas car sa description est celle qui m'a le plus interpellée. A l'aube de l'adolescence, Nicolas est un jeune garçon déjà bien plus mûr que son âge, qui manie l'ironie et le cynisme avec une aisance qu'on pourrait juger particulièrement déconcertante. Rien d'étonnant à cela pourtant car on sait qu'un vécu difficile incite les jeunes enfants à développer des mécanismes d'auto-protection dont les mots sont souvent les premières armes. "Je préfère provoquer et manipuler, avant d'être moqué." nous dit Nicolas. A ces mots, j'ai reconnu les traits de caractère d'un jeune meurtri, mais malgré l'évidente maturité précoce, je trouve que le ton adopté dans ce récit n'est pas celui d'un petit garçon. N'oublions pas que la maladie, le handicap n'enlève pas TOUT à l'enfance. David Olivier nous présentant un caractère dur, dévoré par la rancoeur et qui n'a que peu d'indulgence pour les "valides" qui l'entourent. Mais malgré toutes les difficultés que cet enfant à pu traverser, la naïveté et l'espoir restent essentiels pour accepter la vie.
Par ailleurs, l'utilisation du passé simple formalise le discours et met de la distance avec le lecteur. Peu importe le point de vue adopté, le ton reste le même : laconique, incisif et ne sert pas suffisamment la personnalité de chaque personnage.

Ce qui se voudrait un plaidoyer pour l'égalité, je l'ai perçu comme plaie vive et amère. On sent plein de haine, de l'agressivité presque. Je ne suis pas sûre que l'attaque, le fait presque de demander au lecteur de rendre des comptes soit l'approche idéale pour faire passer un message. Bien que cela soulève des questions, notamment celle des aménagements désastreux de nos villes pour faciliter les déplacements de ce public, j'ai peur que le texte soit trop virulent pour retenir l'attention. de plus, l'auteur décrit un tableau noirci de la France qui m'a profondément dérangé. On sent un côté presque un peu réac à base de "avant c'était mieux..." qui ne colle pas du tout avec les réalités actuelles. On tape sur internet, sur l'ingratitude de l'adolescence, sur l'éducation, sur les sites de rencontres... Qu'est ce que tout cela vient faire ici ?

Personnellement, je trouve que ce récit manque de nuances. On tombe dans le "A cause de l'égoïsme des valides qui vivent dans le confort, les handis sont malheureux". Mais la situation est bien plus complexe que ça. Oui, être différent suppose de faire beaucoup plus d'efforts que les autres pour exister. Oui, l'amertume, le sentiment d'injustice sont prégnants du début à la fin. Oui, le regard des autres est douloureux. Oui, la vie n'est pas simple quand on sort de la norme. Mais ce que l'auteur oublie de mentionner et me semble pourtant essentiel, c'est que cette catégorie de la population est habitée par une hargne, une envie de s'en sortir qui les font déplacer des montagnes. Ce sont des gens sensibles, observateurs, qui analysent. Beaucoup transforment justement leurs handicaps en atout, se jouent aussi de la société et de ses règles stupides. Mais surtout, les gens différents veulent, peut être plus que les autres, croire en l'avenir. Ils ont de l'espoir ! Oui, le handicap créé des difficultés, mais aussi beaucoup de qualités.
Pour moi, ce récit ne correspond pas à l'état d'esprit de la majorité des concernés. On ne fait jamais le deuil de ce qui nous manque, mais on apprend à vivre avec, par la force des choses.

MA NOTE

10/20
Lien : https://mallysbooks.blogspot..
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Une histoire dans laquelle on plonge facilement, des personnages assez sympathiques mais un récit un peu trop court à mon goût (92 pages au format numérique). le sujet est très intéressant et il aurait donc gagné à être creusé un peu plus en profondeur.

Ma chronique va être assez courte du fait que le livre lui-même est très court... J'ai d'ailleurs trouvé ça très dommage (et j'en ai été plutôt frustrée) car le sujet est vraiment très intéressant. Je me suis vite attachée à Nicolas et j'aurais voulu pouvoir passer plus de temps avec lui. A partir du moment où il est adulte, le récit accélère pour finir par être baclé à la fin. Vraiment, vraiment dommage !!!

Le roman est assez bien découpé, j'ai apprécié de me retrouver tantôt dans la tête de Nicolas, de sa maman, de son professeur et de Charlotte. Ca m'a permis de mieux faire connaissance avec chacun. C'est également bien écrit et ça se lit facilement.

Et voilà, je ne trouve déjà plus rien à dire... Sujet à creuser ! Ici, c'est un peu trop survolé...
Lien : http://bourrasque-de-seve.bl..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Monsieur Dubois, le professeur :
Concernant Nicolas, le petit poly-handicapé, il a besoin d’une aide constante. Il est gentil, agréable et il est certainement le plus motivé de tous ! Ça m’a toujours surpris. J’ai souvent remarqué que les personnes « non ordinaires » avaient plus que quiconque le goût de la vie et du combat. Elles ont tellement envie de réussir comme tout le monde qu’elles doivent se surpasser. Il arrive même parfois qu’elles surpassent les valides ! Malheureusement, il m’est impossible de lui accorder plus de temps pour un bon enseignement. Si je passais outre, je négligerais les autres.
Je suis favorable à l’intégration scolaire des handicapés mais si elle est mal faite et qu’on ne nous donne pas les moyens, où aboutira-t-elle ?
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Nicolas :
Y a-t-il des places réservées aux handicapés ? Certainement ! Et même dans les lieux publics ! Encore faudrait-il qu’elles ne soient pas occupées par des gens qui n’ont pas de conscience ! Peut-être envient-ils mon handicap ?
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