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Philo ou philosophie ? Un article du « Monde » de juillet 2014 s'interrogeait sur l'intérêt et le risque lié à une « vulgarisation de la philosophie » par des philosophes tels que Michel Onfray.
J'en retiens en ce qui me concerne : « il n'y a jamais trop de philosophie » et « la philo est une gigantesque demande de sens qui n'est plus réservée à une élite »

Pourquoi cette introduction : pour donner le contexte de mon appréciation de ce « manifeste hédoniste ». J'ai apprécié le lien que cherche à faire ce livre entre philosophie et « manière de vivre ». Aisément critiquable, ce genre d'exercice est pourtant celui qui est susceptible à la philosophie de partager ses richesses (que je ne prétends pas connaitre : je ne suis pas un « professionnel » de la philosophie).
« Genre d'exercice » disais-je : aller retour entre concept (parfois vite esquissés certes) et propositions de vie : périlleux mais exercice incontournable pour passer du conceptuel (nécessaire) à l'action, bref la vie.
Mais aussi parce que le livre cherche à exposer un système complet, cohérent (et non une collection de vues partielles)…en moins d e 1000 pages ! Ce qui donne l'occasion de ne pas s'arrêter/ s'enfermer sur un thème, mais de penser à l'articulation entre eux.
Critiquable ? Oui. Certaines propositions semblent discutables, peu étayées à mon gout. Mais elles forcent à la réflexion et surtout incitent à la construction de notre propre système de référence. Et nous invient ainsi à ne pas tomber dans l'ornière du « prêt à penser » qu'évoquait l'article mentionné au début.

Ajoutons, j'allais dire sur le plan du style, la distillation de quelques formules "à l'emporte piéce" souvent excessives, mais également savoureuses. Ex p200: "Jamais en retard d'une sottise, Hegel...." oo plus loin: "Biens ouvent, quand on invoque l'intransmissible, c'est qu'il n'y a rien à transmettre."

Donc merci pour ce livre de « philo » dont je recommande la lecture (critique bien sur !)
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Michel Onfray tente dans cet essai d' effectuer la synthèse du discours qui a été le sien à travers de nombreux ouvrages.Avec justesse et intelligence, le philosophe libertaire règle avant tout ses comptes avec la philosophie platonicienne et la religion , nous mettant en garde contre toute forme de pensée dominante.On peut toutefois regretter que son discours soit parfois rendu hermétique aux yeux du profane(dont je suis) par l' emploi d' un jargon philosophique quelque peu rébarbatif .A noter une très touchante préface d' une quarantaine de pages dans laquelle l' auteur se dévoile en évoquant les périodes douloureuses de son enfance, en particulier, ses quatres années passées dans un orphelinat religieux.Bref , un ouvrage essentiel, vivifiant, instructif, que je j' ajoute désormais à mes livres de chevet.
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J'ai découvert Michel Onfray en écoutant les conférences données à l'Université Populaire de Caen sur les consciences réfractaires (à savoir Georges Politzer, Paul-Yves Nizan, Albert Camus et Simone de Beauvoir). J'ai dès le premier cours (je continue d'avancer peu à peu) été totalement captivée par ce qu'il disait, par sa présentation d'une autre philosophie, une pensée plus concrète et moins conceptuelle, bref, je suis captivée par cette contre-histoire de la philosophie. Je précise que je suis tout à fait néophyte dans ce domaine (en filière scientifique, les connaissances délivrées en philosophie sont plus que basiques…).
J'ai donc voulu découvrir un peu plus le philosophe qu'est Michel Onfray. Dans La contre-histoire de la philosophie, il ne présente pas ses idées même si elles transparaissent parfois. A la bibliothèque, j'ai pris trois ouvrages, au hasard. Dont celui-là.

Après une préface consacrée en majorité à son enfance et ses années de pensionnat, ce manifeste s'attache à proposer une philosophie pour bien vivre, pour mieux vivre : « Philosopher, c'est rendre viable et vivable sa propre existence là où rien n'est donné et tout reste à construire. » Il commence par déconstruire les mythes (platoniciens ou judéo-chrétiens par exemple) et démontrer que l'historiographie dominante, celle de l'idéalisme, est construite par ceux qui ont intérêt à qu'elle soit ainsi. Il explique sa conception de la philosophie – qui se manifeste aussi bien dans la vie que dans l'oeuvre du philosophe – qui prend appui sur l'utilitarisme, le matérialisme et, bien entendu, l'hédonisme. C'est extrêmement limpide : je ne connaissais pas les concepts avant de lire, mais Michel Onfray doit être un excellent professeur car je n'ai pas ressenti de difficultés.
Sans n'avoir jamais pu le formuler ainsi – sans doute car je ne me suis jamais posée de telles questions en plus de ne pas avoir l'intelligence de cet homme –, je me sens en accord avec ce qu'il dit et très proche de sa conception de la vie. Il est d'une lucidité incroyable, du moins c'est ainsi que je le perçois.

La puissance d'exister est – à mon avis qui est très humble puisque je n'ai rien lu d'autre – un excellent ouvrage pour découvrir la pensée de Michel Onfray et se familiariser avec son approche de la philosophie.
Je pense que, pour ma part, je vais – outre continuer d'écouter les cours – attaquer un autre de ses livres.
Une dernière chose cependant : ne prenez pas peur en lisant le sommaire ! Si les intitulés sont incompréhensibles, ce n'est pas le cas du contenu. Donc ne paniquez pas devant « Une intersubjectivité hédoniste », « Une logique archipélique » ou « Un art kunique » !
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L'introduction est la partie la plus intéressante de ce livre, elle livre la clé de toute la philosophie de Michel Onfray. Par ce livre, je suis passée du mépris de son oeuvre ... à la compassion. On ne peut pas ne pas éprouver de la peine en même temps qu'une certaine admiration pour cet homme à l'enfance si difficile.
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Onfray s'est une autre maniére de concevoir la philosophie , une maniére concréte , à l'opposée de celles des philosophes de salon qui se regardent philosopher touten se gaussant de ceux qui ne comprennent rien à leurs propos. Déja il faut indiquer que chez Onfray tout est intéligible . Il n'est pas là pour se regarder dire quelque chose mais pour le dire et le faire entendre . Et cet ouvrage si il ne donne pas d'éléments fondamentaux sur la philosophie du personnage Onfray permet au moins d'envisager la philosophie sous un autre regard que celui des auteurs incompréhensibles . Onfray lui s'avére trés concret , ouvert aux autres , et décidé a dialoguer avec autrui , ce qui n'est pas la moindre de ces qualités . A découvrir cet ouvrage remarquablement bien fait .
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Très beau résumé de toute la démarche philosophique de Michel Onfray.
Son égodicée à lui.
On peut ne pas être d'accord avec lui,mais sa démarche peut inspirer.
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Excellent bouquin qui synthétise la pensée, le système Onfray dans tous ses domaines de prédilection : la contre-philosophie, l'hédonisme, l'athéisme, le matérialisme : beaucoup de -ismes, certes, mais aucune vacuité dans ce discours profondément documenté et charpenté. Ce livre est un peu à l'image d'une gare de triage qui nous permet de mieux appréhender d'un seul coup d'oeil dans quel système de pensée veut nous conduire Onfray, nous poussant à l'occasion à aller plus avant dans la réflexion : par exemple, aller voir ce qu'il en est de son traité d'athéologie, de sa politique du rebelle entre autres...et vu la production d'Onfray, on en a bien pour toute une vie ou presque ;-)
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Une préface superbe qui donnerait presque envie qu'Onfray écrive un roman. Une lecture intéressante sur les 5 premières parties. La complexité du vocabulaire philosophico philosophe est atténuée par une structure claire et qui rend la lecture finalement aisée.
Certaines idées sont peu étayées mais le livre ne fait que 230 pages, donc on peut comprendre que tout n'a pas pu être développé. Personnellement j'ai décroché sur la 6ème partie, essentiellement car je ne partage pas les tendances politiques de l'auteur. Et quelques points de vue orientés de ci de là, avec des petites phrases à l'emporte pièce, mais globalement la pensée est objective et claire.
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Plein de gros mots,
Plein de mots que je n'ai pas compris
Mais une introduction de qualité
Quant à la polémique sur la vacuité de cet auteur, je vous avouerai que je ne comprend pas ses détracteurs :
Onfray essaie au moins de se faire comprendre du plus grand nombre !
Mais peut être est-ce préjudiciable à la stature de Philopsophe ?
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Dans cet ouvrage, Michel Onfray met à plat sa pensée philosophique en une série de petits essais en trois grands points, eux-mêmes divisés en trois paragraphes. On ne peut pas plus cartésien, plus français dans son approche, dans sa façon de présenter les choses.
Après avoir parlé de ses années difficiles en pension dans « Autoportrait à l'enfant » qui lui sert de préface car il ne dissocie jamais la biographie d'un philosophe, ce qui et ceux qui l'ont fait de ses idées et de ses choix d'existence. Il se lance alors dans plusieurs points de vue :
Un point de vue philosophique d'abord, où il démonte la vision platonicienne du monde, proche de la pensée chrétienne imposée par l'apôtre Paul, selon lui instigateur et presque « metteur en scène » de tout le christianisme le monde est soumis à des règles acceptées, des traditions telles qu'on ne les a rarement remises en cause Il annonce une contre-histoire de la philosophie en faisant resurgir les philosophes oubliés ou volontairement mis de côté Parmi eux Diogène ou Démocrite, souvent réduits à la caricature ou à portion congrue et qui proposent un autre système de valeurs proche d'Epicure.
D'un point de vue éthique, Onfray propose une vision hédoniste de la vie, une recherche positive du plaisir loin de l'égotisme philosophique puisqu'il implique une relation pacifiée avec l'autre et un évitement du « délinquant relationnel », une fois l'homme post-chrétien débarrassé de Dieu dans une « règle du jeu immanente », nouvelle éthique alternative:

« La morale n'est donc pas une affaire théologique entre les hommes et Dieu, mais une histoire immanente qui concerne les hommes entre eux, sans nul autre témoin. L'intersubjectivité mobilise des représentations mentales, donc neuronales : autrui n'est pas un visage – pardon aux lévinassiens -, mais un ensemble de signaux actifs dans un appareil neuronal. Si le réseau câblé n'a pas été fabriqué en amont – par les parents, les éducateurs, les enseignants, la famille, le milieu, l'époque …,-aucune morale ne sera possible. »

Il est nécessaire d'appuyer sur le fait – et c'est un besoin plus qu'urgent par les temps qui courent – que l'on peut avoir une morale sans Dieu, qu'il existe une éthique de l'athée et surtout que la religion quelle qu'elle soit n'est en rien détentrice d'une morale, contrairement à ce qu'a imposé Paul. Ou d'autres.
le philosophe propose ensuite dans « un érotisme libertaire » pendant d' « une érotique solaire » une vision du monde entre l'homme et la femme libres dans leurs corps et dans leurs sentiments amoureux où un pacte a été établi dès le départ. Pour ce faire, il prône aussi la fin du machisme et une véritable égalité homme / femme :

« Quand la littérature produira l'équivalent d'un Casanova femme, d'un Don Juan femelle, et que ce nom propre deviendra un substantif valorisant pour l'individu qualifié, alors on pourra parler d'une réelle égalité. »

On passe ensuite par un constat sur l'art: les artistes du XXème siècle ont souvent produit des oeuvres, miroirs de la société marchande et par lesquels, ils passaient leurs névroses et cela a donné des boîtes de conserve warholiennes, pendant cynique de la publicité où les expositions ressemblent presque à des supermarchés. Cela part d'un principe nihiliste qui rejoint plus ou moins le platonisme et instaure une « religion » de l'art. de là, Onfray oppose :

« A cette négativité affirmons la positivité d'une grande santé rieuse qui table sur la transmission des codes et l'agir communicationnel. »

Après avoir frôlé le « rien » ou presque, l'art est en train – et ce, depuis la fin du XXème siècle- de reprendre des couleurs :

« le mouvement vers le Néant était fautif ; celui qui nous en éloigne en réactivant les vieilles valeurs aussi. Ni le zen ni le kitsch. Quoi donc? le goût du réel et de la matière du monde, l'envie d'immanence et d'ici-bas, la passion pour la texture des choses, le velouté des matériaux, la carnation des substances. »

Michel Onfray continue son ouvrage en ouvrant les voies de la bioéthique qu'il estime un progrès qui doit être réglementé par les seules personnes qui possèdent leur propre corps, là encore on a affaire à un libertaire tout comme les considérations politiques où il définit ce qu'est pour lui un «nietzschéisme de gauche » comme l'indique son titre et où il oppose misère propre (à l'autre bout du monde) et misère sale (devant sa porte) :

« le déni de la misère sale produit un retour du refoulé nihiliste. »
Et ledit « refoulé nihiliste » peut devenir électeur du FN par exemple.

On retrouve beaucoup – je suis en train de les écouter en podcast- les idées que l'auteur développe dans son « université populaire de Caen. » La philosophie paraît en tout cas accessible et compréhensible malgré une certaine complexité dans la pensée, Michel Onfray sait être clair, le livre se lit presque d'une traite sans arrêts pour réfléchir- on pourrait peut-être dire « digérer » dans ce cas - et sans aspirine nécessaire aux livres de philosophie habituels et essaie de proposer des alternatives aux courants officiels.
Disons qu'il a su rendre la philosophie populaire. Et c'est déjà ça.
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