Princesse Histamine

« Princesse Histamine », du Orsenna pur jus… Quoique…

On avait adoré (moi, en tout cas) « La grammaire est une chanson douce », et parfois un peu moins ses diverses déclinaisons diversement réussies comme « La révolte des accents » ou « Et si on dansait ? ».
Erik Orsenna se lance, à priori, dans une aventure similaire, pour la jeunesse ; si j'en crois les dires de Princesse Histamine elle-même en quatrième de couverture : « Ce livre est le premier tome de mes mémoires. Même à onze ans, quand on a une vie riche, il y a beaucoup à raconter. »

Princesse Histamine, c'est l'histoire d'une petite fille qui entre en sixième, précédée d'une solide « réputation d'emmerdeuse » … En fait une collégienne hyperactive et curieuse qui se cherche en même temps qu'elle cherche sa voie. Elle découvrira, dans ce premier tome, son passé par l'intermédiaire de son arbre généalogique...

Un petit volume « à partir de 8 ans » si j'en crois l'éditeur.
J'ai des doutes quand je lis page 62 : « Et si mes parents avaient eu le courage de lui dire ses quatre vérités, à cette pourriture de bruyante odieuse [voisine du dessus](*), aurais-je eu besoin de lui incendier ses deux bacs à géraniums ? Je recommande ma technique à tous les voisins du dessous torturés. Vous savez ce qu'est une tête de loup ? Un long bâton prolongé d'une sorte de perruque. Ça sert normalement à traquer la poussière dans les recoins des plafonds. Imbibez bien d'alcool à brûler la perruque [ HORREUR ! ](*). Allez au balcon. Si vous n'êtes pas assez grand(e), montez sur une chaise. Frottez une allumette La perruque prend feu ». [ MALHEUR, l'enfant est gravement brûlé !! ](*). Notas (*) : c'est moi qui commente dans les crochets…

Malgré tout un petit conte qui serait plaisant s'il ne sentait pas un peu la recette de cuisine et le réchauffé… Amateur d'Erik Orsenna, je suis un peu déçu! Et puis... peu touché par le graphisme des illustrations, souvent laides (à mon goût, bien sûr, mais laides quand même…).

Je poursuis mon exploration de titres jeunesse pour ma bibliothèque de classe. Ce titre m'avait attirée parce que le récit n'est pas très long et illustré, donc pour des 5è en difficulté, cela peut être plus attrayant.
Le récit en lui-même est original : une petite fille raconte sa vie, explique son surnom d'"Hestamine", sa personnalité… Elle est en quête de ses origines pour mieux se comprendre. L'explication imaginée par Erik Orsenna est des plus inattendues… Je vous laisse découvrir!
En revanche, les illustrations me laissent assez perplexes… Les traits ne me plaisent pas car je préfère des dessins plus arrondis, plus doux mais le choix ici est plus cohérent avec le personnage. Ce qui me gêne le plus, ce sont quelques contenus… L'ouvrage est destiné aux enfants de 8 ans et plus mais je trouve que certaines illustrations sont trop évocatrice pour ce public.

Ce livre est un grand bol d'air frais. Drôle, émouvant par moments, incongru, ce récit nous propulse dans un univers dont on ne se lasse pas. Histamine, l'héroïne, prend un malin plaisir à nous désarçonner avec ses histoires, son franc-parler et son audace. Les illustrations sont un régal, tant par leur signification drôlissime que par leurs couleurs pétillantes.

Un vrai régal, à partir de 9 ans.

Histamine ne rêve plus,
Elle ne hume plus,
Elle n'a même plus d'histoire.
Elle trouve tout sale,
Tout laid,
Elle est comme une orpheline dans un dortoir.

Histamine est malade,
Complètement malade
Jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il y a des animaux dans son arbre: un renard, une sterne, un hérisson qui expliquent tout.