La coupe était pleine, j'ai vu dans ce livre la lie déposée dans le fond du verre.
J'ai fait corps avec le personnage du début à la fin.
Je me disais comment l'auteur peut elle traduire mon ressenti?
elle me connait? Bien sûr ce n'était pas mon vécu; mais un parcours
que j'avais identifié par des expressions communes; tu enfouis, engloutis,
et des entrailles le tout resurgit; une première pour moi, cette affiliation, et le pouvoir des
mots sur nos maux. Je ne suis pas sortie indemne.
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Description de l'Eveil.
Renaissance d'une femme qui traverse la"nuit des âmes".
Un récit précis et charnel. Une écriture qui a su trouver les mots pour nous transmettre le ressenti d'une souffrance, d'un renoncement, d'une extase. Une belle parole.
Astrid SHRIQUI GARAIN
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excellent comme tous les Singer mais difficile d'entrer dans ces interrogations à propos de la vie, des crises.
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En cours d`existence nous devenons réalistes, concrets, effectifs, c`est-à-dire que nous perdons contact avec la complexité et la diversité de la réalité qui est par essence, sacrée. Pourquoi croyez-vous que certains vieillards finissent par ne se souvenir que de leur enfance? Elle seule a le poids, l`épaisseur du réel; l`âge adulte retourne à son irréalité, à la brume des valeurs abstraites, arbitraires et datées auxquelles il a tout sacrifié."
"Les choses ici ne sont pas seulement belles; elle son aimées. Leur rayonnement est bénéfique."
Puis après un silence, elle a ajouté: "Moi aussi, j`aime les choses avec lesquelles je vis; ma main et mon regard les enveloppent et les frôlent. Et, quand il m`arrive de rentrer chez moi, épuisée, après le travail, les choses me rendent l`énergie que je leur ai donnée; au bout d`un court moment les forces me sont restituées.
...Le premier tir d`artillerie ne crépite pas aux frontières d`un pays, mais dans une conscience d`homme. Et chaque paix, sur terre, commence par se poser dans une main ouverte.
Je voudrais te dire tant de choses !
Mais vois-tu, les mots ont trop de poids, trop de gras tout autour,
pour une réalité qui, elle, en a si peu :
une brise, un souffle ténu sur nos yeux ouverts
J'attends l'été, Yvan, notre été !
ta mère Liliane
j'ai refermé l'écritoire
autour de moi, la nuit retient son souffle.
Mais où s'en vont - elles les larmes non pleurées? Quelle nappe souterraine vont - elles alimenter ? Quelqu'un songe - t -il à se le demander ?
L`écrivain Christiane Singer est décédée le 4 avril dernier. Elle apprend le 1er septembre 2006 qu`il lui reste six mois à vivre et décide d`écrire le journal de son agonie. "Derniers fragments d`un long voyage" a paru le jour même de sa disparition. Jérôme Garcin a choisi de nous lire le moment de l`annonce par le jeune médecin viennois du verdict.