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sur 29463 notes
Les dystopies sont à la mode, qu'apporte 1984 face aux Hunger Game, Divergente et autres Labyrinthe ?

Et bien déjà, 1984 n'est pas une dystopie, mais une utopie. Une douce utopie où quelques dirigeants clairvoyants ont permis à une société fraternelle d'exister.
Fini à chaque réforme structurelle son lot de critiques, de manifestations. Ici, chaque citoyen est ravi des décisions prises, car elles vont dans le sens de l'histoire et du progrès. Les gouvernants et les gouvernés sur la même longueur d'onde, pas de prise d'otages des usagers par quelques syndicalistes mécontents.
Les ennemis du peuple sont clairement identifiés, et l'Etat organise chaque semaine un happy few permettant aux citoyens de leur balancer leur haine. Vindicte récompensée une fois l'an par une semaine de festivité ou chacun peut s'abandonner à ses pires instincts envers le bouc émissaire du moment. Car oui, nous sommes dans le monde réel, les ennemis d'aujourd'hui sont les alliés de demain, le changement est possible, la société progressiste.

Un monde idéal cependant entaché par quelques illuminés subversifs dénonçant un pseudo totalitarisme. Mais que ces déviants réfléchissent un peu, si surveillance il y a, c'est bien à cause d'eux. Pour éviter ce genre de débats creux, l'Etat a du prendre quelques mesures et surveiller chaque membre du Parti afin de détecter dès les premiers troubles et d'éviter qu'ils ne brouillent le bonheur des autres. L'Etat a aussi eu la brillante idée de réviser L Histoire, afin qu'elle corresponde à la réalité du moment et qu'elle ne donne pas prise à ces exaltés. Une psychiatrie moderne et créative est présente pour ramener à la raison ces individus qui une fois guérie peuvent profiter pleinement de cette utopie de ce monde enchanteur.

1984 prouve que l'utopie dans les romans est possible. L'action est présente, les scélérats révolutionnaires vont ils renverser le pouvoir ? Big Brother saura t-il déjouer le complot ? Bref, lisez le et reprenez confiance en l'avenir. Oui, un autre monde est possible.
Le parfait guide du dictateur éclairé, à mettre sur sa table de chevet en compagnie de Fahrenheit 451 pour parfaire l'abrutissement des masses bêlantes et de Soleil Vert pour prendre à bras le corps le problème du vieillissement...
Réjouissant !

Certains termes de la SF sont aujourd'hui des lieux communs. Il y a le nombre 42, mais aussi Big Brother, la novlangue, la Police de la Pensée et la Salle 101. Pour comprendre la signification de ces quatre derniers, 1984 est tout indiqué.
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Déjà 31 ans ans depuis son modèle...

Ecrit comme un roman d'anticipation à l'époque de sa parution, 1984 garde tout son pouvoir de prévention, toute sa force de mise en garde, toute sa clairvoyance dans le décodage des mécanismes dictatoriaux en place ou en gestation...

Mon admiration va surtout à l'analyse pénétrante de la Novlangue, cet art de mentir qui est devenu une matière enseignée dans les écoles de commerce et de communication, dans les stages de formation,dans les rapports parlementaires, dans les communiqués de presse... sans parler des arcanes de la politique et du pouvoir..

Quand on dit "un non-voyant" pour un aveugle, un "mal-entendant" pour un sourd, c'est déjà un premier pas...les prémisses de la Novlangue, le B-A- BA; Et quand la langue nous ment, c'est la réalité qui fout le camp..

Orwell avait déjà compris cela dans les années 50...il pensait à Staline , nous pensons à Poutine. Il pointait du doigt l'URSS et ses goulags, nous voyons autour de nous de nouvelles dérives, d'autres folies homicides à grande échelle.

Ne pourrions-nous pas dire des Talibans qu'ils seraient de parfaits fonctionnaires du ministère de la Femme? de Boko Haram qu'ils sont des zélotes de celui de l'Amour? ou de la Paix? ou de la Tolérance?

Et pour respecter toutes les opinions, je m'abstiendrai de chercher dans notre beau pays d'autres parallélismes...

Il faut relire régulièrement 1984...la transposition est immédiate: non, ce n'est ni un roman de science-fiction, ni un roman d'anticipation.

On est en plein dedans.On y nage. On en boit le calice jusqu'à la lie!
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Livre audio – Lu par Patrick Blandin : 11h57

Un grand classique de science-fiction que j'avais envie de relire et l'occasion s'est présentée de l'écouter !

Ma première lecture date d'avant 1984 et même s'il semblait impossible que ce genre de situation arrive aussi rapidement, il n'empêche que dans les années 70 la surveillance d'état commençait à prendre une certaine importance ! Tout comme le lavage de cerveau, via le canal télévisé, est devenu une institution.

Beaucoup de choses abordées par Orwell sont d'actualité même si elles sont présentées bien enrobées de bon ton ou de nécessité ! 1984 est un roman qui pousse à l'extrême des comportements que l'on retrouve dans chaque civilisation, même si le citoyen lambda d'un état moderne ne veut pas le voir.

Malgré tout, le roman a beaucoup vieilli dans ses formulations et bien que la lecture ait été agréable, elle ne pouvait pas susciter plus d'intérêt que les mots du texte en donnaient !

Mais je reste convaincue que chacun doit le lire, ne serait-ce que pour se rendre compte que cette vie grisâtre et décérébrée reste une possibilité !

Challenge Pavés 2022
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Une (re)lecture vraiment d'actualité.
Et si on ne devait (re)lire qu'un chapitre, c'est bien le 9. L'auteur nous y décrit très explicitement, par quels moyens abjects, une oligarchie essaie de garder le pouvoir pour l'éternité.

L'occasion de réaliser enfin, pour nous Français, si bien formatés dès notre plus jeune âge dans la dévotion à l'Etat, que cette minorité (mais bien organisée) d'individus, camouflés derrière une abstraction, n'a rien d'une Vierge laïque bienveillante. Dans la situation épidémique actuelle, combien de naïfs croient encore que l'Etat les protège alors que manifestement il les met en danger : interdiction toujours faite aux médecins de ville de dispenser des soins en phase précoce (sous menace de radiation par le Conseil de l'Ordre [mis en place par le gouvernement de Vichy !]), injections forcées de produits en phase expérimentale, etc.

Ce livre nous démontre comment les hommes de l'Etat, peuvent, en entretenant la peur (dans le cas présent, celle de mourir du Covid 19), nous priver des libertés les plus élémentaires. Les flics de la Gestacovid et l'encouragement à la délation faisant le reste. Comme au bon vieux temps !
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Il aura fallu la pioche de Chabe37 dans ma PAL pour me lancer dans la lecture de ce classique de la littérature anglaise.

L'intrigue ne vous est sans doute pas inconnue, même si vous n'avez pas encore lu ce roman : Winston, un membre du Parti extérieur, s'interroge sur le bien-fondé du Parti et sur la légitimité de son chef, Big Brother.
Le Parti voit tout et entend tout grâce aux télécrans disséminés en tous lieux. Chacun doit respecter sa place (les nantis du Parti intérieur, les membres du Parti extérieur et les Prolétaires considérés comme des animaux) et certaines règles qui, si elles ne sont pas écrites noir sur blanc, n'en sont pas moins inviolables.

Ça fait froid dans le dos me direz-vous. Eh bien vous êtes encore sans doute loin de vous imaginez à quel point !
On a beau essayer de garder espoir, comme Winston, on sent bien que le pouvoir en place est implacable : falsification systématique de l'information (journaux et livres), délation régulière (au sein même des familles), torture et disparition pure et simple des "déviants", restrictions en tous genres (alimentaires, déplacements, pensées même) et, surtout, mise en place de la novlangue (abolition de tout un vocabulaire et, par là-même, de la libre pensée).

Les personnages principaux sont à l'image de la population dans son ensemble : vides et mornes. Certains, comme Winston, derrière leur misère physique bien entretenue par le Parti, ont une beauté intérieure faite de rêves et d'espoir.

Ce récit m'a emplie d'un sentiment permanent de malaise. Toute cette noirceur m'a vidée et écoeurée. Ce n'est pas le genre de livre que je relirai avec plaisir.
Mais je ne ne pense pas que ce soit un hasard si j'ai ressenti toutes ces émotions et si la lecture de 1984 m'a rendue claustrophobe (j'exagère à peine).
La force d'Orwell est de nous plonger au coeur de son récit par empathie pour ses personnages, qui n'ont pourtant absolument rien d'héroïques ni de glorieux.
Le pire étant bien-sûr que ce roman, paru en 1949, paraît tout à fait d'actualité. On peut d'ailleurs déjà observer dans notre monde actuel certains mécanismes politiques à l'oeuvre dans 1984. C'est vraiment glaçant.

Je regrette cependant deux choses : tout d'abord, je pense que la traduction laisse parfois à désirer (édition de 1964 par Amélie Audiberti). Par exemple, les phrases des prolétaires se terminent souvent par "..., pas !" en lieu et place d'un "..., pas vrai !" qui conviendrait mieux à l'usage en France.
D'autre part, je me suis vraiment ennuyée lors du passage dans lequel Winston lit le livre de Goldstein. Que de redites ! Nul besoin d'en lire des passages entiers alors que la doctrine de Big Brother nous apparaît très clairement tout au long du récit.

1984 est un livre on ne peut plus percutant, merveilleusement écrit par George Orwell, un livre qui ne manquera pas de vous retourner dans tous les sens.
Ne laissons pas une chose pareille nous arriver. Je prends peut-être un gros risque mais je ne peux m'empêcher de terminer mon billet par cette apostrophe : "A bas Big Brother !".
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Orwell dit que les meilleurs livres sont ceux qui nous apprennent ce que l'on sait déjà. Avec 1984, il nous dresse le portrait d'une dictature de la pensée qui a l'air étonnamment familière pour notre époque. Il ne s'agit pas que d'une surveillance globalisée qui aurait pour but de traquer le moindre de nos faits et gestes, mais sur le long terme, à un contrôle de l'esprit humain pour lui ôter sa capacité de réflexion. Créer un homme nouveau par la création de l'information, sa diffusion et son contrôle. le système pyramidal est omniprésent dans l'oeuvre de l'auteur, que ce soit dans la représentation du contrôle de la pensée ou dans la catégorisation de l'être humain. Il est pertinent dans toute son analyse sur l'oligarchie dominante qui utilise à ses fins la classe prolétarienne pour laquelle il n'a aucun respect comme en témoigne le Livre de Goldstein. Les deux dernières parties sont les plus intéressantes car elles nous montrent que rien de peut s'opposer à l'avènement d'un nouvel ordre mondial, pas même les esprits les plus conscients et courageux.
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J'ai souhaité relire ce grand classique de roman d'anticipation pour pouvoir en parler avec mon fils, qui, lui, le lisait pour la première fois.
Cette relecture procure moins de plaisir que la première fois, étant habituée maintenant à un style d'écriture plus nerveux.
Toutefois, le thème du régime totalitaire bridant, annihilant les libertés d'expression et individuelle reste diablement d'actualité. Big Brother fait partie de notre réalité, comme pour Winston Smith.
J'ai aimé me replonger dans ces réflexions portant sur la manipulation des masses, la relecture de l'Histoire, l'exploitation de la misère et la dimension de l'individu au sein d'une société.
Il reste une dénonciation des régimes stalinien, fasciste italien, nazi... mais dénonce aussi ce que les démocraties appliquent, avec plus de finesse.
C'est un livre à découvrir, lire... et relire!
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Incontournable du genre, 1984 a nourri l'imaginaire de nombreuses dystopies. Glissez vous dans la peau de Winston, simple fonctionnaire du ministère de la Vérité, souffrant d'un ulcère variqueux, le teint souvent pâle, la vie monotone, entouré d'employés du Parti unique. le matin, vous retravaillez les archives en les modifiant ou les détruisant. le midi, vous déjeunez à la cantine du Parti, en veillant à ne jamais trop en dire. L'après-midi, vous retrouvez votre bureau isolé. le soir, il vous arrive de dépanner vos voisins, de faire du bénévolat pour le parti. Hélas, bien souvent, vous vous retrouvez seul, devant votre télécran, enfin devant les instances du parti. Devant Big Brother donc, cet homme dont vous croisez le visage à longueur de temps, de rue, de hall, d'étage et dont les yeux semblent vous suivre et connaître le moindre de vos secrets... Et s'il vous prenez l'envie de tenir un simple journal intime ? Quelle drôle d'idée, dans un monde où une simple plume et du papier peuvent faire de vous un traître...J'ai pu me glisser dans la peau de ce célèbre personnage une seconde fois, dans une toute nouvelle traduction, assez déroutante. le novlangue est remplacé par le néoparler, le Miniver par le Minivrai, mais ce ne sont que des détails...Le plus gros changement concerne la narration qui se fait désormais au temps du présent, histoire certainement de coller un peu plus au dynamisme de la langue anglaise. Sauf que les habitués des temps du récit seront parfois vite lassés par une narration plus laborieuse.
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Pour comprendre l'exercice du pouvoir de François Hollande, il suffisait donc de lire la page 287 de 1984 : " ce n'est en effet qu'en conciliant des contraires que le pouvoir peut être indéfiniment retenu" !
1984 grand mythe de la littérature... et forcement par définition un mythe à vocation à décevoir. Certes le monde dépeint par Orwell est terrifiant, glaçant, on a le souffle coupé mais il n'empêche je me suis aussi régulièrement ennuyé pendant cette lecture.
La principale raison est mon non attachement aux personnages, alors que l'auteur décrit avec force un monde totalitaire, les personnages l'illustrant son eux paradoxalement assez faible, sans envergure, naïf. Peut être est ce volontaire pour affirmer pleinement l'écrasement de l'identité humaine sous un régime totalitaire.
La partie qui m'a le plus intéressé est lorsque Winston Smith, résistant de Big Brother, a lu l'ouvrage du leader de cette résistance Emmanuel Goldstein où on retrouve une attaque juste et tristement d'actualité du capitalisme. La guerre est ainsi entretenue pour permettre l'épuisement des stocks fabriqués par l'homme pour sauvegarder le modèle productiviste dominant, il décrit justement l'absence de conscience de classe des prolétaires frein à toute révolte victorieuse, " du point de vue de la classe inférieure, aucun changement historique n'a jamais signifié beaucoup plus qu'un changement du nom des maîtres". Brillant.

J'ai trouvé le face à face Smith, O Brien (son bourreau) limité, chacun dans son rôle sans surprise. Un livre difficile en raison de la noirceur de son propos, finalement l'humour, le second degré, la farce, l'ironie, l'absurde sont plus efficaces pour combattre les dictatures. Là on ressort de ce bouquin complétement déprimé et anéanti !
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« Les meilleurs livres, songea-t-il, sont ceux qui vous disent ce que vous savez déjà. »

Roman du totalitarisme et d'une glaçante actualité, 1984 est sûrement LE livre à mettre dans les mains de tous. Georges Orwell était un visionnaire, mais c'est souvent l'apanage des plus grands que de nous prévenir des futurs maux de notre civilisation afin de pouvoir les contrer.

Asservissement d'un peuple face à une puissance invisible, le Big Brother voit tout. Les faits et gestes sont surveillés, le passé n'existe plus, il est déformé, réinventé sans cesse au gré des discours et des évènements d'un dictateur qu'on ne voit jamais. Les hommes sont abrutis par les principes sacrés du Socrang, le vocabulaire rétrécit.

Dans cette oeuvre, le constat est effrayant, le peuple ne réfléchit plus de lui-même, acceptant la servitude, une docilité qui fait peur, s'effaçant au profit des puissants. La liberté de pensée n'existe plus, les droits sont bafoués, et le moindre comportement suspect suffit pour être évincé de la société. Les enfants sont de véritables espions, les guerres se succèdent, instaurent un climat de peur et de haine envers des peuples lointains pour des conflits qui n'ont pas eu lieu d'êtres.

Il y aurait tant à dire sur cette dystopie critiquée à de nombreuses reprises. Les ressemblances et les connexions qui se font avec notre propre et triste actualité sont d'un réalisme effroyable. À nous de développer notre pensée et notre réflexion, pour ne pas arriver à ce même gouvernement.
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