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EAN : 9782889442263
Slatkine et Cie (04/05/2023)
4.39/5   9 notes
Résumé :
Elle a un mois pour reconquérir sa liberté. Actrice et humoriste, Roukiata Ouedraogo est l'auteur de Du miel sous les galettes, son premier roman (Slatkine &Cie, 2020), repris chez Pocket. Chroniqueuse sur France Inter (C'est encore nous), ambassadrice de la francophonie, Roukiata est surtout une très grande conteuse. Dans son nouveau roman, qui se déroule dans un petit village burkinabé, qui ressemble à celui où elle a passé son enfance, la romancière raconte l'his... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Encore une très belle lecture signée Roukiata Ouedraogo, j'avais adoré son précédent roman et celui-ci est encore une fois un vrai coup de coeur. Elle nous emmène une nouvelle fois, dans un petit village Burkinabé où nous faisons la connaissance de Saly. La jeune femme se retrouve veuve et après cent jours, devra épouser l'un des frères de son défunt mari. Quel choix va-t-elle faire ?

J'ai adoré découvrir les traditions et les croyances du Burkina Faso, et je trouve ces femmes tellement courageuses : Mariage forcé et arrangé, religion, polygamie… Autant dire qu'elles n'ont vraiment pas une vie facile, et sont malheureusement toujours dépendantes d'un homme. Malgré cela, elles sont bien plus intelligentes et rusées et j'ai été heureuse de voir que Saly a gagné son indépendance tant méritée.

Le roman est aussi très bien écrit et l'auteure est toujours aussi drôle. J'aime ces chroniques sur France inter et je suis heureuse qu'elle continue de publier des si beaux romans, nous faisons découvrir son pays d'origine.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Saly avait quinze ans quand elle a épousé Moussa, un jeune homme qu'elle n'avait jamais rencontré. Il n'est pas parfait, mais il n'a jamais été violent. En dépit des circonstances de leur union, Saly s'est attachée à lui. Mais alors qu'ils sont mariés depuis trente-neuf ans, Moussa meurt foudroyé deux fois. La tradition impose à sa veuve, un deuil de cent jours, aux règles drastiques et à l'isolement quasi-complet. A l'issue de cette période, une règle l'oblige à devenir la femme d'un des frères du défunt. Si elle ne s'y plie pas, elle n'aura plus de moyen de subsistance et sera reniée.

Pendant sa réclusion, Saly évoque la condition des femmes africaines : leur traitement pendant leurs menstruations, le mariage forcé, l'excision, la vie conjugale, le veuvage, etc. Les croyances et la domination masculine sont terribles pour le genre féminin. Saly les dépeint avec ses mots et son éducation, même si en elle, naît une envie de se libérer. C'est alors qu'elle a une idée astucieuse et émancipatrice.

Comme l'indique la quatrième de couverture, le récit évoque un conte. Il comporte des éléments perturbateurs, des péripéties et des possibilités. Malgré le carcan des traditions, Saly croit au changement. Sans affrontement, elle met son espérance dans le contournement des règles. Elle rêve de liberté pour les générations futures et d'amour sans contrainte. J'ai été révoltée par les lois ancestrales et j'ai été enchantée par l'engagement de Saly. A son niveau, elle apporte une pierre sur le chemin sinueux de la libération de la femme.

J'ai beaucoup aimé ce roman.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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L'histoire se passe dans un petit village d'Afrique. Après 39 ans de mariage, Saly vient de perdre son mari Moussa, frappé deux fois par la foudre alors qu'il réparait le toit en paille de son hangar. Comme le veut la tradition, après les cent jours de veuvage, elle devra épouser l'un des frères du défunt pour ne pas être bannie par sa famille et tout perdre. Elle a un mois pour se décider, un mois pour trouver comment garder sa liberté sans offenser sa famille et respecter la coutume.

C'est un petit conte philosophique et féministe à la fois, qui nous apprend beaucoup sur les règles qui régissent la vie d'un petit village africain, le poids de la famille, le respect dû aux anciens, et surtout la condition des femmes depuis le mariage forcé jusqu'aux cent jours d'isolement quasi total du veuvage en passant par la mise à l'écart dans une case isolée pendant toute la durée de leur menstruation pour cause d'impureté.

L'auteure, Roukiata Ouedraogo, est originaire du Burkina Faso et sait de quoi elle parle. Elle a fait de Sally une femme certes respectueuse des traditions mais à condition qu'elles ne l'empêchent pas de vivre et de prendre ses propres décisions librement. Sans rejeter l'héritage, elle plaide pour une évolution en douceur de la condition féminine, mariant tradition et modernité, misant entre autres sur l'éducation.

Un sujet sérieux sous forme de conte coloré et très vivant qui se lit avec plaisir .
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Un très beau roman qui nous offre la connaissance sur une culture loin de nos vies d'occidentaux. J'ai aimé découvrir leurs traditions même si elles semblent impensables à vivre de mon statut de femme Européenne et de tous les droits qui en ressortent.
Toute la richesse de la littérature, c'est aussi cela...vivre des histoires de vie issues de cultures qui dépassent nos frontières.
La sagesse de Saly a su toucher mon coeur de lectrice et elle y restera pour un long moment.

Un instant de lecture court (163p) mais intense ! L'auteur nous offre un texte très fort que je vous invite à découvrir.

Résumé :
Elle a un mois pour reconquérir sa liberté.
Actrice et humoriste, Roukiata Ouedraogo est l'auteur de du miel sous les galettes, son
premier roman (Slatkine &Cie, 2020), repris chez Pocket. Chroniqueuse sur France Inter
(C'est encore nous), ambassadrice de la francophonie, Roukiata est surtout une très grande
conteuse.
Dans son nouveau roman, qui se déroule dans un petit village qui ressemble à
celui où elle a passé son enfance, la romancière raconte l'histoire de Moussa le malchanceux
dont l'unique champ est piétiné par du bétail, et qui meurt ensuite, deux fois foudroyé. Saly,
sa jeune veuve, mère de deux enfants, femme libre et moderne, décide de s'affranchir d'une
règle ancestrale commune aux religions du Livre : l'obligation d'épouser un des frères du
défunt, ou, à défaut, d'être reniée. Son beau-père lui laisse un mois pour se décider.
Ce roman est l'histoire de ce mois d'affranchissement et d'émancipation, le cheminement de
Saly vers la liberté.
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On ne le dira jamais assez, la littérature africaine est dynamique et évolue constamment. Avec le petit mari, nous sommes face au poids de la tradition et à la condition de la femme. Lorsque Saly perd son mari frappé deux fois par la foudre, elle doit se plier à la tradition qui veut qu'elle épouse un des frères de son mari, sous peine d'être bannie si elle refuse. Saly demande un mois de réflexion avant de prendre sa décision. J'ai adoré ce court roman, où la voix de la femme est portée avec intelligence et fierté. On y parle de la condition féminine, de l'excision, de la soumission aux règles des hommes et de la religion. On navigue aussi entre les traditions culturelles anciennes et la modernité. Heureusement le personnage de Saly est celui d'une femme forte qui sait ce qu'elle veut mais surtout ce qu'elle ne veut pas. A sa façon elle va réussir à redéfinir le rôle traditionnel de la femme. On est loin de la lutte pour l'égalité des sexes telle qu'on peut la porter en Europe, ici tout se joue en sous-main. Suivre la tradition ne devrait pas être une contrainte, avoir la possibilité de donner son consentement librement et de prendre des décisions autonomes sans répercussions négatives pour la femme devrait être la priorité mais, il ne faut pas rêver. Il faudrait toujours examiner les pratiques qui restreignent le choix des individus à la lumière des droits humains fondamentaux. La courte histoire de Saly redonne de l'espoir car la question est traitée avec sensibilité et respect. Une écriture et un style coloré, qui donnent la mesure du talent de griotte de l'auteure. On ne peut que prendre du plaisir à lire et à écouter la mélodie qui se dégage des phrases. Une bouffée d'une autre culture, d'un autre monde, d'une autre époque de quoi donner à la ménagère de plus de cinquante ans que je suis beaucoup de bonheur. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Chacune a son tour prit la parole pour la conseille. L’ainée des tantes commença :
« Ma fille, tu dois te soumettre à ton mari, quoi qu’il arrive. Donne-lui raison pour la paix de ton couple. Qu’il ne manque jamais à manger ni à boire dans ton futur foyer. Sois toujours là pour l’accueillir, dans une maison propre, qui sente bon, et toujours avec le sourire aux lèvres même si ta journée s’est mal passée. Masse-le et fais-lui de beaux enfants. Beaucoup d’enfants. Fais en sorte de ne jamais le décevoir. Respecte ses parents et sa famille comme si c’étaient les tiens. Sois bénie, ma fille.
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Les femmes devaient comprendre que leurs menstruations menaçaient d'impureté toute la communauté, raison pour laquelle on les isolait. On ne parlait pas ici de confort ou d'inconfort, mais de pureté ou d'impureté, ce qui est tout à fait autre chose. Tout le monde savait que si l'impureté frappait le village, les enfants naîtraient chétifs et difformes, le maïs, le mil, le sorgho, toutes les plantes pourri- raient sur pieds, les troupeaux seraient décimés par d'étranges maladies et la pluie ne tomberait plus jamais. Il allait donc de soi que ces grands risques qui, par la faute des femmes et de leur impureté, menaçaient la communauté devaient se payer avec un peu d'inconfort. De ce point de vue, le sacrifice de leur confort quelques jours par mois était même très peu cher payé au regard des graves désordres dont elles pouvaient être tenues pour responsables.
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Les dolodromes sont les meilleurs endroits pour recueillir des informations croustillantes. Le matin, elles sont fraîches, mais le soir, elles sont comme le dolo en fin de journée, correctement fermentées. Ce qui avait pu être vrai à huit heures du matin s'était déjà fortement estompé au profit de toutes sortes d'exagérations dès midi. En fin d'après-midi, il ne restait plus rien de la vérité du matin, et les commentaires trahissaient surtout le degré d'alcoolémie des débatteurs.
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Lorsque les vieux caïmans de la famille d'Oudou et d'Aminata viendraient rôder autour des deux jeunes gens pour leur imposer telle ou telle règle, elle saurait, avec tact, ruse et diplomatie, les maintenir à distance. Et si un jour, Oudou était tenté d'imposer à Aminata les normes liberticides de la tradition, elle saurait l'en dissuader. Ainsi, le jeune homme et la jeune fille hériteraient d'elle la liberté qu'elle avait su gagner pour elle-même.
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De l'autre côté de la forêt, il y a une case où s'isolent les femmes et les jeunes filles lorsqu'elles ont leurs règles. Pendant toute la durée de leur menstruation, il leur est interdit de cuisiner, de puiser de l'eau, de toucher le moindre objet. Impures, elles sont exclues de toutes les fonctions sociales et religieuses. Elles restent donc entree elles, enfermées. On dépose leur nourriture sur le sol, comme si elles étaient pestiférées.
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Vidéo de Roukiata Ouedraogo
La librairie Point Virgule vous propose cette semaine de faire le point sur les nouveautés sorties cet automne en matière de BD. Du polar au récit intimiste en passant par l'humour, il y en aura pour tous les goûts.
- La saga des Bojeffries, Alan Moore & Steve Parkhouse, Komics initiative, 22€ - Mes mauvaises filles, Zelba, Futuropolis, 21€ - Saint-Elme, t1 La vache brûlée, Serge Lehman & Frederik Peeters, Delcourt, 16,95€ - Ouagadougou pressé, Roukiata Ouedraogo & Aude Massot, Sarbacane, 24€ - Quelqu'un à qui parler, Grégory Panaccione (roman de Cyril Massarotto), Le Lombard, 22,50€
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