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EAN : 9782875601193
368 pages
ONLIT ÉDITIONS (15/02/2020)
3.64/5   7 notes
Résumé :
« Judas côté jardin est le récit d'une méprise : entre 2 et 12 ans, Judas a cru que son père et Dieu ne faisaient qu'un. Pas un dieu au hasard. Non. Dieu. Le Seul. L'Unique. Celui du plafond de la chapelle Sixtine et des chansons du Golden Gate Quartet. »
À travers les péripéties du jardin familial, au fil des décennies, Judas revient sur les événements qui ont marqué son histoire. Tout en feignant de parler botanique, il aborde des sujets aussi variés que l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'humour un peu foutraque, mi-figue mi-raisin de Juan d'Oultremont, ainsi que son imagination hyperactive et débridée nous font passer un bon moment.

Passant du coq à l'âne l'auteur belge évoque avec sensibilité les terreurs enfantines et les émois de l'enfance tels la honte, les complexes et la peur de déranger. Les enfants divinisent souvent leurs parents et les parents de Judas en valent le détour.

Puisque rien n'est grave, tout le devient.
L'auteur évoque également les attentats terroristes qui ont meurtri la Belgique.
Son écriture pleine de vitalité colore ce récit en vase clos où l'on ralentit la vitesse du temps pour se rappeler les mensonges et les farces qui rendent la réalité incroyable.

Judas côté Jardin rend un hommage plein de tendresse aux adultes qui se rendent compte qu'ils sont restés des enfants tant que leurs parents étaient en vie.
Ce roman résonne comme un appel sans écho, comme un poème d'enfance.


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Judas est bel et bien Juan d'Oultremont. Judas côté jardin est une autobiographie. Je suis apparenté de façon proche à cette famille, ce qui apporte de la véracité à mon propos.

Il est question d'une ferme brabançonne entourée de murs chaulés en rose dans la banlieue bruxelloise. Ferme sur 40 ares de terrain convoité par les promoteurs immobiliers : Etrimo, Thomas & Piron, mais elle a survécu. Dans cette habitation vit Juan, alias Judas, ses parents et sa soeur.

Son père est appelé Dieu, sa mère Cerise, ses grands-parents, deux couples : « Plus » et « Moins ».

C'est le père donc Dieu qui gère le jardin. Il taille le verger à grands coup de sécateurs et judas en grandissant se rend compte que de cette façon les arbres ne produisent pas de fruit. C'est le père qui décide des aménagements de ce qui doit être taillé et abattu. C'est lui-même qui le fait suivant ses règles préétablies. Pour la maman le jardin est un enchantement. C'est une personne rayonnante qui arrive à vous convaincre sans peine que des oignons peuvent produire des tulipes pour autant qu'on leur chante des airs de Gounod.

Il écrit son livre lors des attentats à Zaventem et au métro, station Maalbeek. Il a à cette époque une fille qui habite en Nouvelle-Zélande et un fils qui vit à Paris. Dans son récit, ses souvenirs remontent jusqu'à lorsqu'il avait trois ans.

Je qualifierais cet écrivain à ses heures de singulièrement original, pourvu d'humour qui me parait des fois volontairement déjanté.

Le livre relate de fréquents aménagements du jardin qui reposent sur les idées du père donc Dieu. le jardin a quarante ares, comme les quarante jours du déluge, les quarante jours de Jésus au désert, les quarante jours de carême, les quarante jours entre la résurrection du christ et de son ascension … . Il est question des souvenirs de ce qui s'est passé au sein de l'habitation mais également des souvenirs chez les grands-parents, les souvenirs de vacances, de l'expo 58, … .

La chronologie n'est pas toujours respectée mais j'avoue que les souvenirs à coucher sur le papier se mélangent facilement. L'auteur est par ailleurs assez redondant ce qui peut parfois être utile. le point positif est que le projet de l'auteur a été mené à son terme.

Sa soeur est moins présente dans la seconde partie du livre. Juan, alias Judas, se montre très attaché à sa maman qu'il décrit comme une femme pleine de qualités si ce n'est seulement qu'elle n'aime pas manger et préparer des repas. Côté maternel, il avait sept oncles et tantes en ligne directe et tout ce monde plutôt accueillant et fêtard laisse de bons souvenirs. Hélas c'est une génération éteinte par le grand âge à mon plus grand regret.

Dans ma lecture, ce qui m'a le plus marqué, c'est la remarquable attitude qu'a eu Judas au chevet de sa mère mourante, il lui a beaucoup parlé ce qui n'est pas facile à faire. Une infirmière qui a suivi la formation d'assistance aux mourants m'a dit que c'était ce qu'il fallait faire.

Livre avec un style d'écriture facile à lire du moins pour ceux qui y trouve des repères.


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Au moment où éclatent les attentats à Bruxelles en mars 2016, Judas a 60 ans et est revenu habiter dans la maison de son enfance, et dans le jardin qui l'entoure. Cette maison est désormais habitée par son seul père, agé de 93 ans, ce père qu'il a longtemps considéré comme étant Dieu, le vrai, l'unique.
Et la Question que se pose Judas c'est comment et pourquoi, ce père "divin" a un jour cessé de l'être, alors que Judas avait 12 ans. Judas choisit de remonter le fil du temps et d'écrire pour tenter de trouver une réponse.
Alors commence le récit détaillé de ses premiers souvenirs dans le jardin, ceux qu'il a gardé de la cellule familiale qui ne fait qu'un avec la maison et le jardin, sa mère qui aime chanter et rire, sa soeur protectrice, son père parfait. Ceux qu'il a gardés de l'extérieur de ce monde, son monde, ce jardin qui est comme sa matrice.
J'ai tout aimé dans ce roman. L'évocation des années 50 et 60, les premiers souvenirs d'école, les transformations du jardin, le récit des vacances chez les grands-parents, et toutes les découvertes successives que fait Judas enfant, avec innocence et toujours avec crainte.
L'humour qui se dégage de ce récit est habilement contrebalancé par les sujets plus graves. L'enfance de Judas est traversée de grandes joies, son père le fascine, sa mère est aussi fantasque et joyeuse que fragile. Mais Judas et son prénom improbable traverse aussi cette période avec tant de peurs, de tristesse, de tourments. le texte, rythmé et poétique, est écrit à la première personne. Judas oscille entre bienveillance et moquerie vis-à-vis de l'enfant qu'il a été, mais on devine que ces fragilités, cette peur de l'abandon ont laissé des traces chez l'adulte qu'il est devenu. Est-ce que regarder en arrière est finalement la "thérapie" dont a besoin Judas ?
Impossible de ne pas penser à sa propre enfance à la lecture de ce roman. de ne pas chercher à ramener à soi quelques images comme l'auteur cherche à le faire.
J'ai passé un délicieux moment dans ce jardin en compagnie de Judas.
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J'étais un peu perplexe, ne sachant trop ce que j'allais découvrir dans Judas côté jardin.
J'avoue avoir passé un bon moment de lecture. de l'actualité des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 Juan d'Oultremont nous emmène dans ses années d'enfance auprès de son père, sa mère, sa soeur aînée, ses grands-parents MOINS, sa grand-mère PLUS. Avec décontraction et beaucoup d'humour.
Le jardin de ses parents, de 40 ares, est son univers, son paradis dans lequel il se sent en sécurité. Au-delà des murs de ce jardin Judas éprouve une angoisse profonde, une peur panique de l'inconnu. Tout l'angoisse. Lorsque ses parents partent en voyage il éprouve une crainte terrible de ne pas les revoir.
Dans l'actualité on parle des premiers pas sur la lune. le père de Judas déclare que bientôt les jeunes mariés partiraient en voyage de noces sur la lune. C'est la peur panique pour Judas. Jamais il ne se mariera.
Son enfance se passe dans un quartier au sud de Bruxelles, Woluwé, pour ne pas le nommer. Judas raconte sa vie de petit garçon, auprès de sa famille, sa mère un peu farfelue, pleine d'inattendus, qui fume et jure, si belle et qu'il aime tant, son père qui entretient son jardin avec passion, qui sait tout faire. Pour Judas, pas de doute, il est Dieu en personne.
L'auteur a une manière originale de présenter les choses de la vie, le plus souvent avec décontraction et humour. A plusieurs reprises j'ai vraiment éclaté de rire.
Une belle découverte, un très bon moment de lecture, ce qui n'est pas désagréable par ces temps de confinement dû au Covid dans lequel nous vivons depuis près d'un an.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce prénom qu’ils ont pourtant choisi, je dirais même qu’ils ont choisi en toute liberté, qu’ils ont choisi en âme et conscience, plonge à présente mes parents dans un embarras dont je me sens responsable. Que la trahison et le suicide de Judas Iscariote ait eu pour décor le Jardin des Oliviers m’apparaît comme un élément à ma charge. Au jardin, je suis par mon seul prénom celui qui en mine la paix, la stabilité, le fragile équilibre. Si un jour l’Eden n’est plus ce qu’il est, si le Paradis fait faillite et doit mettre la clef sous le paillasson, ce sera à cause de moi et de personne d’autre.
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Mon père traverse la cour transportant une double échelle qu’il finit par poser contre le mur ouest ― côté Thomas & Piron. Entre l’écran de mon ordinateur et la fenêtre qui me fait face, mes yeux circulent et balaient l’espace comme ceux d’un contrôleur aérien. Je le regarde monter avec assurance puis jeter un œil par-dessus le mur. Il tient à suivre l’avancement des travaux de l’autre côté. Il salue. Il parle. Je ne vois rien de ce qu’il voit. Je me contente d’imaginer. Il tend le bras vers la gauche, puis la droite. Il s’informe, donne des conseils et semble bénir une foule invisible comme le fait le pape le dimanche de pâques. Et finalement, il redescend, content de lui.
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Comme il n’existe pas de saint Judas au calendrier grégorien, on me fête le jeudi saint, une date qui sème le trouble dans notre famille. Ce prénom qu’ils ont pourtant choisi en âme et conscience, plonge à présent mes parents dans un embarras dont je me sens responsable. Que la trahison de Judas l’Iscariote ait eu lieu au jardin des oliviers m’apparaît comme un élément à ma charge. Au jardin, par mon prénom, je suis celui qui mine la paix, la stabilité, le fragile équilibre. Si un jour l’Eden n’est plus ce qu’il est, si le paradis fait faillite et doit mettre la clef sous le paillasson, ce sera à cause de moi et de personne d’autre.

Je jeudi saint, la gêne me submerge. J’ai la douloureuse impression de décevoir plus que les autres jours de l’année. […].C’est bien simple, ce jour-là, je n’ose embrasser personne.
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… ma mère excelle absolument dans TOUS les autres domaines d’activités ; elle est d’une habilité et d’une créativité confondantes. Rien ne lui résiste. Elle sait tout faire. Elle garnit les fauteuils, tapisse, restaure, recouvre et peint sans jamais arrêter d’enchanter le monde. C’est une fourmi qui coud à longueur de journée. Cerise, ma mère, n’imagine pas porter une robe qu’elle n’aurait pas créé elle-même. Chaque vêtement qu’elle porte a d’abord été un marathon, un chantier à part entière qui implique un planning, le choix du modèle à mettre à sa traille, l’achat de tissus dans les rayons de la Maison Dorée ainsi que l’usage d’un vocabulaire dont je reste résolument attaché. Dans sa bouche bardée d’épingles, le mots : « flanelle, plastron, ruflette, popeline, taffetas » donnent à la moindre de ses entreprises le mystère des rituels païens ; un vocabulaire calligraphié sur les boîtes à cigares à côté de celles notées boutons, pressions, fermeture éclair, passementerie, cordonnets, … .

Cette avalanche de mots qui sont l’occasion d’incessantes plongées dans les sept volumes de mon Larousse.
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Ignorant tout du surnom dont ma mère m’affuble (Buchenwald), monsieur Champenoix, qui remplace monsieur Martin, évoque en classe l’existence des camps de concentration, précisant qu’en pareille circonstances les gros et les plus riches mourraient les premiers, le régime de privation les fauchant comme des mouches alors que les maigres et surtout les maigres de milieux modeste, plus habitués aux restrictions, résistaient mieux. Même bien mieux selon monsieur Champenoix. A partir de ce jour, je mange encore moins que d’habitude. Je veux juste être le plus maigre possible.
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