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sur 952 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Métamorphoses d'Ovide sont une oeuvre capitale de L'Antiquité, un poème qui par son ampleur et son type de vers, l'hexamètre dactylique, relève de l'épopée, mais une épopée singulière, une épopée mythologique qui confronte les hommes et les dieux à travers des récits souvent dramatiques.
Ce joli volume illustré, édité à l'occasion du centenaire de la Société d'édition Les Belles Lettres, reprend une traduction des Métamorphoses par Olivier Sers parue il y a dizaine d'années dans la collection Classiques en poche, traduction qui n'est pas une mince performance : elle redonne à l'oeuvre d'Ovide toute sa dimension poétique, car elle est écrite en alexandrins !
Olivier Sers n'en était d'ailleurs pas à son coup d'essai, puisqu'il avait également traduit plusieurs autres grands classiques de la littérature latine, citons notamment L'Ane d'or ou Les Métamorphoses d'Apulée ou les Satires de Juvénal.
Il faut aussi rendre hommage à un éditeur, Les Belles Lettres, qui depuis un siècle (!) édite les grandes oeuvres de l'Antiquité grecque et latine, et qui depuis quelques années les rend plus accessibles, souvent avec des traductions rénovées, dans sa collection bilingue Classiques en poche.
C'est donc avec un plaisir renouvelé que j'ai lu ou relu ces histoires merveilleuses, dont certaines sont évidemment très connues (Phaéton conduisant le char du soleil, Actéon dévoré par ses chiens, Pygmalion et sa statue, Orphée descendant aux Enfers…), mais j'en ai découvert beaucoup d'autres qui valent le détour.
L'amateur de langue latine pourra se procurer cette remarquable traduction accompagnée du texte original dans la collection mentionnée plus haut, Classiques en poche.
Merci à Babelio et aux Editions Les Belles Lettres pour cette très belle lecture.

P.-S. : on évitera de lire ce très beau recueil en une seule fois, du début jusqu'à la fin, mais on « butinera » deci delà pour apprécier tout le charme.
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Beaucoup de violence mais aussi beaucoup de magie. Ovide nous offre une multitude d'explications sur la Nature et le monde avec ce qu'il sait le mieux manier : la poésie. Les versions poches n'offrent qu'une version en prose qui oblige les traducteurs à mettre de côté certains aspect de la poésie et qui modifie quelque peu le propos. La version en vers libres du Thesaurus d'Actes Sud est beaucoup plus fluide et compréhensible.
Cela n'enlève rien à la richesse du texte tant sur le plan mythologique, que sociologique ou que physique et métaphysique.
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Metamorphosis
Traduction : Georges Lafaye

"Les Métamorphoses" est évidemment écrit en vers latins et les quinze livres qu'il recèle constituent en fait un long poème dont certains d'entre nous ont évidemment étudié des passages au collège et au lycée.
La traduction le transforme en prose mais attention, pas n'importe quelle prose ! Bien sûr, il y a toujours matière à discuter sur les traductions - surtout latines, ajouterai-je. Mais celle de Georges Lafaye pour Folio Classique me convient quant à moi tout à fait.
L'argument du livre-poème tient dans son titre : les métamorphoses que, pour les punir ou les sauver, les déesses et dieux de l'Olympe font subir à certains mortels. Derrière, se profilent la création du monde et les siècles qu'il a traversés jusqu'à Octave-Auguste, fils adoptif De César dont il vengea d'ailleurs la mort. C'est aussi une ode aux grands mythes grecs et, par la filiation avec Enée, à la fondation de Rome.
"Oh ! Que ce doit être barbant à lire !" diront certains, pas encore dégagés sans doute de leur passé scolaire plus ou moins douloureux.
Eh ! bien ! non, "Les Métamorphoses", c'est un ouvrage si passionnant que, du coup, le lecteur se voit tenté de se replonger dans la geste homérique et de renouer avec ce pan si vaste de la culture occidentale que trop de personnes veulent, de nos jours, oublier et ramener dans l'ombre.
En outre, il y a des passages proprement superbes comme - un parmi d'autres - le discours qu'Orphée adresse aux dieux des Enfers afin de les convaincre de lui rendre Eurydice :
" [...] ... O divinités de ce monde souterrain où retombent toutes les créatures mortelles de notre espèce, s'il est possible, si vous permettez que, laissant là les détours d'un langage artificieux, je dise la vérité, je ne suis pas descendu en ces lieux pour voir le ténébreux Tartare, ni pour enchaîner, par ses trois gorges hérissées de serpents, le monstre qu'enfanta Méduse ; je suis venu chercher ici mon épouse ; une vipère, qu'elle avait foulée du pied, lui a injecté son venin et l'a fait périr à la fleur de l'âge. J'ai voulu pouvoir supporter mon malheur et je l'ai tenté, je ne le nierai pas ; l'Amour a triomphé. C'est un dieu bien connu dans les régions supérieures ; l'est-il de même ici ? Je ne sais ; pourtant je suppose qu'ici aussi, il a sa place et, si l'antique enlèvement dont on parle n'est pas une fable, vous aussi (Hadès et Perséphone), vous avez été unis par l'Amour. Par ces lieux pleins d'épouvante, par cet immense Chaos, par ce vaste et silencieux royaume, je vous en conjure, défaites la trame, trop tôt terminée du Destin d'Eurydice. Il n'est rien qui ne vous soit dû ; après une courte halte, un peu plus tôt, un peu plus tard, nous nous hâtons vers le même séjour. C'est ici que nous tendons tous ; ici est notre dernière demeure ; c'est vous qui régnez le plus longtemps sur le genre humain. Elle aussi quand, mûre pour la tombe, elle aura accompli une existence d'une juste mesure, elle sera soumise à vos lois ; je ne demande pas un don, mais un usufruit. Si les destins me refusent cette faveur pour mon épouse, je suis résolu à ne point revenir sur mes pas ; réjouissez-vous de nous voir succomber tous les deux. ... [...]"
Voici deux sites sur Ovide et son oeuvre :
http://www.ac-creteil.fr/lettres/tice/ovide/
et :
http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/Victor%20Hugo/Notes/Ovide.htm
Comme le mentionne sa biographie, le poète fut exilé par celui-là même qu'il avait célébré : Auguste, qui n'était pourtant pas irréprochable question moeurs, s'offusqua de "L'Art d'Aimer." Mais en dépit de tout, Ovide et ses vers ont survécu dans le coeur des hommes. le poète romain l'avait-il pressenti quand il écrivait, pour le final de ses "Métamorphoses" :
"Et maintenant, j'ai achevé un ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni la flamme, ni le fer, ni le temps vorace. Que le jour fatal qui n'a de droits que sur mon corps mette, quand il voudra, un terme au cours incertain de ma vie : la plus noble partie de moi-même s'élancera, immortelle, au dessus de la haute région des astres et mon nom sera impérissable. Aussi loin que la puissance romaine s'étend sur la terre domptée, les peuples me liront et, désormais fameux, pendant toute la durée des siècles, s'il y a quelque vérité dans les pressentiments des poètes, je vivrai." ;o)
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C'est en me rendant à une exposition sur le peintre Jean Raoux (1677-1734) au Musée Fabre de Montpellier que "Les Métamorphoses" d'Ovide se sont révélées comme oeuvre de référence de notre culture occidentale, et peut-être même universelle si l'on juge que certains récits ont probablement pour source des contes mythologiques asiatiques et orientaux. Nombreux sont en effet les artistes qui ont illustré ces récits légendaires ayant pour thème commun, de près ou de loin (Ovide se donnant de nombreuses libertés) la métamorphose.
Qu'ils soient dieux ou demi-dieux, mais encore de simples hommes, les personnages sont sujets, volontairement ou involontairement, aux transmutations. Car les hommes sont souvent les jouets des caprices divins. Ils sont forcés à se transformer pour échapper aux sollicitations, aux avances forcées ou aux agressions des dieux. Les jeunes jouvencelles sont constamment poursuivies par des dieux lubriques, le plus fervent de tous étant leur maître suprême, Jupiter. La cruelle Junon passant alors son temps à punir les infidélités de son mari en s'acharnant sur celles qui partagèrent, malgré elles, sa couche, à l'image d'Europe métamorphosée en génisse.
Ovide suit à la fois un schéma chronologique, car il part de la genèse du monde et avance au gré de la généalogie des dieux, mais suit également un schéma géographique en suivant les pérégrinations des héros célèbres de l'antiquité méditerranéenne, que ce soit Jason, Hercule, Ulysse ou Enée.
Un immanquable de toute évidence!
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Les dieux, chez les Romains, sont partout; ils participent à la vie du monde, pour le meilleur et pour le pire. Ovide raconte mille aventures rocambolesques et fantastiques qui font trembler l'univers entier, qui font dévier le soleil de sa route, qui soulèvent les eaux des fleuves et qui violent le mystère des forêts. Les dieux poursuivent des nymphes désirables et le viol n'a plus rien de mystérieux. La force brutale l'emporte mais la nymphe est métamorphosée, afin de la consoler. D'autres dieux, d'autres héros, d'autres hommes - la frontière est si mince - s'aiment et se combattent, se massacrent et se désirent. Tout, dans la nature et dans les cités, se transforme sans cesse, tout passe du bonheur au malheur, tout est métamorphose et le lecteur moderne se perd avec délice dans la richesse d'un temps où la religion et la vie s'entremêlaient vraiment.
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Les histoires de métamorphoses connues dans l'antiquité, Ovide ne les a pas toutes inventées mais il a su les reprendre, leur donner un caractère littéraire et fantastique, comme Perrault l'a fait plus tard avec les contes populaires.
Dans ces histoires, tout le monde se transforme, tout est mutation, les corps comme les esprits. Ovide raconte simplement et divinement ces courts récits de mythologie et il donne l'impression que tout est vrai, que cela s'est réalisé.
Pour le sens à donner à chaque histoire, c'est à chacun de se faire son opinion et sa morale mais il y a de tout dans ces histoires, pour les petits comme pour les grands, ce n'est pas anodin si on les étudie dès la première année de collège.
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Pour mon bac de français, j'ai étudié les livres X, XI et XII. J'ai trouvé ça amusant et intéressant de découvrir la mythologie grecque. Amusant surtout quand on tombe sur le combat des Lapithes et centaures. Cela m'a amené à lire l'ensemble des livres des Métamorphoses d'Ovide. J'ai beaucoup aimé. J'avoue je n'ai pas tout retenu sur le tout, mais certaines histoire m'ont marqué. C'était une lecture enrichissante ...
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« Les métamorphoses » est un ambitieux poème d'Ovide paru au cours du Ier siècle après Jésus Christ. En effet, de la création du monde jusqu'au règne de l'empereur Auguste, Ovide raconte la mythologie sous l'angle des métamorphoses.

En quinze livres, Ovide parvient à chronologiser des centaines de mythes autour de la transformation. Ainsi, il relate les punitions divines, les origines mythiques de lieux, de faunes et de flores, les morts et les naissances, etc.

Structuré en petits textes relativement courts, le poème foisonne de ces métamorphoses parfois célèbres, parfois méconnues souvent imbriquées. Il en résulte un texte riche, dense et d'une grande beauté.

L'approche chronologique invite à lire cette oeuvre comme un roman, du commencement vers la fin. D'autant que de certaines métamorphoses en découlent d'autres. L'orchestration de cette compilation témoigne d'un véritable art et d'un travail conséquent.

Toutefois, ce choix de lecture linéaire peut provoquer un essoufflement avec la nécessité de mettre le livre de côté. Alors que piocher au gré de ses envies permet une plus grande accessibilité au détriment de la forme.

Un chef-d'oeuvre et un incontournable pour les féru.es de mythologie gréco-latine. Un classique qui permet de juxtaposer des échos avec d'autres mythologies et croyances. Passionnant pour l'oeuvre en elle-même et pour son aura culturelle à l'échelle de l'humanité.
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Honte à moi, je n'avais jamais lu ce classique de la littérature latine... alors lorsque que je l'ai vu proposé dans le cadre de Masse critique de Babelio, j'ai sauté le pas!

Déjà... l'édition des Belles Lettres que j'ai reçu est vraiment sublime. le livre-objet est beau et épuré, et c'est un vrai plaisir de le tenir entre ses mains.

J'avais peur de me trouver face à un texte abscons, trop complexe pour être beau, or, cela n'a pas du tout été le cas. La traduction d'Olivier Seers est très fluide et agréable à lire, tout en restituant bien la poésie et la beauté des mots d'Ovide.

Je me suis plongée avec délice dans ce long chant poétique. Je me suis émerveillée à chaque page... Je ne regrette pas ma lecture!
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Superbe livre où tout est possible. C est ludique instructif et se lit bien de 7 a 77 ans!
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