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sur 952 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Petit retour aux classiques avec ce magnifique livre : Les Métamorphoses d'Ovide. Souvent découvert dans le cadre du lycée, Les Métamorphoses sont un vrai chef-d'oeuvre !

Il s'agit d'une oeuvre ambitieuse nous relatant l'histoire du monde, de sa création jusqu'à Jules César. Divisées en 15 livres, Les Métamorphoses nous font découvrir plusieurs figures marquantes de la mythologie gréco-romaine. Difficile d'en faire un résumé tant les histoires sont diverses et variées. Il vous faut seulement savoir qu'ici vous retrouverez tous les plus grands mythes de la Grèce et de la Rome antiques.
C'est donc l'occasion de venir découvrir (ou redécouvrir) ces récits qui ont marqué l'histoire des arts et de la littérature. Ainsi, Narcisse, Io, Adonis, Dédale ou encore Énée sont des figures bien connues. Mais d'autres personnages mythologiques, moins bien connus, font aussi leur apparition ici et c'est un vrai plaisir que de se plonger dans ces récits mythiques !

Comme le titre l'indique, l'auteur se concentre sur les métamorphoses, des dieux comme des mortels. Ces derniers apparaissent surtout comme les victimes malheureuses des jeux des immortels qui aiment influencer leur destin et n'hésitent pas pour cela à revêtir toutes sortes de formes. Zeus, pour ne citer que lui, y recourt sans modération, pour parvenir à ses fins et échapper aux foudres de son épouse plus que jalouse. Les mortels apparaissent par conséquent, la plupart du temps, comme les jouets de ces êtres aux pouvoirs immenses. Néanmoins tous ont un destin exceptionnel mais à l'issue bien souvent fatale.
Vengeance, amour, trahisons, toutes ces facettes sont exploitées pour nous donner une oeuvre extrêmement riche tant sur la forme que sur le fond. Bien que chaque histoire puisse être lue indépendamment des autres, il n'en existe pas moins une certaine continuité, à la fois chronologique et géographique. Tous les livres ne se valent pas, certains sont plus courts que d'autres ou plus intéressants. Personnellement, le livre XV est celui que j'ai le moins aimé, surtout par rapport aux personnages abordés.

Pour conclure, les ouvrages datant de l'Antiquité sont nombreux et tous ne sont pas accessibles. Mais Les Métamorphoses sont une exception et représentent un incontournable de la littérature tant son influence a été grande sur notre histoire. Que ce soit dans le cadre d'une étude ou bien seulement pour le plaisir, il ne faut pas se priver de cette lecture !
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Les Métamorphoses d'Ovide souffre parfois d'une abominable réputation pour cause de trop de bachotage imposé par les programmes scolaires. J'ai la chance de ne pas faire partie de cette génération d'élèves martyrisés. J'ai découvert Ovide par la traduction de Marie Cosnay et je ne saurais que trop la recommander tant la poésie du texte traduit et les récits mythiques valent le détour. le travail des éditions de l'Ogre est d'autant plus remarquable que l'objet-livre est très réussi avec sa couverture bleu marine rehaussée d'une police de titre et de motifs finement dorés. Quant au contenu, il nous accompagne plus ou moins consciemment depuis deux millénaires, cela va sans dire qu'il mérite d'être connu, lu, relu et étudié à foison.
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Je m'en doutais... Ce n'était qu'un vague pressentiment jusque-là, mais la lecture d'Ovide consolide mon idée que les dieux sont gens fort peu recommandables ! J'espère, disant cela, ne pas attirer sur moi la foudre de Zeus ni la flèche vengeresse de Diane, puisqu'ils semblent être aussi très susceptibles. Oh et puis, je prends le risque, une critique est une critique, et il faut apprendre à écouter les reproches qu'on nous adresse, même quand on est un dieu !
Bon, en gros l'histoire des dieux est une succession de basses vengeances, de cruautés toutes plus horribles les unes que les autres, de harcèlements et de viols à gogo. Et que je te transforme en insecte si tu oses me contrarier, ou que je te change en pierre ! Et que je te découpe ton gamin, que je le bouillisse ou rôtisse pour ensuite te le faire bouffer ! Finalement, les dieux sont tellement... humains : ils sont vicieux, cruels, capricieux, bagarreurs, jaloux exactement comme eux.
Plus sérieusement (bien que ce qui précède soit déjà très sérieux, il est question quand même de divinité), le travail d'Ovide révèle surtout la faculté d'observation des Anciens. Son long poème est une tentative d'explication de l'origine du vivant, de la géographie, des phénomènes, de la nature et de l'aspect des choses.
Tout commence avec le Chaos. Au début, le divin occupe toute la place, c'est la lutte des dieux contre les dieux. Puis, petit à petit, on se dirige vers un univers de plus en plus humain : apparaissent des êtres hybrides (Hercule, mortel divinisé, Achille, demi-dieu), puis c'est la guerre de Troie, les errances d'Énée, César et Auguste, enfin. Outre son ambition purement poétique, Ovide offre à ces derniers d'appartenir au grand arbre généalogique des dieux, légitimant ainsi leur pouvoir.
Un des derniers "chapitres" expose la doctrine de Pythagore, selon laquelle notamment rien n'est immuable, la métamorphose est permanente et éternelle. L'homme et la femme naissent, vieillissent et meurent, la géographie se modifie perpétuellement, le cours des fleuves, tout continue de se métamorphoser, ainsi aussi des nations et des empires. L'âme change d'hôte au fur et à mesure que meurent les corps. Pour cette raison, dit-il, il est indigne de consommer de la viande, car les bêtes étant aussi de nouvelles demeures pour les âmes, on ne fait rien que tuer et manger nos parents. "Rien ne se perd, tout se transforme", c'est clairement formulé bien avant Lavoisier...
Une lecture agréable quoique un peu répétitive et fastidieuse, très dense. Il est un peu compliqué parfois de s'y retrouver parmi tous les personnages, leurs noms entremêlés, mais c'est d'une telle richesse ! À mon humble avis, on en tire davantage de satisfaction si on entame cette lecture en étant déjà connaisseur d'Homère ou de Virgile.

Commencé en prose, les deux premiers chants, chez GF-Flammarion, traduction Joseph Chamonard ; continué en vers chez Actes Sud, traduction Danièle Robert.
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Bien que la forme adoptée par Ovide, le long poème divisé en chants, rappelle la poésie épique, l'auteur ne semble pas capable, ou désireux, de mener un long récit unique comme le feraient Virgile ou Homère. Il aligne et coud ensemble de petites histoires (epyllia est le nom grec de ce type de narration poétique) qui n'ont ensemble que des liens artificiels, mais qui se lisent séparément, comme on voudra, avec beaucoup de plaisir. La richesse d'images et de tons des Métamorphoses en a fait un livre fondamental pour les arts et la culture, jusqu'à nos jours, et une source de fascination pour tout amateur de baroque..
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Mais quel chef d'oeuvre ! Moi qui ne suis pas trop mythologie, et après avoir déjà lu L'Iliade et L'Odyssée, je peux dire que ce livre-ci m'a transporté et émerveillé par son univers de métamorphoses où se croisent êtres humains et dieux.

Ovide, illustre auteur depuis le Ier siècle après J.C, est surtout reconnu pour son oeuvre magistrale, Les Métamorphoses, qui a fait de lui un véritable poète. Cette oeuvre classe de nombreuses légendes romaines, mais surtout étrangères et lointaines, qui ont toutes attrait à des changements de formes. Des hommes et dieux qui deviennent des animaux, des végétaux,etc... Ovide nous montre que le monde n'est pas figé, immuable, que les êtres sont en constante évolution.

Ovide se sert d'une chronologie légendaire débutant par le chaos des origines et de la création pour finir par la prise de pouvoir d'Auguste après la mort de Jules César. C'est une très longue période où se rencontrent bon nombres de personnages, qui certains m'étaient déjà connus. Il ne faut vraiment pas avoir peur de se mélanger les pinceaux, entre tous les dieux, nymphes, rois,etc... Mais beaucoup reviennent comme Jupiter (Zeus) ou sa femme Junon (Héra) qui persécute les Troyens dû aux infidélités de son mari.

Le poète nous narre les relations souvent amoureuses des différents personnages, adultères, incestes,etc... Les passions de l'homme poussées à l'extrême sont mis au devant de la scène, nous offrant des scènes de toutes beautés par de belles déclarations, ou des scènes atroces de guerre, de vengeance ou de torture (très peu présentes). Les hommes, comme les dieux et autres créatures, se laissent portés par leur émotions, leurs joies, leurs colères et n'hésitent pas à employer les grands moyens pour parvenir à assouvir leurs désirs.

Ce livre est un vrai trésor, rempli d'histoires fantastiques. Certaines ont davantage retenu mon attention que d'autres, mais je n'ai rien laissé de côté. Cette lecture était très intéressante et instructive sur le monde mythologique. L'écriture m'a entièrement emportée et je ne pouvais plus m'en détacher à certains moments.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Cette oeuvre peut rendre végétarien(ne) quiconque ne veut pas dévorer comme le Cyclope des êtres humains ou des dieux métamorphosés en animaux. Il y a de belles choses sur l'art d'aimer et l'amour mène bien souvent à une mort violente.
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Si ce poème a traversé les siècles ce n'est pas pour rien!
Malheureusement je suis incapable de lire le latin (le lycée est maintenant très loin!) et la traduction est en prose. Dommage pour la poésie!
Un enchantement de lire ces métamorphoses! Mythologie fondatrice aussi pour l'histoire de l'art, évocation de tant de tableaux De La Renaissance...

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Érysichthon

Ne nous abstenons pas des rapprochements

Venant de Thessalie, fils de Triopas, dans la forêt de Demeter il voit un chêne antique, si prodigieux que son ombre est pareille à celle d'une forêt impénétrable. Il ordonne qu'il soit abattu. On hésite,
'je suis Érysichthon, fils de roi' dit-il, il s'irrite, rien n'y fait, personne ne veut abattre cet arbre consacré à la déesse, alors il l'abat lui-même, l'arbre... et pourtant il a bien entendu la Dryade, celle que la déesse aime, celle qui habite dans cet arbre, et qui va mourir en même temps que le chêne: 'Je suis une nymphe chère à Cérès. J'habite cet arbre, et je meurs par ton crime. le ciel me vengera: le châtiment qu'il te réserve et que je t'annonce en périssant, réjouira mon ombre dans la nuit du trépas.'(1)
Rien n'y fait.
Après avoir pleuré, les dryades noires de peine, vont raconter ce massacre à Demeter.
Sa vengeance est terrible, la Faim, qui vit aux confins de la Scythie, dans le désert du froid, sera son arme.
La Faim entre dans le palais d'Érysichthon endormi, s'étend sur lui, l'embrasse, et 'quand de son haleine les poisons dévorants ont pénétré ses entrailles et courent dans ses veines, le monstre quitte une terre pour lui trop fertile, regagne ses rochers arides et son affreux désert.'(1)
Érysichthon ouvre la bouche de toutes les avidités, use ses dents à ses dents, puis s'éveille;
une faim irrépressible envahit ses entrailles, devenues le gouffre de goinfrerie. Il hurle ses désirs, sur sa table les mets se succèdent, en vain. On dépeuple pour lui les airs, les forêts, et les mers. Il dévore sans cesse, demande d'autres mets, puis d'autres mets encore, et encore toujours plus, mais il est insatiable. Ce qui nourrirait tout un peuple ne peut lui suffire; et plus il avale, plus il engloutit, plus sa faim s'augmente. Rien ne peut apaiser cette faim, plus il veut la satisfaire,
plus elle est inapaisable.
'La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.' (2) Qui, Charles le sais-tu ? Qui donc nous a rempli d'avidité, de cupidité, de bêtise?
À vouloir des habits plus beaux que nos âmes, à vouloir des étendues désertées des arbres de Démeter... Pour finir, jumeaux posthumes d'Érysichthon, 'à nous mordre de rage; à déchirer nos membres, à nourrir nos corps de nos corps, et à nous dévorer nous-mêmes.'(1)
Entendrons-nous longtemps encore, au bord d'une rivière, l'envol des canards, les battements de leurs ailes, et leur arrivée dans l'eau pour se disputer le pain jeté le matin dans de petites rivières ?


1 Ovide, Les Métamorphoses (VIII)
2 Baudelaire Les fleurs du mal

effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Classique à lire et relire : source sans fond d'imagination, de fantaisie et de personnages mythiques.
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L'entame d'un monument écrit il y a aussi longtemps que les Métamorphoses rend toujours un peu frileux. L'écriture est différente de ce qu'on pratique au quotidien, les structures de textes ne sont pas les mêmes, les références non plus d'ailleurs... Mais malgré tout après une grande inspiration on se lance, on s'accroche un peu et lorsqu' enfin on est habitué, quel bonheur que de voyager dans le temps.
Car Les Métamorphoses en l'occurence ne sont pas un catalogue classique aride qui serait là pour torturer des élèves. Non, Ovide les a bien écrites. Lorsqu'il était de chair et d'os. A une époque où Jésus était encore tout enfant. Il vivait, lui, ces légendes qu'il nous transmet et il adopte ainsi une distance juste par rapport à leur réalité. En faisant de formidables aventures, ou des leçons de vie et pas une liste pontifiante.
Prenons par exemple le couple Jupiter / Junon. Sur la longueur du livre il en ressort quelque chose qui ressemble à un vaudeville antique. On tirerait même en se concentrant sur eux vers un comique de répétition à force de tromperies et vengeances colériques au cours des chants. La légende y ajoute les pouvoirs que leur statut de dieux leur accorde, et donne ainsi un souffle épique aux effets sur les humains des chamailleries de ce couple dans le fond assez inoxydable.
Pour donner une idée de ce que sont les Métamorphoses, il faut je pense aussi évoquer les scènes de batailles, voir de massacres, qui sont étonnantes de précision dans leur description. Pour tout lecteur peu habitué aux textes de l'époque, on est au départ dégoûté et en même temps fasciné par la force d'évocation de l'écriture, son côté cinématographique. Jusque d'ailleurs dans les nombreux figurants qui apparaissent juste le temps qu'il faut pour qu'on commence à se faire une image un peu précise d'eux. Pour ensuite se faire fracasser le crâne à coup de masse ou ouvrir en deux à la hache à partir des épaules et jusqu'au ventre... Voilà voilà...
Un dernier mot sur la traduction magistrale en vers faite par Olivier Sers qui d'une part représente j'imagine un travail de titan, mais est aussi impeccable et ouvre une dimension poétique pour la lecture d'un non latinophone comme moi. Merci à vous !
Je m'en arrête là sur cette formidable lecture. Sans cacher tout de même son côté aussi indigeste lorsqu'on le lit d'une traite (ça en fait des métamorphoses tout ça...) Mais une fois qu'on a fini le banquet, quel plaisir de savoir qu'il y a encore les restes au frigo qu'on pourra venir grapiller plus tard en cas de petit creux.
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