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Arto Paasilinna livre une version rabelaisienne de la Génèse.
L'apôtre de la truculence en après-ski partageait plus d'affinités avec le serpent qu'avec le divin et plus de goût pour les liqueurs que pour le jus de pomme. L'ancien bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, né dans une camionnette en 1942 a rejoint hélas le jardin d'Eden en 2018. Il a dû transformer ce terrain de golf sans mauvaises herbes en jardin partagé ou camping solidaire pour ses vieux potes aux tee-shirts plus auréolés que l'âme. Tout un aéropage d'anciens bons vivants réunis autour d'une bouteille d'un rhum distillé à partir des fruits qui n'ont pas été croqués.
Dans ce nouveau roman traduit du finaud finnois, pas de fine bouche. Sans atteindre la finesse d'Un homme heureux, ni la drôlerie du Meunier Hurlant, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l'univers loufoque de cet homme des bois scandinave aux chemises à carreaux. Ikéa devrait d'ailleurs donner son nom imprononçable à un mini-bar en bois de pin pour lui rendre hommage.
Aadam est un entrepreneur si entreprenant qu'il est le père de 7 enfants qu'il a eu de plusieurs femmes. Ses affaires en faillite et le montant de ses pensions alimentaires le mettent à nu... sans feuille de vigne. La pomme croquée reste coincée dans le gosier et les pépins s'enchainent. Mais Aadam est aussi un génial inventeur qui met au point une batterie automobile ultralégère qui va fossiliser les nababs du pétrole. Révolution planétaire, Aadam devient immensément riche et il consacre sa fortune à des causes justes, écologiques et humanitaires. Une nouvelle Génèse sans disgrâce, sauf pour l'or noir.
Aadam se fait aider par son avocate, Eeva, portée autant sur les affaires que sur la bouteille, qui devient son associée. Il se fait aussi conseiller par un huissier compatissant, oxymore, et pourchassé par un tueur à gages sicilien obstiné qui le rêve occis, mort.
Paasilinna, La Fontaine en polaire, ne met en scène aucun ours ou lièvre au coeur de son récit pour « métaphorer » son attachement à la nature sauvage mais les rois du pétrole sont décrits comme des hyènes prêtes à tout pour préserver leur industrie et leur fortune. La morale de son histoire, c'est qu'il n'y a pas trop de morale dans les affaires du monde mais quelques bons sentiments qui sauvent l'honneur de l'espèce. Publié pour en 1993, le propos n'a pas pris une ride sans tomber dans la collapsologie apocalyptique d'aujourd'hui car Paasilinna aimait trop la vie et ses excès pour adopter la nouvelle religion des ascètes ennuyeux qui prient dans les Biocoops. Il préférait le goût des croissants au beurre aux mauvais goûts des décroissants. Il prône malgré tout dans son récit le retour à la nature, si possible en faisant un détour par un bar, avec l'humour d'un Edward Abbey.
Comme toujours chez l'auteur ami des trappeurs, les personnages du roman sont cabossés mais gardent toujours un certain détachement face aux catastrophes. Ils laissent les dépressions aux nuages et préfèrent se laisser porter par des destins picaresques, vivre au jour le jour ou la nuit la nuit, cercle polaire oblige au pays du soleil à minuit, un verre à la main.

Une lecture au grand air sans se donner de grands airs.
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J'avais déjà essayé un livre de cet auteur il y a quelques années et je n'avais pas été convaincue. Là, on ne peut pas dire non plus que la réussite soit totale mais je me suis laissée portée par les aventures de ce couple qui sort de l'ordinaire.
Je n'ai été vraiment accrochée par l'histoire, mais je me suis plutôt laissée porter par elle. L'écriture se veut humoristique et parfois ça fait mouche, et parfois pas du tout.
Bref, ce n'est pas un grand livre mais la lecture n'a pas été désagréable pour autant. Ceci dit, cela ne me donne tout de même pas envie de suivre cet auteur.

Pioche d'aout 2022 choisie par Tigo
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Un grand plaisir d'avoir plongé dans ce roman d'Arto PAASILIINNA, comme d'habitude. Cette fois, l'auteur nous entraîne dans une grande découverte qu'est une batterie automobile ultralégère.

Imaginez un pauvre bougre qui est seul à croire à son invention et qui découvre enfin la solution alors qu'il a la banque, un huissier et ses femmes à ses trousses pour dettes…

Après bien des péripéties, alors qu'il est SDF, Aadam va faire la connaissance d'Eva, avocate, portée sur la boisson. Et ce couple improbable va devenir un des plus riche de la planète. Mais ce n'est pas sans faire des envieux… Un contrat est conclu avec un tueur à gages.

Ah oui ! Aadam a un rêve que sa fortune lui permettra de réaliser.

Un roman plein de péripéties plus invraisemblables les unes que les autres, sarcastique, caustique, et toujours empreint d'une très grande humanité. Une fin inattendue, mais comme toujours avec Arto PAASILINNA.

Je n'ai pas encore lu tous ses livres. Il me reste encore de bons moments à passer avec cet auteur. Il me manque.
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Arto Paasilinna est mort. Et alors ? La disparition du fantasque finlandais, l'an dernier, est bien triste mais il reste à découvrir une petite quinzaine de ses romans pas encore traduits du finnois au français et donc pas mal de bons moments à passer en sa compagnie même si l'on suppute que ces inédits ne figurent pas parmi ses meilleurs livres. Adam & Eve, qui ne raconte rien de biblique (avec Paasilinna, cela aurait été possible) est une histoire une fois de plus abracadabrante, celle d'un entrepreneur au bord de la faillite qui va toucher le jackpot avec l'invention d'une batterie ultra-légère en passe de révolutionner le monde de l'automobile. Publié en 1993 et très documenté, le livre anticipe l'avènement des voitures électriques avec un talent de visionnaire. Au-delà de ses intrigues a priori loufoques, on oublie souvent que l'auteur finlandais a souvent été pertinent dans ses analyses sociologiques et économiques, bien dissimulés sous le trait ironique voire sardonique. Travail, famille, batteries : le cheminement du héros de Adam & Eve et de sa compagne, dont le portrait frise quelque peu la misogynie, est à peine perturbé par la présence d'un tueur à gages embauché par les pays producteurs de pétrole, ce qui nous vaut quelques scènes croquignolettes. le roman se termine par une ultime pirouette, conclusion idéale d'un livre qui ne laissera certes que peu de souvenirs marquants mais qui s'intègre parfaitement dans l'oeuvre du natif de Kittila. Il ne reste plus à son éditeur français qu'à s'atteler à la traduction d'Un parvenu en or, de Kikkalainen, l'extra-terrestre, du Charpentier volant ou de Présent à son propre enterrement (entre autres). Mais non, Paasilinna n'est pas mort, il se lira encore ...
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Découverte de l'univers d'Arto Paasilinna avec ce roman.
Aadam est un inventeur plutôt « raté » mais il découvre comment concevoir une batterie électrique ultra légère et ultra performante. Nous suivons ses déboires sentimentaux, financiers puis sa manière de réagir face à la réussite.
Il rencontre Eeva, une avocate alcoolique. Ensemble ils deviennent presque invulnérable. Tout cela dans un univers plutôt absurde.
Un roman très utopique pour ce qui est de la gestion des richesses... mais plutôt drôle. le héros n'oublie pas d'où il vient, cela fait du bien au moral !
Mention spéciale pour la fin... j'ai bien ri !!!!

Un auteur de plus à explorer.
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J'aime toujours me plonger dans un livre de l'auteur. Pour celui-ci, j'avoue que j'ai lu sans m'attarder les explications techniques car je n'y entend pas grand chose. L'univers drôle, farfelu et un peu déjanté de Paasilinna me séduit toujours autant car il décrit un pays, des personnages qui foncent dans leur vie sans se préoccuper du qu'en dira t'on et pose tout de même des questions tel qu'ici sur le thème de la richesse, la grande richesse financière.
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Le dernier paasilinna
Roman posthume
Toujours drôle décalé à la fois grinçant et tendre
Un génial inventeur en difficulté financière tombe amoureux de son avocate alcoolique .
Succès stores création entreprise tueur à gages
Plaisir de lecture 7/10
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Arto PAASILINNA a ou avait le don de nous embarquer dans les paysages et la culture de sa Finlande laponne natale. Ses textes, toujours dépaysants, simplement les noms des personnages souvent imprononçables, sont, il faut le dire, complètement déjantés, improbables… C'est un conte qui nous vient de ces contrées rudes où un homme Aadam Rymättylä proche du désastre financier finit par devenir riche comme Crésus grâce à sa créativité, son génie hors du commun et par l'entremise d'une femme, avocate décalée et cupide, Eeva Kontupohja. Je vous le disais difficile de lire et oraliser ces noms-là… Si je qualifie de conte ce texte, c'est parce que nos deux héros se lancent dans une quête des marchés pour vendre la fameuse invention, mais aussi parce que notre bonhomme, peu attaché finalement aux biens matériels, est généreux tel un Robin des Bois du Grand Nord ! Je ne vous en dirai pas beaucoup plus si ce n'est que la situation finale est une « chute (?), inattendue, que gravite autour du couple des bons et des méchants dont les rôles peuvent s'inverser, que la gestion mondiale de l'écologie est au coeur de l'histoire… Cependant je me suis un peu ennuyée au milieu du livre car la quête est répétitive, pas toujours du meilleur goût et surtout ses premiers romans tels « le lièvre de Vatanen » ou « le meunier hurlant » que j'ai lu il y a plusieurs décennies, m'avaient bien plus embarquée !
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Adam & Eve n'est pas un livre sur la genèse comme le titre pourrait le laisser penser.
Aadam est un entrepreneur spécialisé dans l'entretien des batteries automobiles. Il est également élétro-chimiste à ses heures perdues. Ses affaires vont plutôt mal et il est endetté jusqu'au cou. Malgré tout, il reste optimiste et s'obstine à trouver l'invention qui révolutionnera non seulement sa vie mais aussi toute la planète : Une batterie organique ultra-légère.
A l'aube de sa découverte il voit partir littéralement en fumée son entreprise en même temps que son labo et son domicile.
SDF et sans le sou, mais avec la toute nouvelle batterie et ses plans dans sa poche, il croise alors la route Evaa, avocate de métier, alcoolique passionnée. Et c'est ensemble qu'ils vont partir à la conquête des marchés économiques mondiaux.

Premier livre d'Arto Paasilina pour moi. Et j'ai vite été conquise par sa plume.
Bon j'avoue qu'une partie du livre a été incompréhensible pour moi. N'étant pas experte en chimie ou électrochimie, j'ai lu ces passages en diagonale.
L'écriture est fluide, parsemée d'humour grinçant et parfois de non-sens qui m'a fait me demander de temps en temps :"mais pourquoi?". En effet, certaines attitudes des protagonistes m'ont complètement déconcerté. La plupart du temps, ils sont sensés, puis l'instant d'après ils font des choses hautement improbables. Ce qui les rends d'autant plus attachants.
Ce livre aborde aussi des sujets assez sérieux comme l'écologie ou les échanges commerciaux internationaux.

En bref, j'ai aimé ce livre et si les autres de cet auteur sont aussi sympas, je ne pense pas m'arrêter à un seul ouvrage.



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Après son lot de galères, Aadam Rymättylä invente une batterie électrique ultra légère. Avec l'aide de son avocate alcoolique mais très efficace, Eeva Kontupohja, ils vont parcourir le monde pour faire découvrir cette invention et se faire des ennemis. Pensez donc, une batterie légère qui se recharge en un temps record et dure, dure, dure… Un contrat est mis sur la tête d'Aadam Rymättylä. Heureusement les japonais s'allient avec lui pour faire sa fortune et celle Eeva.

Après deux livres que j'ai moins apprécié, je retrouve enfin le Arto Paasilinna que j'aime. Ce petit grain de folie (peut-être plus qu'un petit grain finalement), sa loufoquerie, son humour pince sans rire, ses aventures abracadabrantesques comme dirait mon cher Rimb.
Découvert il y a de nombreuses années en lisant le lièvre de Vatanen, je lui dois de bons moments de lecture. Arto Paasilinna est décédé en 2018, mais heureusement il y a encore des livres à traduire pour notre plus grand plaisir.
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