AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Anne Colin du Terrail (Traducteur)
EAN : 9782072923371
320 pages
Gallimard (20/05/2021)
3.31/5   89 notes
Résumé :
« Quand tout va vraiment mal, on pourrait croire que ça ne peut pas être pire, mais si. »
C'est ce que ne cesse de se répéter Adam, entrepreneur spécialisé dans la maintenance de batteries automobiles, deux fois divorcé, sept enfants au compteur et sur le point de faire faillite. Mais l'horizon semble enfin s'éclaircir pour cet éternel loser lorsqu'il met au point une nouvelle batterie ultralégère et ultrapuissante appelée à bouleverser l'économie mondiale. ... >Voir plus
Que lire après Adam & EveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,31

sur 89 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
Arto Paasilinna livre une version rabelaisienne de la Génèse.
L'apôtre de la truculence en après-ski partageait plus d'affinités avec le serpent qu'avec le divin et plus de goût pour les liqueurs que pour le jus de pomme. L'ancien bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, né dans une camionnette en 1942 a rejoint hélas le jardin d'Eden en 2018. Il a dû transformer ce terrain de golf sans mauvaises herbes en jardin partagé ou camping solidaire pour ses vieux potes aux tee-shirts plus auréolés que l'âme. Tout un aéropage d'anciens bons vivants réunis autour d'une bouteille d'un rhum distillé à partir des fruits qui n'ont pas été croqués.
Dans ce nouveau roman traduit du finaud finnois, pas de fine bouche. Sans atteindre la finesse d'Un homme heureux, ni la drôlerie du Meunier Hurlant, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l'univers loufoque de cet homme des bois scandinave aux chemises à carreaux. Ikéa devrait d'ailleurs donner son nom imprononçable à un mini-bar en bois de pin pour lui rendre hommage.
Aadam est un entrepreneur si entreprenant qu'il est le père de 7 enfants qu'il a eu de plusieurs femmes. Ses affaires en faillite et le montant de ses pensions alimentaires le mettent à nu... sans feuille de vigne. La pomme croquée reste coincée dans le gosier et les pépins s'enchainent. Mais Aadam est aussi un génial inventeur qui met au point une batterie automobile ultralégère qui va fossiliser les nababs du pétrole. Révolution planétaire, Aadam devient immensément riche et il consacre sa fortune à des causes justes, écologiques et humanitaires. Une nouvelle Génèse sans disgrâce, sauf pour l'or noir.
Aadam se fait aider par son avocate, Eeva, portée autant sur les affaires que sur la bouteille, qui devient son associée. Il se fait aussi conseiller par un huissier compatissant, oxymore, et pourchassé par un tueur à gages sicilien obstiné qui le rêve occis, mort.
Paasilinna, La Fontaine en polaire, ne met en scène aucun ours ou lièvre au coeur de son récit pour « métaphorer » son attachement à la nature sauvage mais les rois du pétrole sont décrits comme des hyènes prêtes à tout pour préserver leur industrie et leur fortune. La morale de son histoire, c'est qu'il n'y a pas trop de morale dans les affaires du monde mais quelques bons sentiments qui sauvent l'honneur de l'espèce. Publié pour en 1993, le propos n'a pas pris une ride sans tomber dans la collapsologie apocalyptique d'aujourd'hui car Paasilinna aimait trop la vie et ses excès pour adopter la nouvelle religion des ascètes ennuyeux qui prient dans les Biocoops. Il préférait le goût des croissants au beurre aux mauvais goûts des décroissants. Il prône malgré tout dans son récit le retour à la nature, si possible en faisant un détour par un bar, avec l'humour d'un Edward Abbey.
Comme toujours chez l'auteur ami des trappeurs, les personnages du roman sont cabossés mais gardent toujours un certain détachement face aux catastrophes. Ils laissent les dépressions aux nuages et préfèrent se laisser porter par des destins picaresques, vivre au jour le jour ou la nuit la nuit, cercle polaire oblige au pays du soleil à minuit, un verre à la main.

Une lecture au grand air sans se donner de grands airs.
Commenter  J’apprécie          819
J'avais déjà essayé un livre de cet auteur il y a quelques années et je n'avais pas été convaincue. Là, on ne peut pas dire non plus que la réussite soit totale mais je me suis laissée portée par les aventures de ce couple qui sort de l'ordinaire.
Je n'ai été vraiment accrochée par l'histoire, mais je me suis plutôt laissée porter par elle. L'écriture se veut humoristique et parfois ça fait mouche, et parfois pas du tout.
Bref, ce n'est pas un grand livre mais la lecture n'a pas été désagréable pour autant. Ceci dit, cela ne me donne tout de même pas envie de suivre cet auteur.

Pioche d'aout 2022 choisie par Tigo
Commenter  J’apprécie          2912
Un grand plaisir d'avoir plongé dans ce roman d'Arto PAASILIINNA, comme d'habitude. Cette fois, l'auteur nous entraîne dans une grande découverte qu'est une batterie automobile ultralégère.

Imaginez un pauvre bougre qui est seul à croire à son invention et qui découvre enfin la solution alors qu'il a la banque, un huissier et ses femmes à ses trousses pour dettes…

Après bien des péripéties, alors qu'il est SDF, Aadam va faire la connaissance d'Eva, avocate, portée sur la boisson. Et ce couple improbable va devenir un des plus riche de la planète. Mais ce n'est pas sans faire des envieux… Un contrat est conclu avec un tueur à gages.

Ah oui ! Aadam a un rêve que sa fortune lui permettra de réaliser.

Un roman plein de péripéties plus invraisemblables les unes que les autres, sarcastique, caustique, et toujours empreint d'une très grande humanité. Une fin inattendue, mais comme toujours avec Arto PAASILINNA.

Je n'ai pas encore lu tous ses livres. Il me reste encore de bons moments à passer avec cet auteur. Il me manque.
Commenter  J’apprécie          240
Arto Paasilinna est mort. Et alors ? La disparition du fantasque finlandais, l'an dernier, est bien triste mais il reste à découvrir une petite quinzaine de ses romans pas encore traduits du finnois au français et donc pas mal de bons moments à passer en sa compagnie même si l'on suppute que ces inédits ne figurent pas parmi ses meilleurs livres. Adam & Eve, qui ne raconte rien de biblique (avec Paasilinna, cela aurait été possible) est une histoire une fois de plus abracadabrante, celle d'un entrepreneur au bord de la faillite qui va toucher le jackpot avec l'invention d'une batterie ultra-légère en passe de révolutionner le monde de l'automobile. Publié en 1993 et très documenté, le livre anticipe l'avènement des voitures électriques avec un talent de visionnaire. Au-delà de ses intrigues a priori loufoques, on oublie souvent que l'auteur finlandais a souvent été pertinent dans ses analyses sociologiques et économiques, bien dissimulés sous le trait ironique voire sardonique. Travail, famille, batteries : le cheminement du héros de Adam & Eve et de sa compagne, dont le portrait frise quelque peu la misogynie, est à peine perturbé par la présence d'un tueur à gages embauché par les pays producteurs de pétrole, ce qui nous vaut quelques scènes croquignolettes. le roman se termine par une ultime pirouette, conclusion idéale d'un livre qui ne laissera certes que peu de souvenirs marquants mais qui s'intègre parfaitement dans l'oeuvre du natif de Kittila. Il ne reste plus à son éditeur français qu'à s'atteler à la traduction d'Un parvenu en or, de Kikkalainen, l'extra-terrestre, du Charpentier volant ou de Présent à son propre enterrement (entre autres). Mais non, Paasilinna n'est pas mort, il se lira encore ...
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          152
Adam & Eve n'est pas un livre sur la genèse comme le titre pourrait le laisser penser.
Aadam est un entrepreneur spécialisé dans l'entretien des batteries automobiles. Il est également élétro-chimiste à ses heures perdues. Ses affaires vont plutôt mal et il est endetté jusqu'au cou. Malgré tout, il reste optimiste et s'obstine à trouver l'invention qui révolutionnera non seulement sa vie mais aussi toute la planète : Une batterie organique ultra-légère.
A l'aube de sa découverte il voit partir littéralement en fumée son entreprise en même temps que son labo et son domicile.
SDF et sans le sou, mais avec la toute nouvelle batterie et ses plans dans sa poche, il croise alors la route Evaa, avocate de métier, alcoolique passionnée. Et c'est ensemble qu'ils vont partir à la conquête des marchés économiques mondiaux.

Premier livre d'Arto Paasilina pour moi. Et j'ai vite été conquise par sa plume.
Bon j'avoue qu'une partie du livre a été incompréhensible pour moi. N'étant pas experte en chimie ou électrochimie, j'ai lu ces passages en diagonale.
L'écriture est fluide, parsemée d'humour grinçant et parfois de non-sens qui m'a fait me demander de temps en temps :"mais pourquoi?". En effet, certaines attitudes des protagonistes m'ont complètement déconcerté. La plupart du temps, ils sont sensés, puis l'instant d'après ils font des choses hautement improbables. Ce qui les rends d'autant plus attachants.
Ce livre aborde aussi des sujets assez sérieux comme l'écologie ou les échanges commerciaux internationaux.

En bref, j'ai aimé ce livre et si les autres de cet auteur sont aussi sympas, je ne pense pas m'arrêter à un seul ouvrage.



Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
23 janvier 2020
Racontée avec beaucoup d’humour, cette histoire écrite en 1993 est un vrai régal ! Cet inédit de l’écrivain finlandais Arto Paasilinna est aussi amusant que divertissant.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Adam gardait le souvenir de ses brillants raisonnements. Une fois, à Kirkkonummi, alors que toute la famille était en route pour la campagne, elle avait pointé du doigt une prairie à la lisière des bois. Une vingtaine de grandes ruches s'y dressaient, sur deux rangs.
"Les boîtes aux lettres sont devenues vraiment énormes, par ici", s'était-elle étonnée. Il était injuste, selon elle, que la poste oblige des ruraux impécunieux à aller chercher leur courrier dans ces boîtes géantes plantées au milieu de nulle part. Etait-ce parce que les agriculteurs s'en servaient pour expédier leurs produits sur les marchés des villes qu'elles étaient si grandes, ou quoi ? s'était-elle demandé. Y déposaient-ils des sacs de pommes de terre que la camionnette du facteur venait ensuite chercher ?
" Ce sont des ruches, pas des boîtes aux lettres, avait tenté de rectifier Aadam.
- Quelle horreur, les abeilles risquent de piquer les gens quand ils viennent prendre leur courrier ! ..."
(pages 21-22)
Commenter  J’apprécie          290
Aadam Rymättylä décida de tester en pratique ses équations chimiques.

Pendant deux semaines, il travailla quasiment jour et nuit dans son laboratoire. Il vivait comme un poète au cerveau en ébullition, presque sans boire ni manger. Le savoir-faire acquis au cours de l’année écoulée l’aidait utilement pour ses nouvelles expériences. Il avait réellement l’impression, cette fois, d’être à deux doigts de trouver une solution révolutionnaire. L’électrochimie organique semblait impossible, en termes scientifiques, mais sur le plan concret, elle fonctionnait. Le plus stupéfiant était qu’avec les batteries organiques, contrairement au modèle traditionnel au zinc, on pouvait stocker et déstocker l’électricité à la vitesse de l’éclair.

Plus Aadam se sentait proche d’une fabuleuse découverte, plus il s’acharnait au travail et laissait libre cours à ses idées, si débridées soient-elles, conscient du formidable flot de génie que son cerveau déversait sur le papier, où il formait un vaste lac dans lequel son intellect ondoyait et, pour finir, une mer de créativité infinie dont la houle divine se brisait avec une inépuisable force sur les rives rocheuses de la réalité.
Commenter  J’apprécie          10
Les beautés locales étaient un produit d’exportation très demandé dans le monde, une sorte de haute technologie charnelle dont l’État finlandais ne soutenait pas officiellement la fabrication et le commerce extérieur, mais à laquelle les couches profondes du peuple accordaient une grande valeur.
Commenter  J’apprécie          60
Je me dis souvent que notre cerveau est une sorte d’accumulateur, lança-t-il.

— C’est bien pour ça qu’on parle de recharger ses accus, en cas d’épuisement intellectuel », confirma l’huissier. Puis il demanda à Aadam comment avançaient ses recherches. Ils en avaient déjà discuté. La création d’une nouvelle batterie plus légère était-elle en bonne voie ?

Les progrès étaient encourageants, bien qu’en dents de scie, confia l’inventeur. Pour le moment, c’était un peu le désastre, mais il entretenait l’espoir d’avoir assez vite une illumination vraiment révolutionnaire. Le manque de moyens et d’assistance ralentissait le travail, et les pompiers ne lui facilitaient pas la vie. Les fourgons d’incendie déboulaient à Tattarisuo presque à la même cadence que les autobus aux heures de pointe.
Commenter  J’apprécie          10
" Quel effet cela ferait-il de réellement jeter de l’or par les fenêtres ? "se demanda tout haut Aadam en regardant, à ses pieds, la capitale courbée sous le joug de la crise économique.

Pour les riches, tout est facile. Il envoya Kenzo acheter à la joaillerie-orfèvrerie Tillander un lingot d’or de quelques kilos que l’on disposa sur un plateau d’argent, telle une plaquette de beurre, avec un tranche-lard emprunté dans les cuisines. Aadam s’empara du lingot et entreprit de tailler des lamelles dans ses flancs. C’était incroyablement facile, le métal était mou comme du plomb. Des miettes roulèrent sur la nappe tandis que les copeaux d’or s’amoncelaient. Aadam en prit quelques-uns pour les lancer par la fenêtre ouverte, d’où ils atterrirent sur la terrasse panoramique du bar. Puis ce fut au tour d’Eeva d’en faire autant. Ils laissèrent aussi la serveuse essayer. Mais ils se lassèrent finalement assez vite, jeter l’or par les fenêtres n’est pas aussi amusant que les pauvres l’imaginent. Kenzo partit déposer le lingot et les copeaux restants dans le coffre de banque de l’entreprise. On abandonna les rogatons, peut-être cent ou deux cents grammes, au personnel qui les ramasserait.

Que pouvait-on finalement s’offrir avec de l’argent ? Aadam et Eeva réfléchirent. On pouvait bien sûr acheter des villas, des voitures, tout le bazar habituel. Eeva aurait voulu s’offrir un voyage en première classe, partir au hasard n’importe où. Se réveiller à Tahiti, par exemple...
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Arto Paasilinna (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arto Paasilinna
Le meunier hurlant
autres livres classés : littérature finlandaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (208) Voir plus



Quiz Voir plus

La douce empoisonneuse, de Arto Paasilina

Quel animal de compagnie avait Linnea ?

un chien
un chat
un hamster

14 questions
94 lecteurs ont répondu
Thème : La Douce empoisonneuse de Arto PaasilinnaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..