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EAN : 9782917898192
90 pages
Volpilière (07/01/2010)
3.44/5   9 notes
Résumé :

Blanche n'est ni belle ni laide, juste ronde comme il faut pour accueillir la tendresse. Heureuse ? Vaste question. Elle traîne sa vie comme son ennui, elle manque d'un amour inconditionnel, celui avec le grand A. Passionnée par les fleurs...

Rangée numéro 7, c'est son refuge au magasin Pep. Si vous cherchez, vous la trouverez certainement entre les roses, les céanothes et les potentilles...

Mais personne ne la regarde. Jour a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Roman de Martine Pagès.

Blanche est vendeuse de fleurs. Blanche a quarante ans. Blanche se désespère autant de ses kilos superflus que de ses centimètres manquants. Blanche est seule, dans un petit appartement. Elle n'a que ses fleurs, toute sa vie sur un balcon. Ses petites journées étriquées se partagent entre un emploi qu'elle aime au sein d'une équipe qui la méprise, et des trajets en train qu'elle tente de rendre dramatiques pour en supporter l'interminable lenteur et les innombrables retards. Blanche cherche l'amour, le sel qui manque à sa vie. Alors il y a Anthony, le voisin de palier. Il y a ses yeux bleus et son blouson de cuir. Il y a son incessant et assourdissant silence. Pour attirer son attention, Blanche monte à l'assaut de sa porte close, à grand renfort de tintamarre et de tenues affriolantes.

Aux premières lignes, j'ai craint une histoire sur une célibataire pimpante, qui assume ses kilos et son addiction au chocolat à tartiner et à la vodka. J'ai craint une bluette insupportable dans le genre de celles que vit Bridget Jones. Rien de tout ça. Blanche est une héroïne attachante et inquiétante tout à la fois. Sa folie amoureuse, presque adolescente, pour le bel indifférent fait froid dans le dos. Ses plans, simples, sont dérisoires. Elle sait qu'elle se lance contre un mur et elle accepte de s'y briser. Elle sait qu'elle ne croit pas vraiment que son entreprise de séduction va aboutir. Et c'est terriblement bouleversant.

Son langage, tout en expressions désuètes et réflexions désabusées, est digne des grandes amoureuses littéraires. Anthony est là, sur son palier. Il donne un visage et des yeux bleus à l'amour, mais plus que l'homme, c'est l'amour qu'elle aime, c'est l'amour qu'elle veut. Sur les rythmes d'Elvis et de la Môme, elle vit une passion transfigurée.

La préface de Philippe Leroy-Beaulieu, singulier et émouvant poème, est à lire et à relire en épilogue, en épitaphe.

Les céanothes, les potentilles, les impatiences, les hortensias, les luzernes, les rosiers, les pétunias, les bégonias nains, les thuyas, les lavandes, les pivoines, les ficus, les lilas, les coquelicots, les pissenlits, les chrysanthèmes composent une symphonie florale, colorée et parfumée qui accompagne les malheurs de Blanche. Loin d'être un fastidieux cours de botanique appliquée, ce roman se grignote page après page, s'effeuille, passionnément, à la folie.
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Un livre très étrange. On ne sait pas trop où on va, ce qui se passe. Mais c'est agréable. Un peu comme quand on était petit et qu'on jouait à se perdre. En sachant qu'on n'était pas vraiment perdu.

Tout de suite, l'écriture de Martine Pagès séduit. Elle a un véritable style. Un véritable rythme. Impossible de la confondre avec quelqu'un d'autre. Elle a parfois des tournures de phrases à la Eric Chevillard. On se laisse porter, chahuter par ses mots.

Et puis il y a Blanche. Qui porrait être heureuse. Ne l'ai pas. Fais des choix bizarres. Un peu à côté. On aimerait la consoler. La prendre dans nos bras. Lui dire que ça va passer. Elle est un peu le symbole de toutes ses existences auprès desquelles on passe sans jamais les voir. Ni heureuse, ni désespérante.

La fin est particulièrement surprenante. On s'attend à tout sauf à ça. Et cela fait réfléchir. Finalement, ne se trompe-t-on pas sur les gens? Ne leur prête-t-on pas certaines intentions, alors qu'on s'éloigne de la vérité. On s'attend à plein de chose, comme Blanche. Mais on est toujours légèrement à côté. Comme Blanche.

Un livre intelligent et une écriture marquante.
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"Céanothes et Potentilles" est le premier roman de Martine Pagès, publié cette année aux éditions Volpilière.
Le roman nous dévoile l'histoire de Blanche, une femme ordinaire de 40 ans, passionnée de fleurs, qui travaille pour un couple de pépiniéristes. Blanche est une femme solitaire. Elle n'a jamais vécu en couple et ne connait que très peu d'amis. Elle aime manger le Nutella à la cuillère, ce qui n'est pas sans conséquences sur sa silhouette. Elle aime aussi imaginer sa vie avec Anthony, son voisin de palier qui ne se plaint jamais de ses mises en scène nocturnes, au grand dam de Blanche, prête à tout pour attirer son attention.

Voici une tragi-comédie qui se lit comme une nouvelle. Blanche l'héroïne, dont la vie n'est pas sans rappeler l'existence d'une certaine Bridget, tente d'approcher tant bien que mal Anthony, son voisin de palier, mais celui-ci ne semble pas réagir comme elle l'attend.
Blanche s'imagine des tas de choses le concernant. Oh, elle n'est pas dupe de sa condition.
Elle sait très bien que les hommes ne se bousculent pas à sa porte. Mais elle espère que lui au moins saura prêter attention à elle.

Le récit navigue donc entre les élucubrations dictées par la trop longue solitude vécue par cette femme et les diverses tentatives mises à l'épreuve pour en sortir et casser la routine de toute une vie.
Malgré l'immense détresse de cette femme, l'histoire ne verse jamais dans le mélodrame. Pas de scènes de larmes ni de grand scénario catastrophe façon chick litt.
Nul besoin d'ajouter une couche de poisse à l'histoire. La vie de Blanche suffit en elle-même à susciter l'émotion.

J'ai été séduite par le personnage de Blanche, touchante par sa sensibilité, sa solitude et sa façon maladroite de vouloir s'en sortir. J'ai l'impression que chaque femme seule pourrait se reconnaître en cette héroïne.
J'ai apprécié que l'auteure préfère la poésie (notamment dans les passages consacrés aux fleurs), la justesse et l'humour à la caricature grossière de la "drama-queen".

Seul bémol selon moi : la couverture. Je l'ai trouvée trop légère et si peu représentative du contenu. Je n'imaginais absolument pas Blanche telle la femme séduisante illustrée en couverture et, qui plus est, j'ai été déçue que des marguerites "photoshopées" aient remplacé les céanothes et potentilles si encensées dans le récit au point d'en constituer le titre...

Cela dit, "Céanothes et Potentilles" n'en fut pas moins une belle découverte que je ne peux que conseiller!
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Ce livre assez court, que l'on pourrait aussi qualifier de nouvelle (puisqu'il ne fait que 89 pages) se lit vite et bien. J'ai été de suite surprise par le style de l'auteure. Martine Pagès use et abuse d'expressions ("résultat des courses", "elle vous le donne en mille", ...) pour nous décrire la vie de son héroïne. L'auteure doit, tout comme Blanche, apprécier des expressions parfois désuètes. Cela apporte au style une singularité à laquelle j'ai adhéré.

Cette quarantenaire prénommée Blanche, m'a parue être une jeune fille. Elle est paumée, mal dans sa peau, et célibataire endurcie. Nous la suivons dans sa vie quotidienne (pas bien passionante) et je l'ai vite cataloguée de névrosée à qui la vie ne sourira jamais.

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Blanche est une femme comme toutes les autres, ni belle, ni laide, un peu ronde, et surtout sans aucune particularité. C'est la fille qui jamais n'attire l'attention autour d'elle, du moins c'est ce qu'elle croit et elle en est persuadée. Des amis ? Elle n'en a pratiquement pas. Un amoureux ? Non plus. Seul son travail chez un pépiniériste la fait vivre au jour le jour. Et son travail c'est aussi sa passion. Elle adore les fleurs. Ses préférées sont à la Rangée 7 au magasin Pep, son refuge, où elle traîne continuellement entre les roses, les céanothes et les potentilles. Mais cette vie solitaire la pèse énormément. Elle recherche le grand amour. Et cela tombe bien, son voisin, Anthony, magnifique. Mais hélas elle n'a jamais réussi à attirer son attention, et n'a jamais rien obtenu de plus qu'un simple bonjour lorsqu'elle le croise dans son immeuble...

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Blanche enfile le talon gauche. Il est haut, il donne à son pied une position cambrée. On a peine à se représenter qu'elle tiendra sur ces deux échasses qui, leurs mesures additionnées, représentent à peine moins que la longueur de son mollet. Qu'à cela ne tienne, la mission est engagée: maîtriser le tueur invisible, l'encadrer, lui passer illico les bracelets. Elle se ravise.
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Un absent est bourré de qualités, et des meilleures, celles que personne n'a. La preuve, on a érigé une statue au soldat inconnu, alors qu'il est censé représenter ses frères. Et l'homme est beau, fort séduisant, fort d'être mort pour la France, fort de n'être personne. Et à la fois tout le monde. Bon, le cas de cet absent relève du record absolu, parce qu'il a su n'être pas là pour rendre présents ceux qui ont continué à se battre.
Blanche se dit qu'à choisir, mieux aurait valu s'amouracher du soldat inconnu : on a moins de souvenirs et son image est pérenne.
Un héros, c'est plus joli qu'un salaud. p.69
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En attendant, elle est bel et bien célibataire et elle vous met au défi de la croiser au bras d'un garçon, de la surprendre sous un porche, à embrasser sans retenue ce qu'on pourrait prendre pour un amoureux. C'est un peu là son souci, elle a besoin de tendresse comme pas deux. Bien sûr, il y a les vertus du chocolat et un catalogue impressionnant d'antidépresseurs, le cinéma au coin, les viennoiseries moelleuses, quelques comédies romantiques pour écraser une larme et se dire C'est possible.
Bien sûr, il y a les proches, car rien ne vaut la famille, mais voyez-vous elle n'en a plus car ses parents sont morts. Elle en a marre qu'on tire à vue sur son ambulance. p.38
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