Des mots ciselés, délicats, d'une infinie poésie, tous convoqués avec un brin d'espièglerie pour vous conter cette histoire, ce scénario un peu folingue, doux-amer, d'un père singulier qui, gamin déjà, était capable de "faire germer une petite flamme, à la manière d'une plante"...
Des trésors d'inventivité pour immédiatement réussir à vous transporter dans cet étrange univers onirique et fantasmagorique, dans lequel les lois de la vie et de la mort, les contraintes du temps et de l'espace, sont chamboulées et remodelées à loisir. Un univers parfois piqué ça et là de quelques bribes de cauchemar poisseux ; car tout conte serait-il complet sans une part de noirceur ?
Dans cette histoire, il y a un peu de Big Fish, de L'écume des jours, d'Amélie Poulain, de Murakami, du Labyrinthe de Pan, de l'Histoire sans fin, des films de Miyazaki, de
Pennac aussi ? Un peu de tout ça, et en même temps quelque chose de singulier et d'original qui ne peut pas se résumer. On a plaisir à se perdre dans ces visions et à s'y laisser porter...
Pour moi, il s'agit d'une véritable déclaration d'amour à l'imaginaire et un plaidoyer pour que chaque être humain conserve/retrouve en lui son âme d'enfant. Cette âme légère comme une plume (d'écrivain?) en suspension, qui aurait décidé de lutter contre la gravité (terrestre?), l'aridité des désillusions du monde adulte, et croirait encore coûte que coûte en tous les possibles...
Bref, un beau moment de lecture.