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Münevver Andaç (Traducteur)
EAN : 9782070710850
408 pages
Gallimard (13/09/1988)
3.85/5   78 notes
Résumé :

Un tout petit port turc, désert l'hiver, envahi par les touristes l'été. A l'écart des luxueuses villas des nouveaux riches, une maison tombant en ruine. Un nain y veille sur une très vieille femme, qui passe ses jours et ses nuits à évoquer sa jeunesse et à ressasser ses griefs. Ils vivent côte à côte dans le silence sur les secrets qu'ils partagent, dans la haine et la solitude.

Comme chaque été, les trois petits-enfants de la vieille d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« Car, comme je me le répète tant d'années plus tard, couchée dans mon lit, on ne peut pas recommencer sa vie, ce voyage à sens unique une fois terminé, on ne peut plus le refaire, mais si l'on a un livre à la main, et même si ce livre est confus et mystérieux, une fois qu'on l'a terminé, on peut le reprendre du début, si on le désire, on peut le relire, afin de comprendre ce qui est incompréhensible, de comprendre la vie, n'est-ce pas, Fatma ? »

Ce sont les toutes dernières lignes de ce roman de (relative) jeunesse d'Ohran Pamuk, son second, publié en 1983. Fatma, une vieille dame, s'interroge. Ses trois petits enfants sont venus passer quelques jours en sa compagnie dans sa maison décatie, mais néanmoins de valeur, d'une ville balnéaire de la mer de Marmara, Fort Paradis, mais ils semblent avoir tous disparus.

Pour tout dire je n'ai pas été tenté de reprendre ce roman du début, même si cette fin pose plus de questions qu'elle n'en résout. le mari, puis le fils et la belle fille, de Fatma sont morts de nombreuses années plus tôt. Ses trois petits-enfants Farouk, Métine et Nilgune prennent la parole à tour de rôle, de même que Rédjep, le serviteur souffre-douleur de Fatma. En réalité c'est le fils de son mari, qu'il a eu avec une servante. de mon point de vue c'est le personnage le plus généreux de tous, malgré ses handicaps. Il a été marqué dans son enfance de façon effroyable.

Le roman est riche de contrastes, entre petites gens et plus fortunés. Mais il ne faudrait pas croire que la cruauté est l'apanage des plus frustes. A commencer par Fatma, qui se révèle avoir été une femme impitoyable. Les thèmes préférés d'Ohran Pamuk se trouvent déjà dans ce second roman : hésitations entre occident et orient, à l'image de la géographie de la Turquie, amours impossibles et douloureuses…
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Qu'il est loin le temps d'Evliya Celebi, l'auteur du Livre des voyages, pour qui la vie et ses plaisirs paraissaient simples. Rien ne l'est plus pour les personnages que l'on rencontre dans ce roman d'Orhan Pamuk, jeunes et vieux Turcs au contact de la modernité dans un pays qui se pose encore la question si ce choix, fait au début du vingtième siècle, est le bon. le cadre semble pourtant idyllique : une bourgade de bord de mer, ancien village de pêcheurs devenu station balnéaire, à quelques encablures d'Istanbul, et qui porte le nom presque antinomique de Fort-Paradis.

Le roman, polyphonique, donne voix à des personnages qui, tout en étant du commun, représentent la société turque et les tensions qui la traversent. La polyphonie est intéressante de ce point de vue : elle rend compte de la perception intime que chacun a des événements dont il a connaissance ou dont il est acteur, mais aussi elle démontre la distance qui sépare chacun des personnages. Ainsi se retrouvent à Fort-Paradis, dans la maison de la grand-mère Fatma, ses trois petits enfants : Farouk, historien, célibataire et notoirement alcoolique ; Nilgune, jeune étudiante progressiste d'une grande beauté ; Métine, le plus jeune, encore lycéen qui rêve de faire des études aux États-Unis. Fatma, âgée de 90 ans, est aidée de Redjep, atteint de nanisme, qu'elle méprise et déteste car Redjep est le fils illégitime de Selahattine, feu époux de Fatma. On entend aussi la voix de Hassan, neveu de Redjep, lycéen moyen embrigadé par un mouvement fasciste. Les trois petits enfants de Fatma viennent passer là une semaine de leurs vacances. Farouk visite les archives de la ville voisine, Nilgune passe du bon temps et Métine épuise ses nuits avec des amis qui, tous, bénéficient d'une situation sociale bien meilleure que lui. Quant à Hassan, moqué par ses compagnons fascistes, il est mis à l'épreuve par ceux-là tandis que sa passion amoureuse pour Nilgune le consume littéralement. le roman évoque tant l'identité et la place de la Turquie dans le monde que l'échec des aspirations personnelles et les frustrations qui en découlent : en bref, ce roman questionne la modernité de la Turquie.

A la fin des années 1970, la Turquie est la scène d'affrontements violents entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite. le roman d'Orhan Pamuk, publié en 1983, s'en fait l'écho ; pourtant ce contexte très précis n'empêche pas le roman de garder, aujourd'hui encore, sa modernité : la société turque est toujours traversée de tensions très vives, bien que différentes de celles relatées dans le roman. Ce sont précisément les tensions qui animent le livre, et dramatisent de façon croissante la narration des événements. Ballottée en ce temps entre communisme et capitalisme, la Turquie est surtout tiraillée entre l'Orient auquel elle appartient et l'Occident auquel elle aspire (ou a aspiré), et entre la tradition (islamique, notamment) qu'elle revendique et la modernité qui la dynamise. Il y aurait donc deux Turquies, au moins, l'une traditionnelle et l'autre moderne. La Turquie moderne attire et charme la Turquie traditionnelle, cependant que cette dernière refuse de s'abandonner complètement et de disparaître. Les petits enfants de Fatma sont des modernes, assurément. Hassan, ou encore son père Ismaïl, Fatma aussi sont les tenants de la Turquie traditionnelle. L'opposition semble si manifeste qu'aucun dialogue ne semble pouvoir exister entre les personnages qui tiennent, les uns de la modernité, les autres de la tradition. Ainsi en est-il de l'impossibilité de la communication amoureuse entre Hassan et Nilgune, ou de l'impossibilité de la communication familiale entre Fatma et ses petits enfants. Jusqu'au dernier moment, Fatma ne saura comprendre ses petits enfants, et les laissera à leur drame sans en avoir seulement conscience.

Pourtant, les personnages ne sont pas monolithiques. le dialogue n'est pas synonyme de compréhension. Farouk fait part de ses états d'âme à sa soeur, qui ne le comprend pas. Métine bout de rage à l'idée que son frère et sa soeur demeurent indifférents à la valeur foncière du terrain de leur grand-mère : on pourrait détruire la maison, bâtir un immeuble, en cueillir les fruits financiers et lui, Métine, pourrait aller étudier aux États-Unis. Ismaïl et Hassan sont dans l'affrontement permanent, car Hassan refuse le modèle que lui offre son père : une vie de labeur, humble et pauvre. Hassan rêve de grandes choses, d'un événement qui le rendrait célèbre et indispensable. Hassan est aussi en opposition avec Serdar et Moustafa, ses deux congénères fascistes. Plus encore, les personnages eux-mêmes sont habités par une tension permanente entre péché et pureté, comme l'indique Farouk lors de sa virée nocturne au club touristique où des femmes turques livrent à des étrangers une danse du ventre sensuelle. Fatma a refusé les propos et les actions immoraux de son mari, Sélahattine ; pourtant, elle a battu Redjep et Ismaïl lorsqu'ils étaient tout petits, les laissant estropiés. Hassan est amoureux de Nilgune, qui n'appartient pas à la même classe sociale que lui et semble être, aux yeux de Serdar et Moustafa, une communiste : le coeur du jeune homme en est bouleversé. Profiter de la vie, de ses plaisirs, s'offrir une virée en territoire immoral de temps en temps, et pourtant garder une grandeur morale, une pureté d'intention : voilà le dilemme de la vie moderne.

Les personnages que présentent Orhan Pamuk ne sont pas des héros. Ils ne font rien d'exceptionnel et, même, ils sont d'une banalité qui confine parfois à la folie. Ce qui les rend fou, ce sont leurs échecs. Fatma, la fille de bonne famille, a épousé un docteur qui l'a emmenée loin d'Istanbul. Elle a assisté à ses travaux scandaleux, car marqués par l'athéisme et par la détestation de la Turquie traditionnelle, orientale ; elle a supporté ses aventures avec la bonne à tout faire, et les enfants nés de cette union. Elle a vécu recluse, froide devant la vie, refusant de poser des questions, refusant de se rebeller, acceptant le désamour de son mari jusqu'à lui rendre honneur jusque dans le cimetière. Elle a accepté que son fils suive la même voie que son père, parce qu'elle est femme, et que l'espace public n'est pas le sien. Farouk suit le même chemin que son père et son grand-père : lui aussi s'engage dans une oeuvre qui le dépasse. Sélahattine voulait écrire une encyclopédie pour sortir les Turcs de leur soi-disant obscurantisme ; Dogan, le fils, s'est révolté contre le traitement réservé aux paysans par l'administration républicaine ; Farouk s'interroge sur le sens de l'Histoire, rêve d'une oeuvre qui soit et L Histoire et la vie. Métine et Hassan, eux, aiment maladroitement. Ils aiment Djeylane et Nilgune, mais ils sont davantage aveuglés par leurs conditions sociales qu'ils pensent insuffisantes. Métine maudit l'Anadol blanche de son frère qui lui permet d'aller voir Djeylane et les autres amis. Hassan ressasse le passé et imagine l'avenir, oubliant le présent. Métine parle pour ne rien dire, Hassan ne peut même pas parler.

Tous, qu'ils sondent leur passé, interrogent leurs pratiques présentes ou tâchent de connaître l'avenir, quêtent le sens. Farouk cherche celui de l'Histoire, Métine et Hassan celui de leurs situations présentes (car ils se sentent désignés pour faire de grandes choses), Fatma celui d'une vie qu'elle n'a pas vécu. Seul Redjep, le nain, tellement occupé les tâches ménagères et par le lien qu'il essaie d'établir entre chacun des personnages, ne semble pas obnubilé par cette quête. Absurdes, ils le sont tous, et Redjep compris, lui qui est humilié en permanence par Fatma, lui dont on se moque même dans la rue ou au café. Absurde, Farouk qui, par atavisme, noie son impuissance dans l'alcool. Absurdes, Métine et Hassan qui s'accrochent à des mondes qui ne sont pas les leurs. Absurde, Nilgune, dont la légèreté finira par l'atteindre brutalement. le roman, lui, peut être absurde, il peut ne pas avoir de sens. En cela, le roman possède une supériorité sur L Histoire et sur la vie.
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Entre les livres, entre les pages, entre les mots, entre les vies, entre les corps et les âmes. Voix multiples. le silence raisonne contre les parois de l'absence. Ce silence, cette marche funèbre des non dits. Tissage à noeuds coulants à travers l'obscurité de l'Histoire. Palimpseste de la mémoire. Rien ne semble lié, petits fragments de vies écartelés. Morceaux rejetés, enfouis, au fond des coeurs et des armoires ; de toutes les fosses communes qui abritent tous les charniers. Petites histoires repliées, sur cahiers d'écoliers, en filigrane ...le fiel des vengeances et des regrets. le passé défigure le visage du présent, à marche forcée, à travers les corridors du silence. Tout semble singulier et pourtant tout est rattaché. Voix multiples qu'Orhan Pamuk a su parfaitement orchestré. Ente les murs, entre les lignes, la vérité transperce un jour chaque cellule qui nous transmettons. le silence est un espace, un labyrinthe sans issue. Alors un livre peut être,...suivre le fil d'une histoire…, ne pas reproduire, ne pas réécrire, mais...comprendre et vivre enfin sa propre histoire.

Astrid Shriqui Garain
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Le roman d'Orhan Pamuk m'a beaucoup fait penser aux romans naturalistes français du XIXème siècle. Comme les héros des romans De Balzac et de Zola, les personnages du roman d'Orhan Pamuk sont freinés dans leurs idéologies par le déterminisme social et le fléau héréditaire de Salahattine, qui lègue à ses petits-enfants l'angoisse théologique de la non-existence de Dieu, et la soif de connaissances frustrée par l'incompréhension et les normes de la société contemporaine.
Le "courant de conscience" ou le "flux de conscience" utilisé par l'auteur, pour chacun de ses personnages, permet de les rendre plus humains. Il permet de comprendre la psychologie complexe de chacun d'eux, malgré l'apparence totalement irrationnelle de leurs actes et de leurs paroles (voire de leur non-parole).
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[Second roman d'Orhan Pamuk (1983) et premier traduit en français.]

Dans une vieille maison située dans une localité en bord de mer à proximité d'Istanbul, vivent une Dame très âgée et un nain qui lui sert de domestique, à qui elle voue une haine et une méfiance intarissables. Comme chaque été, les trois petits-enfants de la Dame - "un intellectuel désabusé et alcoolique, une étudiante progressiste et idéaliste, un lycéen arriviste rêvant de la réussite à l'américaine" - viennent lui rendre visite pendant quelques jours ; mais cette année un drame va se produire. Les personnages ne communiquent presque pas entre eux, et même quand il le font, ce n'est que pour mieux mettre en exergue le gouffre de solitude sans lequel chacun est enfermé. On peut parler d'un roman sur l'incommunicabilité. Et supposer ainsi que cette dernière soit un paramètre qui mesure l'échec de l'occidentalisation de la Turquie, à laquelle semblent avoir oeuvré, chacun à sa manière, les membres de la famille au cours des trois générations.
Les narrateurs du roman prennent la parole tour à tour, pendant un chapitre : ils sont liés entre eux par un secret de famille, mais ils n'appartiennent pas ni n'évoluent pas tous à l'intérieur de la maison.
Il s'agit de : Recep le nain (ch. 1, 6, 9, 13, 19, 27, 30) ; la vieille Dame (ch. 2, 7, 11, 16, 23, 29, 32) ; Hasan, le neveu du nain (ch. 3, 8, 12, 17, 20, 22, 26, 31) ; Faruk, l'aîné des petits-enfants (ch. 4, 9, 14, 18, 24, 28) ; Metin, le benjamin (ch. 5, 10, 15, 21, 25). Nilgün, la cadette, n'est pas narratrice.
La vieille Dame est la gardienne du temps et de l'histoire ; son éternelle plainte grincheuse sur les griefs qu'elle tient à feu son mari, Selâhattin, le véritable personnage phare du roman, qui n'apparaît qu'à contre-jour, la rend insupportable mais d'une certaine manière adorable. Recep fait de la peine. Hasan inspire l'horreur et la colère. Faruk, dans son questionnement sur L Histoire, est tragique. Metin est agaçant. Ce sera lui, finalement, la Turquie moderne. [Au moins jusqu'à l'arrivée des islamistes, et encore... Mais de cela, il ne pouvait être question dans le roman.]

Münevver Andaç, grande plume de la génération passée des traducteurs du turc, était du nombre de ceux qui francisaient les prénoms turcs par translittération, et plein d'autres choses avec... Mais, tout comme celles que j'imagine sur la peau de la Dame, les rides de cette traduction ne m'ont pas gêné. Peut-être ce qui me dérange le plus, c'est la déformation du titre, littéralement "La maison silencieuse", qui me semble à la fois beaucoup plus fort et plus pertinent. Je veux bien espérer qu'aujourd'hui on ne se permettrait plus de tels écarts injustifiés.
En fait, je conseillerais sans doute ce roman-là à ceux qui voudraient s'initier à Pamuk, même si ce n'est pas mon préféré. Il est cependant très abordable car c'est le plus classique (même au regard de la littérature turque).
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Quand prend fin ce vacarme ignoble, quand cessent le tumulte abrutissant qui vient de la plage et des canots à moteur, le bruit de la radio, de la télévision, des chansons, des voitures, les vociférations des ivrognes, les cris des enfants, une fois que la dernière automobile est enfin passée en rugissant devant le portail, je quitte lentement mon lit, je me plante derrière mes volets pour prêter l'oreille à l'extérieur. Il n'y a sûrement plus personne dehors, ils doivent tous dormir, épuisés. On n'entend plus qu'un vent léger, parfois le clapotis des vagues, le bruissement des arbres, ou alors parfois le chant des grillons, tout près, le croassement d'un corbeau, qui ne sait plus si c'est la nuit ou le jour, parfois un chien qui aboie sans raison. Alors, je repousse doucement les persiennes, j'écoute les bruits, j'écoute longuement le silence. Et puis, je me dis que je vis depuis quatre-vingt-dix ans, et je frissonne. J'ai l'impression que cette brise légère, qui monte des herbes du jardin, où retombe mon ombre, me glace les jambes, je suis prise de peur. Ne ferais-je pas mieux d'aller me réfugier dans la pénombre tiède de ma couette ? Mais je reste là pour percevoir encore un peu l'attente du silence. J'ai attendu ainsi longuement, comme s'il allait se produire je ne sais quoi, comme si quelqu'un m'avait promis de venir, comme si l'univers pouvait me révéler un aspect nouveau. Ensuite, j'ai refermé les persiennes, je suis revenue m'asseoir au bord de mon lit, et tout en écoutant le tic-tac de ma pendulette qui indique une heure vingt, je me dis que sur ce point encore Sélahattine se trompait : il n'y a jamais rien de nouveau, rien !"
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"Là, entre nos jambes nues et bêtes, qui s'étalaient sur les chaises longues, j'imaginais une montre, abandonnée sur le quai, sur le béton sans âme, face au soleil figé dans le ciel, dans notre silence ou dans le bruit de nos paroles sans queue ni tête, sans profondeur, sans surface même, au son de la musique banale et mélancolique, et les aiguilles de la montre finissaient par se confondre et il lui fallait bien admettre qu'elle ne pourrait plus rien mesurer, qu'elle avait oublié ce qu'elle avait mesuré en son temps et perdu la notion même du temps, et ainsi, la pensée de la montre ressemblait à la pensée d'un homme dépourvu de pensée et qui s'efforce de comprendre à quoi il pense."
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on ne peut pas recommencer sa vie, ce voyage à sens unique une fois terminé, on ne peut plus le refaire, mais si l’on a un livre à la main, et même si ce livre est confus et mystérieux, une fois qu’on l’a terminé, on peut le reprendre du début, si on le désire, on peut le relire, afin de comprendre ce qui est incompréhensible, de comprendre la vie
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On ne peut pas recommencer sa vie, ce voyage à sens unique une fois terminé, on ne peut plus le refaire, mais si l'on a un livre à la main, et même si ce livre est confus et mystérieux, une fois qu'on l'a terminé, on peut le reprendre du début, si on le désire, on peut le relire afin de comprendre ce qui est incompréhensible, de comprendre la vie, n'est-ce pas?
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"Ce que j’appelais moi, c’était quelque chose comme des boîtes imbriquées l’une dans l’autre, avec sans cesse quelque chose de nouveau dans ce moi ; peut-être arriverais-je un jour à découvrir mon moi véritable, mais ce n’était pas le vrai Métine, celui que je pourrais faire découvrir à Djeylanne, qui surgissait de la boîte, non, c’était une nouvelle boîte qui le cachait à sa vue."
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Vidéo de Orhan Pamuk
Le nouveau roman "Les Nuits de la Peste" de l'écrivain turc Orhan Pamuk se présente comme le théâtre d'une grande fresque historique qui résonne avec l'actualité. La pandémie mondiale est venue donner une actualité poignante au roman qu'il écrivait depuis trois ans.
Son récit mêlant fiction et réalité raconte les ravages une épidémie de peste dans l'île fictive de Mingher en 1901, contrée de l'Empire Ottoman en déclin. Un livre à la croisée des chemins et des genres. Roman historique, roman d'amour et roman politique, ce livre vient interroger notre rapport à la fiction et au réel, l'imaginaire se mélangeant au réel, et le romanesque à l'historique. La véritable prouesse d'Orhan Pamuk consiste à jouer avec les codes de la fiction et à rendre la frontière poreuse entre l'histoire et la grande Histoire. Au milieu de ce drame humain et politique, l'amour est un refuge pour ceux qui se battent contre l'épidémie.
Orhan Pamuk nous livre une réflexion sur le pouvoir et la liberté, à l'heure où s'amorcent le délitement de l'Empire Ottoman et les conflits de succession entre sultans.
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