Est-ce qu'on sait tout de l'autre quand on aime les mêmes livres ?
Est-ce que les livres sont un moyen de tout se dire, même l'inavoué, le plus terrible secret ? (p.38)
Les histoires vraies sont parfois plus capiteuses, plus puissantes, plus envoûtantes que celles inventées par des écrivains en mal d'imagination...
Les hommes forts sont ainsi. Au zénith de l'amour, ils réfléchissent encore, ils calculent et leur décision est sans appel.
Je l'ai appris à mes dépens...
Les héros de fiction me paraissent souvent plus intéressants et plus riches que les êtres réels dont je supporte assez mal les bavardages.
Pourquoi n'aime-t-on pas les hommes qui restent et vous dispensent de subir les atroces souffrances de l'abandon brutal ? Pourquoi a-t-on besoin de sublimes douleurs pour sceller les grandes histoires d'amour ? Pourquoi ne retient-on de l'amour que les moments de torture fulgurante ?
On a tous l'illusion du bonheur. On le poursuit tels des affamés. C'est même cet espoir qui fait vivre.
Un amour haut comme une cathédrale, violent comme une bordée de pirates, avec des chants, des confessions, de l'encens, des abordages, des orages, des prises d'otages. Beaucoup de ferveur. Beaucoup de souffrance aussi. On l'oublie trop maintenant. La souffrance peut-être magnifique.
Que nous ont fait les hommes, pour qu'on ait si fort envie de les blesser ? De se venger ? De se comporter comme eux ?
Le bonheur ne laisse pas de traces. C'est une étoile filante. Il passe, c'est tout, il remplit la vie d'images éblouissantes qui défilent à toute allure et qu'on ne retient pas.
"Je maudits les éditeurs qui font de la cavalerie et publient n'importe quoi pour combler leur déficit ou engraisser leur chiffre d'affaire ! Tous ces cartons que j'ouvre chaque lundi, en me coupant les doigts, et où reposent des livres inutiles, mal écrits, ignorants !"