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EAN : 9782246823339
234 pages
Grasset (26/05/2021)
3.5/5   18 notes
Résumé :
Le professeur Prospero se trouve dans une de ces émissions de télévision qui mêlent écrivains, chanteurs, politiciens, sportifs et public. Répondant à une question, il mentionne naïvement Spinoza. Scandale ! Du ton le plus grave, le présentateur lui répond : « Ceci est un programme qui s’adresse aux familles, et les gens qui ont trimé toute la journée ont le droit de se détendre sans se sentir inférieurs. » L’assistance hue, tape des pieds. Le ministre de l’Inté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Imaginez une Italie où une même personne, un m'as-tu-vu macho et braillard, tiendrait à la fois les rôles de Premier Ministre et de Ministre de l'Intérieur, un Premier Ministre de l'Intérieur, donc (et tiens, ça ne vous rappelle pas un certain Matteo Salvini, à la tête du pays il n'y a pas si longtemps ?). Imaginez dans cette Italie-là, un débat télévisé au cours duquel un vieux professeur, philologue et philosophe (comme un redoublement de tares…) lâche une citation de Spinoza, se fait, en raison de cette audace, conspuer sur les réseaux sociaux, puis, rentrant chez lui, battre à mort, à coup de battes de base-ball sur son palier. Imaginez d'autres attentats contre de vaillants petits soldats de la pensée ou de la culture dans les jours qui suivent, dont un revendiqué par une certaine Brigade de l'Ignorance Bienheureuse. Imaginez que la principale réaction du Premier Ministre de l'Intérieur à ces événements est de décréter un recensement des « Intellectuels de gauche », dans le but affiché de pouvoir mieux assurer leur sécurité, mais peut-être avec d'autres motifs moins avouables et plus démagogiques. Imaginez, enfin, en parallèle à cet inventaire des foutus rebelles de l'esprit, la mise en oeuvre d'un vaste projet de simplification de la langue italienne, entraînant de cocasses révisions du texte même que vous êtes en train de lire… Voilà les ingrédients d'une savoureuse satire politique à l'usage de notre époque, quand les gouvernants cèdent aux sirènes du populisme plutôt que de sauver ce qui reste d'humanisme, devrait-on dire d'humanité ?, dans le corps social, et voici un texte qui dynamite allègrement, tout au long du récit, sa propre langue, pour notre plus grand plaisir ! Avec en prime la recette d'un succulent gâteau séfarade (un des mots à supprimer dans cette nouvelle Italie), et l'idée que les livres, et la parlotte autour, eh bien oui, nous permettent de nous sentir moins seuls… Pour ne pas mourir ignares dans votre bulle de solitude, allez, dépêchez-vous, lisez Giacomo Papi !
Lien : https://librairielafontaine...
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Dans une émission de télé, le professeur Prospero cite Spinoza. Il se fait aussitôt rabroué par l'animateur, le public le hue, le ministre de l'Intérieur invité sur le plateau en rajoute une couche. Comment Prospero ose-t-il afficher son élitisme dans une émission qui s'adresse au peuple, humiliant ainsi les travailleurs qui l'écoutent ? En sortant de l'émission, le professeur reçoit sur les réseaux sociaux un flot d'insultes et de menaces de mort. Arrivé chez lui, il se fait assassiner sur le palier de son appartement à coup de batte de baseball.
Le ministre comprenant l'enjeu politique face au populisme décide de faire un recensement des tous les intellectuels de gauche du pays, les théâtres et librairies sont considérés comme des lieux de “déviance sociale” et est mis en place une simplification de la langue en révisant tous les textes même celui qu'on est entrain de lire… Mais Olivia, la fille de Prospero n'a pas dit son dernier mot.
Nous sommes en Italie, mais cela pourrait se passer aussi bien en France que dans n'importe quel autre pays. Dans cette politique fiction, Giacomo Papi titille notre société contemporaine. Il démontre, avec un humour percutant et corrosif, les travers du populisme contemporain dans lequel aujourd'hui les gens ne cherchent plus une information pour savoir ce qu'il se passe mais cherche l'information qui pourra corroborer ce qu'ils pensent.
En lisant ce livre, on ne peut que frémir tellement l'histoire fait écho à ce qu'on peut entendre et voir à la télévision et sur les réseaux sociaux ces derniers temps mais Giacomo Papi interroge intelligemment nos politiques qui au lieu de servir leurs idées surfent sur l'opinion publique pour faire gronder le peuple et servir ainsi leur propre intérêt électoral.
Mention spéciale pour les annotations de bas de pages de “la Haute Autorité pour la simplification populaire de la langue italienne” qui avec un humour décapant démontre l'absurdité de notre époque.
Une satire sociétale irrésistible sur l'avenir de notre société !
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On aurait pu s'attendre à un ouvrage vraiment très drôle et sarcastique et il n'est qu'à peine drôle et jamais sarcastique... S'il est vrai que nos societés des réseaux sociaux sont en train de s'abêtir et que ça mérite effectivement de s'en alarmer, on a là un petit roman bien sage qui ressasse toujours la même histoire des méchants sans se poser la question de qui a permis à ses dits-méchants de devenir la majorité. Quand, au nom de la liberté on professe le laisser-faire, forcément un jour, ça nous revient dans la gueule, ici dans la gueule des intellos de gauche qui n'ont peut-être que ce qu'ils méritent ; et c'est ce point de vue que l'auteur n'aborde jamais, se contentant d'un énième larmoyage sur le sort de ces pauvres gens qui avaient, un jour, décidé de sauver le monde...
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Un professeur mentionne Spinoza lors d'une émission de télévision. Il se fait reprendre par le présentateur et hué par les spectateurs. Raison : il les fait se sentir inférieurs. Il est ensuite assassiné.
Que ce livre est ennuyeux à lire. C'est long, c'est répétitif. C'est dommage car le sujet est bien d'actualité que ce soit en Italie ou en France ou ailleurs. le populisme à l'état pur. On abêtit la population pour mieux la soumettre à une dictature. Vraiment dommage.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La mère baissa le feu sous la poêle, car le beurre grésillait et commençait à noircir. puis, avec une fourchette, elle y plaça la première petite escalope.
"Si tu ne les avais pas écoutées, les leçons, tu ne serais pas devenu ministre.
- Quel rapport, maman ? Tu sais bien que je suis différent.
- Je me rappelle comment tu étais au collège et au lycée, qu'est-ce que tu crois ? Tu lisais, tu étudiais et tu parlais de choses que je ne comprenais pas. Tu te souviens comme ton papa était fier de toi ?"
le fils acquiesça avec une expression ennuyée, car c'était un prêche qu'il avait entendu un million de fois. Sa mère continua :
"Maintenant, quand tu parles, on te prendrait pour un chiffonnier. Tu es devenu vulgaire. Et tu ne dis plus que des choses simplettes, ou alors carrément bêtes. On croirait que tu cherches à passer pour un ignorant. Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- J'aime bien commander, maman.
- Et pour commander, l'intelligence ne sert à rien ?
- Si, à condition qu'elle reste cachée."

(p.100)
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