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EAN : 9782360540419
505 pages
Le Mot et le reste (20/03/2012)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ce livre reproduit le meilleur des chroniques de Philippe Paringaux parues de 1968 à 1973:

Miles Davis en concert à Paris, Woodstock et l'île de Wight, sans oublier Bath ou le Montreux Jazz Festival, les concerts des Stones et de Led Zep, la mort de Brian Jones, les Who...

Bref, sont restitués ici des grands moments de l'histoire du rock, vus par un exégète de la pop qui sait avouer, preuve de son talent, que "jamais la musique des mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Philippe Paringaux, tout comme Philippe Garnier, sont de la même trempe, deux journalistes de talent que j'ai connu par le biais du magazine Rock ‘n Folk. de Paringaux, j'ai un souvenir personnel puisque je me souviens très bien l'avoir vu à l'Olympia (1970 ?) lors d'un concert anachronique, mêlant Emerson Lake & Palmer (rock progressif anglais avec orgue et synthétiseurs) en vedette tandis que la première partie offrait le J. Geils Band (rock/blues américain puissant), les américains étaient conspués par la foule sectaire et seul Paringaux, ses longs cheveux sombres tombant sur les épaules et bras levés au ciel, manifestait son intérêt. Il était dans la vérité, car le J. Geils Band est un excellent groupe. Cette indépendance d'esprit, ne se pliant pas aux aveuglements de chapelle des fans d'Emerson, m'avait impressionné et j'en avais conclu que ce type était un honnête homme.
Ce bouquin qui vient de paraître, compile une large partie des articles parus dans Rock'n'Folk entre 1968 et 1973. Trois types d'articles, les chroniques de concerts ou articles sur un groupe, les critiques de disques et ceux de la rubrique « Bricoles » qu'il tenait dans le magazine, où là c'est l'écrivain sommeillant en lui qui se laissait aller à lâcher sa plume pour de courts textes pleins de charme ou de poésie.
On ne négligera pas pour autant la lecture de l'introduction rédigée par Christophe Quillien qui permet de se replonger dans le contexte de l'époque, historique du journal et de la musique d'alors au travers d'interviews de journalistes bien connus des amateurs de rock music.
Dire que je me suis régalé à la lecture de ce bouquin, c'est être en dessous de la vérité. Je lis Rock'n'Folk depuis sa création, je connaissais donc tous ces articles repris ici, mais leur relecture avec le recul imposé par les années passées leur donne plus de valeur encore, car on peut objectivement juger aujourd'hui de leur valeur intrinsèque ou des jugements du journaliste. A ce petit jeu, Philippe Paringaux s'en sort largement vainqueur.
Ce livre s'adresse évidemment aux amateurs de musique, rock et blues en particulier, mais jazz aussi car Paringaux aime toutes les musiques, la seule chose qui compte c'est qu'elle soit bonne. Par contre, ce qui frappe le lecteur et confirme mon jugement, c'est que ces années 60/70 furent les plus belles de l'histoire du rock. Il n'est pour preuve que de relire les chroniques de disques, dans une même année (prenons 1969 par exemple) sortaient : Beggars Banquet (Rolling Stones), Electric Ladyland (Hendrix), A Salty Dog (Procol Harum), l'album de Blind Faith, The Soft Parade (Doors), un Beatles, un Led Zeppelin, un Jeff Beck, Ummagumma (Pink Floyd)… en très peu de temps la barre sera placée si haute que jamais plus elle ne pourra être dépassée, du moins dans un tel effet de masse. Quand on a connu ce temps-là on reste songeur devant ce que la suite nous a donné.
Donc un pur régal pour le fond. Mais la forme n'est pas mal non plus car chez Paringaux la plume est de qualité. Des articles et des critiques argumentées, constructives et matures. Et un style certain. Je vais faire une comparaison hardie peut-être – mais il faut avoir lu les deux bouquins pour réellement me comprendre – je trouve certaines similitudes de style entre Philippe Paringaux et François Mauriac ! Je parle du Mauriac des chroniques de télévision qu'il faisait paraître dans l'Express entre 1959 et 1964. L'un chronique la musique de son époque à travers concerts et disques, l'autre des pièces de théâtre ou des variétés à travers le prisme de son petit écran, identité de fond qui se rejoint sur la forme de l'écriture parfois, surtout dans les premières années des articles de Paringaux.
Comme vous le voyez, les raisons ne manquent pas pour vous jeter sur ce bouquin qui trouvera sa place dans votre bibliothèque à côté des biographies de groupes célèbres ou de vos beaux livres de photos des Stones et Led Zeppelin. Une nouvelle bible de références vient de naître.

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Chers lecteurs du Jazzophone, si vous avez un ou une proche aussi passionnés de musique que vous, et que pour les fêtes vous pensez à lui faire cadeau d'un livre sur le sujet, n'hésitez plus, c'est celui là. Ne vous fiez pas au titre, car si ce livre traite effectivement de rock (et de quelle manière), le jazz y est aussi présent et bien présent.

Ancien rédacteur en chef de « Rock & Folk » (qui d'ailleurs est issu de « Jazz Hot »), Philippe Paringaux possédait véritablement une plume extraordinaire. Il a écrit les plus beaux articles que j'ai pu lire sur le rock « classique » des sixties et de la première moitié des seventies, celui des Stones, Beatles, Led Zep, Doors, Byrds, Neil Young, Dylan ( une véritable fascination). Et sur le jazz aussi : Miles, Tony Williams, John Mc Laughlin, Wayne Shorter (sa chronique de « Super Nova » est une merveille), Archie Shepp, Sun Ra, etc…

Il s'intéressait aussi à des choses « autres » qui devraient également parler aux lecteurs du Jazzophone, comme Soft Machine ou King Crimson (1ère mouture) et fut le premier à parler de Magma, tout en faisant l'apologie du génie de compositeur d'Antonio Carlos Jobim… Il a élevé la critique musicale en France au niveau de la littérature. Son style était d'une très grande originalité, très littéraire, évitant, à l'inverse de nombre de ses confrères les anglicismes trop évidents, préférant tremper sa plume chez Baudelaire ou Valery Larbaud… Ce recueil est une merveille, car en plus de longs et fascinants articles (la tournée avec Zappa, le festival de l'île de Wight, Montreux Jazz festival, une interview sans concessions de Léo Ferré, le portrait de van Morrison), il nous offre également les courtes nouvelles que Paringaux écrivait chaque mois sous le titre « Bricoles », à la fois noires et poétiques… Puis il a brutalement cessé d'écrire, pensant, non sans raison, que l'âge d'or était révolu… Comme il le disait dans une interview, « Les deux derniers grands disques de rock sont parus en 1975, ce sont « Horses » de Patti Smith et « Born to run » de Springsteen, et les deux sont déjà empreints de nostalgie ». On lui doit aussi les magnifiques notes de pochette de « Mekanik Destruktiv Kommandoh » de Magma et le scénario et les textes de « Barney et la Note Bleue » fabuleuse BD co-réalisée avec Loustal narrant la vie (romancée) de Barney Wilen, puis quelques autres scénario de BD toujours avec Loustal, un polar très noir « Privé d'amour », (réédité sous le titre « Blues Blanc ») puis plus rien… le silence. Quel dommage… Mais d'un autre côté, quand on a vu Hendrix et les Doors à Wight, Miles à Pleyel en 69, le Band ou Otis Redding à l'Olympia, comment trouver encore de quoi s'enthousiasmer ??
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Try A Little Tenderness", joyau baroque de toute son œuvre, c'est comme le titre l'indique la période tendre, la voix sauvage se fait douce, voilée, émouvante, pour distiller une mélancolie retenue pendant que l'accompagnement se fait moins sommaire, moins mécanique. La fin du morceau, retour au feu, montre bien que cette période n'est que transitoire et que le cœur d'Otis balance encore entre ce qu'il a déjà fait et ce qu'il voudrait faire. Et pourtant, l'équilibre était parfait entre la tendresse et la violence, le compositeur et l'interprète avaient atteint là un sommet qu'ils ne retrouveront plus par la suite.
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Videos de Philippe Paringaux (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Paringaux
Artiste multiforme, Jacques Loustal est notamment connu pour ses carnets de voyages, genre qu'il pratique depuis plus de quarante années. Cette pratique du dessin d'observation, sur le vif, n'est d'ailleurs pas étrangère à celle de la bande dessinée, les images faites en situation pouvant ensuite être utilisés comme socle d'un récit (« L'Homme de sable, avec Philippe Paringaux, Métal Hurlant, 1981). En compagnie Laurent Lolmède confrère ayant également pratiqué le carnet de voyages, on reviend dans cette rencontre du SoBD 2023 sur cette façon de dessiner… et de faire des livres. « Je faisais un dessin comme quelqu'un pouvait se mettre au coin d'une rue et fumer une cigarette », explique ici Loustal pour exprimer ce qui l'intéresse dans le dessin sur carnet. Pour lui, le voyage est eu coeur de cette activité graphique. Moins pour Lolmède, qui se définit plus comme un promeneur, un dessinateur de campagne. Pour ce dernier, le carnet de voyage est un objet à part entière, qui peut s'apparenter à un fanzine, tandis que Loustal évoque le plaisir fétichiste du carnet vierge, du livre blanc qu'il s'agit de peupler en toute liberté, l'exercice autorisant le dessinateur à choisir les outils qui lui conviennent. Evoquant le dessin-récit, qui condense en une seule image une scène qui peut être éclatée et s'étaler sur un certain temps, Laurent Lolmède rappelle que le B.A. BA du dessin, pour Lolmède, c'est de faire comprendre ce que le dessinateur voit. Les intervenants s'accordent sur le fait que le carnet de voyage est devenu un genre littéraire dessinée à part entière. le dessin sur le vif est un pratique très spécifique, qui rejoint également le reportage dessiné. La rencontre, qui s'est tenue le dimanche 2 décembre 2023, est animée par Frédéric Michel.
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