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sur 1030 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pascal fut d'abord pour moi un sujet de fascination quand j'appris qu'à 19 ans, au milieu du XVIIème siècle, il avait inventé la "pascaline", l'ancêtre de la calculatrice. Cette prouesse tant intellectuelle que mécanique mérite bien notre considération. Puis, très rapidement après cette découverte - car n'étant pas matheuse pour un sou mon intérêt s'est davantage porté sur ses "Pensées" -, il devint un sujet d'admiration.

J'ai fait partie d'une des nombreuses promotions de bacheliers à avoir dû disséquer Pascal et Montesquieu, ce qui, en ce qui me concerne, constitua ma première approche, un de la philosophie, deux de la politique.

Revenons-en aux "Pensées" les bien-nommées car, ce qui chez d'autres se serait appelé "Théories" ou "Doctrines", s'est révélé pour moi d'un abord très accessible et d'une compréhension aisée. Parce qu'elles sont centrées sur l'homme et la foi chrétienne et tendent notamment à démontrer que l'homme a fondamentalement besoin de la grâce divine pour accéder au "souverain bien " (le bonheur), elles ont résonné en moi comme le juste écho de mes propres convictions. Cependant, je conçois tout à fait que pour un lectorat athée, cette somme de réflexions philosophiques puisse être interprétée très différemment.

De cette oeuvre posthume très riche, j'ai particulièrement été impressionnée par la justesse de l'analyse du "présent introuvable" qui dénonce dans la nature de l'homme la propension de l'individu à se raccrocher systématiquement au passé et au futur sans pouvoir jouir du présent. L'homme, accaparé par hier et perpétuellement angoissé par demain, ne parvient pas à être heureux aujourd'hui. Ce constat me semble hélas encore parfaitement vérifiable aujourd'hui ; les penseurs ont eu beau prévenir l'homme contre cette disposition d'esprit, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
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Pascal est un génie précoce. Dès son très jeune âge, il s'est avéré mathématicien puisqu 'il a mis au point une machine à calculer. Il est aussi un physicien et il a laissé des études sur ce sujet. Pascal me rappelle mes études au lycée . Il est aussi philosophe et s'est intéressé à la religion et pris une position sur l'existence de Dieu : il a fait un pari que Dieu existe bel et bien ! car il voulait convaincre les libertins de l'époque qu'en niant l' existence du Créateur, ils se trompaient de chemin.
Les pensées est un ensemble de fragments, d' ébauches et de divers écrits relatifs à la religion.
Comme hommage, on lui a dédié une unité de mesure de la pression : le pascal : Pa
Pascal, un grand savant, un philosophe, il a bien marqué son époque .
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J'ignore s'il mérite la béatification, comme le projette le pape François, mais il est certains que Blaise Pascal a bercé en héros historique mon enfance, au même titre que Vercingétorix, tous deux étant héros auvergnats.
Ce qui est certain, c'est que Pascal étonne par ses pensées universelles et profondes à la fois : comme Léonard de Vinci, il fut un génie humaniste de son temps, s'intéressant aussi bien à la physique, aux mathématiques, qu'à la philosophie et à la théologie.
Ses Pensées, empreintes de philosophie janséniste, sont cependant aussi celles d'un scientifique et d'un homme libre, qui doute de tout, et dont l'humilité et l'intelligence le poussent à défendre sa foi chrétienne avec une grande éloquence et dans un français classique remarquable, tout en invitant chacun à l'introspection personnelle et à l'esprit critique.
Que se soit dans les sciences, lorsqu'il écrit, ou lors de ses "visions" mystiques, il recherche La vérité, ce qui en fait un redoutable polémiste, au même titre que Voltaire. La lecture simultanée que je fis de ses Pensées avec les théories rationalistes de Descartes n'a pas manqué de donner à Pascal l'avantage : il démontre avec une grande d'esprit et de forme que, s'il est utile de mettre en doute le systèmes, pour autant les vérités premières ne peuvent être déduites de l'empirisme philosophique.
Bref, Les Pensées, publiées à titre posthume en raison de sa port prématurée, sont , de mon point de vue, et qu'on soit chrétien ou non, une des rares apologies intelligentes de la pensée chrétienne et de la foi religieuse en général.
Partant du constat de la misère des hommes, capables d'une certaine grandeur, du fait de leur capacité morale liée à la conscience, la raison et le coeur, mais piégés par leurs erreurs -ou péchés-, les apparences du monde qui nous entoure, et leur insatisfaction permanente, il conclut que les hommes ne peuvent dégager seul la vérité - le souverain bien des anciens grecs- , et, reconnaissant son humilité, ne peut que s'en remette à la foi -et donc à Dieu, chez les chrétiens-.
En ce qui concerne l'ordre social et la justice des hommes, sans en remettre en cause l'utilité, il en présente la faiblesse des fondements -consubstanciels à leur essence humaine- , reposant le plus souvent sur des usages ou sur la force, ce qui ne leur confère pas de valeur absolue au dessus de la raison de chacun.
Les Pensées demandent un réel effort de concentration, bien que divisées en maximes et écrites dans un français remarquable, mais le méritent, dans la forme comme dans le fond.
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Monsieur B. P.. Présent. Non, ce n'était pas Blaise Pascal qui était appelé mais bien moi pour l'oral du bac de français.
Je donnais ma liste de texte et l'examinateur me demanda si j'avais des préférences. "pas vraiment, j'aime tout". Hypocrite, je ne pouvais pas piffer Voltaire et Rousseau qui étaient très présents dans la dite liste. Je glissais innocemment, on pouvait voir l'auréole au-dessus de ma tête, que j'aimais bien Pascal. "ça fait pas beaucoup de texte (deux). Je vous propose donc le texte le plus étudié de France : Candide soldat. Voltaire... et merde. Je me voyais déjà, des étoiles dans les yeux et des atomes dans la tête, commentant brillamment ce texte merveilleux qu'est "les deux infinis". L'homme poussière dans l'infiniment grand, géant de l'infiniment petit, Pascal qui prouvait que, contrairement à une sotte idée trop répandue, on pouvait être un grand mathématicien et un grand penseur, un grand littérateur. Mon esprit très mathématique s'accordait parfaitement à ses écrits plein de paraboles, d'hyperboles, de syllogismes, de savantes démonstrations pour étayer ses théories et les ériger en Théorèmes. Non que je partageasse toutes ses idées mais j'étais ébloui par l'exposé.
Merci monsieur Pascal grâce à vous qui ne plaisiez guère à l'examinateur, grand admirateur De Voltaire, celui-ci fit seul 90% de l'explication de texte me laissant ânonner deux ou trois poncifs admiratifs et, imbu de son brillant commentaire, m'accorda la généreuse note de seize.
Je vous étais redevable monsieur Pascal et je me plongeais donc avec délice dans vos pensées.
Aucune crainte à avoir, ce sont des textes courts et fort bien écrits. Si l'un d'eux vous ennuie, vous pouvez le sauter sans conséquence.
Je recommande fortement cette lecture.
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Au départ il y eut Adam, dont la chute sépara l'homme de son créateur. Puis vint le Christ, par qui le contact fut rétabli, mais sous certaines conditions, et pas pour tout le monde. Car ce Dieu que recherche éperdument l'homme Pascalien est tout sauf démocratique ; il se mérite, au prix d'une véritable ascèse et d'une quête spirituelle permanente, menée comme à tâtons, dans un monde obscurci par la faute originelle – monde où Dieu se cache et où ses manifestations sont souvent décevantes, presque toujours ambiguës. Mais la complexité ne s'arrête pas là : chassé du Paradis terrestre, l'homme a lui aussi été gagné par la corruption universelle, d'où sa double nature d'ange et de bête.
Comment dès lors réussir à dire un Dieu à la fois caché et présent et un homme tour à tour sublime et misérable ? En élaborant une pensée non binaire, sans cesse en mouvement, où chaque vérité doit être envisagée en même temps que son contraire et où la religion elle-même est qualifiée de « sage » et de « folle » : « À la fin de toute vérité, dit Pascal, il faut ajouter qu'on se souvient de la vérité opposée. »
Le résultat est un livre d'une beauté extraordinaire, dont la forme fragmentaire et inachevée donne constamment l'impression d'assister au travail d'un génie. Nombre de ces pensées sont d'une incroyable modernité, comme celle-ci, que Rousseau n'aurait certainement reniée : « Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants ; c'est là ma place au soleil. » Voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre. »
Pour être totalement honnête, il faut dire aussi que certains passages font montre d'un sectarisme religieux auquel il est difficile d'adhérer, même avec la meilleure volonté du monde. Mais à la différence de ceux qui veulent imposer leur foi à grands coup de mitraillette, Pascal cherche lui à convaincre au moyen de la raison – une raison qu'il lui arrive d'ailleurs de malmener allègrement, comme ici : « Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou. »
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Saisissant à mon sens le chef d'oeuvre du 17em siècle!
Ce livre a été mon premier coup de foudre littéraire alors que j'étais au lycée;
Le génie de Pascal,son art de la persuasion et la beauté de sa plume font qu'au
lendemain de cette lecture j'ai failli me réveiller chrétienne.Mais surtout ses pensées
sur la condition humaine,la mort,le pari,le divertissement,la justice m'ont profondément
métamorphosées;j'avais perdu une partie de mon innocence mais avec le ravissement
d'un coeur heureux séduit par une rencontre inoubliable.
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Cela faisait pas mal de temps que ce célèbre livre hantait mon esprit, et c'est parce que le Magazine Littéraire a sorti un numéro consacré à Pascal que j'ai enfin fait le pas et me suis lancé dans la lecture de ce recueil fragmenté (l'édition Sellier qui suit l'ordre de la seconde copie). J'ai tout d'abord été irrité par le fanatisme de cet homme. Il m'est apparu complètement aveuglé par sa foi et sa dévotion religieuse. Il en ressortait un sentiment amer d'oeuvre pompeuse et moralisatrice. Et puis, même si ce sentiment ne s'est pas effacé totalement, surtout lorsque l'auteur s'acharne à disséquer les livres saints et à citer des passages appuyant ses thèses ou contredisant ses détracteurs, j'ai découvert un homme profondément désespéré. Désespéré par le sentiment du vide existentiel et par le profond aveuglement de l'Humanité. Blaise Pascal nous éblouit par son sens de la rhétorique, par ses aphorismes subtils, évidents et tranchants. La forme même de l'oeuvre, parcellaire, peut se lire tout d'un trait, pour observer la construction d'une pensée et d'une argumentation, et de manière ponctuelle, comme lorsque l'on souhaite entendre le son poétique des mots. Blaise Pascal est un vrai poète. Il a peut être influencé certains auteurs célèbres (Nietzsche, Char), qui ont employé cette forme courte et lacunaire, mais terriblement foudroyante. Lire Pascal aujourd'hui permet également de mettre en évidence les travers de notre société : boulimie consommatrice qu'il mettait en exergue lorsqu'il évoquait les subterfuges du divertissement et autodestruction programmée par un système social brandissant comme étendard la valeur de la concurrence et du paraître qu'il fustigeât à travers sa dénonciation des ravages du péché d'orgueil.
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Pascal était l'homme du paradoxe . Alors que son oeuvre est principalement orientée vers la religion , il offre ici un plaidoyer vibrant en faveur de l'indépendance de l'esprit . Il faut s'y reprendre à plusieurs reprises pour réellement comprendre le propos de cette pierre angulaire de la pensée philosophique . Sa plume est d'une force telle , que l'on est saisi par la qualité de ces réflexions , par la profondeur de celles - çi . Et si au final Pascal avait livré avec ce livre l'une des plus grandes preuves littéraires de l'existence de l'humain et de sa pensée ? Un livre d'homme libre et une oeuvre fondamentale .
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On ne sort pas intact d'une lecture intégrale de ce volume des Pensées. Pascal utilise contre nous, les sceptiques et les incrédules, les armes mêmes du scepticisme et de l'incrédulité, détruit pierre sur pierre de nos édifices idéologiques défensifs, et nous met face à notre misère intérieure, nus devant la mort inévitable. Il entraîne le lecteur dans la tragédie, au lieu de le laisser confortablement assis dans le fauteuil du spectateur qui compatit et rentre chez lui. Ensuite, nous ayant dépouillés de tout, il nous propose le Christ. "Le christianisme est né pour donner au coeur un soulagement, mais maintenant il lui faut d'abord accabler le coeur, pour pouvoir ensuite le soulager," écrivait Nietzsche. Et pourtant, le christianisme que prêche Pascal n'a rien de bien consolant et me laisse, lecteur, réticent et hésitant au bord de cet abîme. Peut-être ma misère vaut-elle mieux, après tout. C'est là le génie de cet ouvrage : il nous oblige à prendre parti.
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Il n'est jamais évident de faire une chronique sur un auteur comme Pascal, encore moins sur une oeuvre comme « Les Pensées » : essentiellement parce que c'est, dès le départ, une oeuvre partisane, en l'occurrence ici, une apologie de la vie chrétienne. (Remarquez qu'on peut dire la même chose du « Capital » de Marx, - Karl, pas Groucho). Mais Pascal, s'il peut être discuté (favorablement ou défavorablement) sur les points de « doctrine », est souverain quand il parle de généralités par rapport à la nature humaine dans son essence même.
« Les Pensées » ne constituent pas une oeuvre construite avec un début un raisonnement et une fin. Ce sont des notes éparses écrites tout au long de la vie de l'auteur, et que l'on a retrouvées après sa mort. Plusieurs éditions ont été proposées, au cours des siècles, suivant que les éditeurs voulaient mettre en avant tel ou tel aspect de l'ouvrage.
La religion chrétienne (fille aînée de la France, à l'époque de Pascal) a conditionné pendant des siècles (et continue à le faire aujourd'hui) la vie de milliards de gens sur la terre. Je ne me hasarderai pas à juger de son bien-fondé (ou de son contraire), l'éducation chrétienne que j'ai eue, jointe à mes lectures parallèles du Coran, du Tao, de Confucius et d'autres perspectives de sagesse, m'ont amené à ne retenir que deux préceptes des Evangiles, les Béatitudes et « Aimez-vous » les uns les autres », les seuls qui soient en adéquation avec un humanisme actif et non partisan. (Mais ceci n'engage que moi, chacun voit à sa porte).
Je ne me prononcerai donc pas sur les « Pensées » qui sont censées prouver la misère de l'Homme sans Dieu, ou la félicité de l'Homme avec Dieu. Je n'en ai ni la compétence, ni les moyens, et je ne souhaite pas polémiquer avec un sujet qui paradoxalement, au lieu de rassembler les gens, les divise.
Mais le Pascal qui parle de l'Homme dans son essence-même est autrement intéressant. On connaît certaines de ses pensées : « L'homme est un roseau pensant » (mais la femme est un roseau dépensant disait ce sexiste et machiste Jules Renard), qui est un peu le pendant du « Je pense donc je suis » de Descartes. « le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » Cette pensée, qui n'est pas seulement celle de l'homme regardant le ciel (encore que), est bien la représentation du trouble métaphysique de l'homme devant tout ce qu'il ne sait pas, une angoisse existentielle qui préfigure, trois siècles avant, Sartre et Camus. Une des pensées qui me touche le plus, et qui m'amène les plus à réfléchir est celle du divertissement : le divertissement est la tentative désespérée de l'homme pour échapper à lui-même, et à sa condition d'être humain, c'est-à-dire d'être mortel.
Pascal est avec Descartes le plus grand penseur du XVIIème siècle. Moins « cérébral », moins « philosophe » que son collègue, il paraît plus proche des interrogations de l'homme sur lui-même et sur le sens qu'il doit donner à sa vie.
Ayez toujours « Les Pensées » de Pascal à votre portée. Vous verrez que les questions que vous vous posez, il se les est posées avant vous. Il a son pendant au XXIème siècle : lisez « de bonnes nouvelles » de Michel Serres : dans ses entretiens sur France-Info avec Michel Polaco, il recoupe tous les thèmes exploités par Pascal, en les actualisant, et d'une façon merveilleusement simple et agréable pour nos petites cervelles…
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