René Passet, professeur émérite à Paris I est vraisemblablement le plus éminent des précurseurs d'une approche transdisciplinaire en économie. Son dernier ouvrage, publié en octobre 2010, est une somme qui embrasse l'histoire de notre univers en montrant que la complexité actuelle ne peut s'appréhender que par une approche transverse. de la même façon, les réponses à cette complexité exigent de faire appel à des méthodes pluridisciplinaires et à du recul, deux choses que nous ne réalisons pas spontanément. Dans l'introduction de son ouvrage, Passet rappelle opportunément que c'est dans notre esprit et non dans la réalité que se fait la division des regards que nous portons sur le monde. Confrontés aux mêmes réalités, nous avons choisi - pour des raisons d'efficacité – de les observer sous des angles spécifiques et de leur poser des questions différentes. C'est par la nature de ces questions que se différencient les disciplines auxquelles nous appartenons. Mais par définition, chacune de ces disciplines ne peut accéder qu'à une vision partielle du réel.
Nous avons fait l'erreur quand nous avons présenté l'approche globale du monde, des crises, de la sécurité, de réaliser ce que nous avons imaginé être une avancée, par une spécialisation des tâches. Notre vieux réflexe de créer des typologies, des segmentations n'a pas été bousculé, ou si peu. le monde tel qu'il est aujourd'hui, les crises qu'il génère, nécessitent de rapprocher, croiser, collaborer. Les savoirs demeurent toujours affaires de spécialistes, mais nous manquons toujours cruellement d'espaces de rencontres. le progrès, mais aussi le salut, quand une crise majeure est à résoudre, viendront de lieux d'échanges et de confiance.
René Passet nous explique aussi que le progrès de l'humanité n'a jamais été le fruit d'une accumulation de savoirs mais du changement de regard que les hommes portent sur le monde…
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