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EAN : 9782070360383
160 pages
Gallimard (04/06/2009)
3.89/5   22 notes
Résumé :

Les relations entre l'homme et le cochon -tenu pour l'animal le plus vil de la création et entouré de tabous mais en même temps digne d'être sacrifié aux dieux en Egypte et en Grèce - ont toujours été ambivalentes et passionnelles.

Domestiqué vers le VIIe millénaire, le porc est pour l'homme une véritable source de richesse : sa chair est synonyme de ripailles, son sang et ses boyaux finissent en boudins et saucisses, sa graisse en chandelle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Excellente collection d'ouvrages de vulgarisation très documentés accompagnés en annexe de témoignages et documents, d'une bibliographie, d'une table des illustrations et d'un index alphabétique...
Le tout condensé dans un petit format spécial poche Idéal......
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Dans la collection Découvertes de Gallimard, illustrée comme un guide touristique de dessins, gravures, photos et textes, c'est un petit ouvrage très savant sur le cochon, écrit par un sociologue et historien, spécialiste des symboles. Il nous raconte les relations complexes entre l'homme et cet animal qui fut, avec le chien, le mouton, le cheval et le boeuf, l'un des premiers domestiqués, vers -7000.

Michel Pastoureau consacre peu de temps à l'élevage industriel moderne, qu'il abhorre, mais raconte les modes les plus anciens de production, notamment la glandée, déjà pratiquée par les gaulois, qui consiste à faire paitre le cochon dans la forêt, quitte à admettre l'intercroisement avec le sanglier. Les merveilleux jambons espagnols « Pata nera » n'ont pas d'autre origine.

Puis vient l'élevage au grain et à la pomme de terre, que l'on commence à retrouver aujourd'hui dans les circuits de qualité, capables de dégager des enclos convenables. Bien élever le porc est une préoccupation des agriculteurs compétents : c'est ainsi que Vauban, physiocrate avant l'heure, signera une étude décisive sur l'élevage rationnel du porc.

L'auteur tente d'expliquer les interdits pesant sur le porc, dans les religions juive, musulmane, et en Inde : prescriptions hygiéniques ? Alors pourquoi le porc est-il consommé sous les latitudes tropicales ? Les explications sont plus subtiles, et assez convaincantes.

Mais ce n'est pas tout : comment s'y retrouver avec un animal qui tour à tour évoque le courage (celui du sanglier sur les écus du Moyen âge), la fécondité, la prospérité, l'économie (tire-lire), mais aussi la saleté, le vice (cochonnerie) et les « tours de cochon » ?

Que voilà donc un livre utile pour essayer de démêler tout ça !

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Après avoir traité des couleurs et de l'ours, Michel Pastoureau s'attaque maintenant à l'histoire du cochon. Dans cette brève étude, richement illustrée, l'historien nous démontre comment le porc sauvage des premiers temps est devenu un cochon domestiqué, puis son passage de la forêt médiévale à la porcherie, bâtiment avant-coureurs des élevages industriels contemporains. Spécialiste de l'histoire des mentalités, l'auteur rappelle également les tabous religieux et les symboles profanes liés à cet animal avant de se pencher sur la troublante question de sa proximité avec l'homme. Un dossier documentaire complet figure en fin de volume, comportant en particulier une liste de proverbes et adages absolument savoureux.
Comme souvent chez Pastoureau, l'exposé est vif, argumenté, brillant et en tout point passionnant.
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Comme chacun sait, "tout est bon dans le cochon", comment expliquer alors que cette brave bête, domestiquée depuis aussi longtemps que le chien, et qui pourrait bien le concurrencer au titre de "meilleur ami de l'homme", se voit affubler d'une image aussi peu reluisante? Pourquoi dit-on de quelqu'un qu'il "mange comme un cochon" ou qu'il est "bête comme cochon" et non qu'il est gentil comme un cochon ou intelligent comme un cochon (car oui, le cochon est loin d'être bête)?

C'est à ces question que s'attache à répondre Michel Pastoureau dans cet ouvrage. Celui-ci est assez différent de l'Ours du même auteur, et il ne faut pas prendre l'un en s'attendant à y trouver le même contenu que dans l'autre. le texte du Cochon est plus court et aborde les choses de manière moins profonde que dans l'Ours, l'illustration y occupe également une place beaucoup plus importante, avec une très abondante iconographie du cochon. Ça ne veut pas dire que l'un est plus ou moins bien que l'autre, mais que le public visé n'est pas forcément le même: ceux qui recherchent une étude complète sur le cochon resteront sans doute un peu sur leur faim, l'ouvrage n'étant qu'une introduction (assez riche tout de même) sur le sujet. En revanche, ceux qui cherchent justement quelque chose de plus convivial qu'une brique de texte seront ravis, l'ouvrage étant par ailleurs assez accessible à un public jeunesse.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[...] elles offrent une piste pour mieux comprendre le rejet absolu du cochon par certaines sociétés anciennes, parfois très différentes ou bien fort éloignées dans l'espace. Plutôt qu'à des raisons hygiéniques, diététiques, climatiques ou totémiques, ce rejet, qui a perduré jusqu'à nos jours, ne serait-ils pas tout simplement dû à la parenté biologique entre l'homme et le porc ? Certes, il a fallu des millénaires pour avoir une connaissance claire de cette parenté, mais le tabou ne serait-il pas né le jour où l'homme a découvert que la chair du cochon avait la même saveur que la chair humaine ?
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Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
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