Le Grand Jeu, Tome 1 : Ultima Thulé

BANDE DESSINÉE UCHRONIE / FANTASTIQUE.
On passe à la moulinette la pulp-culture pour mettre en scène un héros journaliste en croisade contre les forces obscures de la crevardise dans une uchronie de bon aloi où les prétendues démocraties occidentales ont fait leur devoir plutôt qu'IRL lécher le cul des adorateurs de la Bête Immonde dans l'espoir de sauver les miches des cultistes du Grand Capital... Qu'ils soient tous maudits, mêmes si leurs héritiers sont toujours en place et les serviteurs zélés de la ploutocratie mondialisée !
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1945, fin de la Seconde Guerre mondiale !
Ah, ben, non ! Faut revoir vos classiques ! La guerre entre l'Allemagne et les Franco-Anglais est terminée depuis 1941… Par une défaite de l'Allemagne !
Bon, quand on dit que la guerre est terminée en 1945, il faut relativiser car l'Allemagne continue à se battre contre l'URSS dont les armées sont arrivées dans les faubourgs de Berlin !
L'Allemagne ne tient que parce que les Alliés la soutiennent discrètement ne souhaitant pas voir les Rouges aux portes de la France ou à une traversée de quelques heures du Royaume-Uni…

C'est le grand retour des dirigeables d'une taille monstrueuse. le « Charles de Gaulle », un appareil civil français, qui se rendait à Tokyo pour son vol inaugural, a disparu au-dessus du Pôle Nord.

Le patron de France Soir charge Nestor Serge, ex-pilote héroïque de l'Armée de l'Air française d'aller enquêter sur place, un voyage qui n'a rien de touristique…

Critique :

Si vous ne supportez pas les uchronies, passez votre chemin ! Moi, quand elles sont bien ficelées, j'adore ! Et LE GRAND JEU fait-il partie de ces uchronies où l'on se met à croire que les événements auraient pu se passer ainsi ? Oui, Monsieur ! Tout à fait, Madame ! le récit est riche en personnages historiques dont le destin est forcément différent de ce que nous connaissons.
Plusieurs lecteurs critiquent la couverture : « Vraiment moche ! », « le titre est écrit trop grand !», « Les caractères du titre sont hideux ! »… Aïe ! Aïe ! Aïe ! Mes pauvres petiots ! N'avez-vous pas compris la référence aux romans fantastiques de cette époque avec un titre en très grand avec des caractères à faire peur ? Et les couleurs de la couverture, cela ne vous parle pas ? Revoyez donc des couvertures de livres de l'après-guerre dans le domaine de la science-fiction et du fantastique et l'évidence devrait vous sauter aux yeux…
Mon bonheur serait presque parfait (les dirigeables j'adore, le dessin, les couleurs,…) s'il n'y avait les loups-garous et la magie… Je lirai le 2e certainement (on me l'a offert avec le 1er) et après cela, soit j'aurai été mordu, soit je laisserai tomber (l'histoire, pas les livres, j'ai trop de respect pour eux).

Dans cette uchronie, les Nazis se retrouvent confrontés à une offensive Russe (alors que dans notre réalité, les allemands et les soviétiques s'engagent dans un pacte de non-agression) et du coup, ils doivent signer un armistice avec les anglais et les français pour ne pas être pris en tenaille. Une situation qui arrange les alliés qui voient les communistes et les fascistes s'entretuer et eux compter les points.
Dans ce contexte, un dirigeable civil a un accident (sabotage?) au dessus d'une zone pleine de mystères.
Une uchronie qui navigue entre histoire, mythes, paranormal et enquête et qui est vraiment plaisante.
En tout cas, ce premier tome semble prometteur avec des personnages atypiques (un journaliste pas très discret, un super-héros en collant, des nazis transformistes), des clins d'oeil à la vraie histoire (si l'Allemagne avait gagnée la bataille de France) et beaucoup d'action.
Je préfère d'habitude les uchronies qui ne tournent pas à la fantasy, au fantastique ou à la science-fiction, mais il faut reconnaître qu'au final cela me plait beaucoup lorsque le récit emprunte à différents genres, cela rend l'histoire plus intriguante et troublante.

Un scénario écrit par Jean Pierre Pécau (Jour J - Histoires secrètes) et qui ne démérite pas. Appuyé par le dessin de Pilipovic, l'album se lit bien et on accroche à chaque page.

Pécau use avec délectation les uchronies et cela paye. Surtout lorsqu'il s'agit d'utiliser des personnages existants (Mitterand, Rémy...) ou la possibilité d'utiliser des moyens de transports plus du tout utiliser (les dirigeables). Je vais acheter le T2 rapidement afin, tout de même, de savoir comment l'enquête du journaliste va se terminer.

Il reste néanmoins que le titre ne prête pas à la discrétion. Beaucoup trop Disproportionné.

L'Histoire se réécrit-elle universellement ? JP Pécou s'est essayé au style dans la longue fresque de l'Histoire Secrète, dont j'aovue avoir lâché le morceau vers le tome... 8 ou 9 je ne sais plus, juste au moment où on entre dans l'histoire contemporaine dont je suis féru, mais là j'en pouvais plus. Trop dur à suivre. Alors là, une nouvelle série, "le grand jeu"... fallait-il se laisser entrainer ? En plus la couverture est moche, disons-le franchement, le titre en gros écrit en travers dans une police mal léchée, ça ne vaut rien... Bref, que des contre-arguments.
Mais tel est surpris qui croyait surprendre : le volume 1 est bon, très bon, et donne envie d'acheter les suivants, ce que je fis... limpidité des textes et des graphismes, histoire prenante... et c'est reparti ! vive la SF !