AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072960383
384 pages
Gallimard (04/05/2023)
3.64/5   44 notes
Résumé :
Depuis la mort de ses parents et de sa petite soeur, sauvagement assassinés par des pillards, Enea McEwen n'a plus qu'une idée en tête, les retrouver pour se venger.
Avec ses soeurs jumelles, Aileen et Erin, elle forme une bande de femmes hors-la-loi qui traque sans relâche les meurtriers.
Que lire après Loin en amont du cielVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 44 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
2 avis
1
0 avis
Quelle exaltante proposition que ce western au réalisme brutal pour conter la construction violente de l'Amérique des origines dans le sillage des cicatrices laissées par la guerre de Sécession !

Dès les première pages, ambiance prenante et immersive, on y est : vallée d'Ozark, Arkansas, Etats-unis, 1865, un cavalier détrempé débarque à Greeson Lake City, direction le saloon. Anton Deavers, journaliste de l'Illinois, vient e collecter des informations sur Henry Clay Warmoth, actuel gouverneur de Louisiane après avoir démissionné de l'armée fédérale pendant la guerre civile. Mais rapidement son intention initiale est détournée par l'évocation d'un certain Dylan Stark.

Dylan Stark, c'est le personnage récurrent de la série western éponyme écrite par Pierre Pelot dans les années 1960-70, un lieutenant sudiste, métis franco-cherokee, à la recherche des meurtriers de ses parents durant une vingtaine de titres. Cette réapparition en mode préquel est le fantôme qui hante le roman en filigrane. Qu'est devenu Dylan Stark en 1865 après le massacre de ses parents ? Et c'est là que la narration à quelque chose de génial car le mystère Dylan Stark permet au récit de faire un nouveau pas de côté en y enchâssant un autre récit, cette fois sur les soeurs McEwen, le coeur battant du roman, avant que les différents récits convergent.

Avec elles, c'est une histoire de vengeance absolue qui cavale furiosa. Enea et les jumelles Erin et Aïleen ont vu leur famille massacrée à la proclamation de la fin de la guerre. Des puits de colère sans fond qui forment un gang de filles sillonnant l'Arkansas à la poursuite des meurtriers.

Pierre Pelot restitue parfaitement la violence inouïe et d'autant plus absurde des fins de guerre, périodes de grands troubles où les crimes sont commis en toute impunité tant la violence est devenue la norme pendant des années. On est dans la veine d'un Méridien de sang, western crépusculaire de Cormac McCarthy, plongé dans un incroyable théâtre des cruautés où toutes les émotions et sensations sont exacerbés, jusqu'à la folie.

Il faut dire que les personnages sont assez inouïes. Difficile d'oublier la justicière à la balafre qu'est Enea McEwen, terrible fille de fermier transformée en guerrière mais dont le coeur romantique est en quête de son fiancé, Dylan Stark donc. Ou encore l'incroyable Mother qui mène un de ses gangs qui pillent et massacrent l'Arkansas. C'est elle qui a éventré vivante la petite soeur McEwen dans un de ses rites sacrificiels de prophétesse autoproclamée qui lui permet d'assouvir ses pulsions sadiques. C'est elle que pourchasse obsessionnellement Enea.
Et puis, il y a la remarquable écriture de Pierre Pelot qui fait sentir la moindre des vibrations de cette terre gorgée de sang et vivre des scènes d'action époustouflantes :

( après une bataille ) « Énéa debout solidement plantée sur ses cuisses écartées au milieu du bouleversement, surplombant la masse trop vaste, dans ce décor, de son cheval mort dans sa mare de sang noir, d'autres corps écartelés dans leur propre désordre et le temps figé du fracas. Un grondement monté de son vente, inexorablement, comme un reflux libéré de tempête jusqu'alors contenue, étouffée. Toutes les tempêtes. Ce n'était pas du silence, alentour, bien que cela eût pu passer pour tel. Mais du vacarme en pause. L'élan d'une monstruosité qui reprenait son souffle. »

Une écriture flamboyante, faite de phrases ciselées et sinueuses. Chaque mot résonne dans une musicalité fiévreuse, souvent poétique, qui apporte une amplitude fascinante à ce western âpre, éprouvant, bouleversant aussi dans ses ultimes pages. Une révolte de femmes contre un destin cruel dont les injustices ne semblent pouvoir qu'être lavées dans le sang, avant de pouvoir - ou pas - passer à une autre vie.
Commenter  J’apprécie          12613
Arkansas (Etats-Unis), 1865. La guerre de sécession est enfin terminée mais des bandes de soldats démobilisés et lourdement armés sèment la terreur parmi les civils. C'est dans ce contexte d'insécurité permanente que les quatre soeurs McEwen découvrent qu'en leur absence de la ferme familiale, les rebelles apatrides sans foi ni loi dirigés par Captain Sangre de Cristo et son égérie haïtienne surnommée Mother, ont tués leurs parents. Assoiffés de sang et de brutalité, ils capturent la plus jeune des filles avant de la massacrer. Si les deux jumelles de 17 ans ont pu échapper aux tortionnaires, ce n'est pas le cas d'Enea, 19 ans qui ne faussera compagnie à ses bourreaux qu'après une nuit de supplices. Une fois les tortionnaires partis, les trois survivantes pansent leurs plaies physiques et morales avant de reprendre la route sur les traces de cette horde sauvage avec pour seul objectif de se venger. Bientôt, elles sont rejointes par d'autres femmes et arpentent sans répit le pays sur les traces sanglantes de Cristo et Mother. Et cette vengeance ne connaîtra pas de répit, quitte à transformer ces femmes en monstres insensibles.
Si l'Arkansas a bien fait partie des états confédérés esclavagistes, ses habitants, pauvres et majoritairement ruraux, sont d'abord des victimes de la guerre de sécession et Pierre Pelot décrit avec précision la situation des civils honnis par les combattants du Nord et des soldats sudistes abandonnés à leur sort. Mais, si le thème développé est original et captivant, la force de ce roman réside dans le style narratif et l'extraordinaire richesse évocatrice du vocabulaire développé par Pierre Pelot. Les pages consacrées à la rencontre sanglante entre les déserteurs et la famille des quatre soeurs sont absolument ahurissantes de réalisme et fourmillent de détails qui renforcent cette sensation d'être au coeur de l'action, là où tout n'est que bruit, fureur et barbarie. Mais, et c'est le plus touchant, le plus émouvant, Pierre Pelot truffe son récit de moments de pure poésie qui s'inscrivent comme une pause dans un océan de brutalité.
Commenter  J’apprécie          230
A la fin des années 60, Sergio Leone règne en maître dans le domaine du western avec des films emblématiques et légendaires comme le Bon, La Brute Et le Truand ou Il Etait Une Fois Dans L'Ouest qui marqueront d'une manière indélébile l'histoire du cinéma. La BD francophone n'est pas en reste puisque l'on assiste à l'émergence du Lieutenant Blueberry scénarisé par Charlier et dessiné par Giraud tandis qu'au début des années 70, Hermann se lance, avec Greg au scénario, dans la série Comanche et que Michel Blanc-Dumont et Laurence Harlé mettent en scène les aventures de Jonathan Cartland et puis qu'apparait le personnage de Buddy Longway créé par Derib. A la même époque, s'inscrivant dans cette effervescence du genre, il faut également compter sur Pierre Pelot débutant sa carrière de romancier avec une série mettant en scène Dylan Stark un métis moitié cherokee, moitié français qui, au terme de la guerre de sécession, se jette à corps perdu dans une longue quête de vengeance après avoir découvert, en revenant au pays, que toute sa famille a été massacrée. Au gré des 22 ouvrages publiés, on remarquera que certains d'entre eux sont illustrés par Hermann tandis que dans d'autres publications on trouvera les dessins de Michel Blanc-Dumont ou de Michel Auclair, autre auteur de BD, qui se distinguera avec les aventures de Simon du Fleuve, dans un genre post-apocalyptique aux allures de western. On notera que l'ensemble de la série Dylan Stark n'est malheureusement plus disponible mais que l'on peut les retrouver sur le marché de l'occasion, en constatant d'ailleurs que le 17ème volume, le Tombeau de Satan (Marabout 1969), est préfacé par Hergé. Après cette incursion notable dans le western, il sera difficile de résumer la suite de la carrière littéraire de Pierre Pelot s'étalant sur plus de cinq décennies en publiant pas moins de deux cents ouvrages pour s'aventurer sur des registres variés tels que la science-fiction, le polar, le roman noir mais également du côté de la littérature blanche avec ces phrases redoutables, presque sans fin qui envoûte le lecteur en l'entrainant dans la splendeur d'un récit tel que Braves Gens du Purgatoire (Héloïse d'Ormesson 2019) dont on retrouvera les caractéristiques dans Loin En Amont du Ciel, dernier ouvrage de l'auteur qui renoue avec le western aux accents crépusculaires où apparaît, de manière lointaine, la silhouette de Dylan Stark dont la trajectoire s'insinue dans celle de trois soeurs se lançant à la poursuite de la bande de renégats qui ont pillé leur ferme et assassiné leurs proches.

Si la guerre de Sécession a pris fin et que le pays se reconstruit peu à peu, on voit apparaître des anciens combattants qui se sont reconvertis dans le meurtre et le pillage en formant des bandes de hors-la-loi sans foi ni loi. L'une d'entre elles est commandée par Captain Sangre de Cristo qui peut notamment compter sur l'appui d'une sorcière sanguinaire que ses comparses surnomment Mother. Déferlant désormais dans la vallée des Ozaks, cette horde de pillards sèment terreur et désolations en s'en prenant plus particulièrement aux fermes isolées, dont celle appartenant à la famille McEven après avoir massacré les parents ainsi que la cadette des filles sous le regard impuissant des trois soeurs survivantes. Bien décidées à se venger, Enéa McEven ainsi que les deux jumelles Aïleen et Erin vont traquer sans relâche chaque membre de cette bande de renégats qui poursuivent leurs exactions dans tous les recoins des états du Sud. Ainsi, au fil de leur périple, les soeurs McEven croisent d'autres femmes, également victimes de cette horde sauvage, qui se joignent à leur croisade vengeresse où le fracas des armes rugira pour solde de tout compte.

Dans la collection La Noire on trouve notamment Méridien de Sang (Gallimard/La Noire 1992) et Deadwood (Gallimard/La Noire 1994) de Peter Dexter, représentatifs de ce fameux courant western gothique caractérisant ces deux romans légendaires. Il y a donc une cohérence certaine à ce que Pierre Pelot intègre cette collection mythique avec ce western aux accents âpres et crépusculaires dont il décline l'atmosphère à la fois lourde et violente au détour d'un texte tempétueux et d'une saisissante intensité s'articulant autour de la destinée des trois soeurs McEven bien décidées à faire payer le prix fort à tous ceux qui ont massacré leur famille. Et puis, comme une mise en abime vertigineuse, on observe également le parcours d'Anton Deavers, journaliste pour The True Republican New Chronicle et qui a déjà rédigé les aventures du lieutenant Dylan Stark pour s'intéresser désormais au devenir de ces trois femmes qui ont pris les armes pour former une milice comptant de nombreuses comparses qui s'abattent sur leurs adversaires avec une farouche détermination. Et comme pour donner davantage d'assise et de réalisme au récit, Pierre Pelot convoque la personnalité historique de William Quantrill qui dirigea une horde déchaînée de hors-la-loi sévissant dans le Missouri et le Kansas et dont certains membres formèrent par la suite que le redoutable gang James-Younger. Avec un tel personnage, l'auteur s'inspire de cette sauvagerie, propre à l'époque, pour mettre en scène les exactions de Captain Sangre de Cristo, ancien membre de la bande Quantrill, et de Mother, une furie sanguinaire qui éprouve une certaine prédilection à éventrer tous les individus qu'elle croise, en lançant quelques imprécations furieuses pour invoquer tous les démons de l'enfer. Tout cet ensemble s'embrase au détour d'un texte aux longues phrases tumultueuses que l'auteur façonne avec cette passion sans égale du mot juste dont il reprend parfois à son compte la signification pour l'insérer parfaitement dans la scène qu'il dépeint, que ce soit ces paysages majestueux, ces recoins sordides et bien évidemment ces éclats d'une violence flamboyante et outrancière comme en témoigne le pillage de la ferme McEvan ou le règlement de compte entre Enéa et Mother prenant une allure dantesque au cour d'un affrontement déchainé entre bandes rivales s'affrontant au sein d'un saloon ravagé par la multitude de coups de feu qui éclatent de toute part. Ainsi, Pierre Pelot, en pleine maitrise de la langue et du récit, vous entraine dans la sauvagerie de cette période tumultueuse au gré d'une succession d'événements d'une envergure peu commune vous coupant le souffle et vous laissant sans voix au milieu de ces éclats de boue et de sang qui semblent toujours vous coller à la peau même une fois l'ouvrage fini.



Pierre Pelot : Loin En Amont du Ciel. Editions Gallimard/Collection La Noire 2023.

A lire en écoutant : You Will Be My Ain True Love de Alison Krauss. Album : A Hundred Miles Or More: A Collection. 2007 Rounder Records.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
Commenter  J’apprécie          130
.


A UNE REGLE, SES EXCEPTIONS

Par exemple Pierre Pelot.
Un mec, tous azimuths, qui éructe depuis 50 ans quatre bouquins par an. Un mec qu'en fait peu de public connait. Un raconteur, écrivain, populaire. Autant dire qu'il n'est pas germano-pratin.

Je l'ai commencé dans mes vingt ans. J'avais abandonné les Bob Morane, édition papier jaune Marabout à mes 15 ans. Pause quelques temps. Puis apparaissent des westerns papier. On était en plein dans le leonesque, sagghetti harmonica gros bras et jolies nanas. Et voila P.P. et ses Dylan Stark toujours chez Marabout papier devenu blanc. Premiére rencontre.

Puis je suis passé a la SF. Lui aussi. Puis les polars, le roman noir. Lui aussi. Marrant, les circonvolutions de la vie.

On pourrait croire qu'avec tout ça il ne serait qu'un plumitif logorrhiste. Je crois bien que non. C'est le talent et le besoin d'écrire. Pas le Money Monnaie.

Pour preuve. Sa dernière livraison. Déjà le titre. "Loin en Amont du Ciel". Tout un monde. Chez Valeurs Actuelles, je ne saurais mieux dire :

" le verbe est âpre. Violent. On sent la sueur poisseuse perler sous les chapeaux. Tout comme l'odeur des hommes et des animaux. Pierre Pelot est un maître qui explore toutes les ressources de la langue, installant un rythme et une poésie qui lui sont propres: «Les bruissements de la nuit se posèrent en légers vols planés « écrit-il par exemple, histoire de décrire la quiétude d'un bivouac, rare moment de répit dans ce texte haletant. Les strates temporelles s'entremêlent avec finesse, les niveaux de narration s'imbriquent comme des poupées russes pour composer un roman éblouissant dont les personnages ont une jolie épaisseur – comme le journaliste Anton Deavers, véritable double littéraire de l'auteur – et qui se conclut par des pages profondément émouvantes. "

J'ai adoré ce bouquin et presque retrouvé mes vingt ans.



.
Commenter  J’apprécie          206
Hello mes polardeux, aujourd'hui je vous propose un petit et court billet
Le temps me manque pour vous présenter tous les bouquins que je dévore…
Et si je continue à privilégier mes lectures, je vais tenter de vous faire un petit retour sur celles que je n'ai pas eu le temps de chroniquer.
C'est le cas du polar du jour
Loin en amont du ciel de Pierre Pelot
Le livre est paru le mois dernier et j'avoue que quand je l'ai eu en main je n'ai pas pu résister, je l'ai dévoré en un week-end. Alors inutile de vous dire que pour moi Pierre Pelot est un auteur que j'aime retrouver régulièrement depuis que j'ai lu, il y a fort longtemps au début des années 80 L'été en pente douce, un polar noir et rural à l'atmosphère moite et sensuelle ; puis plus tard sa saga préhistorique écrite avec Yves Coppens « Sous le vent du monde » et puis aussi son requiem de la race humaine avec les 6 tomes de sa série « Les hommes sans futur« . Mais il y avait un bout de temps que je n'avais pas renouer avec un des auteurs français des plus prolifiques. Alors vous comprenez mon empressement à lire Loin en amont
Mais alors que nous raconte ce nouveau roman :
C'est l'histoire Enea Mc Ewen, nous somme en 1865 aux Etats-Unis, la guerre de sécession vient de prendre fin. Mc Ewen a quatre filles, il vie heureux avec elle et sa femme dans une ferme au fonds d'une vallée dans l'Arkansas. Oui mais voilà, la guerre a beau être fini, la paix dans le pays n'est pas revenu. Cette guerre civile a laissé plein de rancoeur. Les soldat sudiste défaits sont laissés à l'abandon et dans leur retours vers leur terre natals, certains groupes continus à se battre et surtout à commettre des exactions contre les civils. Et la famille Mc Ewen en fera les frais .La fin de la guerre de Sécession va se vivre, pour Enéa, dans la souffrance. Aussi depuis la mort de ses parents et de sa petite soeur, sauvagement assassinés par des pillards, Enea McEwen n'a plus qu'une idée en tête, les retrouver pour se venger. Avec ses soeurs jumelles, Aileen et Erin, elle forme une bande de femmes hors-la-loi qui traque sans relâche les meurtriers.
On y retrouve aussi, en filagramme, Dylan Stark, un héros récurent d'une précédente saga. Il y a aussi ici Anton Deavers, un journaliste venu du Nord qui cherche à savoir comment cette foutue guerre a été vécue dans le sud par sa population et notamment par les femmes. Et avec lui, notre auteur nous dit que la guerre ne justifie que la folie des hommes. Il nous montrent aussi, des femmes libre mais hors la loi. Des femmes fortes malgré leurs fragilités. Des femmes vengeresses prête à tuer et que l'on ne peut voir que comme des héroïnes…
Dans ce roman on retrouve le style incomparable de Pierre Pelot à la fois onirique et viril, sa plume a le souffle des grands espaces. Il nous offre ici un roman à la fois bouleversant et exaltant. Et c'est certain Loin en amont du ciel est un roman noir très sombre, rugueux et acerbe qui ne vous laissera pas indifférent.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
Commenter  J’apprécie          200


critiques presse (4)
MadmoizellePresse
19 juillet 2023
Dans Loin en amont du ciel, Pierre Pelot nous plonge dans l’histoire aussi sombre qu’intense de trois sœurs sillonnant l’Arkansas à la recherche des hors-la-loi qui ont décimé leur famille.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Liberation
17 juillet 2023
Pierre Pelot écrit avec talent. Loin en amont du ciel est un drôle de western.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeSoir
15 mai 2023
L’ombre de Dylan Stark plane sur un roman dont les principaux personnages sont des femmes : « Loin en amont du ciel ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
09 mai 2023
Apre, violent, crépusculaire, Loin en amont du ciel est un étourdissant western. On y suit, après la fin de la guerre de Sécession (1861-1865), la traque menée par les sœurs McEwen, qui poursuivent les auteurs du massacre de leur ­famille – la horde d’un cavalier pirate sanguinaire, le bien nommé Captain Sangre de Cristo, ainsi qu’une sorcière et prophétesse autoproclamée, surnommée « Mother ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ils étaient trois, se tenant pareillement déjetés sur leur selle comme si les sous-ventrières étaient sanglées de travers, le dos rond et les épaules tombantes, chacun le coude sur le pommeau et la main tenant paresseusement les rênes et dans l’autre main un revolver de cavalerie à percussion. Le regard des chevaux étrangement éteint. Trois hommes sans doute encore jeunes mais à qui il était difficile de donner un âge précis, le masque mâchuré de sueur et de crasse et de boue et peut-être de sang vieux, croûteux, dans le peu de mauvaise lumière, sous les larges bords rabattus des chapeaux d’officiers. Barbes sales clairsemées. Des regards guère moins vides que ceux des montures, à l’exception de lueurs fourbes qui s’y étaient glissées un jour, bien longtemps auparavant, contenues depuis lors et qui crachouillaient encore par intermittence, à l’occasion, comme ces baves laissées sur leur passage par certaines limaces-poison.
Commenter  J’apprécie          20
Le soleil, ce jour embrasé d'août, achevait de couler dans les pins des collines d'ouest. La plaine était couverte d'ombres longues zébrant la croûte d'herbe dorée au pied des haies et des bosquets. Des geais étoilés de bleu et des quatuors de pies s'élançaient d'un bord à l'autre du ciel et se découpaient un bref instant sur les lambeaux nuageux incendiés du couchant. D'autres se perchaient le temps d'une pause sur le pic faîtier des toitures de bardeaux, à l'angle des galeries, en grappes sur les fils et les poteaux du nouveau télégraphe sonore - qu'on appelait le téléphone - le long de la rue principale.
Commenter  J’apprécie          30
— Sauf vot' respect, m'sieur l'Illinoisais, seriez pas aussi un de ces putains de jayhawkers 1, ou p't'êt' de l'aut' côté, de ces brigands de carpetbaggers nordis', dit le plus grand, le plus maigre et le plus jaune des types groupés.
Ce n'était pas vraiment une interrogation.
La suspicion affichée des hommes germée indubitablement de leur certitude enfouie.
Le gros sur son tabouret perché respirait bruyamment par à-coups du profond de la gorge, s'activant de la langue contre sa dent ébranlée.
Anton Deavers se hâta de dénier de telles éventualités et de jurer ses grands dieux sur la tête de sa mère que, sacrément non, il n'avait rien à voir ni de près ni de loin, Dieu et Diable l'en préservent, avec ces sacrés brigands, d'un bord ou de l'autre de la frontière de l'État.
Commenter  J’apprécie          10
À le voir descendre ainsi la pente au pas légèrement tombé de sa monture, à voir sa position avachie et rigide calée en cul de selle, le dos rond, il paraissait évident que l'homme n'était pas cavalier émérite, qu'il achevait en outre une longue route, en cette fin de journée. De son visage on ne distinguait qu'une grimace durcie dégoulinante, dans l'ouverture de la capuche serrée sous le chapeau.
Commenter  J’apprécie          10
Il leur dit que sa profession de journaliste au True Republican l'avait poussé depuis plusieurs mois, depuis le printemps exactement, sur les chemins du Missouri et de l'Arkansas, du Kentucky et du Haut-Mississippi également, pour « une enquête auprès de la population sur la reconstruction du pays vaincu, au lendemain de la guerre ».
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (175) Voir plus



Quiz Voir plus

Les indiens d'Amérique du Nord

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

Enterre mon corps Wounded Knee
Enterre mon cœur à Wounded Knee
Enterre mon âme à Wounded Knee
Enterre mon esprit à Wounded Knee
Enterre mon scalp à Wounded Knee

10 questions
190 lecteurs ont répondu
Thèmes : conquete de l'ouest , far-west , western , ute , navajos , Nez Percé (Indiens) , comanche , Apache (Indiens) , Cheyennes (Indiens) , Sioux (Indiens) , indiens d'amérique , littérature américaineCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..