Pépin, écrivain guadeloupéen, à voulu participer au débat qui agite la société sur la jeunesse. Il lui écrit directement, en la critiquant, lui montrant ses contradictions, en la pardonnant face aux parents qui ne l'élève plus et en lui proposant un contrat, un engagement pour l'avenir:oser se tourner vers ses origines, son patrimoine pour tourner le dos à certaines cultures, notamment américaine, qui la pervertissent.
Ce petit livre court et pertinent se lit très facilement, en moins d'une heure, mais il peut aussi être la base d'une réflexion avec les ados. Il peut s'adapter à toutes les jeunesses du monde qui ont oublié leur passé et préfèrent se comporter avec outrance et au bord des limites.
Pépin est sympathique, son texte est percutant mais les solutions qu'il propose, si elles sont séduisantes, sont pour moi trop réductrices et insistent trop sur le repli sur soi. On ne peut pas s'ouvrir au monde et en même temps refuser les autres cultures. Mais ce livre reste un bon point de départ pour une discussion inter-générationelle.
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J'entends ceux qui se justifient en s'écriant: "an pa té ni tune, an té oblijé mannyé biten a moun"! (je n'avais pas d'argent, j'étais obligé de voler). S'ils étaient honnêtes, ils devraient reconnaître qu'ils ont choisi une existence de voleurs.
J'entends ceux qui s'abritent derrière: "yo pa ka fè ayen pou le jénès" (ils ne font rien pour la jeunesse). Je leur demande : "et vous, qu'est-ce que vous faites pour vous?".
Je vois ceux qui brandissent une pancarte marquée "chômage" pour excuser leur démission. Le chômage est un grave problème. Cependant, il ne peut être un alibi pour la délinquance et la barbarie.
Ernest Pépin, "Dis-leur"
Le poème d'Ernest Pépin, "Dis-leur" a été publié pour la première fois dans Babil du songer (Kourou: Ibis Rouge, 1997, pages 142-143).