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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un homme qui dort relate le décrochage d'un jeune homme, qui du jour au lendemain, abandonne sa vie d'étudiant parisien.
Iĺ s'enfonce rapidement dans un état végétatif et dépressif.

Ma lecture succède à celle, très récente, des Choses, du même auteur.

Les deux oeuvres sont très marquées par les recherches stylistiques de Georges Perec : 
- assimilation au travers de l'usage du "tu" dans l'homme qui dort, distanciation via le "il" dans les Choses ;
- rallongement extrême et subit des phrases accompagnant le début de folie du protagoniste ;
- jeux sur les conjugaisons et temps employés ;
- souci exacerbé et monomaniaque du détail ;
Ces exercices de style sont poussés à l'extrême. De fait, ils produisent leurs effets mais rendent la lecture assez poussive.

Concernant le thème traité et ses variations, force est de constater que les écrits de Georges Perec de 1967 restent dans l'air du temps.
Nous sommes en plein burn-out parisien avec ses phases d'apathie, de dépression et ses fausses rémissions aux airs de "pleine conscience" méditative. 

Je n'irais pas jusqu'à dire que Georges était un grand visionnaire mais plutôt qu'il était un fin sociologue et que l'histoire repasse incessamment les plats (même analyse pour les Choses)
A débattre évidemment !

En synthèse : du talent, de l'intelligence, "trop" de style et une bonne dose de dépression obsessionnelle. A lire, quoi !
Lien : http://axel-roques.iggybook...
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Georges Pérec était un créateur profondément original, produisant des OLVI (Objets Littéraires Non Identifiés) souvent déconcertants et difficiles à lire. Il a écrit ce que personne n'a osé écrire. Certains diront qu'il excelle dans les exercices de style et qu'il les pousse jusque dans leur extrême…
Dans "Un homme qui dort", le style se veut simple, et l'intrigue encore plus simple. Le sujet se réduit aux errances d'un jeune étudiant qui vient de renoncer à passer ses examens. Isolé à Paris, il se laisse aller à une sorte de dépression. Rien d'autre ! Le récit n'avance pas vraiment; il tourne en rond, comme le héros...
Quoiqu'il ne comporte qu'un petit nombre de pages, ce roman m'a semblé long. Pérec s'applique à décrire les moindres faits et gestes du héros, ainsi que ses observations dans sa mansarde ou au cours de ses pérégrinations dans la ville: c'est parfois fastidieux pour le lecteur, mais c'est aussi un tour de force de l'auteur, qui poursuit imperturbablement son étonnant récit.
Dans ce livre, l'auteur ferait-il référence de près ou de loin à son propre vécu ?
A noter que, quand il parle du jeune homme, Georges Pérec conjugue systématiquement ses verbes à la seconde personne du singulier. C'est une sorte d'apostrophe "molle" à son anti-héros à la dérive. Curieux...
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C'est une histoire plutôt commune puisqu'elle narre de façon amère et tout de même poétique ce sentiment de rentrer dans le monde, le monde "adulte"... Et de vouloir en sortir non pas pour repartir en arrière mais pour s'expulser du monde dans sa totalité.
Perec utilise le "tu" tout au long du livre et, si cela peut paraître déroutant au début, cela amène à renforcer l'universalité de cette difficulté (cette agression ?) qu'est la rentrée dans la "vie", telle qu'on l'entend communément.
Pourquoi trois étoiles ? Roh, pourquoi des étoiles déjà... Disons que la forme, bien que poétique par moments, m'a plutôt laissé indifférent (un comble ou une réussite vis à vis de ce qui est décrit, c'est à vous de voir). Surtout je n'ai cessé de repenser au Solitaire de Ionesco, qui dans mes souvenirs n'est pas si éloigné du principe de ce livre et propose une image de l'isolement et du retour sur soi qui m'a davantage plu. Bon, trois étoiles c'est bien pour moi ! C'est un livre que je conseille tout de même, c'est une plongée directe dans un état d'âme qui n'est pas tellement la déprime mais qui n'est pas non plus un engagement franc, c'est une recherche trouble et parfois même lumineuse ?... Mais c'est déjà trop en dire.
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L'histoire d'une dépression en tableaux descriptifs, en détails minuscules. Une belle écriture pour raconter l'immobilité, les "pas grands choses"avec quoi on s'occupe quand même quand il faut bien continuer à vivre alors qu'on s'est mis hors la vie (enfin, c'est l'impression lointaine qui me reste du livre).
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Un homme qui dort parle de non existence, le narrateur s'adresse à lui même.
Jeune homme de 25 ans, dont l'histoire commence par la non présentation à son examen.
Le temps semble long dans la vie monotone et répétitive du personnage.
Pas de chapitre, le récit n'est que paragraphe sans dialogue.
Nous assistons au repli sur lui même du personnage, dans son mal être, sa dépression.
Perec s'attache aux détails de chaque chose dans le quotidien du personnage.
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A 25 ans un étudiant parisien vit le basculement de sa vie. La descente dans la torpeur et l'indifférence absolue suite à un déclic inconnu ; un déclic non identifié. .
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Perec exploite un sujet classique qui est la condition humaine dans sa dimension tragique mais sans tragédie bien définie. «  Nulle malédiction ne pèse sur tes épaules Tu es un monstre, peut-être, mais pas un monstre des enfers. Tu n'as pas besoin de te tordre, de hurler. Nulle épreuve ne t'attend, nul rocher de Sisyphe, nulle coupe ne te sera tendue pour t'être aussitôt refusée, nul corbeau n'en veut a tes globes oculaires, nul vautour ne s'est vu infliger I'indigeste pensum de venir te boulotter le foie, matin, midi et soir. Tu n'as pas a te traîner devant tes juges, criant grâce, implorant pitié. Nul ne te condamne et tu n'as pas commis de faute. Nul ne te regarde pour aussitôt se détourner de toi avec horreur. »
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Le texte s'inscrit dans la mouvance du nouveau roman. Pas de personnages. Un antihéros dont on connaît pas le prénom, Un cadre minimaliste ( une chambre de 5 mètres carrés ; les rues de Paris ....), pas de dialogues, une chronologie disproportionnée , un monologue interne qui structure tout le récit, la répétition totale des mots; de la syntaxe; des faits ; des gestes ; des idées.
Certains passages sont très profonds ; marquants :
L'arbre
Le temps
La lecture du journal
Le jeu de cartes
Le corps
Le visage

Enfin cette indifférence totale , cet abandon tragique poussent à une prise de conscience dense de la condition de servitude; de la destiné à laquelle on ne peut pas échapper ni se soustraire. « Tu n'as guère vécu, et pourtant, tout est déjà dit, déjà fini. Tu n'as que vingt-cinq ans, mais ta route est toute tracée. Les rôles sont prêts, les Étiquettes: du pot de ta première enfance au fauteuil roulant de tes vieux jours, tous les sièges sont là et attendent leur tour. Tes aventures sont si bien décrites que la révolte la plus violente ne ferait sourciller personne. »
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