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EAN : 9782290376447
224 pages
J'ai lu (03/05/2023)
4.08/5   262 notes
Résumé :
Lorsqu’une inconnue emménage dans la maison Poussière, posée au bord d’une autoroute à huit voies sur l’île de Montréal, la vieille bâtisse bleue s’interroge : qui a bien pu lui envoyer cette Française, après tant d’années d’abandon et de solitude ?
Alors qu’à l’extérieur, l’hiver envahit tout, elle gratte, ponce, repeint, nettoie les souvenirs d’autres vies que la sienne, tandis que la maison tente de comprendre ce qui lui vaut d’être ainsi malmenée.
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Une jeune dame entre dans la Maison Poussière sur l'île de Montréal, entourée de routes, d'autoroutes qui font un vacarme de tous les diables. Toutes les autres habitations ont disparu de l'îlot.
Elle récure et rénove tous les coins de cette maison, parvient même à la rendre quasi habitable, presque fidèle à ce qu'elle était auparavant. car elle est ancienne et inhabitée depuis longtemps.
C'est qu'elle prend la parole cette maison, un chapitre sur deux plus ou moins, et nous raconte le passé de ses habitants, toutes les vies qu'elle a abritées, les bonheurs, les malheurs.
L'hiver arrive, un hiver comme la jeune dame, Estelle , venue de France n'a jamais connu. Des tempêtes de glace, non mais. Il gèle à pierre fendre et on peut le dire au sens propre du terme.
La nouvelle habitante ressent des vies antérieures qui ont habité les murs.
Petit à petit, on apprend ce qui a amené la jeune dame dans cette maison, le drame terrible qu'elle a vécu.
C'est son amoureux qui lui envoie par lettre les liens qu'elle a avec cette maison héritée d'on ne savait où.
Mais, la maison n'a pas dit son dernier mot.
Elle tremblait depuis un certain temps mais ce n'était qu'un début.
Un magnifique roman pour ceux et celles qui ont déjà ressenti , en visitant un lieu, qu'il exprimait encore son passé par ses odeurs, par son ambiance.
Vous dites cela à certains, ils vous regardent avec deux yeux ébahis et la bouche ouverte.
Tant pis, c'est ainsi !
Beaucoup d'expressions québecoises viennent illuminer le texte mais n'entravent pas du tout la compréhension.
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Estelle est arrivée dans la maison bleue, en été. C'est un héritage qui arrive dans sa vie à point nommé. Cette maison abandonnée depuis des années est implantée, non loin de Montréal, au bord d'une autoroute à huit voies. le boucan y est infernal, la maison tremble mais Estelle n'y prête pas attention, pas plus qu'à la maison. Elle frotte, brique, ponce, décape et repeint, pièce après pièce. Elle la rudoie sans avoir envie de connaître son histoire.
La maison s'indigne un peu de ce traitement. Elle était tranquille depuis des années, abandonnée après des années de bonheur, elle s'était habituée.
Estelle est seule et se débrouille pour le rester. Elle commande ce dont elle a besoin sur internet et se fait livrer. Elle a besoin de cette solitude pour se reconstruire.

À tour de rôle, Estelle et la maison vont se confier, raconter. L'hiver glacial a interrompu le trafic de l'autoroute et le silence est revenu. Estelle va enfin visiter l'ensemble de la maison qui en frissonne de plaisir.

C'est une histoire pudique, bouleversante où pourtant on se sent bien. C'est peut être grâce à cette maison bleue ou au bonheur qui flotte en attendant son heure.

J'avais repéré ce livre chez Sabine (Plouf le loup), j'adore les histoires de maison et de famille.
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Ah, t'sais, je suis aux oiseaux, après avoir lu ce livre! Je suis virée à l'envers aussi...

Une maison au coeur de l'histoire, le Québec : il était pour moi, ce roman! Je ne connaissais pas Valérie Péronnet, journaliste et auteure. J'ai été ravie de découvrir ses personnages et son écriture .

Estelle, dont on devine tout de suite qu'elle fuit un événement traumatique, arrive dans une maison à l'abandon, près de Montréal, coincée au bord d'une autoroute. On comprend qu'il s'agit d'un héritage. Et, cette maison s'exprime aussi! Elle évoque les souvenirs des êtres qui l'ont habitée et apprivoise peu à peu sa nouvelle occupante, qui la répare, et se répare aussi. Un lien tres fort naitra entre elles.

L'écriture est tour à tour expressive, savoureuse, lorsque la maison parle, utilisant souvent des expressions québécoises, et plus intimiste et sensible quand Estelle se confie. La douleur et la douceur vont se fondre l'une dans l'autre...

Les maisons ont une âme, j'en suis persuadée, elles nous communiquent des sensations, des émotions. Cette belle rencontre entre Estelle et la maison Poussière m'a émue, tellement plu ! A votre tour de vibrer entre les murs de la tendresse...

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Ce joli écrin à la couverture enneigée invite à se faufiler par la porte entrebâillée de cette vieille maison de l'île de Montréal. Mais à qui appartient cette voix chaleureuse dont je perçois le petit accent québécois ? Oui, je ne me trompe pas, c'est bien la maison, craquant sous les vents glacés de l'hiver, dans l'impossibilité de garder dans ses murs la chaleur des fourneaux, qui me parle de celle, seule, qui l'habite aujourd'hui et gratte les vieux papiers peints et les peintures écaillées, arrache la moquette, décrasse, lessive, dégraisse. Il semble qu'elle soit là depuis le début de l'été, travaillant avec rudesse et obsession pour redonner de l'éclat à cet intérieur abandonné depuis longtemps. Et, sous ses mains qui s'affairent, la maison se sent respectée même si sa petite Française, comme elle la nomme, ignore encore qu'elle a une âme.
Elle a choisi la grande chambre du fond avec son poêle en faïence blanche jamais utilisé. Celle-ci est la plus belle, mais son choix a été aussi motivé par la sensation que cette pièce n'exhale aucun parfum du passé, aucune histoire, contrairement au salon regorgeant d'objets remisés, témoins d'un vécu dont elle ne désire pas encombrer ses pensées. D'ailleurs penser, elle ne veut pas. C'est pour cela qu'elle gratte, qu'elle frotte et s'acharne de plus belle dès que des vagues de chagrin déferlent en elle.
Elle nous parle aussi, et la fragilité blottie dans ses propos fait peine.

Dehors, à la porte de la maison, la fureur des huit voies de l'autoroute charriant ses milliers de véhicules. le bois et les fenêtres vibrent sous l'assaut de la circulation mais pas que…
Le gros hiver sévit, se gonfle sous le souffle du vent, se pétrifie dans ses stalactites et son verglas. L'hiver polaire québécois nous saisit, avec la dégringolade de ses températures.


Valérie Péronnet nous offre ici un roman attendrissant, une lecture d'une grande douceur, pleine d'émotions, qui vient nous réchauffer au coeur de l'hiver. Une histoire touchante dans laquelle on se love, bien installé sous un édredon, collé à sa bouillotte, un poêle à bois faisant entendre son chaleureux crépitement.
Passée la surprise de certains verbes et adjectifs, devenus des archaïsmes chez nous, leur petite musique chatouille agréablement les oreilles. Une mélodie québécoise, un petit air d'ailleurs.
Cette maison bleue m'a fait d'émouvantes confessions, replongeant dans ses souvenirs avec son ancienne occupante Dumontine. Elle est nostalgique des temps de bonheur, des bonnes odeurs de pain d'épices et de chocolat chaud, du violoncelle qu'elle n'entend plus depuis des lustres.
Et qui mieux placé qu'une maison peut parler intimement de ceux qui se sont abrités dans ses murs ?
Ne pensez pas que cette maison bleue soit hantée, non. Elle est juste emplie des autres.
Au début, sa nouvelle occupante ne veut rien savoir mais la mémoire des lieux est là. de la maison envers celle qui la rénove émanent de la curiosité, de la tendresse, la volonté de comprendre pourquoi ce choix de complète solitude, cette « non-vie », cette sensation de mort intérieure, ce chagrin contenu dans la hargne à la décaper.
Elle est à l'écoute de ses moindres sursauts de mieux-être, du plus petit soupçon de vie, s'attendrit de la petite toune fredonnée de plus en plus souvent, de plus en plus puissamment.

Travaux et reconstruction s'imbriquent. L'idée de lier l'abandon d'une demeure à l'abandon d'une vie donne à ce très joli roman de l'originalité et un charme fou. Un petit bijou à déguster et redéguster dès les premiers froids. Je lui donne donc rendez-vous l'hiver prochain.
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Enfin une pépite (après plusieurs déceptions en ce début d'année) ! Ce petit livre est un ravissement et un ovni à la fois. On y assiste au dialogue d'une jeune femme éplorée (on comprendra progressivement pourquoi) et d'une vieille maison plantée sur l'île de Montréal, perdue entre une autoroute à huit bandes et une station-service, venues bien après sa construction. On se demande dès l'abord ce que cette jeune française est venue y faire, s'acharnant à faire revivre ces vieux murs depuis longtemps inoccupés, noyant un chagrin manifeste dans de dures tâches de rénovation et de nettoyage. Et puis il y a les anciens occupants de la maison qui viennent y mettre leur grain de sel et, petit à petit, se met en place une mécanique de renaissance où les drames d'une époque répondent à ceux d'aujourd'hui. C'est charmant, émouvant et très inhabituel avec, en plus, le côté savoureux du français pratiqué dans la région. Ce n'est pas nécessaire pour aimer ce livre mais si vous vivez dans une maison quelque peu ancienne dont vous prenez soin vous n'en aimerez que plus ce livre...
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ils se sont offert une réunion de famille, tranquille. Tous ces gens morts depuis des années parfaitement vivants dans mes murs, chacun à l'âge de son plus grand bonheur, et tous contents de se retrouver. Je n'avais jamais vu ça. Armand contait fleurette à Dumontine, qui riait en rosissant ; la petite Séraphine faisait des grâces à ses grands-parents énamourés ; Eusèbe filait à la cuisine dès qu'il en avait l'occasion pour minoucher son Émerencienne.
Et dans un coin du salon.....une très belle dame, aux allures de Parisienne, observait ce petit monde....sans que personne semble avoir conscience de sa présence.
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C'est un hiver très dur. Un hiver de pluie, de neige et de vents glacés qui font craquer les murs et souffrir les toitures. De noirceurs interminables, de ciels fous. Un hiver sans mots, sans douceur, sans personne. (Incipit)
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Je n'ai jamais vu ça. Elle est complètement seule. Totalement désertée par tous, absolument absente du monde, dont rien ne parvient jusqu'à elle à part le froid dément et les hurlements de l'hiver, sans fin.
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Elle fait souvent ça. Tous les jours, même. Elle s'agite, elle s'agite, et puis paf, elle tombe, très lentement, comme si on la débranchait.
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Le vent a soufflé toute la nuit. Et les jours d'avant. Et puis, ce matin, plus rien. Par la fenêtre, à travers le double vitrage aux rebords tapissés de glace, je vois les stalactites goutter depuis le toit du perron et j'ai l'impression de goutter moi aussi, de me diluer lentement pour devenir flaque et glisser à travers les lames du plancher, jusqu'à la cour où la terre battue finira par m'absorber.
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Videos de Valérie Péronnet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valérie Péronnet
Mina Lacan, première gendarme profileuse, est l'héroïne de deux livres immersifs signés Marie-Laure Brunel-Dupin et Valérie Péronnet : "Avant que ça commence" et "Serrer les dents".
À l'occasion de la parution de ce second tome aux éditions Black Lab, les créatrices de cette série aussi réaliste qu'haletante nous plonge dans les coulisses de leur travail d'écriture à quatre mains.
"Avant que ça commence" https://www.hachette.fr/livre/avant-que-ca-commence-9782501160766
"Serrer les dents" https://www.hachette.fr/livre/serrer-les-dents-9782501183697
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