Voici une BD pour adultes au format généreux, avec une belle réalisation graphique de l'oeuvre de
Serge Perrotin, pour le scénario, et
Christian Maucler pour les dessins. Sa découverte a été pour moi un peu comme celle d'un beau film avec des sous-titres que j'ai moins regardés que les images.
Je ne suis pas un adepte de BD, mais le titre et le fait que l'essentiel du récit se déroule en Australie m'ont séduit. L'île continent est vraiment un autre monde.
De plus, il s'agit d'un thriller fantastique avec un voyage temporel niché dans une aventure aux antipodes. Je ne suis non plus attiré par la fantaisie. Peu importe. L'Australie m'a attrapé sur le fond et les autres aspects de forme m'ont fait réfléchir sur la création en BD et en fantaisie (ou ‘fantasy'). Selon moi, un livre, BD ou autre, ne se consomme pas, il s'apprécie par la justesse de l'univers qu'il met en lumière.
Dans un tel univers, seuls les personnages principaux comptent à mes yeux et j'y reviendrai. Mais il y a aussi l'intrigue et les lieux ou le cadre littéraire. Sans oublier, ici dans la BD, un art graphique, l'illustration, le choc visuel des dessins.
Je ne sais pas juger ou commenter cet aspect visuel sauf pour dire qu'il m'a bien plu. Il y a même des dessins que j'ai trouvés tout particulièrement beaux et évocateurs. Je citerai l'image d'une maison ‘Queenslander', à la page 63, et celles d'Uluru-Ayers Rock vu à maintes reprises, par exemple à la page 127. Oui, le livre se déroule entre les banlieues colorées de Brisbane, avec leurs maisons typiques en bois, et le centre rouge au coeur du continent.
Une petite déception pour les esquisses d'art aborigène qui n'honorent pas les originaux de ces écoles majeures de peinture, pleine de vitalité, de couleurs, d'histoire profonde et qui évoluent de façon remarquable. Mais dans l'ensemble, le cadre est bien restitué et incite au grand voyage.
L'intrigue a moins capturé mon attention, et je dirais que même s'il s'agissait d'un roman de suspense sans dessins, il ne m'aurait pas du tout captivé.
Restent, donc, les personnages principaux. Simon et Georgie sont des artistes, écrivain et peintre. Ils manquent un peu de profondeur, mais ils sont très bien dessinés, se révèlent ouverts à de nouvelles cultures et expériences, et débordent de vivacité. Est-ce important qu'ils soient crédibles sur le plan littéraire dans une oeuvre à ambition ? A chacun son avis.
Ainsi, avons-nous affaire ici à des archétypes, stéréotypes, (à éviter dans toute oeuvre), prototypes ou autres types qu'on trouve dans la ‘fantasy'? le travail des 2 auteurs méritent qu'on y réfléchisse. Je vous laisse juger pour vous-même.
J'espère vous avoir donné envie de vous pencher sur
Home Exchange qui divertit et où l'on voit s'échanger finalement bien davantage que des maisons. La bonne affaire ‘down under'.