Le Saint Suaire de Turin : Témoin de la Passion de Jésus-Christ

Jean-Christian Petitfils après une remarquable étude sur Jésus, s'attaque au mystère du Saint Suaire.
Oublions le trop présomptueux bandeau, probablement imposé par l'éditeur, qui présente ce travail comme "enquête définitive". Il faut dire que l'excellent ouvrage de Sébastien Cataldo était lui aussi sous-titré : le guide ultime sur l'histoire du linceul de Turin !

La première partie tente de retracer quel a pu être l'itinéraire du linceul depuis le sépulcre du Christ à Jérusalem jusqu'à Turin où il est conservé aujourd'hui.
Rien pourtant n'établit que l'image montrée à Edesse soit le drap mortuaire du Christ, plié en 8 ou pas. L'auteur n'est pas très clair au sujet de l'apparition du linceul à Edesse et la confusion règne entre la longue pièce de lin et le Mandylion définitivement perdu en France à la Révolution.
Quant au dessin du codex de Pray (Hongrie), vouloir n'analyser que lui et oublier les innombrables mises au tombeau qui en diffèrent totalement ou pas n'apporte pas grand chose à la compréhension de l'itinéraire du linceul au XIIe siècle.
Restent donc plusieurs période on l'on ignore totalement ce qu'a pu devenir le linge.
L'analyse scientifique est plus affirmée même si elle a le tort de beaucoup trop longuement s'appesantir sur les malheureuses expertises au carbone 14.
Elle élude très intelligemment aussi de nombreuses questions qui auraient pu être gênantes comme par exemple l'empreinte supposée de pièces de monnaies sur les yeux de l'image du supposé Christ. Empreintes d'objets métalliques qui ne purent se former par les mêmes transferts que celle d'un corps.

Que reste-t-il finalement : l'aveu d'impuissance et les contradictions des spécialistes que la période que nous venons de vivre n'a fait que surligner.
C'est toujours dans les manques et faiblesses de la science qu'ont pu survivre les croyances de toutes sortes. Mais ce constat ne peut nier un surnaturel qui justement échapperait à toute science… à jamais ?

J'ai attaqué ce livre en parfait néophyte du sujet. Je n'avais que vaguement entendu parler du Suaire de Turin et je n'avais pas eu vent des polémique qui ont eu trait à sa datation au carbone 14.

Alors que dire ? C'est passionnant. L'auteur découpe le livre en plusieurs parties distinctes : l'histoire, la science et à la fin la foi même si la foi sous-tend l'ensemble.
La partie historique est parfois confuse par la volonté de ne pas omettre de piste. Plusieurs possibilités ont émergés concernant la circulation du Suaire et même si l'auteur point fortement la principale possibilité, il ne néglige pas les autres traces ( mais tout ne peut être vrai en même temps ).
Du reste, on a une énigme qui s'étale sur près de 2000 ans et il y a peu de "blancs" dans la chronologie. Ca ne parait pas mais c'est un travail extraordinaire. Retracer le trajet d'un linge qui a été caché à plusieurs reprises n'est pas aisé mais ce n'est pas n'importe quel linge non plus.

La partie scientifique est plus en demi teinte à mon avis. L'auteur se focalise trop sur la datation au carbone 14 et son échec. Personnellement quand je suis arrivé à cette partie, c'est l'incompréhension qui m'a marqué. L'important ici n'était pas le résultat de ces analyses mais le protocole d'analyse en lui même. Parce que ça si c'est de la science alors moi je suis le père Noël. Aucune des exigences de départ n'a été respectée. Pire, la datation semble avoir totalement échoué et les chiffres brut étaient fortement différents. A quel moment on peut considérer comme scientifique une méthode qui se base sur une date donnée pour étalonner ses calculs ? le comportement de l'église face au résultat a été plutôt intelligent en laissant le temps au temps. Pas besoin d'aller affronter une société scientifique qui s'est elle même ridiculisée par un protocole qui n'a rien de scientifique.

Au final, un très bon livre que j'ai lu en quelques jours et qui apporte des éclaircissements sur un sujet qui n'était pas facile. J'en étais resté au fait que Jésus avait possiblement existé, ici il est dit qu'il a existé et que l'on a un preuve de la passion ainsi qu'un portrait de lui. Ce n'est pas anodin.

Jean-Christian Petitfils, qui s'intéresse à ce grand mystère historique et archéologique, lève le voile sur ce captivant dossier en portant à notre connaissance les dernières années d'études scientifiques pour lesquelles toutes les disciplines ont été convoquées, y compris celle historique puisque dans la première partie nous suivons le Linceul à travers ses nombreuses pérégrinations qui l'ont amené jusqu'à Turin.

En découvrant l'ensemble de ce dossier, j'ai découvert des choses incroyables, émouvantes et si extraordinaires !! Tout comme ces troublantes coïncidences qui ont empêché le Linceul de disparaître puisque ce dernier échappa à diverses destructions : le feu, l'eau, un tremblement de terre et même à la ravageuse crise iconoclaste qui s'étendit sur plus d'un siècle détruisant d'innombrables images et fresques religieuses.

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cet ouvrage, illustré de photographies en couleurs, c'est cette démarche scientifique qui ne s'appuie que sur les données à la fois médicales, anthropologiques, historiques, archéologiques, etc. ne cherchant en aucune manière à en faire un article de foi, c'est, pour ces experts, un objet d'étude qu'ils ont soumis à l'exigence critique.

Pourtant, toutes les constatations scientifiques qui ont repris les recherches vont dans le même sens, celui de l'authenticité.

C'est donc une question d'Histoire et de science que l'on retrouve dans cet ouvrage ô combien fascinant !!
Lien : http://www.leslecturesdeflor..

Comme d'habitude, le style parfait de l'auteur conjugué à une immense érudition, à un sens de la synthèse unique, à une grande rigueur dans l'analyse et un amour de l'histoire qui fait vivre chacun des événements décrits, font de cette lecture un moment passionnant. Un très grand livre.
On se demande au regard de cette démonstration pourquoi cette extraordinaire relique n'est pas mieux mise en avant par l'église pour témoigner du mystère de la résurrection.