Je découvre et j'aime beaucoup cette collection je suis... publiée chez
Jacques André éditeur. Il s'agit de ce que l'on pourrait appeler de fausses autobiographies.
Fausse dans le sens où celui qui utilise la première personne du singulier est un auteur spécialiste de
Roger Vailland. Mais cette biographie est juste car
Christian Petr écrit en tant qu'expert "Je suis...
Roger Vailland" qu'il sous-titre Un souverain au regard froid. Il a été, entre autres, président de l'association des Amis de
Roger Vailland.
Le texte est court et pourtant sa vie est dense.
Dans les années 20, alors que les surréalistes se réunissent à Paris,
Roger Vailland et ses copains du lycée de Reims créés le groupe des Simplistes pour anéantir les carcans et développer des idées neuves y compris par l'écriture mais aussi l'abus d'alcool et de drogue.
Excellent élève il va faire des études qui le mènera au journalisme, métier qu'il ne quittera jamais vraiment. Il s'engagera en 1942 dans la Résistance puis adhéra au Parti communiste.
Il commence à écrire des romans après la guerre parce qu'il pense que le roman est un bon microscope pour observer les métamorphoses du vivant. D'ailleurs il a reçu le Prix Goncourt pour
La loi en 1957. Il s'essaiera aussi au théâtre.
Roger Vailland est un homme multiple, à la fois rigide parce qu'il a une vie sous contrôle et un révolté sans tabous. Pour autant,
Christian Petr n'a pas trop insisté sur le côté scandaleux dans ce livre assez court pour privilégier ses qualités.
Cela m'a donné envie de lire les écrits de ce grand intellectuel du 20e siècle qui mériterait d'être mieux connu.