André Pierre de Mandiargues le comparait (à la sortie de ce livre, en 1967) au jeune
Gide ainsi qu'à
Marcel Schwob - rien que ça. On peut rajouter que Perrelet avait quelque chose des romantiques allemands, qu'il croyait comme eux en l'absolu littéraire, à la nature ; il était la version genevoise d'
Unica Zürn peut-être, mais aussi de Shelley, en plus cruel (ça c'est aussi Mandiargues qui le dit). Aujourd'hui, on pourrait le comparer à
Claude Louis-Combet, malheureusement méconnu, mais dont les magnifiques écrits érotiques hantent les tables du Rameau d'Or en permanence. Avec ces courts textes,
Olivier Perrelet chante Les petites filles criminelles, la découverte du corps, l'obsession de la nature, des arbres, du vent, du soleil, de la mer (ou de ce "vieil océan, aux vagues de cristal" des Chants de Maldoror) ; il décrit sobrement et si justement la solitude et la révolte qu'elle engendre. Il y a de la pureté dans ces écrits, et beaucoup de déchirement. Un trésor caché.