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3,76

sur 1272 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un "Socrate" que je comprends moins que d'habitude, car les concepts sont flous, les discours semblent surjoués, Socrate ne parle que par la bouche de Diotime, ça me déçoit.
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Nous sommes à Athènes, en moins 416.
Pour fêter une victoire poétique, Agathon propose un "banquet". Socrate doit venir, suivre Aristodème, mais c'est un coquin, il arrive quand il lui sied. le thème de discussion du banquet, qui est en fait une libation, est : "Apologie d'Eros".
Des éloges, certains sont surprenants, sont prononcés par Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane et Socrate. Ce dernier ne fait que citer Diotime.
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Les discours, faisant différentes hypothèses sur l'essence d'Eros, ne m'ont pas convaincus. Ils sont trop grandiloquents. Celui de Diotime/Socrate nous enferme dans une prison trop restreinte, à mon avis.
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Mais qui était Diotime, pour avoir impressionné Socrate, le philosophe qui se joue de tout le monde ?
Tiens, après Hannah Arendt, encore une philosophe que je découvre ! Diotime est une prêtresse dans cette petite cité-Etat de Mantinée, dans le Péloponnèse... Mais l'authenticité de Diotime est sujet à discussion. En plus des arguments cités, je pense trop reconnaître la maïeutique célèbre de Socrate dans son discours quand il "entortille" Agathon pour le manipuler.
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Par delà ces prises de parole, je suis frappé par la pédérastie libre qui règne dans l'Athènes antique intellectuelle. Pédérastie qui célèbre l'amour du beau, glorifié comme philosophie.
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Avec ce livre j'ai péché par curiosité et par ignorance. Curiosité parce que je me suis laissée tenter par un ouvrage écrit par un grand philosophe de l'Antiquité Grecque, par ignorance car je ne connaissais pas le sujet du manuscrit, et que j'ai pensé que "Le Banquet" lèverait le voile sur les agapes grecques, les us et coutumes de ces personnes du premier siècle avant Jésus-Christ... D'où mon désarroi et ma déception car il n'y est question qu'un débat autour du dieu Amour. le banquet accueille des hommes érudits, philosophes, poètes, dramaturges, médecins... qui vont restreindre leur consommation de vins afin d'avoir les idées claires pour pouvoir faire l'éloge de l'Amour.
Les points de vue sont très différents selon les orateurs (Aristophane, Phèdre, Agathon, Eryximaque, Pausanias, Socrate qui rapporte son entretien avec la prêtresse Diotime), mais tout tourne autour de la mythologie et de la beauté... L'entrevue se termine d'une façon assez inattendue par l'arrivée d'un invité aviné, Alcibiade amoureux éconduit de Socrate et jaloux d'Agathon, qui va lui faire l'éloge de Socrate... invitant à boire tant et plus...
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Pour cette critique, je me propose de "prolonger" le commentaire de mon amie Rabanne car, si je rejoins Harvard sur l'idée que derrière l'éloge à l'Amour, ces échanges portent aussi sur le bien, le mal, le beau, je ne trouve pas que l'introduction de Rabanne soit superficielle. Elle introduit parfaitement le sujet, mais donne envie d'aller plus loin...
Dans ce banquet en effet (si on accepte de laisser de côté le biais civilisationnel héllène selon lequel le seul amour à louer serait celui entre deux hommes), Platon interroge le rapport amoureux sous bien des angles.
Est-il, comme l'exprime Phèdre, l'un des plus grands dieux car source de tout bien, encourageant l'amant à se bonifier ?
Eros, volontiers vulgaire, selon Pausanias, se bonifierait-il dès lors que l'amant voue son âme à un aimé en valant la peine ? Eryximaque semble le penser, tout en n'opposant ma ces deux Amours, liés par nature dans une tentative d'élévation de l'Homme...
Quant à Aristophane, il nous propose cette superbe histoire, qui fait aujourd'hui partie des paraboles inscrites dans l'ADN même de notre culture occidentale, serait la tension sans fin entre des êtres humains coupés en deux, aspirant à refonder leur union originelle et leur bonheur.
A son tour, Socrate, faisant appel à la maïeutique, tente de définir l'Amour tel qu'il est plutôt que de le louer a priori. Au détour d'une définition du beau et du vrai, du sage, il montre à ses convives que l'Amour s'en distingue clairement ... l'amour est un va-nu-pieds, toujours dans le besoin...
Par sa contemplation et poursuite du beau/du bien, mue par l'espoir de fécondité et de report de la mort et de la disparition, Amour conduit l'être à s'élever, l'invitant à passer du corps à l'âme, puis à la CIté.
Quel beau symbole que l'intervention finale d'Alcibiade, déclarant sa flamme déréglée, et son amour déçu!
Pour moi le Banquet est loin d'être le texte le plus abouti et le plus enthousiasmant de Platon. Mais la lecture de ces éloges devrait parler à la fois à tout être -homme ou femme- ayant déjà ressenti les transports de l'Amour, dans toute sa ambiguïté et son irrationalité ; et à la fois, grâce à Socrate, propose une prise de recul le resituant comme auxiliaire d'une projection éthique de soi depuis l'Amour charnel vers le partage des âmes, et, finalement, un Amour universel.
Ce faisant, ce texte imprègne nombre de développements ultérieurs dans notre culture occidentale, y compris dans les représentations artistiques, où le petit Eros, au coin du bois avec ses ailes et son arc, préside à tant de destinées...
Si petit Eros, et pourtant l'un des ressorts les plus puissants de l'être humain.... hélas, comme beaucoup je pense, je m'identifierais plus à Alcibiade, soumis à la loi de ce chasseur hors pair, qu'au sage Socrate sachant transcender sa puissance pour atteindre la plus grande vertu...

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Ecrit en -385 avant JC, ce livre est sous forme de dialogue.
Autour d'un repas organisé par Agathon 6 convives vont discuter et l'un d'entre eux (Eryximaque) proposera que chacun leur tour, ils fassent l'éloge d'Eros (Dieu de l'amour)
Pour Phèdre : Eros est le plus ancien et le plus bénéfique des dieux : il donne du courage aux hommes
Pour Pausanias : Il y aurait 2 Eros parce qu'il y a 2 aphrodites
L'Aphrodite Céleste (aimer les hommes intelligents) et l'Aphrodite vulgaire (aimer les hommes et les femmes)
Il expliquera les règles de conduite de la pédérastie.
Pour Eryximaque : L'hypothèse des 2 Eros doit s'appliquer dans tous les domaines (médecine, musique, astronomie, ...)
Pour Aristophane : Zeus nous aurait coupé en deux et nous sommes donc à la recherche de notre double
Pour Agathon : Eros est le plus beau, le plus jeune, le plus vertueux
Pour Socrate : Il nous expliquera le discours de son amie Diotime. Pour elle, Eros n'est pas un Dieu mais un grand démon ( = qui fait le lien entre les dieux et les hommes) et que son but ultime est la Beauté
Entre en jeu un dernier personnage qui refusera de faire l'éloge d'Eros mais proposera à la place de faire l'éloge de Socrate !
Voilà c'est énooooormément synthétisé mais en gros c'est ça ! J'ai surligné beaucoup de jolies phrases ... Bien que ce ne soit pas une lecture simple, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre qui m'a demandé pas mal de concentration !
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L'amour est-il tel qu'on se l'imagine ? Oui et non. "Le Banquet" est-il un bon livre ? Oui et non. Une bonne porte d'entrée pour la philo ? Oui et non. Une lecture agréable sur laquelle finir ses vacances ? Clairement pas.
Vous qui me lisez maintenant, "Le Banquet" a été pour moi une des lectures les plus pénibles de ma vie, à la hauteur de se comparer au "Blé en Herbe" ou à "Un éclat d'argent". Des dizaines de pages défilent sous vos yeux à une lenteur défiant toute loi physique, avec des sauts de paragraphe d'une rareté exotique, donnant lieu à des élucubrations en tous genres pour les trois quarts n'ayant absolument rien de philosophiques (et c'est sans compter la traduction qui a le cul entre deux chaises). Et pourtant, force m'est de dire qu'il s'agit tout de même d'une lecture indispensable pour quiconque voudrait étudier cette science.
Disons-le, c'est ardu, c'est bourré de notes que je n'ai même pas lues ; et des fois, autant d'exigence ne sert pas à grand-chose. Prenons par exemple la mise en abyme multiple qui inaugure le récit de manière à le faire passer pour un mythe. Moi, ça me pose deux problèmes :
1. Ce n'est pas indispensable à l'histoire, sans compter que j'en vois mal l'intérêt, étant donné que c'est drôlement détaillé pour un mythe sensé être de tradition orale ;
2. NATHAN : le Scribouillard continua sa critique en disant :
LE SCRIBOUILLARD : Et étant donné que le texte est rédigé sous la forme de dialogues, on se retrouve constamment avec à la fois des didascalies internes et externes qui se répètent, dit-il. Vous voyez, comme ça vient de faire à l'instant !? Alors, oui, je sais, j'utilise un vocabulaire issu du théâtre alors que ça n'en est pas, mais le problème est là.
Ensuite, l'histoire, extrêmement simple : nous sommes dans un banquet, et les invités vont dire à tour de rôle ce qu'ils pensent de l'amour. Alors bien sûr, Socrate n'est pas encore là, donc c'est mythes et compagnie. Je vais probablement commettre un blasphème en disant ça, mais c'est long, très long, même pour un amateur de drone ambient qui en a écouté un morceau qui durait 4 heures 18, presque 19. L'intérêt historique et ethnique reste fort, mais le lecteur non spécialiste pataugera allègrement dans la semoule en écoutant une bande de barbus à poil répéter que l'amour c'est beau, et que du coup c'est normal que les femmes puissent pas le ressentir, parce que les femmes, c'est les femmes quand même, et du coup c'est pas la même chose que pour les hommes, hein !
Et puis Socrate arrive et met tout en branle. Et ça donne. C'est toujours assez long, mais au moins on a enfin quelques raisonnements à se mettre sous la dent, logiques et cohérents. Et puis la fin du livre arrive, Platon trouve un moyen de finir l'histoire en vitesse avec l'arrivée d'une bande d'ivrognes qui vient foutre la foire, mais disons-le, malgré tout, ç'aura été très, très laborieux.
Ce n'est qu'avec une excellente prof que l'on parvient à prendre conscience de la profondeur développée par l'ouvrage. Les discours, s'ils peuvent sembler interminables, ne sont pas gratuits pour autant, étant donné qu'il s'agit d'autant de considérations pré-philosophiques sur l'amour qui, si on prend le temps de les analyser, révèlent beaucoup plus de choses sur leurs interlocuteurs que sur Éros. Nous pouvons alors également comprendre les concepts mis en application par Platon et Socrate, car n'oublions pas que la philosophie n'étant alors qu'à ses prémisses, les auteurs n'avaient pas le vocabulaire spécialisé dont nous disposons aujourd'hui.
Bref, il s'agit d'un livre qu'on ne peut comprendre vraiment (et apprécier) qu'en cours. Je n'aurais jamais penser dire ça un jour, mais il s'agit d'une oeuvre à découvrir à l'école, dans un cadre scolaire. En tout cas vraiment pas tout seul.
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Livre acheté et lu le 29/09/69 .... ça ne nous rajeunit pas !
Pas vraiment de souvenir ... si ce n'est le sentiment qu'il est important de l'avoir lu !
L'édition récente d'un roman graphique cosigné par Coco et Raphaël Enthonen a réveillé ma curiosité. Il me semble judicieux de replonger dans le texte initial avant de découvrir cette BD.

Après la notice sur la vie de Platon, la notice sur le banquet, l'énumération des différents discours avec la mise en avant de leurs points forts :
Discours de Phèdre, "des dieux l'amour est le plus ancien, le plus auguste et le plus capable de rendre l'homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort."
Discours de Pausanias, "l'amour n'est de soi beau ni laid; il est beau, si l'on aime selon les règles de l'honnêteté; il est laid, si on aime contre ces règles."
Discours d'Éryximaque, "l'artiste doit cultiver l'amour élevé et répudier l'amour vulgaire."
Discours d'Aristophane, "chacun de nous n'est donc qu'une moitié d'homme, et cherche sa moitié."
Discours d'Agathon, "l'amour est .... l'objet de l'admiration et du désir des hommes et des dieux, l'auteur de tout plaisir, le consolateur de nos peines, le guide de notre vie".
Discours de Socrate et de Diotime, "... vivre pour contempler cette beauté est la seule vie digne d'être vécue ....".
Discours d'Alcibiade, "...ne te laisse pas prendre au jeu de cet homme qui, sous couleur d'aimer, capte l'amour d'autrui."

"Nous nous croyons transportés dans un banquet véritable, au milieu d'Athéniens du Ve siècle qui s'amusent à traiter des plus hautes questions philosophiques, comme d'autres s'amuseraient à parler de combats de coqs ou de courses de chevaux."

Certes c'est une façon élégante et raffinée de qualifier ce texte ....
Quelques années plus tard, je dirais que je me suis retrouvée au bistrot du coin, où avec les quelques habitués, dont la meilleure raison de vivre est de palabrer de tout, de rien, parfois de l'amour, de la haine, d'un fait divers quelconque pas plus passionnant qu'un autre !
Maintenant mission accomplie, ma mémoire ayant fait une bonne mise à jour, je vais pouvoir me plonger dans l'interprétation qu'en ont fait Coco et Raphaël Enthonen .... à suivre ....
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Le Banquet est un classique parmi les classiques, un des premiers et un des plus grands ouvrages philosophiques, à la base de notre culture. Ici, nous ne retrouvons pas les habituels dialogues socratiques, mais une sorte de mise en scène : lors d'un banquet chez Agathon, chacun des convives doit prononcer un discours sur l'amour. Après cinq éloges, Socrate rapporte les paroles de Diotime, une prêtresse, puis arrive Alcibiade, accompagné de quelques fêtards, qui fait l'éloge de Socrate.
Ce qui est surprenant dans cet ouvrage est ce qu'entend Platon par amour : il s'agit en fait de la pédérastie, et non du sens moderne du terme… Cela rend parfois ce livre un peu vieilli : on ne se sent pas vraiment concerné par l'argumentation qui est développée, et on est même choqué de ce principe « d'éducation » (surtout au vu du contexte actuel !). Mais certaines vérités sont universelles, quel que soit le type de relation ; on a tous déjà entendu parler Banquet par un moyen ou un autre (par exemple, le très connu mythe des moitiés relaté par Aristophane) et il fait partie de ces textes que l'on se doit de connaître.
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Un éloge de l'amour lyrique, exalté, très allégorique, souvent excessif, un peu inégal par moments.
Le discours (indirect) de Diotime m'a semblé le plus intéressant car, contrairement aux panégyriques des autres personnages, il est nuancé et même subversif en comparaison. Diotime décrit l'amour non comme une sorte de perfection absolue mais comme une dualité écartelée entre la beauté, et la pauvreté, l'exigence et la rudesse. Cette définition me semble bien plus correspondre à la réalité que les louanges ingénues des autres convives.
Il est par ailleurs extrêmement intéressant de retrouver dans ce texte qui date tout de même du IVème siècle avant J.-C. autant d'idées qui deviendront typiquement chrétiennes sur l'amour, la transcendance, l'immortalité etc.
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Je retiendrai de ce livre cette impression d'agréable surprise, avec quelques idées intéressantes, toutefois ce texte ne m'aura pas dévoilé tous les secrets de son succès.

Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
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J'avais lu ce dialogue dans une traduction en arabe, un bouquin offert avec un quotidien. Je lis donc la traduction arabe, mais en ouvrant en parallèle une traduction française disponible en ligne, et je découvre que certaines parties du dialogue ne figurent pas dans la traduction arabe. Je ne sais pas s'il s'agissait d'autocensure (par exemple pour les passages où Socrate parle de l'amour des éphèbes), ou bien le texte original traduit en arabe différait par son contenu de la version française.
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