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EAN : 9782266293204
216 pages
Pocket (02/01/2020)
4.18/5   243 notes
Résumé :
« Elle aimait les voyages, la vitesse, le tennis, les fêtes de famille et les soirées parisiennes. Elle rêvait d’être comédienne et de voir New York. Elle a traversé le siècle, la Seconde Guerre, les épreuves de la vie. Elle a enduré la solitude et les deuils, avec une conviction chevillée au cœur : en toutes circonstances, il faut faire bonne figure et garder le sourire. A quatre-vingt-quinze ans, après une énième chute, Suzanne s’est résignée à s’installer dans un... >Voir plus
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Suzanne - Frédéric Pommier - Roman - Éditions Pocket - Lu en août 2022.

"Portrait d'une battante ordinaire qui devient, sous la plume de son petit-fils, extraordinaire" Jérôme Garcin - L'Obs

"Il y a des livres rares qui, une fois refermés, ne vous lâchent plus tant ils vous ont bouleversé. Suzanne en fait partie" Sandrine Bajo - le Parisien.

Et moi, j'ajoute que Suzanne, c'est vous, c'est moi, ce sont ces millions de grands-mères de par le monde qui furent, on l'oublie trop souvent, des petites filles, des ados, des femmes, des mères, des veuves, divorcées, des solitaires, et certaines aussi hélas, des orphelines d'un petit-enfant... Des grands-mères avec leurs souvenirs, leurs désirs, leurs regrets, leurs amours et oui, celles qui ont encore des projets plein la tête.

Je me suis retrouvée dans l'histoire de Suzanne, sans avoir fait le même parcours, sans avoir encore son âge mais je m'y approche, le temps se fait éclair, j'ai l'impression que les jours rétrécissent, qu'ils n'ont plus 24 h !!!

Suzanne, si vivante, si dynamique se retrouve un jour dans une maison de repos, je devrais dire la maison du dernier repos.

Son petit-fils nous raconte Suzanne depuis sa naissance jusqu'à sa presque fin, en alternance entre passé et présent, avec au milieu des chapitres une parenthèse sur les ressentis de sa grand-mère dans la maison de repos.

Deux petits exemples :

Depuis plusieurs semaines, Suzanne vit dans l'obscurité de sa chambre. le volet est cassé, plus moyen de le relever. Malgré ses nombreuses demandes, personne ne vient le réparer. Suzanne ne demande plus. Il faudra deux mois pour le réparer.

Alors, un jour, désespérée, "Suzanne se lève de son Everstyl et, en se tenant à la rampe du lit, s'approche du Jésus en bronze , "Toi, tu ne pourrais pas faire quelque chose pour mon volet ?... Tout en caressant la chaînette de la médaille de baptême de son défunt mari, elle attend un miracle. En vain. " pge 15

Son petit-fils a pris sa plus belle plume enrobée d'amour pour nous conter la vie de sa grand-mère Suzanne, de 1922 à 2018. J'ai tenu compagnie à Suzanne, cette charmante dame m'a fait sourire, rire et m'a serré le coeur aussi et je me suis dit : et toi, qu'est-ce qui t'attend ?

J'ai beaucoup aimé cette lecture tendre et pleine de l'affection et de l'attention de son petit-fils sous le regard de Frédéric Pommier dont c'est le premier roman.

Je souhaite à toutes les grands-mères (et les grands-pères) d'avoir un petit-fils ou une petite-fille aussi aimant(e) et attentionné(e) .

Je termine ma chronique avec la devise de Suzanne : SQM - Sourire Quand Même -

Bravo Frédéric Pommier, un superbe premier roman.

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En alternant des passages marquants de la vie de Suzanne et sa longue " fin de vie " dans un EHPAD particulièrement inhumain et dégradant, Frédéric Pommier , à travers le destin de sa grand - mère fait beaucoup plus que nous raconter " une vie " , il nous place face à notre propre destin et , il faut bien le dire , le tableau n'est guère réjouissant quand on voit se rapprocher inéluctablement le moment où....La vie de Suzanne n'a rien d'extraordinaire si l'on s'en tient au sens strict du terme . Famille aisée , mère dure et blessante , père aimant mais lointain , fuyant plus sa femme que sa vie de famille ..... Mariage heureux mais plus porté vers le respect de l'époux que vers un partage de sentiments et d'émotions fortes , des naissances heureuses et des deuils douloureux , une vie faite de hauts et de bas comme il en arrive bien souvent ...Et puis , une longue , longue , de plus en plus longue et difficile analyse de la déchéance due à l'inéluctable vieillesse , cette vieillesse que l'on cache dans des instituts où un personnel désabusé , démoralisé, débordé fait " involontairement payer " le discrédit sociétal dont il est victime à tous ceux qui ne réclament pourtant que peu de choses , un regard , un sourire , quelques mots , ces mots que les proches ne sont plus en mesure , non plus , de leur apporter ...Travail , enfants , soucis du quotidien ou ...peur de l'effet - miroir ... Et , peu à peu , l'auteur nous plonge dans la déchéance qui nous guette , comme elle a guetté et emprisonné Suzanne, cette si belle femme , cette si belle personne que nous avons accompagnée tout au long d'une vie suggérée plus que racontée. En effet , pour la relater , le style est " sec , brutal " , les mots claquent et nous mènent à l'essentiel , car l'essentiel , justement se trouve plus dans cette longue descente vers l'âge redouté , le terrible moment de la vieillesse que De Gaulle a qualifié de " naufrage " . Trés beau livre- hommage d'un petit- fils à sa grand - mère , un livre où pointent la tendresse , l'amour , l'admiration , mais aussi , je crois , la culpabilité et , sans doute aussi la crainte de cette vieillesse qui s'inscrit un peu plus distinctement chaque jour sur un miroir qui ose de moins en moins nous révéler , comme dans la " Belle au bois dormant " , qui " est la plus belle ( ou le plus beau ) ". Ce n'est pas le temps qui passe , c'est l'être humain , c'est nous et puisque tout est inexorable , il ne nous reste qu'une chose à faire et de toute urgence : profiter !!! Vaste programme , certes , mais beau programme . Des livres comme celui- ci sont de beaux " modes d'emploi ", de beaux livres didactiques dans lesquels il nous faut puiser ....des leçons à méditer et à consommer ...sans modération . C'est Suzanne elle - même qui le dit" SQM". En son temps , le regretté Pierre Desproges avait recommandé à ses contemporains de " vivre heureux en attendant la mort " .....Alors , quand faut y'aller , faut y'aller , VIVONS . On verra bien ....Demain est un autre jour...
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Malgré les éloges qui fleurissent sur ce roman, je suis littéralement passée à côté et me suis ennuyée ferme.
On suit ici toute la vie de Suzanne. Une page pour chaque année et un paragraphe pour sa vie actuelle dans un EPHAD. La vie de Suzanne, son enfance, son mariage ou ses maternités ne m'ont pas passionnée. C'est plat et à mon sens, sans grand intérêt. Parce qu'une page pour une année, ça ne laisse évidemment que peu de place à l'émotionnel et aux détails et remous intérieurs.

Bien sûr, le peu que l'auteur transmet sur les conditions de vie dans une maison de retraite est d'une triste réalité affligeante. Ça suinte la misère et la déchéance. Bien sûr si on est parvenu à s'attacher au destin de Suzanne, à ses grandes années, on ne peut que pleurer face à ce déclin qu'entraîne la vieillesse.

De mon côté, je suis restée de marbre faute à un style littéraire froid et clinique. Si la vie de Suzanne m'a semblé très banal, j'aurai voulu au moins y goûter de la chaleur, de la clameur, et me sentir proche de cette Suzanne. Mais je suis restée à quai. Ça arrive.
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Quand j'étais adolescente, j'écoutais avec passion ma grand-tante , ma marraine de coeur aux accents d'Alsace chantante, raconter toutes les aventures de sa vie et je rêvais de les transcrire par écrit... Frédéric Pommier l'a fait pour raconter sa grand-mère.

Entremêlant subtilement le présent de Suzanne en maison de retraite , alors qu'elle a maintenant quatre-vingt seize ans, et le déroulement de son existence depuis sa naissance, il offre un portrait passionnant et attachant d'une femme originale, pétillante, moderne pour son époque, curieuse de tout, qui se plaît, plus âgée, à jouer à la vieille dame indigne, conduisant vite au volant de sa voiture, emmenant son petit-fils en escapade, buvant rosé ou champagne avec entrain...

J'avais un peu peur de lire ce livre car les détails malheureusement justes ( je les ai observés) de la vie en Ehpad sont poignants mais l'humour et le caractère si déterminé à profiter de l'existence, malgré les deuils, les manques, de Suzanne ont eu raison de mes réticences . SQM, son sésame, son défi, sa résistance: sourire quand même...

J'ai souri effectivement , j'ai eu les larmes aux yeux aussi. En plus , cette Suzanne a quelques points communs avec ma petite maman, à qui je vais m'empresser de prêter ce livre: à quelques années près, elle a vécu les mêmes époques de l'Histoire, elle porte depuis toujours " Paris" d'Yves Saint Laurent, elle roulait vite en voiture, elle dévore les livres ...

" Suzanne a quatre-vingt quinze ans mais prétend n'en avoir que quarante dans sa tête. Ce n'est pas toujours vrai. Parfois, elle en a dix."

Une promenade très émouvante, revigorante aussi, sur les chemins de la vie de Suzanne. Écoutons nos aînés, ils ont des choses à nous confier, à nous transmettre.

Je conclurai avec quelques vers du carnet jaune de Pierre, son mari tant aimé, trop tôt parti:

" Le temps n'est pas venu où l'on ferme le livre
Quand la branche se casse et que l'arbre est séché
Le jour m'assoiffe encore et j'ai hâte de vivre
Et de trouver demain ce qu'hier j'ai cherché"....

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Je ne connaissais pas Frédéric Pommier comme homme de radio mais j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir sa plume dans ce récit plein de tendresse qu'il consacre à sa grand-mère.
Nous découvrons Suzanne dans la partie la plus sombre de sa vie, isolée dans un EHPAD.
Le volet roulant de sa chambre ne fonctionne pas depuis plusieurs semaines. On lui dit que la pièce nécessaire à la réparation est en commande.
Alors, Suzanne essaie d'appliquer une fois de plus la devise qui a guidé sa vie « sourire quand-même - SQM ».
J'ai ressenti beaucoup d'émotion à la lecture de ces lignes. La vie de Suzanne dans cette maison de retraite est triste, le personnel est débordé, les soins sont bâclés faute de temps, la nourriture est immangeable.
« Insipide, indigne ! Tout ressemble à de la bouillie. Même à des animaux, on n'oserait pas servir des plats aussi mauvais ! Et puis, pour le fromage, on n'a même pas d'assiette : ils nous le mettent dans la main... »
Avec un sens de l'humour qui ne la quitte pas, la vieille dame considère ce traitement plus efficace que le meilleur des régimes amaigrissants.

Frédéric Pommier revient également sur la vie de cette femme moderne, drôle, passionnément amoureuse de la vie.

Le récit est tellement sincère et remarquablement écrit, qu'il touche au coeur, donnant couleurs et vie à cet amour inconditionnel qui unit parfois enfants et grands-parents.
Comment ne pas être ému par ce texte ? La vieillesse et la tristesse des fins de vie dans ces structures déshumanisées concernent chacun de nous.
Comment rester insensible face à la détresse des résidents, mais aussi du personnel soignant qui manque de moyens pour accomplir un métier ô combien difficile ?

Sans tomber dans le pathos, Frédéric Pommier nous donne à lire un récit bouleversant et criant de vérité.





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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
" Vous partez déjà ? " La même scène , toujours . Ca ne dure jamais assez longtemps . Pourtant , il faut bien qu'on y aille . On a de la route à faire . Elle fait tout pour nous retenir . Au dernier moment, elle prétexte une ampoule à changer , un meuble à déplacer , son téléphone portable qu'elle ne sait pas faire fonctionner . Et qui va l'aider à classer ses albums de photos ? On reviendra bientôt . On l'embrasse . On promet . " Mais quand , mon chéri, quand ? "( p 191)
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Suzanne ne veut pas mourir. Ça ne l'intéresse pas. Pas maintenant, c'est trop tôt. Il reste encore tant de livres à lire et de choses qu'elle ne sait pas. Depuis des années, elle s'est fixée une règle de vie : ne jamais se coucher le soir sans avoir appris quelque chose de nouveau.
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La douche est terminée. Ça n’a pris que cinq minutes. Cinq minutes une fois par semaine. Elle veut bien se lever, maintenant ? La petite rousse a oublié de lui laver les pieds. Suzanne le signale, mais non, ce n’est pas un oubli. Il y a quinze résidents à doucher avant midi. Le shampoing aussi, ce sera pour une autre fois, pas le temps aujourd’hui. De toute façon, vu ce qui lui reste sur le crâne, tous les quinze jours, c’est suffisant. (p. 169)
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Une autre, un jour, lui a même rapporté le montant de son salaire." C'est tout ? " s'est étouffée Suzanne après avoir converti les euros en francs. Des choses lui échappent. Pourquoi le personnel est-il si mal payé? Pourquoi la chambre est-elle si chère? Où va l'argent? Qui prend l'argent?
p 110)
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1938.
Son père a dit "non". C'est la première fois.
Suzanne ne partira pas en Autriche.
Dans un français exalté, sa correspondante raconte sa joie immense d'avoir vu entrer les troupes allemandes dans son pays.
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Videos de Frédéric Pommier (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Pommier
Frédéric Pommier, journaliste à France Inter interviewé par Patricia Martin lors de la 22ème Fête du Livre à AUTUN en 2019. Il raconte dans son livre la vie de sa grand mère "Suzanne" dans une EHPAD.
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