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EAN : 9782803679973
208 pages
Le Lombard (14/01/2022)
4.15/5   317 notes
Résumé :
Infirmière à la maison de retraite « Les Coquelicots », Estelle jongle entre les soins, les parties de cartes et les morts solitaires. Mais comment faire face aux derniers sommeils et aux rêves inachevés ? En tissant des liens forts et intimes avec ses résidents, la jeune femme pourrait perdre pied et prendre goût à une liberté dangereuse...
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Estelle est infirmière aux Coquelicots, une maison de retraite. Chaque jour, elle accompagne, soutient, écoute, panse, réconforte, apaise, nourrit, lave, berce ses résidents. Jusqu'à leur dernier souffle, immanquablement. Cette nuit, avec sa collègue, Sonia, elle s'occupe de madame Suzanne qui vient de rendre l'âme. Une mort qui, elle le sait, affectera les autres résidents dès le lendemain. Sans se l'expliquer, elle a du mal à prévenir la famille de Suzanne, peut-être est-elle plus touchée que les autres fois. Très impliquée dans son travail, Estelle noue des relations particulières avec chacun d'eux, s'attache à eux et va même jusqu'à conserver, après leur départ, un objet leur ayant appartenu, comme pour garder un lien avec eux...

L'on sait tous que le travail d'infirmière, quel que soit le service, est un travail difficile et éprouvant, aussi bien physiquement que psychologiquement. Estelle, elle, travaille avec ceux qui sont en fin de vie, qui ont dû quitter leur chez eux pour s'installer dans une maison de retraite. Aussi est-elle confrontée, tous les jours à la maladie et à la mort. Comment, alors, ne pas perdre pied ? C'est avec une infinie délicatesse et une profonde tendresse que Quentin Zuttion dépeint, au coeur de cet album, le travail difficile que celui d'infirmière, du lien si particulier qui se noue entre les résidents et les soignants, de la dure confrontation quotidienne avec le vieillissement, la maladie et la mort. L'on est ému par ce papy de plus en plus délaissé par sa famille, par cette Eva qui se réinvente un passé, par cette infirmière empathique, attentionnée et dévouée mais fragilisée par son métier. Graphiquement, Quentin Zuttion fait montre d'un travail remarquable et original : un trait à la fois doux et vif, une palette de gris-bleu qui se pare parfois de couleurs plus éclatantes et une ambiance un brin hors du temps.
Un album fort, profondément humain, vibrant...

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Dernièrement, l'artiste nonagénaire Line Renaud a porté auprès du président de la république un débat très délicat dans la société française à savoir mourir dans la dignité. Illégale, l'euthanasie est aujourd'hui un combat pour certains. Elle milite pour une loi au parlement sur la fin de vie.

Cependant, dans le monde réel, celui des EPHAD et des hôpitaux, c'est déjà une réalité pour certains soignants comme le démontre d'ailleurs cette BD intitulée la dame blanche. Certes, c'est un récit assez puissant sur la fin de vie au travers l'expérience de deux infirmières qui se dévouent pour leur travail parfois très ingrat comme on le verra.

J'aime toujours autant le dessin de Quentin Zuttion qui est à la fois d'une grande douceur et surtout d'une grande fraîcheur. Il apporte un peu de modernité comme d'ailleurs quand il reprend dans un passage une chanson « Et un jour une femme » de Florent Pagny. Cela fait du bien de se situer à notre époque. Il est vrai que les choix musicaux de l'auteur ont maintes fois été décrié mais je les approuve.

C'est encore une fois un roman graphique tout en sensibilité que voilà. L'auteur prend cette fois-ci le temps d'approfondir un peu ses différents personnages ce qui donnent une intensité à l'ensemble.

Comme dit, il est clair que la sensibilité de l'oeuvre ne peut que nous toucher surtout avec une fin aussi inventive et constructive. J'ai en tous les cas beaucoup aimé dans ce que je considère comme l'oeuvre la plus aboutie de l'auteur jusqu'ici.
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Voilà plusieurs jours que j'ai fini ce roman graphique et il continue à hanter mon cerveau. L'Hepad, on en entend souvent parler mais peu du personnel qui y travaille et de ce qu'ils reçoivent. Estelle, jeune infirmière, a bien conscience que les patients qui arrivent mourront ici, souvent dans ses bras. Mais comment ne pas s'attacher à certains ? Comment gérer leurs derniers rêves même s'ils sont loin du réel alors que ça les aide à passer leurs journées ?
Dure réalité, prise de conscience, tendresse, émotion, coup de coeur.
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Seconde rencontre avec Quentin Zuttion après Touchées et toujours la même émotion quant à la délicatesse du trait, la douceur de la mise en couleur, et cette fois-ci un scénario qui vous porte jusqu'à la fin que l'on n'attendait pas forcément.

Estelle est infirmière dans un EPAHD. Ses journées se passent entre les soins, les toilettes, les jeux avec les résidents mais aussi avec les départs réguliers suite à des décès. Ces morts sont toujours douloureuses pour Estelle qui s'attache aux patients. Elle sait que les résidents savent que la maison de retraite est leur dernière demeure avant le grand départ et que les soignants seront les dernières personnes à les accompagner.

Estelle s'attache et cherche à garder des souvenirs de ces personnes âgées avec qui elle vit au quotidien. Pour elle ce ne sont des vols, ce justes des fragments du passé des patients dont elle s'empare pour leur permettre de continuer à vivre à travers elle.

Estelle est coincée entre les obligations de son métier, les règles éthiques posées par son employeur et la détresse des résidents. Elle veut sortir de l'infantilisation qui est proposée voire imposée, elle veut apporter du bonheur aux gens. Estelle peut se mettre en porte à faux par rapport à la direction mais aussi par rapport aux familles, en particulier quant à la maladie d'Alzheimer.

Le roman graphique de Quentin Zuttion est tout en subtilité et en rupture. Il aborde la vie en EPAHD du côté des résidents mais aussi du côté des soignants. Pour ceux-ci, certains vont se contenter de la prestation à minima : on soigne, on surveille avec juste ce qu'il faut de compassion. Cela peut paraître dur mais c'est peut-être un moyen pour se protéger , pour ne pas tomber dans la dépression. D'autres vont s'investir plus, comme Estelle, car ils ne supportent pas la tristesse des patients. Ils ont besoin d'apporter plus. Quentin Zuttion montre la difficlté pour certains d'avoir deux vies bien distinctes, sans aucune porosité entre la vie professionnelle et la vie personnelle. La vie personnelle, même sentimentale d'Estelle, est submergée par sa vie professionnelle. Il n'existe pas de digue pour se protéger.

Quentin Zuttion se place aussi du côté des patients coincés entre leurs désirs et la réalité de la vie en collectivité avec parfois son côté infantilisant. Il nous montre leur quotidien avec leurs joies, leurs peines, leurs envies, leurs peurs, leur tristesse aussi parfois. Les relations avec les proches sont aussi décrites.

Jusqu'où peut-on , doit-on accompagner ? Comment peut-on se protéger, mettre de l'empathie sans se mettre mentalement et moralement en danger ? Se pose la limite entre le professionnel et le personnel.

Le choix graphique de Quentin Zuttion permet de complètement sur le scénario sur le contenu. le choix d'un graphisme épuré, d'un dessin avec très peu de couleurs, le bleu pâle étant dominant, donnant une impression vaporeuse comme éthérée.

La fin ne sera pas sans vous surprendre comme cela était mon cas. Une fois de plus, Quentin Zuttion réussit à nous "toucher" par une belle évocation d'un métier difficile dans un milieu aussi difficile.
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Estelle est infirmière dans un EHPAD. Patiente, dévouée, empathique, elle accompagne ses résidents. On connait des soignantes comme elle, des blouses blanches qui ne comptent pas leurs heures, qui reviennent sur leurs repos, qui sourient même quand l'envie les boude, qui viennent et recommencent. Qui lavent, torchent, essuient. Qui mixent, nourrissent, veillent et surveillent. On en connait, mais que sait-on vraiment ?
Quentin Zutttion nous emmène dans l'EHPAD, dans ses murs, dans les chambres ou dans la salle de soins. Il nous plonge dans le quotidien d'Estelle et de ses collègues, au coeur de la vieillesse aussi bleue que les planches de l'auteur d'où se dégagent parfois quelques couleurs de vie : une fleur, des taches, l'incandescence d'une cigarette. La vie dans un mouroir.
Le vrai est tracé. Il raconte le doute, le chagrin et les joies malgré tout. Etre soignante, c'est éprouver de la souffrance. Estelle lutte, s'accroche, tâtonne et s'adapte. Elle écoute, regarde, étreint et parfois ferme les yeux. Elle invente. Ce ne sont pas des outils, des machines ou des objets dont elle s'occupe.
Cet album est remarquable de justesse. Il est celui qui rend hommage à ceux et celles qui pansent et soignent, sans manichéisme, sans polémique. Des faits. Juste des faits emprunts de sentiments. Et un graphisme magnifique qui restitue avec finesse les émotions de tous ses personnages.
Une lecture forte.
#jesuisuneinfirmière – MERCI

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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critiques presse (7)
BoDoi
20 juillet 2022
Une bande dessinée soignée, réfléchie et qui évite la plupart des écueils inhérents à son sujet. Une saine lecture.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
12 avril 2022
Dans La Dame blanche, Quentin Zuttion aborde la question des soignants, la carapace qu’ils doivent se construire, les méthodes qu’ils doivent élaborer pour tenir, continuer. Sans misérabilisme ni excès de pathos, il parvient à tracer un parcours complexe, très humain. Il détaille trois pages de cet album sensible.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
14 mars 2022
Quentin Zuttion dessine une maison de retraite, deux infirmières et les personnes âgées dont elles s’occupent. Qui prend soin de l’autre ?
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BDGest
26 janvier 2022
Fort et émouvant, un rien déstabilisant, La dame blanche est un roman graphique de qualité à lire assurément.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
24 janvier 2022
Ce jeune diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Dijon [...] aborde ce sujet plutôt casse-gueule avec une belle narration, s’autorisant même quelques envolées oniriques et un dessin quasiment aérien : ce dernier nous aide, d’ailleurs, à supporter la lourdeur de l’atmosphère.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Auracan
17 janvier 2022
Au-delà de ce questionnement personnel, intime, La dame blanche interroge plus globalement sur la place des aînés dans notre société, l'humanité et le respect qui leurs sont dûs en fin de vie. Il est d'ailleurs rassurant qu'un média comme la BD, souffrant encore parfois d'un a priori de légèreté, puisse aborder aujourd'hui une telle problématique.
Lire la critique sur le site : Auracan
LigneClaire
11 janvier 2022
C'est un récit d’aujourd’hui, réaliste tout en étant serein, violent car la vieillesse et la mort sont exclues souvent de notre vision de la vie qui se devrait éternelle. […] Un récit très bien bâti sur un bleu monochrome aux rares touches de couleurs vives.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Ouais, glauque, ouais... T'as raison, j'suis qu'une cinglée. Tu sais pourquoi ? Parce que depuis dix ans, je passe mes journées à m'occuper d'eux. Je les soigne, je les nourris, je les lave, je les fais rire, je les prends dans mes bras... Et puis d'un coup, ils partent. Les familles viennent, tous me disent merci et puis... voilà. C'est fini. Le lendemain, un autre arrive. Et ça sera pareil. On recommence. J'ai 33 ans et j'ai vu des centaines de cadavres de gens que j'ai aimés. Personne, absolument personne, ne nous demande comment on va, nous.

[p91]
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Légaliser l'euthanasie est une question de liberté et de choix. Il faut accompagner pour mieux mourir.
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« Sa "lubie", c’est sa réalité. Je crois qu’au fond, ça n’a que peu d’importance de savoir d’où elle tire tout ça. Un souvenir, une image, un livre… C’était peut-être aussi un jeu ou un rêve, avec lequel elle a vécu toute sa vie. Elle s’est permis de le rendre réel… Pour elle, maintenant, c’est nous qui délirons. Peut-être qu’elle ne veut plus se souvenir. Je ne veux pas la forcer, personne ne peut. Beaucoup de gens ici ne vivent que dans leurs souvenirs passés… D’autres oublient… Et d’autres encore s’en inventent… il est là, je crois, mon travail d’infirmière. Reconnaître si c’est la vérité ou si c’est l’illusion qui fait mal… Et faire en sorte de les soulager.
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DEPUIS DIX ANS, JE PASSE MES JOURNÉES À M'OCCUPER D'EUX. JE LES SOIGNE, JE LES NOURRIS, JE LES LAVE, JE LES FAIS RIRE, JE LES PRENDS DANS MES BRAS.. ET PUIS D'UN COUP, ILS PARTENT. LES FAMILLES VIENNENT, TOUS ME DISENT MERCI ET PUIS... VOLÀ. C'EST FINL.
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Estelle, on est les dernières personnes qu'ils vont voir avant de mourir. Quand ils entrent ici, ils le savent bien. C'est facile de se dire qu'on sera leur famille, leur nounou, leur amie ... Mais c'est faux. Nous, on n'est rien d'autre que celles qui leur rappellent tous les matins en leur servant leur café qu'ils sont à la fin de leur vie.

(page 145)
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Quention Zuttion en interview pour planetebd com
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