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EAN : 9791097100605
96 pages
Les Éditions Mille Cent Quinze (25/03/2020)
4.3/5   25 notes
Résumé :
"Il s’apprête à franchir un tertre, lorsqu’il entend le bruit. Le son caractéristique d’une vague déferlante. Il relève la tête : à trois kilomètres, devant lui, les flots se soulèvent, comme si un gigantesque animal se déplaçait sur le fond de l’océan, remontait des abîmes vers la rive. Il entend le bruit de ses pas, puissants, qui font résonner la terre. Lorsqu’un bras colossal, de treize mètres de long, surgit de l’eau, dans une extraordinaire gerbe blanche, et p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Alors, dehors, les hommes tombent...

Il est là, seul, à vadrouiller, à errer. Qui est il ? Où est il ? Que s'est-il passé ?
Des questions simples, une réponse qui l'est tout autant, mais il va falloir la chercher au plus profond de soi.

Au vue du pitch, je m'attendais un peu à ce que j'allais y trouver, mais est ce qu'il y aurait d'autres surprises ?
Nous sommes dans un texte post-apocalyptique qui prend les chemins de traverse : nous sommes loin dans le futur, peu d'action, et peu de personnages ! Très introspectif, la recherche du sens à la "vie", mais le bagout de l'auteur, distillant peu à peu les éléments de compréhension, et son message, nous prend dans son filet et il m'a été impossible de le lâcher avant la fin.

Dans la même veine que le roman L'oiseau d'Amérique (à lire absolument) et le dernier de son espèce, il se dégage de cette novella une mélancolie non dénuée d'un certain espoir. Pas un espoir sur des lendemains qui chantent, les jeux sont faits désormais, mais la vie nous a montré maintes fois qu'elle avait toujours le dernier mot.
Il pourra aussi plaire à celles et ceux qui ont aimé le roman Un océan de rouille, pour peu que ce soit les parties sur L Histoire qui vous ont emballé.

Le style est semblable au seul autre texte de l'auteur que j'ai lu, Sur Mars, et dégage une certaine poésie. Et aussi sa propension a utilisé un ou deux termes inconnus de moi, tel ce "ipséité" dont le dictionnaire de ma liseuse a refusé de m'en donner le sens.
Seul bémol pour ma part, je n'ai pas été surpris par ce que j'y ai trouvé. Mais peu importe, le voyage fut beau.
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Ce n'est pas le premier livre d'Arnauld Pontier que je lis, pas le premier que j'aime, apprécie et vais même relire tellement il le nécessite comme souvent. Mais, pour parodier Marcel Phillipot dans Palace avec son « Je l'aurai ! Un jour, je l'aurai », peut-être effectivement arriverais-je, un jour, à ne pas tomber dans ses textes. Et, si j'y arrive, j'espère que ce sera avant les 24.000 ans nécessaires au plutonium 239 pour ne plus être radioactif.
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Dehors les hommes, le titre est intriguant, l'histoire tout autant, la narration encore plus.
Je commencerai par le plus évident de la lecture, à savoir que les fils tissant la trame de ce récit empruntent çà et là à d'autres histoires, d'autres aventures, que ce soit en références, en clins d'oeil ou en drageons que l'univers SF a créés et semés au fil des décennies. Les plus évidentes seraient – par exemple et pour n'en pas trop citer – des évocations de Pierre Boule, de certains épisodes d'Au-delà du réel, parmi de nombreuses autres escarbilles. Des évocations, mais sans jamais en faire la base de l'histoire, sans recréer celle-ci à partir de celles-là.
Vient s'ajouter à cela, le plaisir de découvrir une narration à double niveau.
D'abord, une vision extérieure d'un monde post-apocalyptique fort lointain, sans doute au-delà de 2307 ans, au-delà de la Grande Explosion [non, ne cherchez pas, ce n'est pas un événement inexpliqué comme dans la Route, ce n'est pas un gigantesque accident à Tchernobyl qui aurait recouvert le monde de radioactivité mortelle, mais tout vient à qui sait lire jusqu'au bout…]. Les dates n'existent plus. Les lieux si, puisque nous sommes explicitement près de Brooklyn et donc vers New York et de Liberty Island [Tiens ? vous comprenez soudain une partie de la raison d'être de la couverture, une partie seulement…]. Nous suivons l'errance d'un androïde créé pour protéger l'Homme de ses ennemis – mais lesquels ? et qui est donc le pire ennemi de l'Homme ? Il parcourt en solitaire le monde dont il a déjà fait le tour, à pied et sac à l'épaule. Un androïde très particulier, à la fois mécanique, quantique et biologique, qui a perdu au fil des siècles une partie de ses capacités, de ses connaissances… mais qui chante toujours.
Ensuite, cette narration se fait en vision de l'androïde sur lui-même, une véritable ipséité observée et racontée de l'extérieur. Perceptions, souvenirs et réflexions, sensations et introspections, sans jamais qu'il ne parle lui-même de ces ressentis et questionnements, mais bien que ce soit le narrateur qui pose là le réveil de ses souvenirs enfouis et perdus. Ce réveil lent qui va nous faire découvrir et comprendre tout ce qui a mené à cette disparition des hommes, car ils ne sont plus là ; dehors, les hommes sont tombés…
Enfin, il y a par-dessus tout cela, l'immense plaisir d'un voyage littéraire. Si le récit est une succession presque sans fin de questions [les certitudes n'arriveront qu'au final], si le personnage central, son errance et son histoire forment des vagues sans fin pour voir et faire tomber les hommes, le style vient tout renforcer. Alternant phrases incisives et phrases ciselées, musicales au vocabulaire riche que ce soit pour évoquer l'arkhé ou la phorésie – qui ne fleurissent pas, hélas, dans n'importe quels textes aujourd'hui – on a le plaisir d'une vague qui, tantôt, déferle vers vous pour vous projeter l'action, les événements durs et crus, tantôt, retourne étale vers la mer pour vous décrire un paysage de désolation où la nature reprend ses droits ou vous laisser plonger dans les « pensées » de cet androïde mi-homme, mi-machine semblerait-il.
Dehors les hommes tombent
Est-ce pour toujours ? À jamais ?
Qu'importe, car je me suis laissé, moi, emporter jusqu'à la chute et sans tomber.
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Dehors, les hommes tombent
Comme des fétus de paille
Ils ont creusé leur tombe
Sur leurs champs de bataille

L'orfèvre des mots a encore frappé. Très fort.
Ici, c'est un véritable précis de philosophie et de poésie post-apocalyptique qu'il nous sert. L'histoire du personnage, cet androïde ultime dont on ne sait pas très bien à quoi il ressemble, à la fois fou et sage, bourreau et bienfaiteur, destructeur et créateur, importe assez peu. Ce qui compte, c'est le voyage intérieur.
Je ne vais pas vous mentir : ce n'est pas très gai, tout ça. Peut-être parce que c'est le miroir du visage indigne et grimaçant de notre espèce, si bien occupée à scier la branche sur laquelle elle est assise.
Du haut de son perchoir, notre bonze des montagnes (je me comprends) en a une vision précise, acérée. Chirurgicale.
Une novella qui fait mal, donc, mais qui est d'une beauté à tomber par terre. Qui a bien failli m'arracher des larmes. Et qui deviendra un grand classique, j'en suis certain.
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C'est avec un grand plaisir que j'ai découvert la plume d'Arnauld Pontier. Une chose est sûre : cet auteur écrit très très bien : de belles tournures, des phrases percutantes, un vocabulaire extrêmement riche. Tellement riche, que je vous conseille d'avoir un dictionnaire à portée de main pour rechercher des mots tels que : « aboulie », « mull », « remora », « phorétique », « nocher » ou encore « ipséité »…
Cet ouvrage est un court roman, une nouvelle d'une petite centaine de pages. L'auteur nous emmène dans un futur extrêmement lointain. Il erre seul sur Terre, dans un monde post apocalyptique. La nature a repris ses droits. Qui est-il ? Que fait-il ? Est-il vraiment seul ? Quelle est son histoire ? le lecteur va le découvrir peu à peu…
Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, toute la force narrative se situe dans la réflexion engendrée par la situation décrite, réflexion sur l'humanité, ses dérives… le dénouement de l'histoire nous amène un espoir ténu, quelque peu, peut-être…
Ce court roman est une belle découverte, un petit ovni de science-fiction. J'ai pris un réel plaisir à sa lecture. Je vous le conseille vivement.
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Le confinement est l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs. Et de se laisser guider vers une autre dimension, celle d'un espace-temps où l'humanité a disparu de la surface terrestre hormis le dernier Semblant, une sorte de super robot hypersensible et intelligent en errance depuis plusieurs siècles. Va-t-il s'autodétruire par désespoir ou tenter un pari fou ?
Bien plus qu'une novella de SF, "Dehors, les hommes tombent" (j'adore ce titre) est aussi une réflexion philosophique sur nos errances actuelles. Une dernière chose : quelle écriture, percutante, riche, cinématographique… Quelle belle surprise !
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critiques presse (1)
Syfantasy
29 octobre 2021
Petite chronique pour un petit roman par sa taille mais pas par son style, Dehors, les Hommes tombent est un récit envoûtant avec sa Terre familière mais remaniée, que l’on explore en compagnie d’un androïde rongé par la solitude et la culpabilité d’avoir laissé l’Humanité disparaître.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cinq décennies, trois ans, vingt-sept jours, six heures, quarante-trois minutes et quatre secondes... Quatre secondes avant, elle était ; quatre secondes après, elle n'était plus. Et c'est seulement en cet instant précis, celui de son extinction, que tu as réalisé qu'elle avait passé sa vie avec toi. À cet instant, tu as compris qu'elle s'était éteinte, de sa mort d'humaine, irréversible. Tu avais été son confident, son compagnon, son amant, son père, son meilleur ami ; c’est grâce à elle, aussi, que tu comprends mieux les Hommes, à présent. Que tu as compris que c'est de leur humanité que naissaient leurs faiblesses. Faibles et belliqueux à la fois, inconscients et imbus d'eux-mêmes. Lâches et téméraires.
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Dire que l’on regrette n’a aucun sens, aucune légitimité. On ne peut pas regretter. On peut seulement dire que l’on réalise. C’est plus juste. Il n’y aura jamais de paix, jamais de fin. Jamais de pardon.
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D'ailleurs, à quoi cela servirait d'avoir un enfant dans ce monde ? D'avoir un avenir ici ? Nous irons toujours au même endroit ; nous finirons à la même place. Nous sommes incapables d'apprendre. Que ce soit de nos erreurs ou de nos réussites. (...) Non, ce monde ne méritait pas d'enfant.
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Ils n’ont pas compris qu’en observant leur présent, c’était déjà leur passé qu’ils regardaient; qu’il était déjà trop tard.
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Protéger l'homme, cela signifiait le protéger de ce qui représentait un danger pour lui. Y compris lui-même.
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Video de Arnauld Pontier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnauld Pontier
23 avr. 2019 Astronef Café Sciences & Philosophie 26 mars 2019 "MARS" Mardi 26 mars 2019 à 19h00 Librairie de Paris Nos invités : Arnauld Pontier : Auteur de "Sur Mars, récit de Voyage". Et Pierre Thomas : Planétologue, professeur émérite à l'ENS de Lyon.
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