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EAN : 9782742758838
121 pages
Actes Sud (30/12/2005)
3.53/5   15 notes
Résumé :
Du haut de la fenêtre de son quatrième étage, Carine regarde les gens passer, traverser ce monde des vivants dont elle est exclue depuis l'accident qui l'a privée de l'usage de ses jambes et de la parole. Elle habite seule avec sa mère, toute de servilité et de culpabilité, qui lui demande quotidiennement si elle a besoin de quelque chose Mais Carine n'a plus besoin de rien. Ce qui la ronge tout entière, c'est le désir, l'envie qu'un homme la prenne dans ses bras et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'histoire est celle de Carine, handicapée à la suite d'un accident de voiture, clouée à vie dans un fauteuil roulant, et qui vit avec sa mère dans un appartement. Un homme va s'immiscer dans cette relation très conflictuelle, un homme qui, depuis l'appartement d'en face, observe aux jumelles Carine lui dévoiler sa poitrine et mimer des gestes très intimes.

Un jour Carine et cet homme vont se rencontrer. Un jour, Carine ne va plus pouvoir se cacher.

Arnauld Pontier ne se cache pas derrière les mots. Il s'en sert pour nous dévoiler l'intime, aussi bien l'intime du corps souffrant ou du corps jouissant que l'intime des sentiments, l'espoir, la rancoeur, ou encore la haine. En cela je le trouve proche d'un autre auteur "Actes Sud" que j'adore, Nancy Huston. Mais l'auteur sait aussi prendre une plume plus burlesque et j'ai particulièrement aimé le chapitre où Carine tente une "sortie" hors de son appartement. Là le style m'a fait davantage penser à celui d'une Anna Gavalda par exemple, sans que cela ne vienne compromettre la tension du récit.

Mais comparaison n'est point raison. Ce livre a bien son style propre, exigeant, concis, allant à l'essentiel. J'ai adoré. Je recommande chaudement cet "Equinoxe".
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D'une plume incisive, tour à tour crue et poétique, Arnauld Pontier raconte Karine. La jeune fille porte le roman. Elle se dévoile sans complaisance, sans mièvrerie. le lecteur respirera au rythme de ses révoltes, de ses colères, de son désespoir, de ses rires (notre héroïne a un humour corrosif). La jeune fille ne s'enferme pas dans son handicap, elle tente au contraire de faire tomber les barrières qu'il engendre. C'est alors qu'elle se rend compte que la plus infranchissable est celle du regard de la société. Elle évoque la pitié teintée de soulagement (il vaut mieux que cela arrive aux autres), l'intolérance non-dissimulée de gens comme la concierge de l'immeuble. Elle piétine clichés et idées reçues de la société, montrant savamment leur ridicule.

Comme toute femme, Karine a également des désirs sexuels. L'auteur les évoque avec crudité. D'habitude, tout ce qui est cru m'agace, car je trouve que les auteurs font de faux effets de style, et recouvre leur incompétence de cette crudité. Ici, j'ai compris ce que voulait faire Arnauld Pontier: montrer une femme normale (selon la société) aux désirs normaux; montrer que le handicap ne change rien. Je suis d'accord avec sa façon de faire, même si je la trouve exagérée, et si elle pourrait avoir l'effet inverse de celui escompté.
[...]
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C'est le genre d'écriture que j'aime : un monologue à la 1ère personne, une jeune fille paralysée et muette de surcroît, enfermée dans un appart au 4ème étage, et qui n'a pour seule compagnie que sa mère coupable. Ce qui est génial, c'est qu'on ne s'attarde pas sur les circonstances de l'accident qui lui ont coûté ses jambes (et le reste!) ; on ne s'attarde pas non plus sur ce qu'était son passé ; ni sur l'alcoolisme de sa mère, ni sur rien, parce que les faits ne sont pas importants ; on s'arrache à cette immobilisation par le rêve, le fantasme, parce que le pire pour cette jeune fille en fauteuil, c'est l'absence de sexualité.
C'est super bien écrit, vite lu, avec un décompte qui montre la mesure du temps qui passe (les chapitres sont les mois, de janvier à décembre, une année...) Ce n'est pas tendre, il n'y a aucune commisération et c'est aussi pour ça que c'est aussi agréable. Une jolie réussite!
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De son fauteuil roulant, une jeune femme paralysée et muette observe la rue et fantasme sur l'habitant de l'immeuble d'en face...
C'est une très belle histoire, parfois poignante, parfois drôle, parfois cruelle, et l'écriture d'Arnauld Pontier, toujours aussi soignée, fait mouche dans tous les registres. J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait entrer de plein pied (si j'ose dire!) dans la peau d'une infirme au caractère bien trempé.
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Le sujet n'est pas vendeur mais extrêmement intéressant car touchant l'humain fragilisé physiquement et psychologiquement. Il s'agit du besoin d'amour physique, sexuel pour être crue, des personnes en situation de handicap. Ici, l'écriture transpire la rage et la colère d'une jeune femme dont le corps n'a plus que le nom. Touchant et dérangeant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tu voudrais vraiment te sentir à l'aise, bien sûr, je n'en doute pas, me regarder simplement comme tu me regardais autrefois. Mais tu ne sais pas comment y parvenir ; tu souris avec cet air un peu gauche qui trahit les natures accablées - le trac de paraître ridicule auquel s'ajoute, sans doute, l'effroi d'en convenir, qui te laisse encore plus empotée. Il y a dans tes yeux une docilité apeurée qui dément la sincérité de ta bouche. Je sais ce que tu penses, va, derrière ce sourire posé : "Pauvre petite." Mais je ne veux pas de cette pitié. De tes regrets. Ta peine me suffit, contre laquelle je ne peux rien, mais qui, pour autant, ne m'inspire aucune compassion.
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Que m'est-il arrivé ?
Je me pose la question, la même que se pose Grégoire Samsa dans la Métamorphose. La question que chacun de nous se poserait. c'est humain. C'est même parfois tout ce qu'il reste d'humain quand le reste a foutu le camp. Ce n'est pas le rire, ni la parole, ni de savoir faire un nœud ou boire sans soif qui nous différencie de la bête : c'est le questionnement.
L'art de vivre n'est que celui d'en éluder l'embarras.
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Lorsque je m'éveille-et c'est à ce moment que j'y songe-, mon corps semble peser sur les draps de cet impitoyable poids, tenir dans ses plis de ce cupide effondrement : il s'enlise, s'étale, crachouille, mais réclame sa pitance. de sorte que dans ce fébrile engourdissement qui suit l'éveil, je ne sais jamais très bien si je sors d'un cauchemar ou si je retombe dans un rêve, et si cette agitation annonce mon extinction ou mon essor vers un ailleurs plus clément. Plus humain.
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Papa m'avait cité cette phrase, un jour ; je ne sais plus qui l'a écrite, mais je l'avais notée. Il a raison, celui qui a creusé l'existence et découvert ça : " Il faut faire de soi un être irremplaçable, mais insoupçonnable." Je ne suis pas vraiment sur la bonne voie.
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Video de Arnauld Pontier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnauld Pontier
23 avr. 2019 Astronef Café Sciences & Philosophie 26 mars 2019 "MARS" Mardi 26 mars 2019 à 19h00 Librairie de Paris Nos invités : Arnauld Pontier : Auteur de "Sur Mars, récit de Voyage". Et Pierre Thomas : Planétologue, professeur émérite à l'ENS de Lyon.
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