pbCe que l'on sème - Regina Porter - Babelio
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EAN : 9782072904196
464 pages
Gallimard (09/09/2021)
3.29/5   92 notes
Résumé :
Alors que l’Amérique panse encore la plaie ouverte de la Seconde Guerre mondiale, la destinée de deux familles se met en marche. James Vincent, d’ascendance irlandaise, fuit un foyer familial chaotique pour faire des études de droit à New York où il deviendra un brillant avocat. De son côté, Agnes Miller, une jeune femme noire à l’avenir prometteur, voit son rendez-vous amoureux tourner au cauchemar lorsque la police arrête sa voiture sur une route déserte en lisièr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Regina Porter, pour son premier roman, qui a triomphé aux USA, nous invite à un voyage à travers l'histoire des Etats unis, qui part du milieu des années 50 au début du mandat de Barack Obama.

Elle nous offre une fresque familiale autant ambitieuse qu'inventive qui mélange petite et grande histoire comme les grands chefs d'oeuvre du genre.

On suit deux familles américaines, une blanche et une noire, les Christie et les Vincent, dont les destins vont se croiser et se décroiser pendant des décennies entières à travers les continents et les générations, entre New York et le Vietnam en passant par la Géorgie, et l'Europe.

"Ce que l'on sème" parle de ces petites miettes d'une vie dont les fragments vont se reconstituer peu à peu par le lecteur attentif qui pourra se perdre dans les personnages et les narrateurs différents (on n'est parfois pas loin de chez Dostoïesky), même si la maîtrise narrative de la primo romancière force l'admiration.

Régina Porter nous livre, en plus de destinées incroyables de personnages animées par une soif de vivre et d'amour insatiables, un portrait d'une Amérique de la seconde moitié du 20e siècle en proie à de profondes mutations et des problématiques aussi essentielles que la lutte des femmes, le combat contre la ségrégration ou le difficile retour de vétérans brisés par des guerres dramatiques.

On aime aussi que les chapitres soient introduits par des illustrations ou des photographies, qui ajoutent des pauses salutaires à cette saga au souffle échevelé et font réfléchir sur la trace que des destinées individuelles peuvent laisser dans L Histoire .

Un sens du romanesque indéniable rend ce "Ceux que l'on sème" aussi indispensable que beau !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Soixante ans d'histoire américaine à travers les destins croisés de deux familles, l'une noire, l'autre blanche.
Pitcher ainsi ce premier roman déroutant, c'est certes poser à plat une ligne directrice loin d'être évidente à la lecture, mais c'est aussi affadir un travail d'écriture particulièrement original, pour le meilleur et pour le pire.
Pour le meilleur, on se réjouit de découvrir au fil de ces chroniques de vie quelques pages ou paragraphes de toute beauté, une peinture d'un arrière plan sociétal rarement mis en lumière en littérature américaine, voire même m'a t il semblé une langue toute nouvelle pour aborder l'identité afro-américaine au point qu' il apparaît très difficile de distinguer si tel ou tel personnage est noir ou blanc: les hommes et femmes de ce livre sont avant tout des hommes et des femmes, et même si la question raciale est bien au centre de l'intrigue c'est un aspect que j'ai trouvé particulièrement réjouissant. J'ai aimé également ces photographies d'époque qui viennent éclairer chaque chapitre d'une couleur intime et singulière.
Côté pire, ou en tout cas moins bon, une construction peut-être trop ambitieuse en allers-retours multiples entre les époques, de nombreux personnages entre lesquels on se perd et auxquels on a du mal à s'attacher, beaucoup d'éléments d'intrigues, de ressentis et de sentiments suggérés qui peinent parfois à atteindre le lecteur et le laisse par moments à la surface des eaux lourdes dans lesquelles se joue le drame.
Mais comme c'est un premier roman qui indubitablement sort du lot et qu'on y sent battre le coeur de l'auteure, je pense que j'aurais plaisir à la redécouvrir dans une oeuvre future.
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...Une narration alambiquée où l'on bascule d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre (et misère qu'ils sont nombreux ! un véritable arbre généalogique !), via des fragments de vie à mon sens pas toujours signifiants et encore moins passionnants, le tout sur plusieurs décennies...
Je ne sais pas où l'auteure a voulu emmener ses lecteurs... je cherche toujours !

Ce qui demeure le plus grand mystère pour moi, est mon acharnement à lire ce livre jusqu'au bout, malgré l'ennui qui ne m'a pas quittée (j'y ai pourtant cru au début jusqu'à la scène du contrôle de police, ensuite tout intérêt s'est évanoui) ! Est-ce le sentiment d'échec ressenti lorsqu'on ne va pas au bout d'une lecture ? La peur de passer finalement à côté de quelque-chose de bien (ici je dois avouer que ce n'était pas un grand suspense : la certitude que je n'aimais pas ce lire s'ancrait trop profondément) ? Ou bien quelque-chose de l'ordre du gaspillage qui ne se fait pas ? J'écarte toute propension au masochisme...
Alors ? Et vous ?
Qu'est-ce qui vous motive à continuer malgré l'ennui ?

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Remarquable ce roman, une très belle découverte que cette plume de Regina Porter, un premier roman qui retient toute notre attention et notre souffle.

L'auteure nous raconte la vie de deux familles, l'une issue de l'immigration Irlandaise et l'autre descendant d'esclaves Africains sur plusieurs générations dans cette Amérique colorée ethniquement, culturellement, religieusement et pleine de contraste. Une Amérique tantôt salvatrice tantôt porteuse de germes de haine, des années 1950 à la première année d'élection du président Obama. de Rufus à Claudia, lui fils de James Samuel Vincent junior et elle, fille d'Agnès qui suite à une tragédie, qui ouvre le livre, va s'enfuir avec celui qui va devenir son mari Eddie, dans le Bronx.....Les deux familles entre amants, enfants, petits enfants ne vont pas cesser de s'entrecroiser tout au long du roman.

Si il y avait quelque chose à redire sur cette histoire qui mêle la petite et la grande, puisque, entre autre, plusieurs personnages vont se battre au Vietnam, que nous croisons aussi des personnalité connues comme l'aviatrice afro-américaine Bessie Coleman, Greta Garbo qui est l'amante d'Eloise, c'est que nous pouvons vite nous y perdre dans cette embarcation foisonnante de personnages tous aussi complexes les uns que les autres. Fort heureusement les premières pages sont réservées à la présentation des personnages.

Parfois c'est à la troisième personne et dans certain chapitre à la première personne que les personnages se racontent.

J'ai eu beaucoup de bonheur à vivre cette plongée romanesque avec Regina Porter et tous ses personnages sublimement racontés. Une joie de lire de l'excellente littérature si rare il faut dire de nos jours !!
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Des années 1950 à la présidence d'Obama le destin de deux familles étasuniennes qui vont se suivre, se croiser, se distancier, se frôler, se rencontrer. D'un côté James Vincent, blanc d'origine modeste arrivé à New-York où il deviendra un brillant avocat, de l'autre Agnès Miller, noire de Géorgie, qui dans sa jeunesse subit la haine des blancs un soir où elle revient d'un concert avec son petit ami.

Avec "Ce que l'on sème" Régina Porter signe un premier roman très réussi. Une structure de récit faite de voyages dans le temps avec des repères de date à chaque début de chapitre. Une quarantaine de personnages vont évoluer sur ces 6 décennies. Et là aussi impossible de se perdre grâce à la liste des personnages dressée au début du livre comme pour une pièce de théâtre.

Chaque chapitre est comme une scène, un accent mis sur une situation, un moment clé de l'histoire de ces familles. L'auteure nous promène d'un continent à l'autre, d'une époque à une autre sans respect de la chronologie. Et pourtant à aucun moment elle ne nous perd, construisant un récit où les chemins se dessinent et tracent une cartographie claire, où chaque pièce du puzzle se met en place simplement dans cette fresque sociale, humaine et historique.

60 ans de la vie d'un pays. du nord au sud tout est décrit dans un récit fluide contrairement à ce que pourrait laisser penser la structure . On y voit l'évolution de la société américaine : les droits civiques, l'ascenseur social, la richesse et la misère, la parentalité et la transmission, l'évolution des moeurs, les couples unis ou désunis, fidèles ou pas, la guerre du Vietnam et ses conséquences, le sida. Des vies qui ne sont pas épargnées par les crises mais aussi pleines de joies au milieu des soubresauts de la société. Des photos en noir et blanc, judicieusement choisies, participent à la portée historique de ce roman. Pour autant si Agnès et James sont de couleur différentes Régina Porter met plus l'accent sur les rapports de classe que sur l'opposition des races.

Le titre original est "The travelers" (les voyageurs). Je ne peux que vous inviter à faire le voyage que vous propose la brillante écriture de Régina Porter et ses personnages attachants.

Un livre que je ne pouvais pas lâcher une fois commencé et que je relirai avec plaisir.

COUP DE COEUR 2020
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critiques presse (1)
Liberation
02 septembre 2019
Ce premier roman aussi émouvant que vivifiant n’est ni introspectif ni rétrospectif, il saisit les êtres sur le vif. Passé et présent se croisent, Noirs et Blancs aussi.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut Claudia, à trois ans, qui surprit Eddie Christie en grande conversation avec le mur du salon. Elle lui demande à qui il s'adressait.
Il lui répondit qu'il brisait le quatrième mur.
" Qu'est-ce qu'il a de l'autre côté du mur ? demanda-t-elle,
- Une scène.
- Et qu'est-ce qu'il y a sur la scène ?
- Eh bien, une pièce de théâtre, naturellement. "
Et c'est ainsi qu'il entreprit de jouer Rosencrantz et Guildenstern sont morts avec ses filles. Et que Claudia se mit à parler aux murs et à croire en l'existence des amis d'Hamlet comme les enfants croient au père Noël.
Ce que l'on sème de Regina Porter p 95
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Ce soir là, Hank était allongé au bout de son lit en hauteur, les pieds dans le vide, et il fantasmait sur la soeur de son nouvel ami.Quand Gidéon lui disait que Lonnie lisait des romans exotiques, Hank était rentré à la maison et avait cherché le mot dans son dictionnaire de poche Merriam Webster.
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Il savait que dans le meilleur des cas, il n'était pas censé parler tout seul ni aux murs, mais tant qu'il pouvait fixer ses pensées quelque part, il avait une longueur d'avance sur la majorité des anciens combattants. Ses filles lui faisaient savoir quand il pétait vraiment un plomb. Elles le pinçaient pour le faire rire ou lui disaient quelque chose de si idiot, de si totalement insensé et mièvre - Oh, regarde Papa, on t'a apporté la lune - pour chatouiller son cerveau et effleurer son cœur d'un souffle d'absurdité qu'il en oubliait un instant le mur et tenait leur lune au creux de sa paume.
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— Que sais-tu des tyrans, Adele ? Que sais-tu sur quoi que ce soit ? » Yan pouvait lui en parler, des tyrans, si elle y tenait. Il pouvait lui parler des hivers durant lesquels le froid s’exprimait à voix haute. Disant, Tu vas mourir aujourd’hui, dans cette pièce. Il pouvait lui parler des prières du rabbin, l’homme qui avait été son père, et de la pièce où ils étaient massés, sous les ordres de Staline, quand Staline avait été à une époque, non pas leur champion, mais très certainement leur ami. Il pouvait lui parler d’une petite pièce, de la taille d’un cagibi, lui décrire comment il s’était trouvé suspendu entre le sommeil et les rêves, les nuits noires qui s’illuminaient dans l’éclat des lampes torches, le bruit des semelles qu’on apprenait à compter, et les reniflements des chiens qu’on tenait serrés, puis moins serrés, et encore moins serrés au bout des laisses, et les hommes, les vieux rabbins comme son père, puis les femmes qui formaient un mur de protection devant les enfants. Qui avait protégé les enfants ? Moi, lui dirait Yan – s’il choisissait de lui en parler. Je les ai protégés comme on m’a protégé. Mais Yan ne le lui raconterait jamais.
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De ma main gauche, je serrai fort celle de Rufus et je croisai le regard de la serveuse qui débarrassait le box voisin. Plus tard dans la soirée, Rufus roulerait en position fœtale sur le sol de notre chambre. Il dirait qu'il est intolérant au lactose et qu'il n'aurait pas dû manger de pizza. Je lui poserais une bouillotte d'eau tiède sur le ventre et la déplacerais de façon circulaire. Je lui dirais que tout est possible. Nous vivons dans une époque d'allergies et de maladies auto-immunes. C'est le millénaire de l'anxiété.
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Vidéo de Regina Porter
Cette semaine la librairie Point Virgule vous présente trois romans parus récemment en format poche, et même plus particulièrement dans la collection Folio.
- Nos espérances, Anna Hope, 8,60€ - Ce que l'on sème, Regina Porter, 9,20€ - Le chant du poulet sous vide, Lucie Rico, 7,50€
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