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EAN : 9782702169131
324 pages
Calmann-Lévy (03/06/2020)
3.46/5   75 notes
Résumé :
Toby et Rachel, couple juif privilégié vivant dans les quartiers chics de Manhattan, se séparent. Après quinze ans de vie commune et deux enfants, ils ne parviennent plus à se comprendre. Pour Toby, simple médecin d'hôpital, c'est une forme de libération.
Rachel était devenue agressive et méprisante avec sa carrière bien plus florissante que la sienne. Toby s'accommode donc assez bien de ce divorce, et de son nouveau célibat de quadra dans une ville qui foiso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique

Fleishman a des ennuis, ou l'histoire d'un divorce.

Pendant plus des trois quarts du livre, nous suivons Toby, ce médecin fraichement divorcé qui croit avoir retrouvé une seconde jeunesse depuis qu'il s'est inscrit sur une plateforme de rencontres. Il reprend contact avec deux anciens amis. Et passe beaucoup de temps à s'ériger en victime, à prouver qu'il fut parfait en tout point avec une sincérité désarmante – au risque de ne pas voir pourquoi son mariage a flanché ou même de vouloir entendre ce que lui raconte son amie Libby concernant sa vie professionnelle et le couple qu'elle forme avec Adam.

La version des faits racontée par Rachel, qui clôt ce roman, est bouleversante. Et nous rappelle que deux personnes ont chacune une vision très différente de leur couple. Toby est-il l'époux qu'il prétend être ?

Variant sans cesse entre rire, stupeur et drame, un livre que l'on imagine sans peine adapté par Woody Allen. Il décrit parfaitement ce milieu de juifs new yorkais qui ont tout réussi et ne se prive pas de s'en moquer gentiment. Il nous parle surtout du prix à payer pour une femme qui veut réussir professionnellement tout en étant une mère parfaite.



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Au départ Fleischman a des ennuis a les allures d'un roman léger tant les situations croquées par l'écrivaine sont cocasses et tant les réparties fussent à toutes les pages.

Toby, hématologue, n'a jamais été un canon de beauté mais a 41 ans, il a tous ses cheveux et une obsession anti-glucides pour maintenir sa ligne. Il passe son temps sur les applis de rencontre, depuis qu'il est séparé de sa femme, Rachel et sa libido semble sans limite.

Lorsque Rachel disparaît du jour au lendemain, le voilà soudain à mener de front enfants, travail et rendez-vous galants.

Ce que j'ai aimé ?
♥ le rythme trépidant, le roman fait 500 pages mais je ne me suis jamais ennuyée
♥ La plume de l'écrivaine et son humour juif (parfaitement traduit par Diniz Galhos). Qu'elle se moque des travers new-yorkais ou qu'elle aborde des sujets à priori plus graves (la paternité, le rapport à l'argent et à l'ambition ..), je me suis régalée
♥ le renversement de point de vue que Taffy Brodesser-Akner nous réserve dans la dernière partie apportant force et émotion
♥ Pas de narrateur omniscient mais une histoire racontée par une amie de Toby, Libby, quadra qui se sent invisible avec l'âge et qui fait écho

"Et dans nos rires nous entendions notre jeunesse et il n'est jamais sans danger de se retrouver au seuil de la maturité, au fond d'une impasse dans sa vie et d'entendre soudain l'écho de sa jeunesse".

Si vous voulez lire un roman à la fois percutant et drôle sur les vicissitudes du mariage et sur l'égalité homme/femme au sein des couples, ce "Fleishman a des ennuis" vous tend les bras !
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« C'est comme la chute de Rome : ça s'est fait lentement, jusqu'au moment où tout s'est écroulé d'un coup. »
Toby Fleishman, hépatologue de quarante et un ans, se prépare à passer un été chaud à New York City : le couple qu'il formait avec Rachel, directrice d'une agence artistique, vient d'éclater après quinze ans de vie commune. Entre la garde partagée des enfants (Solly, neuf ans et Hannah, onze ans), Toby se promet bien de profiter des occasions sexuelles débridées qui lui sont offertes sur ces applis téléphoniques.
Le roman est divisé en trois chapitres, et la narration confiée à une voix extérieure au couple. Les deux premiers chapitres sont consacrés aux doléances de Toby et à son auto-analyse : « (…) il passait pour une sorte de maladie comorbide à sa propre famille. (…) D'une certaine façon, son divorce lui avait donné une âme. » le dévoilement du point de vue de Rachel dans le dernier chapitre apporte un éclairage inédit au roman dédié jusque là à la partie masculine du couple, retournant ainsi l'histoire vers cette charge mentale que connaissent les femmes cumulant travail et maternité.
Un roman moderne brillamment mené et pétillant d'humour, dont la fin reflète l'ambivalence présente en chacun de nous. Chapeau à Taffy Brodesser-Akner pour qui ce premier roman lui a valu d'être finaliste au National Book Award en 2019!
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Il y a beaucoup de subtilité dans ce roman qui relate la décomposition d'un jeune couple juif new-yorkais. Lui, Toby est hépatologue dans un hôpital public ; elle, Rachel, agente artistique, a monté une entreprise florissante. Ils sont riches, ont deux enfants, demeurent dans un magnifique appartement à Manhattan, et fréquentent la société la plus huppée de la ville.
Ils ont tout pour être heureux et pourtant rien ne va plus entre eux et ils sont en train de divorcer.
Le début du livre, consacré aux errements de Toby, confronté à la quasi disparition de Rachel, et qui se retrouve seul à devoir s'occuper de ses enfants et enchaîne les relations sexuelles avec des partenaires rencontrées sur un site, est comique, cocasse. Il nous rappelle certaines comédies américaines, et les films de Woody Allen notamment.
Pourtant très vite le ton change, et l'analyse des difficultés au sein du couple prend plus d'acuité.
Plus nous avançons dans la lecture, plus nous comprenons que Toby n'est pas la seule victime et qu'il partage ce statut avec Rachel.
Ils sont tous deux victimes, de désaccords, de malentendus, d'inégalité car Rachel gagne beaucoup plus que lui. Ils ont tous deux des failles psychologiques qui les ont fait se rencontrer et se marier, mais qui aujourd'hui minent leur relation.
Mais Fleishman a des ennuis, c'est aussi la description d'un milieu social new-yorkais qui exerce, à tous niveaux, une pression énorme sur les individus, en matière de réussite professionnelle, d'éducation des enfants, d'apparence physique...
Ce livre qui paraissait amusant, est au final, du point de vue des femmes, plutôt désespéré. Taffy Brodesser-Akner, qui connait sûrement bien le sujet, y fait l'amer constat d'une difficulté, voire d'une impossibilité à conjuguer réussite professionnelle et épanouissement en tant que mère et épouse.
La morale de l'histoire semble être qu'il y a, pour les femmes, un prix à payer.
Voilà, ce n'est pas réjouissant, mais c'est vraiment un très bon livre dont le titre est savoureux quand on en connait la chute.

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Il y a des titres dont on saisit difficilement le sens, encore plus ses non-dits et connotations, qu'y a investi l'auteure qu'une fois la lecture terminée ou presque et c'est le cas de ce roman. J'en ai pris toute la mesure après avoir dépassé la moitié, même les deux tiers du récit. Je pensais à tort que ce serait une vague histoire de couple d'une classe aisée de New-York, lui médecin, elle à la tête d'une agence qui réussit plutôt bien. Deux enfants en commun, des « différents irréconciliables » comme on dit. Rien de bien excitant en soi. Ce roman va bien au-delà de la simple histoire de divorce.

La focalisation est surprenante : elle se fait en grande partie sous la focalisation interne de Toby Fleishman, mais par la voix de son amie. En partie largement minoritaire et reléguée en fin de roman, sous focalisation interne de Rachel, sa femme, toujours à travers le prisme de cette même amie. L'incipit dévoile un Toby et une Rachel fraîchement séparés, les relations entre eux sont tendues. On commence donc à cerner la situation, la vie de couple, les antagonismes qui les opposent, Rachel sous l'oeil pour le moins critique et rancunier, de Toby. Ce dernier s'occupe de ses enfants avec abnégation, de ses patients avec autant de soin, de son couple, sans jamais faiblir. Toby, qui a longtemps été complexé par sa petite taille et son surpoids, devient depuis sa séparation le tombeur de ces dames. Toby est bon mari, bon médecin, bon ami, bonne personne. Encore plus d'ailleurs à partir du jour ou Rachel ne vient pas récupérer ses enfants : à partir de là Toby se remémore sa vie avec Rachel, leur rencontre, les sacrifices et concessions qu'il n'a cessées de faire le temps de leur vie ensemble, dont il abreuve avec moult détails son lecteur. Quel saint ce Toby, il se retrouve seul à devoir gérer enfants, travail et une vie sexuelle renaissante alors que l'insouciante et l'irresponsable Rachel mène sa vie égoïstement de son côté.

On s'émeut, on pleure presque, avec Toby, on le plaint, on compatit, on voudrait le consoler, le rassurer pendant trois cents bonnes pages. On a même envie d'y aller de notre critique sur Rachel d'une seule voix avec lui, on irait même jusqu'à témoigner pour lui devant le jaf ou son équivalent américain de son dévouement plein et entier à sa famille. La focalisation interne ne nous laisse pas d'autre choix à vrai dire. le bon, le beau, le brave Toby nous inonde de son désespoir.

Fleishman a des ennuis, et en réalité l'auteure s'en moque, ironiquement, caustiquement, éperdument. Les deux époux Fleishman ont chacun leur propre ennui et l'intitulé du titre est rédigé de telle façon à ce qu'il désigne l'épouse Fleishman. Mais on a été formaté à penser qu'il s'agissait uniquement de Monsieur, pourquoi penserait-on que Madame est confrontée à des évènements qui la dépasse – et pas des moindres ! Aucun doute, le procédé est adroit et subtile, il fait son effet. Ce roman féministe est l'un des plus efficaces qui m'ait été donné de lire : pas aussi naïf qu'il n'y parait, le retournement de situation inauguré par ce changement de point de vue, accentue la position victimaire dans laquelle s'est volontiers placé le mari délaissé en pointant un doigt invisible et accusateur sur son égoïsme et son aveuglement face à ses privilèges, que sa femme, de son côté, s'est battue depuis le début de sa vie pour les gagner, un à un.

Mon avis n'a cessé d'évoluer au fil de ma lecture, on pourrait peut-être reprocher la longueur un peu excessive de la partie consacrée à notre cher Toby Fleishman, j'imagine que justement cet excès a été fait à dessin pour mieux en illustrer son égoïsme. C'est un premier roman très réussi, selon moi la fin laisse présager une suite, qui, si elle existait un jour, je lirais sans hésiter.






Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
17 septembre 2020
Dans ce roman qui a un petit côté Woody Allen, on découvrira toute l'histoire d'un couple de Juifs new-yorkais pour qui rien ne va plus. Jubilatoire.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
J'étais à présent ce que l'on appelait une mère au foyer, activité temporaire dénuée de toute perspective de promotion qui se distinguait tellement d'un véritable boulot qu'elle s'apparentait dans les faits à une résidence surveillée, même si, bien évidemment, j'avais encore le droit de faire du covoiturage et les courses.
Quand je disais ce que je faisais, on me répondait : " Etre mère, c'est le boulot le plus difficile au monde." Mais c'était faux. Le boulot le plus difficile au monde, c'était d'être mère et d'avoir un vrai job.
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Ce n’était pas parce qu’il était douloureux de contempler leur jeunesse, leur peau brillante et ferme, leur ravissement face au pli impeccable qui séparait leurs fesses du haut de leurs cuisses, même si tout cela, évidemment, était extrêmement douloureux. Ce n’était pas leur profonde conviction qu’il en serait toujours ainsi, ni même le fait que, sachant toutes ces choses passagères, elles avaient fait le choix d’en profiter au maximum : en fait, si elles avaient profité de leur jeunesse justement parce qu’elles savaient qu’elle ne durerait pas, ça aurait été encore pire, car qui était capable d’une telle lucidité à cet âge ? Non, ce qu’il ne pouvait plus supporter, c’était de se retrouver avec quelqu’un qui ne comprenait pas encore profondément la notion de conséquence, qui ne savait pas en son for intérieur que peu importait le soin avec lequel on planifiait sa vie, le monde finissait par l’emporter. Il était impossible d’apprendre cette leçon sans l’avoir vécue. Qui que nous soyons, la seule façon de le comprendre, c’est de le vivre.
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Les hommes n’avaient pas de problèmes concomitants à leur sexe. Ils n’avaient pas peur de paraître illégitimes. Ils n’avaient rencontré aucun obstacle. Ils étaient nés en sachant qu’ils avaient leur place dans le monde, et à chaque tournant de la vie, on les confortait dans cette certitude, au cas où ils l’auraient oubliée. Mais ils ne cessaient pas pour autant d’être créatifs, d’êtres humains, aussi s’attachaient-ils à diverses problématiques dans un pur élan artistique. Leurs problèmes n’en étaient pas. Ils n’avaient pas à lutter pour définir leur identité, ils n’avaient pas à craindre pour leur santé ou leur situation financière. Cela leur permettait de toucher à la nature de leur âme, à la nature même de l’âme humaine – toucher à la blessure qui se cachait sous les contingences et les combats du quotidien.

Je pouvais les écouter pendant des heures. Quand on ne pose pas beaucoup de questions et qu’on laisse quelqu’un parler, il finit toujours par vous dire ce qui lui passe vraiment par la tête. Dans ces monologues, je retrouvais mes propres griefs envers l’existence. Ils se sentaient exclus de la même façon que je me sentais exclue. Ils se sentaient ignorés de la même façon que je me sentais ignorée. Ils avaient l’impression d’avoir échoué. Ils avaient des regrets. Ils manquaient d’assurance. Ils s’inquiétaient de ce qu’ils laisseraient derrière eux quand ils mourraient. Ils disaient toutes ces choses que je redoutais de dire à voix haute de peur de paraître mégalomaniaque, égocentrique, vaniteuse ou narcissique. Je calquais mon histoire sur la leur, comme dans ces livres de biologie ou l’on peut placer un transparent des muscles humains sur le dessin d’un squelette. Je traitais de mes problèmes à travers les leurs.

C’était là une grande leçon que j’avais tirée : la seule façon d’amener quelqu’un à écouter une femme, c’était de raconter son histoire par le biais d’un homme. Faites passer votre message sous couvert masculin, tel un soldat grec dans le Cheval de Troie, et les gens en auront quelque chose à foutre de vous.
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Je le dis et je le redis : la vie est un processus au cours duquel on rencontre des gens dont on se débarrasse lorsqu'ils ne nous sont plus utiles. La seule exception à cette règle, ce sont les amis que l'on se fait à la fac.
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- J'aimerais bien apprendre à te connaître. J'aimerais bien t'inviter quelque part.
- Je ne peux pas. Je n'ai pas encore tout réglé avec mon mari et je ne me sens pas prête à sortir avec un autre homme.
- Parce que tu as peur de le faire soufrir ?
Elle resta muette.
- Mais vous n'êtes plus mariés.
Elle lui rit au nez.
- S'il suffisait de divorcer pour ne plus être mariés.
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