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3,6

sur 99 notes
Jeune homme déprimé et violent, Shy est envoyé dans un foyer de redressement.

Ce coup de coeur est impossible à résumer. C'est un mélange de souvenirs de ce qu'il a fait et penser, des phrases qu'on lui a répétées, de pensées négatives qui tournent en boucle, ...

Shy est un personnage très touchant, bien plus qu'un jeune violent et dérangé, il représente bien le poids que chacun porte sur ses épaules, les doutes et les interrogations.

J'avais un peu peur de ne pas apprécier l'écriture au début, il y avait des mélanges entre une écriture très poétique et des expressions très vulgaires, mais au final ça correspond parfaitement à l'état d'esprit de Shy.
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En décrochage scolaire, violent, imprévisible, Shy est un ado en résidence dans un manoir du XVIIe, classé au patrimoine, qui abrite des jeunes dits délinquants. Ils sont accompagnés de Steve et Amanda, éducateurs et travailleurs sociaux. Mais bientôt ce centre, appelé l'école de la Dernière Chance, va fermer, victime des promoteurs qui souhaitent en faire des appartements de luxe.
L'espace d'une nuit, Shy fait le bilan, revient sur son histoire et mène le plus rude combat de sa vie, celui contre lui-même.

Une lecture éprouvante que ce roman ! Quelle claque littéraire ! J'ai le sentiment d'avoir vécu une expérience sensorielle, une plongée dans la psyché de ce jeune homme, un garçon à la fois cru et bohème, agressif et poète.
Lors de cette nuit décisive, il décide de fuguer, dans tous les sens du terme. Fugue d'un lieu, d'une vie, de lui-même. Ses pensées disparates forment un patchwork a priori éclaté mais l'image au départ pixelisée finit par se forger sur notre rétine.

Comme les pensées du personnage, de nombreuses narrations et temporalités s'entremêlent dans ce récit exigeant pour le lecteur. Une fois passé cette difficulté, la limpidité du propos éclate, et l'on en peut qu'admirer une telle prouesse d'écriture. Les différentes polices d'écriture permettent de guider le lecteur mais elles confèrent au texte une autre dimension : la poésie.

Mots jetés, phrases scandées, rimes cachées, goût pour la juste expression et les images frappantes, l'auteur excelle dans la mise en mots des émotions. le texte s'étire, du mot au paragraphe, gagne en ampleur et profondeur. L'écriture est au cordeau, ciselée, une vraie dentelle. L'auteur nous offre le cri du coeur d'un ado au sac à dos rempli de cailloux. Déchirant et bouleversant !

Au passage, un grand bravo au traducteur que ce texte a dû pousser dans ses retranchements !
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Quel plaisir de retrouver l'écriture singulière de Max Porter.

1995, Shy, quinze ans, passionné de musique est un adolescent qui a des troubles du comportement et connaît des accès de violence. Il a été renvoyé de plusieurs établissements scolaires. Il vit dans un foyer pour jeunes délinquants « La dernière chance » dirigé par une équipe de travailleurs sociaux.
L'école de « La dernière chance » est implantée dans un ancien manoir de la campagne anglaise. Mais, la pérennité de l'établissement est menacée par des promoteurs immobiliers qui souhaitent le transformer en appartements.
Suite à cette nouvelle, Shy, décide de partir en pleine nuit, avec son sac à dos rempli de pierres. Cette nuit sera l'occasion pour le jeune garçon de revenir sur son passé.

L'auteur nous plonge dans l'esprit de cet adolescent qui n'arrive pas toujours à se contrôler et à gérer ses émotions. le jeune homme revient sur son histoire et sur les relations avec ses proches (parents, amis, éducateurs, professeurs, autres pensionnaires de la « Dernière chance »)
La force de Max Porter provient de son écriture poétique et immersive. Il va à l'essentiel, chaque mot est à sa place et rien n'est superflu.
A l'instar de ces précédents romans (« La douleur porte un costume de plumes », « Lanny »), la construction narrative est particulière. Il faut au lecteur quelques pages pour s'immerger totalement dans ce roman. Une fois passé ce premier contact avec la plume de l'auteur, il est impossible de s'arrêter. J'ai été captivée par l'histoire du jeune Shy.
C'est un court roman qui aborde avec brio et beaucoup de justesse les thèmes de l'adolescence, l'échec, le rejet, la colère et la solitude.

« Shy» est un roman fort qui bouscule tant par son style que par son audace. C'est mon premier coup de coeur de la rentrée littéraire 2023.
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1995. Shy est un adolescent difficile rempli d'une sourde colère qui explose en violence verbale et physique à la moindre occasion aussi bien auprès de ses camarades que de sa famille. Viré du lycée, il se retrouve dans un établissement spécialisé nommé « L'Ecole de la Dernière Chance ». Mais l'école va fermer ses portes rachetée par un promoteur immobilier qui veut en faire des appartements de luxe. A l'annonce de cette nouvelle, Shy a le sentiment qu'il n'y a plus d'avenir possible pour lui. Une nuit, il remplit un sac à dos de pierre et fugue de l'établissement et se dirige vers le lac de la propriété.
Max Porter nous entraîne dans la tête d'un adolescent en pleine souffrance, écorché vif, rempli de violence et entremêle les voix de l'entourage de Shy qui se bousculent (sa mère, son beau-père, les éducateurs, d'autres adolescents de l'institution…) dans lesquelles incompréhension, colère, lassitude, moquerie, énervement s'entrechoquent comme une musique assourdissante dévoilant au fur et à mesure la situation dans laquelle l'adolescent s'est retrouvé.
La force de ce court roman vient du style de la narration qui est une succession de bribes de dialogues et de pensées comme un flot de paroles ininterrompu donnant une grande dynamique très rythmée à l'histoire. Mais c'est aussi dû à un travail typographique important (texte en gras, en italique, décalé sur le côté, polices plus au moins grosses…) selon la parole des personnages qui permet de distinguer facilement les différentes voix en donnant une force particulière à leur point de vue.
Un roman puissant et poignant sur l'adolescence.
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« Shy » est un livre assez hors-norme. L'écriture est fragmentée, la chronologie bousculée… Cette forme étrange et parfois dérangeante donne une grande force au propos. Shy est un garçon en souffrance. Il est pensionnaire dans une école de la « dernière chance » qui accueille des adolescents en rupture avec l'école, avec la société. Une équipe d'éducateurs dévoués est présente pour les aider, pour tenter de canaliser leur colère, de leur faire entrevoir un avenir possible. Mais rien n'est simple. Aux joies simples de la vie en communauté succèdent sans prévenir des colères noires, des moments de désespoir où tout semble fichu… Shy s'intéresse à la musique, c'est sa planche de salut. Mais les relations difficiles avec sa mère et son beau-père, les premières histoires d'amour bancales le fragilisent… le livre est traversé par une tension permanente. C'est électrique comme peuvent l'être les réactions d'un ado perdu qui ne sait où trouver l'apaisement. Très beau livre à découvrir !
Lien : http://inthemoodfor.home.blog
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Shy, ado violent, décrocheur et souvent défoncé. Saura-t-il trouver le chemin de la rédemption ? Ou la douleur, toujours elle, aura-t-elle le dernier mot ?

Un roman, à la plume nerveuse et électrique, plein de rage et de tristesse, à l'effet train fantôme, sortie lumineuse comprise.
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Que dire de ce livre ? J'ai l'impression d'avoir plein de choses à déballer mais rien ne vient, tout est toujours figé dans la lourdeur des pages et du drame qui se déroule au fil des mots. Ce livre est bien spécial, autant par son contenu que par sa mise en page qui change régulièrement. Certains passages n'ont même pas de ponctuation, comme si le lecteur était enfermé dans l'esprit qui turbine de Shy, embarqué dans un torrent de pensées.
Je n'avais jamais lu un tel livre, et bien qu'il soit court il est vraiment intense. Je ne sais pas si j'ai aimé ou pas, mais je n'en suis pas sortie indemne, c'est sûr. La vie de Shy n'est qu'une suite ininterrompue de drames, de rage, de tristesse, de violence. Il est rejeté par la société, celle-là même qui devrait l'aider et s'apprête à lui retirer sa dernière chance, et ne croit plus en sa propre survie, et quand on apprend à le connaître, qui pourrait l'en blâmer ?
Un livre dur, dramatique, hors de mes habitudes de lecture, plein d'émotions différentes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Shy - Max Porter

Shy est un jeune homme violent, mal dans sa peau qui après s'être fait renvoyer de plusieurs établissements scolaires atterrit à La dernière chance. de jour comme de nuit, il vit avec ses terreurs.

Shy a quinze ans, des pensées plein la tête, plutôt sombres. Tout comme les pierres qu'il a dans son sac à dos sont aussi lourdes que ses regrets. Regrets d'avoir blessé des proches, sa mère la première, mais c'est plus fort que lui. Tout va bien puis il dérape, s'énerve et perd le contrôle.

Aujourd'hui, en 1995, il est « bloqué dans une maison hantée avec d'autres garçons comme lui. Il ne gagnera jamais ». Il y a bien Jenny, une travailleuse sociale, qui l'écoute, lui fait prendre conscience d'un certain nombre de choses ; mais lorsqu'un projet de vente du domaine se précise, Walkman sur les oreilles, il leste son sac à dos de pierres qui lui blesse les épaules et s'en va en direction de l'étang. Cette étendue d'eau, tel ce « lac de dépression » dans lequel il se débat depuis des années sans jamais espérer remonter à la surface.

Sur le chemin, il se remémore les moments qui l'ont amenés à cette décision ultime. Tout est en vrac, comme les pensées de Shy : différentes époques, narrateurs variés, même la typographie se met au service du texte pour tenter de savoir ce qui se passe sous le crâne de cet adolescent.

C'est d'abord un peu déroutant mais on s'y habitue et on finit même par y trouver des touches poétiques qui expriment si bien les tourments de l'adolescence.

Traduit de l'anglais par Charles Recoursé

Un grand merci aux Éditions du sous sol et à Babelio
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Gros flop pour ma part... Je dois avouer qu'il a été compliqué de venir à bout de ces 135 pages.

J'étais pourtant très séduite par le résumé que m'avait fait parvenir Babelio lorsqu'ils m'ont proposé de recevoir ce livre dans le cadre d'une Masse critique.

Cependant je n'ai pas du tout adhéré au style de l'auteur ni à la narration que j'ai trouvé beaucoup trop fouillis. Tout est mélangé : les séances chez la psy, les pensées de Shy, ses épisodes de vie...

Il y a très très peu de ponctuation si bien que certaines phrases s'enchaînent sur près de deux pages sans aucun point!

Le seul point "positif" si on peut dire ça comme ça est que l'on est véritablement immergé dans la tête d'une personne ayant de graves troubles psychiatriques. C'est une expérience de lecture qui peut plaire comme déplaire que je recommanderais simplement à un public averti.

Je remercie néanmoins les éditions du Seuil & Babelio pour cet envoi.
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Il y a parfois des livres qui me tombent des mains. Pourtant, ça commençait bien avec ce joli bandeau et les divers compliments inscrits dessus par de grands auteurs. J'ai préféré les mots de Mariana Enriquez (notre part de nuit, les dangers de fumer au lit).
Heureusement qu'il y avait un petit résumé sur la première page à rabat, car, même après avoir relu certains passages, il faut vraiment savoir que l'École de la Dernière Chance est en fait une résidence prenant en charge des mineurs délinquants. Tout est mélangé : le discours de la psychologue, le monologue interne de Shy, son passé à la maison, ou alors, son présent, lorsqu'il tente de se suicider en s'enfonçant dans une mare, avec un sac rempli de cailloux.
Ce n'est pas le premier auteur qui met en place un tel procédé. Ici, l'oeuvre est trop courte afin d'avoir de l'empathie pour le personnage principal qui s'emmêle lui-même les pinceaux dans ses diverses pensées.
Par contre, les Éditions du sous-sol ont mis en place un livre avec une belle charte graphique. Les pages sont solides et très agréables en main. Les différentes épaisseurs de texte souhaitées par Max Potter sont respectées au mot près. On remarque même qu'il est parfois coupé en plein milieu... pour mieux le retrouver finalement à l'arrière de la page. Ce fut une expérience, et puis... c'est tout.
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