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EAN : 9782070305162
160 pages
Gallimard (17/03/2005)
3.21/5   50 notes
Résumé :
Lorsque l'on s'ennuie, le pire n'est jamais loin. Surtout si cela se passe chez un mondain lors d'un repas de gens autoproclamés brillants dont les pensées subtiles volent comme des enclumes. Averell, créateur de parfums, surnommé ainsi par sa copine car il est daltonien, accepte le défi " génial " de son hôte consistant à enquêter sur un mystère qu'il doit lui-même identifier avant de le résoudre ! Ni la lecture des faits divers, ni la probable disparition de son p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Adrien est un "nez" daltonien. Pas né d'une étreinte entre Pif le chien et un dalmatien, non : capable d'identifier tous les composants d'une odeur, mais pas de distinguer le rouge du vert - les deux sont "couleur d'excrément" pour lui. Imaginez les (in)capacités inverses, il l'a échappé belle.

Adrien a une mission, mais laquelle ? Il est le premier à ne pas le savoir. Il doit relever le défi lancé par un universitaire pédant qui estime que "tout a été fait dans le polar" sauf "enquêter sans savoir sur quoi". Notre Pif (gadget) n'a plus qu'à s'improviser inspecteur (re-gadget), ouvrir l'oeil pour trouver des énigmes autour de lui, relier des événements insolites, quitte à en devenir un chouïa parano et pénible pour son entourage.
Et nous voilà embarqués avec lui dans une intrigue loufoque et décousue. Et sans grand intérêt, mais qu'importe, le plaisir que procurent les romans de Pouy est ailleurs. L'auteur a bien d'autres talents pour régaler son lecteur : ambiances, humour vif, à la fois mignon et féroce - quelque part entre Pennac (en moins proprounet) et Jonquet (sans le glauque). Critique acérée de la société à travers le regard d'un personnage qui se torture le ciboulot sur ce triste monde où tout fout le camp, qui observe les gens d'un oeil désabusé mais souvent bienveillant. Un gars futé et tourmenté avec une touche de candeur, plutôt cool dans la vie et bonne pâte. Un nounours un peu mollasson qu'on aimerait avoir comme copain, d'autant plus sympathique qu'il est réglo, même si son intégrité dit parfois 'stop' - ou 'pouce', en l'occurrence...

Aux reparties et réflexions aussi géniales qu'amusantes s'ajoutent des sujets intéressants, qu'on saisit au vol comme des miettes de gâteau : ici les parfums et le roman policier américain des 50's. Ceci saupoudré de quelques clins d'oeil gentiment moqueurs aux Bretons.

Allez, je me ressers un Pouy dans quelques semaines - juste une petite pause pour bien savourer le prochain. Deux-trois heures de peps et de bonne humeur assurées.
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Ce roman n'est pas à proprement parler un policier bien qu'il soit classé dans cette categorie, mais plutôt un roman noir, qui n'est, à la base, pas vraiment mon genre de prédilection.
Mais je suis joueuse, donc j'ai tenté ma chance... mauvaise pioche en ce qui me concerne.

Lors d'un dîner mondain, Adrien (surnommé Averell à cause de son daltonisme) est mis au défi par le patron de sa compagne, un intello insupportable, de mener une enquête. Mais sur quoi porte-t-elle ? C'est justement là tout le concept: c'est à lui de trouver sur quoi il doit enquêter.

Bon... soit, pourquoi pas...
Mais à jouer avec le vide, on obtient un récit qui n'a pas grand intérêt de mon point de vue et qui devient juste un prétexte pour laisser Adrien développer son regard pessimiste et désabusé sur le monde, idées banales, sans intérêt. Certaines pistes auraient pu piquer l'attention et donner envie de laisser une chance à l'histoire, mais comme aucun sujet n'est suivi jusqu'au bout, l'intrigue s'éparpille, et la curiosité du lecteur également.

La seule chose qui a trouvé grâce à mes yeux dans ce livre, c'est l'originalité du métier d'Adrien qui est "nez" pour de grandes maisons. Couplé avec son daltonisme, cette singularité donne une tonalité un peu originale à l'histoire, même si encore une fois, pas assez creusée à mon goût.

Ce livre a eu l'avantage de me faire sortir de ma zone de confort, mais pour le reste et sans surprise, je n'ai pas du tout accroché.
Clairement, le roman comporte uniquement 160 pages, donc j'ai pris sur moi de le terminer, mais s'il en avait fait le double, je ne serai peut-être pas allée jusqu'au bout.
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Au cours d'un repas mondain, Averell fait la rencontre de Bernard, pompeux sociologue travaillant au CNRS. Peu de temps après, l'éminent intellectuel lui propose un emploi mystérieux : Averell va jouer le rôle de détective et écrire des rapports. Sur quoi va-t-il enquêter ? Bernard l'ignore. Voilà notre « nez » (Averell a un odorat développé qu'il met au service des créateurs de parfums) embarqué dans une aventure intrigante dont l'odeur va rapidement devenir douteuse…

Je découvrais, avec ce roman court, la plume de Jean-Bernard Pouy. Je dois avouer que je suis un peu déçue, même si l'histoire en tant que telle n'est pas déplaisante.

Averell ne sait pas sur quoi enquêter : quel sens peut-il bien donner à ce nouvel emploi ? Cette absence de direction bien définie se retrouve dans l'intrigue même de ce roman : en effet, on ne sait pas très bien comment l'auteur va orienter son histoire. On peine à comprendre le noeud de l'intrigue. Certes, on sait que l'odeur de l'enquête va devenir nauséabonde, mais jusqu'à quel point ? Découvrira-t-on des cadavres sur le chemin d'Averell ? Des mensonges déguisés ? Une identité qui se dévoile ? On ne sait pas et on doute jusqu'à la fin.

D'ailleurs, la fin du roman m'a déçue par son côté très plat : peu de vérités fracassantes sont dévoilées. L'enquête n'a pas vraiment progressé. Les personnages évoluent peu ; on note cependant quelques changements d'états d'âme.

Si l'intrigue m'a déplu, j'ai par contre beaucoup apprécié le style de l'auteur qui s'inscrit du côté d'un humour très noir. Une belle et solide réflexion également sur la constitution d'un roman noir, à travers les rapports qu'Averell transmet régulièrement à Bernard, son patron. Il y a un côté très intellectuel et intellectualisant que j'ai aimé dans ce roman, incarné par la figure du professeur pédant. le style de Pouy est souvent familier, parfois un peu poétique (Cf. le passage sur les vaches), très cru, empreint d'humour noir et de réflexions noires sur l'existence.

Un mot sur le titre : « le rouge et le vert », clin d'oeil au daltonisme d'Averell, clin d'oeil également à un autre roman très célèbre.
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Averell est créateur de parfum. Son amie Violette cherche à se faire une place au CNRS. le couple assiste à un repas organisé par Bernard, le patron de Violette. Bernard, orgueilleux et indiscret, mène les débats, de manière professorale comme il en a l'habitude. Or Averell n'apprécie ni ce genre de mondanités ni les personnages imbus d'eux-même. La discussion pourrait mal tourner...

Ce résumé des quinze premières pages du roman ne leur rend guère hommage, puisqu'il y manque l'ironie, le cynisme, et la qualité d'écriture de Jean-Bernard Pouy.
J'ai immédiatement été happé par l'ouvrage. Une idée originale fait ensuite rapidement dévier l'histoire : l'écriture d'une enquête policière dont l'enquêteur ignorerait lui-même l'objet. Malheureusement, ce fil conducteur n'aboutit ensuite qu'à un semblant d'intrigue.
Malgré des scènes décrites avec humour et des formules ou réflexions géniales, je me suis senti frustré, voire floué, par la suite de l'ouvrage.

Pouy n'hésite pas à s'affranchir de quelques conventions littéraires, comme celle de construire une véritable intrigue. Cette liberté, qui contribue au charme de ses ouvrages, peut agacer. Je reconnais cependant ses évidents talents d'écriture et la pertinence acérée de son regard sur le monde.
Mes réserves sur ce roman ne m'empêcheront donc pas de me plonger dans le prochain récit de l'auteur qui croisera ma route.
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Entre deux essais lucides mais pour le moins déprimant que j'ai lâchement abandonnés en cours de route, j'ai voulu me détendre avec Pouy dont j'avais adoré l' Homme à l'oreille croquée.
Le début m'a emballé, j'ai retrouvé son humour caractéristique un brin caricatural de gauchiste dégoûté par les hypocrisies et injustices sociales, qui trouve réconfort dans l'humour. L'idée qui soutient le rouge et le vert est extra : le détective improvisé doit lui même trouver l'objet de son enquête, à partir de rien. Ou de tout, c'est-à dire de rien... S'ensuivent une errance et une quête au sein même du quotidien, entre les actualités déprimantes et les missions professionnelles du "nez" (son véritable métier) dans le milieu très branché proutprout du parfum de luxe. Mais l'enquête s'enlise dans ce quotidien justement, elle prend une direction, une autre, elle ressemble assez finalement à ce que tout un chacun peut découvrir autour de soi lorsque l'on est attentif à autrui et que l'on voit se rejouer les turpitudes psychologiques et sociales liées à notre condition.
Bref, ce livre n'est pas un polar.
Il est une réflexion sur l'origine du polar. Il est intéressant parce que oui, dans chaque vie, il y a du glauque, du louche et que si l'on cherche l'on découvre des vérités qui ont été tenues cachées.
Il a tout de même réussi à me faire sourire, à me détendre mais j'ai globalement été déçue, l'enquête s'enlise complètement. L'idée était bonne, il manque quelque chose, il aurait peu-être fallu creuser plus profond dans le secret de ces vies en apparence ordinaires.
Une autre remarque : Pouy en fait peut-être un peu trop pour démontrer que le polar est un genre à part entière, à quoi bon ? L'auteur me semble succomber aux critiques du cercle officiel du bon goût littéraire. A trop montrer sa culture, le texte déborde de références en peinture, littérature, parfums de luxe.. L'homme à l'oreille croquée, plus modeste, me semble mille fois meilleur.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Excusez-moi de vous poser une question un peu ridicule, sociétalement, mais que faites-vous dans la vie ?
J'ai vérifié, en regardant de tous côtés, que c'était bien à moi qu'il posait cette question. Effectivement idiote. Il me cherchait, c'était net. Il m'avait senti sur mes gardes. Et il avait assez de pratique mondaine pour également avoir saisi que j'avais décidé de ne pas me battre à coups d'arguments. Le refus de toute discussion était, pour lui, insupportable. On ne gagne qu'en aplatissant son concurrent, pas en l'observant tranquillement se défausser. Il me testait et, quoi que je réponde, il aurait toujours quelque chose à préciser, avancer, analyser et, en fin de compte, à juger. Mais j'ai décidé de relever le défi. (p. 13)
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Je vivais dans une démocratie, et pourtant c'était le foutoir, fallait toujours être sur ses gardes, gueuler à la moindre exaction, mais, bon, il n'y avait pas de soldats à tous les coins de rue. Mes compatriotes étaient toujours prêts à se dénoncer les uns les autres, et même si la rage était présente, les grandes occasions manquaient. On se laissait aller au racisme de base et à la xénophobie galopante, mais c'était humain et presque normal, puisqu'on était riches et heureux, et que donc, normal encore, les pauvres, les affamés et autres malheureux arrivaient de partout en se foutant royalement des simples lois de l'hospitalité. Pour être en accord avec soi-même, fallait juste réagir à cette haine de nanti, trouver le moyen de ne pas se comporter comme la carpette de base et décider d'aider son prochain, juste un petit peu. Problème de conscience, de mauvaise conscience. (p. 73)
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Il y avait un détail, quand même, que je n'aimais pas, chez lui et ceux de sa caste, c'était cette manière de se fringuer pour dire quelque chose. Ce type recevait chez lui. Il se serait habillé comme il le fait tous les jours, pour être confort, à l'aise, voire en pyjama, il aurait mis ses invités autant à l'aise. Non, il avait mis ses fringues de prof. Chez lui. C'est donc qu'il avait l'intention d'enseigner. En fait, il passait son temps à enseigner. Il enseignait tout le temps. (p. 20)
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D'accord, la société a choisi, comme punition, la privation de liberté. D'accord. Mais, si de la fenêtre de sa cellule, on aperçoit encore le fronton d'un édifice républicain, on peut se demander ce qu'il advient de l'égalité et de la fraternité. On peut toujours se le demander. (p. 139)
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C'était terrible. Si on se laissait aller à un simple réalisme de base (l'homme bousille tout autour de lui, c'est plus fort que lui), toutes les personnes que je croisais avaient forcément quelque chose à se reprocher. Un gros truc dégueulasse. Ou une petite lâcheté nulle et dérisoire mais qui, empilée aux milliards d'autres petites lâchetés nulles et dérisoires, entraînait le monde vers le Chaudron.
Même moi, tiens.
(p. 146)
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