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4,2

sur 794 notes
États-Unis, seconde moitié du XXe siècle. La famille Strom est une famille atypique : le père est un émigré juif de fraîche date qui a fui à temps les persécutions nazies, la mère est une afro-américaine et les trois enfants Jonah, Joey et Ruth sont des métis, donc considérés comme noirs par les Américains. Nous les suivrons au cours de ces décennies qui virent peu à peu, dans la douleur et imparfaitement, la lutte des Noirs pour parvenir à bénéficier de l'intégralité de leurs droits humains.
La grande affaire de la famille est la musique, sous l'impulsion de la mère. Les garçons en feront leur métier, en grande partie dans l'univers de la musique classique, longtemps réservé aux blancs. Quant à Ruth elle épousera la cause de l'émancipation jusqu'à participer à l'aventure tragique des Black Panthers.
Voilà un livre touffu, un pavé de plus de mille pages, où les digressions savantes sur la musique et la science (le père Strom est un scientifique de haut niveau) abondent et se répondent. Malgré ma formation et mes goûts j'avoue avoir été largué et même m'être parfois ennuyé dans ces digressions. le pavé déjà lourd dans les mains, devient alors lourd à la lecture. Je l'avoue, je suis un tantinet déçu.
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Décidément Richard Powers et moi cela ne marche pas et pourtant..... le problème c'est que l'écrivain mêle à ses romans un discours scientifique qui m'empêche à chaque fois de rester captivée par l'histoire, sentiment que j'ai déjà éprouvé dans Sidérations. Il me perd en interrompant le fil de son histoire de propos qui me passent complètement au-dessus de Ma compréhension et me lasse. Arrivée aux environs de la page 200 le propos sur le vitesse du temps m'a laissée sur le bord du chemin et pourtant je m'attachais de plus en plus à l'histoire de cette famille mais aussi aux faits réels (et monstrueux) de la ségrégation. Je n'ai pas assez de connaissances scientifiques pour comprendre et m'interroger sur les points évoqués et voir le rapport avec le fond du roman.
Je vais en rester là, deux essais et deux abandons prouvent que l'univers de cet auteur ne me convient pas même si l'écriture est belle, l'histoire captivante, instructive.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Si le début a été long, je me suis ensuite retrouvée dans une bulle. C est ça que j aime avec les pavés, c est qu on vit plusieurs années avec les personnages, on finit par les connaître si bien, qu on entre, en général, en totale empathie.

Joey, le principal narrateur nous fait découvrir l histoire de toute sa singulière famille.

Le chant est omniprésent, moi qui n étais pas familière de son vocabulaire, c'est chose faite. Même sans connaître plus de la moitié des morceaux cités, j avais toujours une petite mélodie en tête.

Ce roman traite de la ségrégation raciale et de la question de l identité avec brio tout en nous plongeant dans l histoire des Etats-Unis.

Il serait très difficile de résumer ce livre mais la spirale de l histoire est juste étonnante. Il y a quelques longueurs mais l écriture est remarquable. J en ai été soufflée quand j ai eu fini la dernière page.
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Après avoir lu cette histoire de l'Américain blanc Richard Powers, je comprends mieux l'énorme exploit qu'à du être dans ce pays l'élection d'Obama... que de chemin parcouru, que d'injustice endurée depuis ce temps pas si reculé ou commence ce livre.
Choisir une famille avec une maman noire musicienne et un papa Allemand physicien permet de mettre en musique l'univers très sensible des chanteurs lyriques et celui très rigoureux des scientifiques. Le papa parle de temps qui passe et de la relativité générale, la maman de gamme de musique et de hauteur de voix. Est-ce que des enfants peuvent rêver mieux comme parents ?
Quand je lis aujourd'hui dans la presse Française qu'un politicien est condamné pour avoir traité une de ses collègues de guenon, ca me résonne étrangement...
Une leçon magistrale de tolérance et d'humilité face au racisme et aux injustices, tout en finesse et en petites touches tout au long des cinquante années du parcours de cette famille noire Américaine.
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Roman multiple: roman d'un amour hors normes, roman sur la musique, roman sur le temps, sur la famille, sur le racisme. Un demi-siècle de vie aux USA: c'est aussi un roman terriblement ancré dans une période historique.
Sublime saga familiale qui croisera la route de Rosa Parks ; John Coltrane , Miles Davis , Martin Luther King, Malcom X , les Black Panthers
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Attention: cette critique révèle certains éléments de l'intrigue. Il est donc préférable de ne pas la lire avant d'avoir lu l'ouvrage.
Un livre majeur et un roman magnifique sur le thème de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis de 1939 à 1992. Deux sous-thèmes rythment également l'ensemble: le temps - c'est un roman "dans les replis du temps" qui "saute" constamment d'une période à une autre - et la musique. Un très gros livre aussi, 1046 pages en édition de poche (il m'a fallu un mois pour en venir à bout) et c'est à ce niveau que s'exprime ma principale réserve: même si les thèmes traités et l'intrigue (l'histoire d'une famille durant une cinquantaine d'années) demandent assurément de l'espace pour se déployer pleinement, l'auteur aurait peut-être gagné à ramasser un tout petit peu son oeuvre. Les deux premiers tiers du livre semblent en effet progresser sur un rythme vraiment lent, un peu encombré de dizaines voire de centaines de descriptions musicales qui l'alourdissent quelque peu. le fond historique décrit avec minutie est lui-même tellement dense que son intégration dans le bouquin génère une sorte de sentiment de distance vis-à-vis des personnages principaux qui met un temps assez long à se dissiper. Et, bien sûr, le fait que l'ouvrage ne soit pas chronologique n'aide pas à l'affaire. Néanmoins on sent qu'on "doit" s'y accrocher et, venu le dernier tiers de l'ouvrage (que j'ai lu à toute vitesse), on en est mille fois récompensé.
Que dire, ce livre est un chef-d'oeuvre et quand on constate son caractère relativement confidentiel par rapport à la passable mièvrerie de Kathryn Stockett ("La couleur des sentiments", un best-seller qui a fait de son auteure une millionnaire du jour au lendemain alors que celle-ci ne fit que recycler le fruit d'une oeuvre universitaire - et une seule - préalablement parue), on se dit que le monde est décidément mal fait. J'ai vécu aux USA et je connais donc un peu la thèmatique de la lutte pour les droits civiques mais là j'ai réalisé que je n'y connaissais en réalité pas grand-chose (le chapitre sur Emmett Till, notamment, ne vous laissera pas indemne, je me souviens de l'avoir lu tard le soir et de ne pas en avoir dormi de la nuit). Si vous ne deviez lire qu'un seul livre - toute catégories confondues - sur ce sujet, je vous conseille ce bouquin.
L'intrigue commence en 1939 sur l'immense Mall de Washington, à l'occasion d'un concert de la célèbre contralto Marian Anderson: David Strom, un physicien juif ayant fui l'Allemagne nazie, rencontre Delia Daley, une jeune chanteuse d'opéra en herbe noire. A l'époque les histoires d'amour mixtes sont carrément interdites et réprimées pénalement dans une bonne part des Etats de l'Union (il faudra attendre 1967 pour que la Cour suprême des Etats-Unis déclare ces législations comme anti-constitutionnelles) mais pourtant, selon un dicton récurrent dans le livre, l'oiseau tombera amoureux du poisson, rapprochés par la musique dont ils sont fous tous les deux, et une rencontre avec un mystérieux petit garçon dont on ne comprendra le "sens" que dans les toutes dernières pages de l'ouvrage.
Delia et David se marièrent et eurent trois enfants qu'ils décidèrent d'élever comme si le problème racial n'existait pas aux Etats-Unis, persuadés d'une inexorable évolution vers une Amérique métissée où le "problème" disparaîtrait de lui-même. Leurs deux aînés, Jonah et Joseph ("JoJo") furent poussés à faire des études de musique classique, Jonah allait devenir un chanteur d'opéra et de lieder célèbre tandis que son pianiste de frère,la "vieille" âme et l'enfant du milieu qui demeurera sa vie entière dévoué à son frère et à sa soeur, le suivra comme son ombre dans son évolution. Ruth, la petite soeur, née un peu plus tard, assistera à la disparition de leur mère dans un incendie dans des circonstances suspectes et, très tôt conscientisée au traitement réservé aux noirs dans son pays, deviendra une militante des droits civiques, mariée à un black panther avec qui elle vivra dans la clandestinité durant un certain temps. Bien entendu les tensions entre les deux frères - perpétuant un art et une musique essentiellement "blancs" - et la soeur seront récurrentes et c'est à Joseph qu'il reviendra de les apaiser et il lui faudra bien des années pour y arriver.
La structure non chronologique du livre illustre l'une des théories du père, le physicien David Strom. Pour lui le temps est à la fois relatif (il n'est pas le même selon la vitesse à laquelle on se déplace) et il "est", sans passé ni futur en telle sorte que celui-ci effectuerait des sortes de boucles étranges et - comme j'y faisais allusion plus haut - ce sont les dernières pages du livre qui donnent à cette thèse sa pleine mesure poétique. Ce temps en boucle est là aussi pour contrecarrer l'idée d'un "progrès" linéaire. Ainsi au début de la lutte des droits civiques les noirs recherchaient l'égalité dans une société métissée. Les années de luttes, de crimes, d'émeutes, de victoires formelles mais d'une ségrégation demeurée malgré tout vive dans les faits amenèrent le mouvement à se revendiquer ensuite du slogan "séparés mais égaux". Quel constat d'échec où l'on voit les victimes d'une ségrégation la réclamer désormais pour elles, glorifiant au passage un communautarisme dont on connaît les effets désastreux sur l'histoire de l'humanité.
Comme je le disais plus haut le dernier tiers du livre est de toute beauté et justifie à lui seul mille fois sa lecture, d'autant plus que l'auteur s'attache à décrire les pérégrinations des deux frères en Europe des années 70 à 80 avec une très grande justesse (connaissant moi-même le milieu de la musique à cette époque). L'auteur situe le point d'ancrage de nos deux héros en Belgique alors que, effectivement et c'est bien sûr largement ignoré en France, la Belgique était à l'époque la terre d'accueil de nombre de musiciens, y-compris américains. On devine la profondeur de la culture et le cosmopolitisme de l'auteur...
Les deux autres tiers du livre sont un peu plus cahotants du fait de ces sauts incessants dans les replis du temps que l'on ne peut s'empêcher de trouver quelque peu irritants au départ. Et puis, au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture, on comprend que c'était effectivement la seule manière d'écrire cette oeuvre magnifique.
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Oui, j'abandonne après 17 jours où je n'ai même pas lu la moitié de ce roman.

Et pourtant, il avait tout pour me plaire : des sujets toujours d'actualité (racisme, mariage mixte), une écriture soignée. Mais non, l'auteur m'a perdue avec la physique quantique, avec la musique et des références inconnues pour moi.

Je n'y arrive plus.
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«Ils voulaient que nous incarnions l'étape suivante.La transcendance.Ils ne voulaient pas qu'on remarque les différences entre les races.Ne voulaient même pas qu'on utilise le mot»
Paroles tenues par l'un des fils de cette famille de 3 enfants d'un couple mixte: une mère noire et un père juif allemand immigré aux États-Unis.
Je trouve que cet extrait résume l'essence de ce livre, de ce combat...
Ce couple est envoûté par la musique, elle décide de leur union, cette musique sera partie intégrante des deux fils, l'un pianiste accompagnant son frère ténor.
Mais la réalité de la vie et l'époque que traversent nos héros ne biaisent pas le racisme auxquels les noirs americains seront confrontés toute leur vie.
Long roman fleuve avec quelques longueurs notamment pour les néophytes en chant et en physique.
Néanmoins, on se prend à cette lecture interminable(1055 pages)
Et, puis des gens ont souffert mais le monde a tout de même évolué, c est déjà ça se dit on .
Barak Obama, premier président des États-Unis métis.
Oui, c est possible se dirait Jonah
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CHEF D'OEUVRE SOMPTUEUX ET GRANDIOSE (et tous les superlatifs auxquels chacun peut pensait !)
Ce chef d'oeuvre revisite l'histoire américaine des 60 dernières années à travers le destin d'une famille de musiciens métis.
Richard Powers, scientifique et informaticien, de formation et à ses débuts, dit souvent que "l'écriture l'a kidnappé". En tout cas, ce livre m'a kidnappée lorsque je l'ai lu il y a 5 ans et il n'a jamais relâché son emprise sur moi. C'est l'un des romans les plus complets, les plus justes et les plus vertigineux que j'ai lu sur l'identité américaine, thème qui me passionne. Car c'est bien l'histoire de l'Amérique au cours des soixante dernières années que retrace Richard Powers à travers le destin d'une famille d'émigrés, parias du Vieux Monde d'un côté, descendants d'esclaves africains de l'autre. C'est aussi le fameux grand roman américain que nous cherchons tous (en tout cas moi je le cherche !) doublé d'une réflexion passionnante sur les problèmes raciaux car, comme le dit souvent Richars Powers, "l'Amérique n'a jamais été unie". Et c'est, en plus, un ouvrage magnifique sur la passion de la musique, que l'auteur parvient à nous communiquer et à nous faire partager (même à une lectrice non musicienne comme moi). 760 pages de pur BONHEUR.
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Aucune tâche de suie sur la partition.
Un bijou de fiction. Bon, nostalgique, chaleureux et lumineux comme la musique.
Ce roman entier n'aspire qu'à la musique. Elle le parcourt de la 1ère à la dernière page. Elle rythme la vie et la mort de chacun des Strom. Elle est à la source de tout : la rencontre entre Delia et David, leur union, leurs craintes, leurs problèmes, leurs idéaux. La musique est le personnage principal. Delia, David, Jonah, Joseph et Ruth ne sont que les interprètes, les messagers de sa beauté, de sa diversité et de son pouvoir. La ségrégation, la mort et la solitude amplifient la mélodie pour la rendre plus déchirante, plus audible, plus criante.
"Le chagrin déchira son vibrato et, néanmoins, elle n'avait jamais été si proche de l'interprétation parfaite." page 178
C'est exactement ce que je veux dire.
Le style est très imagé, très poétique, parfois réservé, presque pudique. Les faits détalent peu, on les devine plus qu'on ne les lit. Les dialogues sont rares, mais les non-dits très explicites. On est souvent invités à interpréter, déduire, lire entre les lignes. On ne rit pas du tout, on sourit gravement, on est triste la plupart du temps.
La narration est complètement décousue, car Joseph, le petit frère dans l'ombre du grand frère, nous raconte l'histoire de sa famille dans l'espace-temps, au rythme de ses souvenirs, en faisant des allers-retours faussement chaotiques entre les boucles noueuses du temps.
Pour ne pas rater les meilleures "partitions du texte", avaler la friandise sans la goûter, j'ai concocté une sorte de bande originale au fur et à mesure des titres suggérés, histoire de mieux entendre les sessions de chant des Strom, les grands rendez-vous de leurs vies, leurs performances en public. Vous trouverez dans les dernières photos la playlist à écouter en lisant, si l'oreille vous en dit ;-)
Bref. J'ai aimé, relu, annoté, écouté. Des mots en musique. Ou de la musique en mots. Je ne saurais dire... Mots et musique sont pour moi les faces d'une seule et même chose ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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