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EAN : 9782355260377
210 pages
Nouvelles Editions Lignes (16/09/2009)
3.5/5   5 notes
Résumé :

L'édition n'est plus l'activité artisanale et « héroïque », concentrée dans le Quartier latin de Paris, que l'on se plaît à figurer. Martine Prosper, secrétaire générale du Syndicat national Livre-Édition CFDT, propose ici l'examen critique d'un secteur d'activité globalement profitable, qui s'est progressivement soumis au règne des « petits hommes gris », les contrô... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Encore un ouvrage sur la situation du livre en France ! pourrait-on dire. Oui et non, car si Martine Prosper balaie en deux cents pages les points essentiels de l'édition, elle y apporte sa valeur ajoutée : en tant que secrétaire générale du Syndicat national Livre-Édition CFDT, elle décrit très justement comment l'individu est dévalorisé dans un milieu qui se veut porteur d'humanisme.

Loin de la langue de bois, et même dans un registre drôle – ou cynique, selon qu'on est ou non du milieu… – Martine Prosper met à mal le mythe de l'édition littéraire et intellectuelle sise à Saint-Germain-des-Prés, l'un des quartiers les plus bourgeois de Paris.

Partant des données basiques comme la répartition moyenne du prix, elle permet aux novices de comprendre les enjeux qui sous-tendent l'économie du livre aujourd'hui en France. Toutes les problématiques sont abordées, à savoir :

- comment, en rognant toujours plus sur le taux du droit d'auteur, le statut de l'auteur, premier maillon de la chaine du livre, est bafoué ;

- comment la surconcentration a mis en place un duopole formé de Hachette et d'Editis et entraîné une disparition accrue entre les groupes internationaux et le millier de microstructures ;

- comment la surproduction de titres – 38 000 par an – s'explique par la concentration verticale qui intègre les immenses centres de distributions qui ont besoin de livre pour « mettre quelque chose dans le tuyau ».

- comment les librairies sont trop petites pour trop de livres, et comment la danse des nouveautés s'accélèrent sur les tables des libraires – indépendants ou non ;

- comment les États-Unis et les proches pays européens gèrent leur propre système-livre ;

- comment le libéralisme et la loi du profit ont bouleversé le système séculaire de péréquation, selon lequel quelques titres rentables permettent à l'éditeur de publier des titres moins vendeurs mais essentiels à la diversité culturelle ;

- comment le contrôle de gestion et le « court-termisme » se sont immiscés dans la décision finale de publier ou non un titre ou, formulé d'une autre manière : comment les décideurs ne sont plus les directeurs littéraires ;

- comment les professionnels du livre sont séculairement hypocondriaques et pessimistes quant à l'avenir du livre et de leurs métiers ;

- comment les dirigeants sont hypocrites quand ils parlent de l'amour du livre.

Lisez l'intégralité de la critique qui révèle l'aspect le moins reluisant : le monde du travail.
http://www.bibliolingus.fr/edition-l-envers-du-decor-martine-prosper-a80136716
Lien : http://www.bibliolingus.fr/e..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Le monde de l'édition est souvent fantasmé par le commun des mortels. L'objet livre, respecté, érigé en modèle intouchable, vecteur de liberté, de culture et de connaissance. Et pourtant, l'édition est un secteur professionnel où il ne fait pas toujours bon évoluer, comme le souligne Martine Prosper dans cet essai. L'auteur est éditrice chez Casterman, mais aussi responsable de la CFDT Livre-Edition. Par conséquent, elle maîtrise parfaitement son sujet, qu'elle voit évoluer depuis de nombreuses années, et ce depuis l'intérieur. Il est question des concentrations des entreprises du livre, des rachats, mais aussi des statuts des salariés et de la précarité de la profession. Sujet rarement abordé dans les ouvrages qui traitent des métiers du livre et destinés aux étudiants de ces filières. En ce sens cet ouvrage est salutaire. Dans l'édition, « la majorité des coefficients employés" est en dessous du Smic
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Car le social est bien la face sombre de cette entreprise « culturelle » et le privilège d’y travailler se paye au prix fort. Les salaires y ont toujours été bas, ils le sont plus encore aujourd’hui, les emplois toujours moins qualifiés au regard du niveau de diplômes exigé. Et puis, au-delà des 13 000 salariés du secteur, il y a tous les autres, free lances, « droits d’auteur », précaires, qui constituent autant de maillons indispensables de la chaîne et sont soumis au « gré à gré », à la demande, au bon vouloir des commanditaires. Il y a aussi les auteurs, en début de chaîne, dont les droits se dégradent avec la baisse des ventes au titre. Les traducteurs enfin, ces auteurs de l’ombre… Tous constituent la matière première indispensable à la réalisation de cet objet unique qu’est le livre. Derrière la façade humaniste de la profession, tous se heurtent pourtant au même cynisme qui considère l’humain comme une charge » à réduire coûte que coûte.
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Pour être crédible, un patron d’édition doit d’abord agir par "passion". Qu’on se rappelle cet extraordinaire article de Jean-Luc Lagardère, publié dans Le Monde au moment où son groupe cherchait à absorber Vivendi Universal Publishing, et intitulé "Par amour du livre" ! Car c’est évidemment par amour que l’on rachète son principal concurrent...
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L’une des difficultés de fixation du prix du livre numérique tient à la dissociation entre le contenu et le contenant, qui forment un tout dans le livre imprimé. Dès lors que l’acheteur accède non pas à un objet mais à un fichier, il devient impossible de garder le coût de fabrication comme référence de la fixation du prix. Car dans l’univers numérique, ce coût tend vers zéro et la valeur d’un fichier numérique se mesure à l’aune de l’expérience qu’il procure. Ainsi, les biens culturels numériques deviennent ce que les économistes appellent des « biens d’expérience », dont le prix ne peut être établi qu’en fonction de l’ « utilité » qu’en attend le consommateur.
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